*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 73526 ***
=RAPPORT=
SUR UN
=VOYAGE BOTANIQUE=
EN ALGÉRIE
=DE PHILIPPEVILLE A BISKRA=
ET DANS LES MONTS AURÈS
ENTREPRIS, EN 1853,
SOUS LE PATRONAGE DU MINISTÈRE DE LA GUERRE
PAR
=E. COSSON=
D. M. P.
(Extrait des Annales des sciences naturelles, 4e série, tome IV.)
[Décoration]
=PARIS=
LIBRAIRIE DE VICTOR MASSON
place de l’école-de-médecine.
1856
* * * * *
Dans un premier voyage en Algérie, d’Oran au Chott El-Chergui,
exécuté en 1852, nous avons pu étudier les caractères généraux
de la végétation de la province de l’Ouest, et reconnaître les
principales lois qui président à la distribution des végétaux dans
l’Afrique française. Il était important pour nous de compléter
ces notions, et, pour atteindre ce but, nous avons demandé à
S. Exc. M. le Ministre de la Guerre de vouloir bien nous accorder son
patronage pour un voyage d’exploration analogue dans la province
de Constantine[1].
L’itinéraire que nous avons suivi, en 1853, de Philippeville à
Biskra et de Biskra à Batna, où nous sommes revenu en parcourant
une grande partie des monts Aurès, nous a permis non-seulement
de compléter, par nos recherches sur des points situés à des
latitudes analogues, les données de notre premier voyage, mais encore
d’acquérir des notions positives sur la partie septentrionale de
la région saharienne de la province de Constantine, et sur la région
montagneuse supérieure qui n’avait pas encore été explorée. —
La région littorale, de Philippeville à Constantine, était connue
par les explorations de Bové, de MM. Choulette et de Marsilly,
etc., et surtout par celles de M. Durieu de Maisonneuve, notre
excellent ami et collaborateur ; aussi cette partie du pays, où nous
n’avons fait que quelques herborisations, ne nous a-t-elle offert
qu’un très petit nombre d’espèces qui n’y eussent pas déjà
été observées. — La région des hauts-plateaux, dont M. Durieu
n’avait pu visiter qu’une bien faible partie aux environs de
Sétif, n’était guère connue entre Constantine et El-Kantara,
que par quelques espèces qu’y avait signalées M. le docteur
Guyon ; aussi elle a été pour nous l’objet de l’examen le plus
attentif, et nous lui devons d’intéressantes découvertes. —
La région saharienne, aux environs de Biskra, avait déjà été
visitée par M. Guyon qui y avait indiqué plusieurs espèces d’un
haut intérêt ; mais c’est à M. P. Jamin, directeur du jardin
d’acclimatation de Beni-Mora, et à M. Balansa, que le Ministère
de la Guerre avait bien voulu nous adjoindre pour nos recherches,
qu’est due surtout la connaissance de la végétation de cette
partie du Sahara algérien, la seule qui ait été étudiée d’une
manière à peu près complète au point de vue de ses productions
végétales. M. Hénon, interprète militaire, a également concouru
à l’exploration de cette région, et on lui doit, en outre,
la découverte de plusieurs plantes remarquables, recueillies par
lui dans l’expédition entreprise, en 1853, au sud de Biskra, et
poussée jusqu’au voisinage de Tuggurt, sous le commandement de
M. le général Desvaux. M. Reboud, dans l’expédition exécutée
en 1854 et qui a assuré la soumission de Tuggurt, a fait également
d’intéressantes découvertes, qui sont venues s’ajouter aux
documents que nous possédions sur la région saharienne. Dans
l’année 1854, un de nos amis, M. Kralik, a exploré, sous le
patronage des autorités françaises, la partie méridionale
de la régence de Tunis ; les importants matériaux qu’il a
réunis contribueront à compléter la statistique végétale de
la région saharienne, en fournissant les plus utiles moyens de
comparaison entre la végétation d’une contrée qui n’avait
pas été explorée depuis Desfontaines, et celle des parties
analogues du Sahara algérien, avec lesquelles elle a d’étroites
affinités ; dans ce même voyage, M. Kralik a retrouvé plusieurs
des espèces de Desfontaines, qui, faute d’échantillons complets
dans les herbiers, n’étaient qu’imparfaitement connues des
botanistes. — Nos recherches dans les montagnes de l’Aurès,
qui présentent les sommités les plus élevées de l’Algérie,
nous ont permis de constater des faits de géographie botanique
importants, et de recueillir un assez grand nombre d’espèces
qui n’avaient pas encore été observées en Algérie, et dont
plusieurs sont nouvelles pour la science. M. Balansa a contribué
à l’étude de la flore des environs de Batna ; il a séjourné
à cette localité plus d’un mois après notre départ, et y a
recueilli quelques espèces qui avaient échappé à nos recherches,
et un assez grand nombre d’autres observées par nous dans un
état imparfait de développement.
Nous devons à la bienveillance de M. le Ministre de la Guerre
d’avoir pu, pour notre voyage, nous adjoindre d’habiles
collaborateurs. Ainsi, outre M. Balansa qui nous avait précédé à
Biskra, et qui, avec M. Jamin, nous a guidé dans l’exploration de
cette riche localité, nous avions pour compagnon de voyage M. Henri
de la Perraudière, ami dévoué et explorateur heureux, auquel nous
devons plusieurs découvertes importantes. Ce fidèle compagnon de nos
courses nous a secondé, dans toutes nos recherches, avec un zèle et
une obligeance extrêmes, et a bien voulu nous suppléer à Biskra
pour quelques excursions qu’une indisposition temporaire nous a
empêché d’entreprendre. Un aide auquel nous avions en partie
confié la préparation de nos collections, en nous déchargeant de
nombreux travaux matériels, nous a mis à même de nous livrer plus
exclusivement à nos travaux scientifiques[2]. C’est également
par la haute protection que M. le Ministre de la Guerre a bien
voulu nous accorder, que nous avons pu visiter avec une entière
sécurité les montagnes de l’Aurès, bien que leur soumission
fût toute récente ; nous avons séjourné sur tous les points dont
l’exploration présentait quelque intérêt, grâce aux moyens
de transport et de campement qui avaient été libéralement mis
à notre disposition. — La mission qui nous avait été confiée
d’étudier les cultures de la contrée que nous avons parcourue[3]
nous a donné la faculté de puiser aux sources officielles tous les
renseignements qui pouvaient nous être utiles pour l’exécution
de notre voyage. — Nous ne saurions exprimer trop vivement
à M. le général d’Autemarre d’Ervillé, qui commandait
alors la subdivision de Constantine, notre reconnaissance pour
l’excellent accueil qu’il a bien voulu nous faire, et pour la
sollicitude toute bienveillante avec laquelle il a interprété
les instructions qu’il avait reçues du Ministère de la Guerre
au sujet de notre voyage. — M. le colonel Desvaux, aujourd’hui
général, commandant la subdivision de Batna, et si versé dans la
connaissance du pays, non seulement nous a fait l’honneur de nous
offrir une généreuse hospitalité, mais a bien voulu tracer lui
même notre itinéraire, assurer tous nos moyens de campement, et
surtout rendre nos recherches beaucoup plus faciles par les nombreux
renseignements qu’il nous a donnés ; c’est aussi l’obligeance
de ce général distingué qui nous a procuré la connaissance de
toutes les observations météorologiques recueillies à Batna,
et l’avantage de pouvoir accompagner notre rapport de la carte
de la partie la plus importante de notre voyage. M. le lieutenant
Payen, aujourd’hui capitaine, attaché au bureau arabe de Batna,
nous a fourni d’utiles documents, et a bien voulu se charger de
tracer le calque d’après lequel la carte a été gravée. —
Nous devons également de sincères remercîments à M. le chef de
bataillon Collineau, aujourd’hui colonel, qui commandait alors le
cercle de Biskra, et qui nous a accordé l’hospitalité la plus
aimable. M. le capitaine Seroka, chef du bureau arabe de Biskra, a
eu l’obligeance de nous communiquer le tableau officiel du nombre
des Dattiers et des autres arbres fruitiers qui constituent les
principales oasis des Ziban, ainsi que la liste des noms indigènes
des diverses variétés de Dattiers qui y sont cultivées[4].
Partis de Marseille le 8 mai, nous sommes arrivés le 10 à
Philippeville, au moment où la végétation présentait le
développement le plus riche et le plus complet. Le jour même
de notre arrivée, nous avons exploré les collines situées au
nord-ouest de la ville, et spécialement celle où se trouvent
les citernes romaines ; le 11, nous avons visité une partie de
la vallée de la Zéramna et du Safsaf, ainsi que les coteaux qui
limitent au nord la vallée de la Zéramna ; le 12, nous avons fait
une nouvelle herborisation dans la vallée du Safsaf, dont nous avons
descendu le cours jusqu’à son embouchure ; le 13, dans la matinée,
nous sommes arrivés à Constantine, par la diligence, et nous avons
fait une première course à la base de la montagne de Sidi-Mecid ;
le 14, nous avons complété l’exploration de cette montagne,
et visité les environs de la chute du Rummel ; la journée du 15 a
été consacrée à nos préparatifs de départ, à la rédaction
de nos notes, et à quelques promenades aux environs immédiats
de la ville ; le 16, nous sommes partis à cheval de Constantine,
nous avons fait une assez riche herborisation aux environs du
caravansérail d’Aïn-Bey et dans la plaine de Mélila ; le 17,
nous avons herborisé dans les pâturages salés des environs de
Mélila, et dans la plaine qui s’étend jusqu’aux chotts Mzouri
et Tinsilt ; le 18, nous avons exploré les coteaux d’Aïn-Yagout,
une partie de la plaine d’Oum-el-Asnam, et nous avons remonté le
cours de l’Oued Batna jusqu’à Batna ; le 19, nous avons visité
la pépinière de Batna et les pâturages qui l’avoisinent ; le 20,
nous avons herborisé aux environs de Lambèse ; les journées des 21,
22 et 23, ont été consacrées à l’exploration des Djebel Tougour
et Bordjem ; le 24, nous avons quitté Batna, et nous sommes arrivés
au caravansérail de Ksour ; le 25, nous avons herborisé aux environs
du caravansérail, et à la halte connue sous le nom des Tamarins,
puis nous avons longé le cours de l’Oued El-Kantara, et nous sommes
parvenus à la région saharienne par le défilé d’El-Kantara ;
le 26, nous avons fait l’exploration de l’oasis et des environs du
caravansérail d’El-Kantara, nous avons traversé la plaine et nous
sommes arrivés à El-Outaïa ; le 27, nous avons fait une course à
la Montagne-de-sel, et exploré rapidement la plaine d’El-Outaïa,
le col de Sfa et la plaine jusqu’à Biskra ; les journées des 28,
29, 30, 31 mai et 1er juin ont été remplies par l’exploration des
environs de Biskra ; le 2, nous avons remonté le cours de l’Oued
Biskra jusqu’au confluent de l’Oued El-Kantara et de l’Oued
Abdi, et nous sommes venus camper dans l’oasis de Branis ; le 3,
nous avons exploré la vallée de l’Oued Abdi entre Branis et
Beni-Souik, où notre tente était dressée sur la place du village ;
le 4, nous avons herborisé aux environs de Beni-Souik, sur les
plateaux qui précèdent la vallée de Ménah et dans cette vallée ;
le 5, nous avons parcouru la partie de la vallée de l’Oued Abdi
comprise entre Ménah et Haïdous ; le 6, nous en avons continué
l’exploration d’Haïdous à Télet, et nous avons campé sur
le plateau situé à la base du Djebel Groumbt-el-Dib ; le 7, nous
avons exploré le pic, extrémité orientale et point culminant du
Djebel Mahmel, et une partie du Djebel Groumbt-el-Dib ; le 8, nous
avons visité la partie supérieure de la vallée de l’Oued Abdi,
connue sous le nom de Fedj-Geurza, et nous avons campé à Hdour,
au-dessous d’Igerman, au voisinage de l’un des ruisseaux sources
de l’Oued El-Abiad ; le 9, nous avons fait le trajet de Hdour à
Em-Médinah, et nous avons exploré la vallée où nous avons campé
à la base de la pente sud du Djebel Cheliah ; le 10, nous avons
fait l’exploration d’une partie du Djebel Cheliah, et nous avons
trouvé notre tente dressée dans les pâturages d’Aïn-Turck, sur
le versant nord de la montagne ; les 11 et 12 ont été consacrés à
l’étude de la végétation du Djebel Cheliah ; le 13, nous avons
quitté Aïn-Turck, exploré la vallée de l’Oued Essora, et nous
avons campé dans la plaine d’Yabous ; le 14, trajet d’Yabous
à Timegad, de là à Lambèse, et de Lambèse à Batna en voiture ;
le 15 a été consacré à la rédaction de nos notes ; le 16, nous
avons fait une nouvelle course au Djebel Tougour ; le 17, nous sommes
partis en voiture de Batna pour nous rendre à Aïn-Yagout et nous
avons exploré pendant le trajet la plaine d’Oum-el-Asnam et les
environs du Medracen ; le 18, nous nous sommes rendus en voiture
d’Aïn-Yagout à Constantine, et pendant ce trajet nous avons de
nouveau exploré les bords des chotts Mzouri et Tinsilt ; les 19 et
20, nous avons séjourné à Constantine ; le 21, nous avons pris
la diligence de Constantine à Philippeville ; le 22, nous avons
fait une dernière herborisation aux environs de Philippeville ;
et le 23, nous nous sommes embarqués pour la France.
Nous avons déterminé, par des observations barométriques,
l’altitude de tous les points qui nous ont paru présenter
quelque importance sous le rapport de la géographie
botanique. Malheureusement ces altitudes, par suite d’un accident
arrivé à l’un de nos deux baromètres anéroïdes, n’ont pu
être calculées que d’après la moyenne des observations que nous
avions prises à Philippeville et à Batna, et non pas, comme nous
nous l’étions proposé, d’après des observations simultanées ;
cependant les variations barométriques n’ayant été que très
faibles, aux mêmes localités, pendant la durée de notre voyage,
et l’instrument que nous possédions étant bien réglé, on peut
considérer les résultats que nous publions comme suffisamment
approximatifs au point de vue de la délimitation des zones
végétales. — Nous avons admis comme présentant une exactitude
absolue les altitudes que nous avons trouvées consignées au Dépôt
de la Guerre et sur la Carte de la subdivision de Batna, qu’elles
aient été déterminées par des observations géodésiques ou
barométriques ; quant aux indications d’altitude tirées de
nos propres observations, nous avons eu soin de ne les donner que
comme approximatives, en accompagnant du mot environ les nombres
qui les expriment.
Dans la narration du voyage, nous ne nous astreindrons pas à
exposer les faits dans l’ordre absolu dans lequel nous les
avons observés, nous les grouperons souvent afin d’éviter de
fastidieuses répétitions, et de donner en moins d’espace une
idée plus nette de la végétation et des ressources agricoles
et forestières du pays. — Pour rendre facile la comparaison
de ce travail avec celui que nous avons publié précédemment
sur la province d’Oran[5], nous suivrons le même ordre dans la
rédaction. Seulement, pour indiquer avec plus de précision les
stations des plantes, nous intercalerons dans le texte, à la suite
du paragraphe descriptif de chaque localité, la liste des espèces
qui y ont été observées, au lieu de ne donner qu’une liste
par région naturelle et de rejeter l’ensemble des listes à la
fin du rapport. Cette disposition des listes permettra, en outre,
de suivre avec plus de facilité les diverses dégradations de la
végétation d’une région à l’autre. Nous nous bornerons à
indiquer la géographie botanique générale des espèces dans les
listes dressées d’une manière plus complète pour les localités
qui doivent être considérées comme des types des diverses
régions. La statistique botanique comparée et les conclusions
que nous publierons à la fin de ce rapport, sont déduites non
pas de ces listes partielles, toutes suffisantes qu’elles sont
pour démontrer la vérité des faits que nous avançons, mais de
la totalité des plantes observées, en tenant compte toutefois,
lorsque cela est possible, des modifications apportées par la culture
dans la végétation primitive du pays. — Dans notre travail, nous
n’attribuerons pas une moindre importance aux végétaux cultivés
qu’à ceux qui croissent spontanément dans le pays. Selon nous,
la statistique botanique est un guide infaillible pour la culture,
car elle offre l’expression exacte de la résultante des forces
naturelles qui déterminent la végétation, et ses données nous
paraissent plus complètes et plus sûres que celles fournies par
les autres sciences d’observation n’exprimant que quelques-uns
des éléments dont l’ensemble seul constitue cette résultante.
EXPLORATION BOTANIQUE :
TRAJET DE PHILIPPEVILLE A BISKRA ;
ENVIRONS DE PHILIPPEVILLE.
La première impression qu’éprouve le voyageur en arrivant
par mer à Philippeville ou à Stora, est celle du contraste que
présente cette partie du littoral algérien avec les côtes arides
de la Provence qu’il vient de quitter. Ici l’œil se repose avec
plaisir sur les pentes verdoyantes et boisées qui, en se continuant
avec les bois montagneux de la Kabylie, se perdent à l’horizon.
La belle route de Stora à Philippeville, taillée sur les flancs des
collines qui bordent la rade, permet d’explorer facilement la partie
inférieure des bois dont le Chêne-Liége (_Quercus Suber_) forme
la principale essence. La lisière des bois, les anfractuosités
des rochers et les ravins sont parsemés de broussailles, où
l’on trouve réunis les _Myrtus communis_, _Calycotome spinosa_,
_Arbutus Unedo_, _Phillyrea latifolia_ et _media_, _Rubus fruticosus_
var. _discolor_, _Genista Numidica_. — On ne rencontre que quelques
rares et maigres touffes du _Chamærops humilis_ que nous avions vu
couvrir les coteaux des environs d’Oran. — C’est seulement aux
approches de Philippeville que les bois font place à des vignes,
à des jardins et à de nombreux vergers.
Philippeville, à environ 4 kilomètres de Stora, fondée seulement
en 1838, sur l’emplacement de l’ancienne _Russicada_, a
pris un rapide développement, et ses environs présentent des
cultures florissantes. — Parmi les restes nombreux qui signalent
l’importance de l’ancienne ville romaine, il faut mentionner
en première ligne les vastes citernes situées sur le penchant
de la colline qui domine la ville au nord-ouest. En se rendant
à ces citernes par un des sentiers qui sillonnent la colline,
on est frappé de la vigueur d’une végétation à type tout
européen. Des _Cratægus Azarolus_, à tronc de près d’un mètre
de circonférence, croissent à la base des côtes schisteuses qui
dominent les citernes. La colline est occupée en grande partie par
des vignes, des jardins, des vergers, où sont plantés et prospèrent
la plupart des arbres fruitiers du midi de la France. Les parties
incultes sont couvertes de broussailles entre lesquelles croissent
les :
Lepidium glastifolium Desf.
Genista tricuspidata Desf.
Lotus drepanocarpus DR.
Elæoselinum meoides Koch.
Daucus gracilis Steinh.
Lonas inodora Gærtn.
Cirsium giganteum Spreng.
Tolpis altissima Pers.
Scorzonera undulata Vahl.
Anarrhinum pedatum Desf.
Cyclamen Neapolitanum Ten.
Festuca cærulescens Desf.
Partout à la base de la colline, sur les bords des chemins et dans
les terrains remués, croît en excessive abondance le _Galactites
mutabilis_.
La route de Philippeville à Constantine traverse la riche
vallée de la Zéramna ; cette vallée, qui n’était encore,
en 1838, qu’un vaste marais, est devenue, par l’endiguement
de la rivière et par de nombreux travaux d’assainissement, un
des points les plus fertiles de l’Algérie, et il n’est pas
douteux qu’elle n’en devienne également un des plus salubres,
lorsque les travaux déjà commencés l’auront complétement mise
à l’abri des inondations hivernales. Cette large vallée, qui
au voisinage de la ville n’est guère qu’une vaste réunion
de jardins, de cultures maraîchères et de vignes, présente,
dans quelques points encore incultes, de riches pâturages, dont la
végétation luxuriante indique l’extrême fertilité du sol. —
Dans les jardins se trouvent réunies presque toutes nos cultures
du centre de l’Europe. Nous y avons remarqué, entre autres, des
Artichauts d’une vigueur peu commune, et qui donnent d’abondants
produits. — Les coteaux couverts de broussailles, ou plantés
d’_Opuntia Ficus-Indica_, forment un saisissant contraste avec le
reste de la vallée, où la végétation rappelle par son aspect celle
de nos latitudes. — Le _Nicotiana glauca_, dont le tronc s’élève
souvent à plusieurs mètres de hauteur, et l’_Acacia Julibrissin_
sont plantés fréquemment dans le voisinage des habitations dont
les jardins renferment à la fois la Vigne, le Mûrier, l’Olivier,
le Figuier, l’Abricotier, le Poirier et le Cognassier. — Aux
bords des chemins et sur les rives de la Zéramna, des bouquets
d’_Ulmus campestris_, de _Fraxinus australis_ à tronc souvent de
plus de deux mètres de circonférence, et de magnifiques _Populus
alba_ offrent partout de frais ombrages. Le Laurier-Rose (_Nerium
Oleander_) avec le Ricin (_Ricinus communis_) forment, fréquemment
aux bords des ruisseaux d’épais buissons. — Près de la Zéramna,
les terrains inondés l’hiver nous ont offert les : _Ranunculus
macrophyllus_ et _procerus_, _Trifolium isthmocarpum_, _Orobus
atropurpureus_, _Œnanthe silaifolia_ et _anomala_, _Alopecurus
bulbosus_ var. _macrostachyus_ ; dans ces mêmes lieux M. Durieu de
Maisonneuve a découvert l’_Alternanthera denticulata_, le _Cyperus
pygmæus_ et le _Glinus lotoides_.
En suivant le cours de la Zéramna, on arrive au confluent de
cette rivière et du Safsaf (Rivière des Peupliers). De vastes
pâturages s’étendent depuis les bords de ce dernier cours d’eau
jusqu’à la base des coteaux qui limitent au nord la vallée de
la Zéramna. Sur la rive droite du Safsaf et vers son embouchure,
un bois formé exclusivement de _Tamarix Africana_, dont les troncs
atteignent une hauteur de plusieurs mètres, ombragent des prairies
marécageuses parcourues par des troupeaux de bœufs. La seule
espèce digne d’être mentionnée que ces prairies nous aient
offerte est le _Kœleria hispida_. En se rapprochant de la mer,
on arrive à des dunes de sable mouvant, parsemées d’épais
buissons de _Juniperus Phœnicea_, entre lesquels se rencontrent
de larges et hautes touffes de _Genista Numidica_ et de _Retama
Duriæi_. Dans les sables des dunes croissent plusieurs espèces
intéressantes : _Ononis variegata_, _Medicago Helix_, _Arthrolobium
durum_, _Armeria Mauritanica_, _Muscari maritimum_, etc. — La
pente sud des coteaux qui bordent la mer, depuis l’embouchure du
Safsaf jusqu’à Philippeville, est couverte dans la partie encore
inculte d’épaisses broussailles, où dominent les _Erica arborea_,
_Pistacia Lentiscus_, _Cistus Monspeliensis_ et _salviæfolius_,
_Myrtus communis_, _Calycotome spinosa_, _Lavandula Stœchas_,
_Phillyrea latifolia_, _Daphne Gnidium_ ; l’_Asphodelus ramosus_
y occupe également de larges espaces ; l’_Ornithogalum Arabicum_
s’y rencontre avec l’_Iris juncea_. A la base de ces coteaux,
dans les lieux frais et herbeux, croissent en grande abondance le
_Senecio delphinifolius_ et le _Stachys marrubiifolia_.
_Liste des plantes les plus intéressantes recueillies aux environs
de Philippeville_[6].
*Ranunculus macrophyllus Desf.
— procerus Moris.
Delphinium pentagynum Lmk.
*Lepidium glastifolium Desf.
Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut.
Helianthemum halimifolium Pers. — (Choulette).
*Silene hispida Desf.
Rhodalsine procumbens J. Gay (Arenaria procumbens Vahl.).
*Linum corymbiferum Desf.
Malope stipulacea Cav.
Lavatera Olbia L. _var._ hispida.
Hypericum ciliatum Lmk.
Retama Duriæi Spach.
*Genista tricuspidata Desf.
*— Numidica Spach.
*— ulicina Spach.
Ononis variegata L.
*— monophylla Desf. — (Choulette).
Medicago Helix Willd.
— sphærocarpa Bert.
— ciliaris Willd.
— Echinus DC.
Trifolium isthmocarpum Brot.
*Lotus drepanocarpus DR.
Tetragonolobus purpureus Mœnch.
— biflorus Ser.
Scorpiurus sulcata L.
Arthrolobium durum DC.
Hedysarum coronarium L.
— capitatum Desf.
Vicia calcarata Desf.
— erviformis Boiss. (Ervum vicioides Desf.).
— altissima Desf. — (Choulette).
Orobus atropurpureus Desf.
Cratægus Azarolus L.
*Peplis biflora Salzm. — (DR.)
Sedum heptapetalum Poir.
Glinus lotoides L.
*Pimpinella lutea Desf. — (Choulette).
*Œnanthe anomala Coss. et DR.
— silaifolia M. Bieb.
*Daucus gracilis Steinh.
— aureus Desf.
Daucus crinitus Desf.
*Elæoselinum meoides Koch (Laserpitium meoides Desf.).
Magydaris tomentosa Koch.
Galium ellipticum Presl.
*— Tunetanum Lmk.
Asperula lævigata L.
Evax asterisciflora Pers.
Lonas inodora Gærtn.
Senecio delphinifolius Vahl.
*Echinops spinosus L.
Carlina gummifera Less.
Centaurea Tagana Brot.
— Nicæensis All.
— sphærocephala L.
— napifolia L.
*Carduncellus multifidus (Carthamus multifidus Desf.).
*Galactites mutabilis DR.
Onopordon macracanthum Schousb.
Cynara Cardunculus L.
*Carduus Numidicus DR.
Cirsium giganteum Spreng.
Calendula suffruticosa Vahl.
Anthemis maritima L. ?
Ambrosia maritima L.
Tolpis altissima Pers.
Scorzonera undulata Vahl.
Helminthia aculeata DC.
Campanula dichotoma L.
Fraxinus australis J. Gay (F. oxycarpa Willd.).
Cerinthe major L.
Celsia Cretica L. f.
Linaria reflexa Desf.
*— virgata Desf.
— græca Chav.
*Anarrhinum pedatum Desf.
Antirrhinum tortuosum Bosc.
Scrophularia sambucifolia L.
Stachys hirta L.
— marrubiifolia Viv.
Cyclamen Neapolitanum Ten.
Statice psiloclada Boiss. _var._ intermedia.
*Armeria Mauritanica Wallr.
Alternanthera denticulata R. Br. — (DR).
Rumex thyrsoides Desf.
Aristolochia longa L.
Euphorbia ptericocca Brot.
— cuneifolia Guss.
Iris juncea Poir.
Ornithogalum Arabicum L.
Scilla Peruviana L.
Muscari maritimum Desf.
Anthericum bicolor Desf.
Cyperus pygmæus Rottb. — (DR.).
Alopecurus bulbosus L. _var._ macrostachyus (A. macrostachyus
Poir.).
Trisetum parviflorum Pers.
Kœleria hispida DC.
Festuca cærulescens Desf.
— Ligustica Bert.
Bromus alopecuroides Poir.
Une vaste pépinière, à un kilomètre environ au sud de la
ville, a puissamment contribué par ses cultures, ses nombreuses
distributions de graines et de jeunes arbres, aux progrès rapides
de l’agriculture du pays. Une belle avenue de Platanes conduit
au centre du jardin ; la plupart de ces arbres, plantés seulement
en 1847 et 1848, sont déjà parvenus à une grande élévation,
et leur tronc mesure généralement près de 80 centimètres de
circonférence. — Parmi les plantations de ce riche établissement,
on remarque des semis de Mûriers et des carrés de la plupart de
nos espèces d’arbres fruitiers ; seul le Pêcher dépérit après
peu d’années ; le Cerisier présente une vigoureuse végétation,
et porte de très beaux fruits ; le _Prunus Mirobolana_ donne des
produits abondants ; l’_Eriobotrya Japonica_ (Néflier-du-Japon)
amène ses fruits à parfaite maturité ; le Cyprès et le Thuya,
plantés en ligne, forment de magnifiques abris qui garantissent le
Bananier des vents qu’il redoute et permettent à ses régimes
d’atteindre leur complet développement. — En omettant de
parler ici des arbres spontanés et très répandus dans le pays,
tels que l’Orme, le _Fraxinus australis_, le Peuplier blanc, etc.,
qui constituent plusieurs carrés importants de la pépinière, nous
devons mentionner, pour leur belle végétation, le Frêne commun,
le Vernis-du-Japon, le Micocoulier, le Sycomore, le Saule blanc,
le _Gleditschia triacanthos_ et les Pins d’Alep, sylvestre et
maritime ; et parmi les arbres d’agrément, le _Sophora Japonica_,
le _Catalpa_, le _Sterculia_, doivent être particulièrement
signalés ; ce dernier arbre a été récemment planté en quinconce
vers la porte de la ville. — La pépinière ne présente qu’un
trop petit nombre de Chênes et de Châtaigniers, pour qu’il soit
possible d’en tirer quelques conclusions au point de vue des chances
d’acclimatation de ces deux arbres. Le Tilleul jusqu’ici a été
cultivé sans succès. — Il ne faut pas oublier le Nopal (_Opuntia
coccinellifera_), dont la culture donne de légitimes espérances.
Pour compléter le tableau des principales cultures qui, avec
les céréales, le Maïs, le Millet, et les plantes potagères de
toutes sortes font la richesse du pays, nous devons signaler la
Pomme-de-terre qui, dans des circonstances favorables, donne des
produits abondants. L’acclimatation du Cotonnier est un fait acquis,
au moins au point de vue scientifique. Nous avons vu des Maltais
en semer les graines à la volée dans des champs imparfaitement
préparés, et ils ne doutaient pas néanmoins du succès de la
récolte ; car ce mode de culture, malgré son imperfection, donne
souvent de bons résultats, à la condition seulement d’éclaircir
le plant peu de temps après la levée du semis. — L’Arachide
est souvent cultivée en grand pour l’importance de ses produits
oléagineux.
Les cultures des villages européens, Vallée, Saint-Antoine,
Damrémont et Saint-Charles, qui forment la banlieue de Philippeville,
ne diffèrent pas sensiblement de celles des environs immédiats
de la ville ; on y retrouve, en effet, de nombreuses plantations
d’Olivier, de Mûrier, de Vigne, etc., et le Seigle, l’Orge,
l’Avoine et le Tabac, y sont cultivés par les colons ; des prairies
artificielles donnent d’abondants produits.
Pour ne rien omettre des ressources du pays, nous empruntons aux
_Annales de la colonisation algérienne_ l’indication des grands
espaces boisés du territoire de Philippeville qui peuvent être le
plus utilement exploités ; tels sont : à 2 kilomètres sud-ouest
de la ville, les bois du Safsaf, d’une étendue d’environ 500
hectares, et dont les essences principales sont le Frêne (_Fraxinus
australis_), l’Orme, le Chêne-vert et le Chêne-Liége ; à
5 kilomètres sud-ouest, les forêts, qui couvrent les montagnes
limitant la vallée de la Zéramna, présentent un développement
de près de 3000 hectares, et sont composées presque exclusivement
de Chênes-Liége ; le bois de Stora, qui, comme nous l’avons dit,
se continue avec les immenses forêts de la Kabylie, compte plus de
500 hectares de Chênes-Liége et d’Oliviers, qui, par la greffe,
deviendraient pour les habitants une source précieuse de richesses ;
la forêt d’Eghmen, à 10 kilomètres de la ville, est composée
des mêmes essences, et occupe une étendue de plus de 200 hectares.
TRAJET DE PHILIPPEVILLE A CONSTANTINE.
La rapidité du trajet de Philippeville à Constantine ne nous
a permis de noter que les faits les plus saillants présentés
par la végétation spontanée et les cultures des points peu
éloignés de la route. Sur les bords du chemin, à peu de distance
de Philippeville, nous remarquons le _Carduus Numidicus_ qui y croît
en abondance. — C’est avec regret que nous avons dû renoncer à
explorer les bois des environs de Saint-Antoine, composés surtout
de _Pistacia Lentiscus_, _Arbutus Unedo_, _Phillyrea latifolia_,
_Cratægus Azarolus_, _Calycotome spinosa_, _Erica arborea_, _Myrtus
communis_, qui forment d’élégants massifs, entre lesquels nous
avons aperçu les _Centaurea Tagana_ et _napifolia_, _Elæoselinum
meoides_, _Lonas inodora_, _Pulicaria odora_, _Carduncellus
multifidus_. — Saint-Antoine, village à 7 kilomètres de
Philippeville, bâti sur les coteaux de la vallée de la Zéramna,
malgré toutes ses ressources agricoles et l’étendue de ses
pâturages, ne présente cependant qu’une médiocre importance ;
la salubrité du pays laisse encore à désirer, mais les travaux
de défrichement, qui seront bientôt réalisés sur une plus grande
échelle, assureront à cette localité de meilleures conditions de
prospérité. — Gastonville, à 15 kilomètres de Saint-Antoine, est
déjà un centre plus considérable de colonisation ; l’abondance
des eaux, un bois d’Oliviers sauvages, la culture du Colon et du
Tabac, promettent un riche avenir à cette belle localité. — Les
environs d’El-Arrouch, dans la vallée de l’Oued Ensa, à 31
kilomètres de Philippeville, présentent de riches pâturages,
de vastes terrains propres à la culture des céréales et des
bois d’Oliviers dont les produits abondants sont déjà l’objet
d’un commerce important. — La route, depuis El-Arrouch jusqu’à
El-Kantour, est taillée sur la croupe d’une montagne élevée,
dont les pentes, couvertes de riches pâturages, offrent en grande
abondance l’_Ononis rosea_, le _Salvia bicolor_, l’_Ampelodesmos
tenax_ (Dis des Arabes), le _Scilla maritima_, le _Cynara Cardunculus_
et l’_Asphodelus ramosus_ dont l’industrie tire actuellement
de l’alcool par la distillation des tubercules de la racine. —
A El-Kantour, les quelques hectares de terrains déjà défrichés
révèlent la fertilité du sol par la richesse de leurs produits. Le
_Carduus Numidicus_ croît en grande abondance dans les pâturages et
les cultures de cette localité. — Jusqu’à Smendou, les cultures
européennes tiennent bien moins de place que celles des Arabes au
milieu des nombreux pâturages qui constituent déjà pour le pays une
véritable richesse ; dans ces pâturages, nous voyons le _Convolvulus
tricolor_ et le _Thymus Numidicus_ ; plus loin, sur les bords de la
route, se retrouve le _Carduus Numidicus_ avec le _Notobasis Syriaca_
et un _Centaurea_ à fleurs jaunes (probablement le _C. Sicula_). —
Les jardins du Hammah, qui doivent leur nom à une source d’eau
chaude et minérale qui les arrose, s’annoncent de loin par les
magnifiques Dattiers qui n’en sont pas le moins bel ornement. Les
Figuiers, la Vigne, d’antiques Pruniers (Reine-Claude) renommés
pour l’excellence de leurs fruits, s’y mêlent aux Orangers, aux
Grenadiers et aux Oliviers et composent des bosquets délicieux, qui,
par leur végétation luxuriante, peuvent être mis en parallèle avec
ceux de quelques vallées inférieures des montagnes de l’Aurès ;
des Peupliers blancs et des Ormes se rencontrent également dans ces
bosquets ; grâce à des travaux récents d’assainissement, les
jardins du Hammah ont repris leur ancienne splendeur, — La beauté
et l’étendue des cultures annoncent un peu plus loin les approches
de la capitale de la province ; une suite presque non interrompue
de plantations, où de magnifiques Oliviers, des Cerisiers, des
Abricotiers et des Figuiers forment avec l’Orme, le Micocoulier,
le Cyprès et le _Pistacia Atlantica_, d’épais ombrages, indique
l’extrême richesse du sol. Le _Dipsacus sylvestris_ croît partout
aux bords de la route, et démontre par sa présence que l’espèce
voisine, le _Dipsacus fullonum_ (Chardon-à-foulon), pourrait y
être cultivée avec succès, et fournir un nouvel élément à
l’industrie européenne. — Par le pont d’Aumale construit sur
le Rummel, dont les bords offrent de nombreux pieds arborescents de
Ricin (_Ricinus communis_), on arrive au pied de la pente rapide qui
contourne le rocher de Constantine. De là, on découvre toute la
vallée du Rummel inférieur, dont les plantations et les cultures
ne le cèdent en rien a celles du Hammah. Plus loin, au-dessous
de l’admirable cascade à plusieurs étages que forme la chute du
Rummel à l’extrémité du ravin de Constantine, d’anciens jardins
arabes se révèlent par la présence d’Amandiers, de Figuiers,
de Mûriers séculaires, avec lesquels le Caroubier (_Ceratonia
Siliqua_) et les nombreux Lauriers-Rose qui croissent aux bords
des eaux, constituent d’épais massifs de verdure. Jadis quelques
moulins arabes, dont les murs humides offraient au botaniste une des
Mousses les plus rares de l’Algérie, l’_Entosthodon Duriæi_
Mont., utilisaient seuls une bien faible partie de l’immense force
motrice, que l’abondance et la rapidité des eaux du Rummel ont
mise à la disposition de l’homme dans ce lieu privilégié ;
mais maintenant l’activité européenne a remplacé ces masures
par un moulin, où toutes les règles de la science rigoureusement
appliquées permettent d’obtenir avec le Blé dur une farine de
qualité au moins égale à celle de nos Blés d’Europe les plus
estimés. Le lit du Rummel est encaissé, au-dessus de la cascade,
entre des rochers abruptes, élevés de plus de 100 mètres, et
couverts d’_Opuntia_ ; l’aspect sévère de ces rochers forme
un saisissant contraste avec la fertilité de la vallée, et fait
de ce site l’un des plus imposants de l’Algérie.
ENVIRONS DE CONSTANTINE.
Constantine, l’ancienne _Cirta_, à 83 kilomètres de Philippeville,
à 656 mètres d’altitude, couronne l’immense massif de
rochers calcaires que le Rummel (_Ampsaga_) contourne de son cours
impétueux. — La profondeur du ravin du Rummel et les pentes
abruptes des rochers qui l’encaissent ne permettent l’accès de
la ville que par le pont romain d’El-Kantara, et par l’immense
talus qui, au sud-ouest, se relie avec la montagne de Koudiat-Ali,
prolongement de la chaîne du Chettabah. — L’importance de
Constantine et l’aspect remarquable de cette ville sont trop
généralement connus pour qu’il nous soit permis d’en parler
ici. Par la variété de ses sites, la fertilité de son sol et
l’abondance de ses eaux, le territoire de Constantine ouvre un vaste
champ à la colonisation agricole. Nous avons déjà essayé de donner
une idée de la richesse des jardins et des plantations de la vallée
du Rummel inférieur, la vallée arrosée par le Rummel supérieur et
son affluent le Bou-Merzoug (Père de la fécondité)[7], bien que
la végétation y présente un caractère plus européen, n’offre
pas au colon de moindres éléments de richesse pour les cultures
industrielles et la production des céréales. Sur les pentes et
les plateaux partiellement cultivés par les indigènes croissent
en abondance l’Orge et le Blé, alors même que ces cultures ne
peuvent être fertilisées par l’irrigation. — L’_Opuntia
Ficus-Indica_, si abondant sur tous les rochers du ravin du Rummel,
couvre également de larges espaces de la pente argileuse et rapide
qui descend vers la vallée du haut Rummel. Des plantations récentes
de Saules-pleureurs, de Peupliers (_Populus pyramidalis_ et _alba_),
d’Acacias, d’Azédarachs, d’Ormes, de Frênes, et des jardins
où se trouvent réunis le Mûrier, l’Abricotier, l’Amandier
et le Cerisier, longent la route qui conduit à la pépinière. —
Ce bel établissement, qui a si puissamment contribué au boisement
partiel de cette portion du pays, autrefois dépourvue d’arbres[8],
est situé sur un des points les plus pittoresques de la vallée ; il
est garanti, excepté à l’ouest, des vents, qui se font souvent
sentir avec intensité dans cette région déjà élevée. —
Parmi les arbres fruitiers qui réussissent parfaitement dans ce
jardin, nous devons citer le Noyer, l’Amandier, l’Abricotier,
le Cognassier, plusieurs variétés de Cerisier, de Poirier et de
Pommier. Les froids assez intenses de l’hiver, car le thermomètre
descend assez souvent jusqu’à - 5°, ne permettent pas de cultiver
en grand l’Oranger, le Bigaradier et le Néflier-du-Japon,
que nous avons vu présenter une si belle végétation dans les
jardins de la vallée du Rummel inférieur. L’Olivier lui-même
réclame beaucoup de soins pendant les premières années, mais il
finit par croître avec vigueur. Le Pêcher ne réussit pas mieux
qu’à Philippeville, et habituellement ne tarde pas à être
attaqué par les pucerons. — L’une des principales richesses
du jardin consiste dans les nombreux plants d’arbres forestiers,
qui sont appelés à jouer un rôle important dans les cultures du
pays. Nous devons mentionner pour leur beau développement le Frêne,
l’Acacia, le Saule-pleureur, le Vernis-du-Japon, le Peuplier blanc,
le Pin d’Alep, le Cyprès et le _Thuia orientalis_. Le Sycomore et
l’Érable plane ne réussissent que dans les terrains sablonneux. Le
Bouleau et le Platane demandent pour leur plantation des conditions
particulières. L’Orme commun, les Peupliers suisse et d’Italie,
après avoir présenté d’abord une belle végétation, ne
tardent pas à être attaqués par des larves qui altèrent leur
bois profondément ; l’Orme-d’Amérique est moins exposé à
cette cause de dépérissement. Nos Chênes du nord ne croissent
qu’avec une extrême difficulté, et de cinq mille Châtaigniers
qui avaient été plantés, à peine en reste-t-il trois ou quatre
à la pépinière. Le Mûrier pousse avec vigueur, et sa culture est
appelée à prendre un grand développement. — Les essais tentés
pour l’acclimatation des cotons Georgie-longue-soie et Louisiane
ont donné dans ces deux dernières années des résultats assez
satisfaisants. — Le Tabac ne demande, pour fournir d’abondants
produits, qu’à être garanti contre l’influence des vents ; les
abris sont facilement obtenus par des lignes de Cyprès, de _Thuia_,
et même de Saule-pleureur ou d’Osier dans les endroits frais ;
les _Arundo Mauritanica_ et _Donax_ ne sont pas moins avantageux pour
former de puissants brise-vents, et contribuer à l’assainissement
des terrains trop humides. — Le Nopal (_Opuntia coccinellifera_),
malgré le froid de l’hiver, semble pouvoir être acclimaté
utilement. — Le Pavot somnifère, cultivé en grand, outre
les produits oléagineux, pourrait fournir l’Opium, si le mode
d’extraction de cette substance était mieux connu. — La maladie
de la Vigne et celle de la Pomme-de-terre ont sévi en 1850, mais ne
semblent pas devoir donner de sérieuses inquiétudes. — Les jardins
de la pépinière présentent, entre autres arbres d’agrément,
le _Melia Azedarach_, déjà planté en abondance sur toutes les
promenades des environs de la ville, le _Broussonetia papyrifera_, le
_Gleditschia triacanthos_, l’_Elæagnus angustifolia_, le _Robinia
viscosa_ et l’_Acacia Julibrissin_ ; ce dernier arbre, par une
ramification prématurée, est privé ici du développement qu’il
peut atteindre dans des conditions plus favorables. — Le _Spartium
junceum_ (Genêt-d’Espagne), en raison de sa rapide croissance et
de la vigueur de sa végétation, peut facilement être utilisé pour
former des clôtures de jardins et de vergers. — La magnifique haie
d’_Agave_ qui entoure la pépinière montre le parti que l’on peut
tirer de cette plante pour en former des clôtures impénétrables,
et retenir les terres sur les pentes rapides.
La principale herborisation que nous ayons faite aux environs
de Constantine a été l’exploration de la montagne de
Sidi-Mecid. Aux environs du pont d’El-Kantara se rencontrent
surtout des espèces rudérales. Un peu plus haut, dans les rochers,
M. Durieu de Maisonneuve a découvert l’_Euphorbia calcarea_,
et recueilli le _Daucus gracilis_ dans les terrains en friche. Les
moissons qui couvrent la partie inférieure de la montagne nous ont
offert un grand nombre d’espèces, dont nous donnons plus loin
la liste. Au-dessus des cultures et dans les ravins schisteux se
rencontrent le _Convolvulus Sabatius_, l’_Hedysarum pallidum_ et
l’_Astragalus geniculatus_ ; les pâturages des parties incultes
de la montagne, ou de celles qui n’ont pas été cultivées depuis
plusieurs années, présentent un très grand nombre d’espèces
dont nous donnons également la liste. Sur l’étroit plateau qui
termine la montagne (790 mètres d’altitude) croît en assez grande
abondance le _Reseda Duriæana_, que nous retrouverons fréquemment
dans la région des hauts-plateaux, et nous y rencontrons quelques
pieds du _Rhamnus lycioides_. La pente nord, presque partout taillée
à pic, est composée d’immenses blocs de rochers, dans les fissures
desquels croissent les _Prunus prostrata_, _Brassica Gravinæ_,
_Stachys circinnata_, _Erodium hymenodes_, _Athamanta Sicula_, _Silene
velutina_. — Près de la chute du Rummel, à la base de la montagne
de Sidi-Mecid, des incrustations calcaires ont été déposées par
des sources minérales chaudes ; cette partie des rochers présente
de nombreuses touffes d’une nouvelle espèce du genre _Fumaria_
(_F. Numidica_), bien distincte par la petitesse de ses fleurs du
_F. corymbosa_, qui se plaît dans des localités analogues de la
province d’Oran ; cette espèce, ainsi que l’_Erodium hymenodes_,
se retrouve à l’entrée du ravin du Rummel avec le _Brassica
Gravinæ_ et le _Prunus prostrata_. — Les hauteurs du Mansourah,
qui font face à la montagne de Sidi-Mecid, et que nous n’avons
pu explorer que d’une manière imparfaite, ne nous ont guère
offert que l’_Onobrychis alba_ et le _Reseda Duriæana_. Dans les
endroits frais de cette même montagne, M. Durieu de Maisonneuve
a découvert le _Juncus valvatus_ var. _caricinus_ et le _Juncus
striatus_ var. _macrocephalus_ ; ces deux plantes croissaient
pêle-mêle dans cette station, comme nous les avons retrouvées
depuis au pied des montagnes du Djurdjura ; dans les rochers se
rencontrent le _Campanula Numidica_ et le _Linaria flexuosa_.
_Liste des plantes rudérales observées au voisinage de
Constantine_[9].
Sinapis geniculata Desf.
Diplotaxis erucoides DC.
Senebiera Coronopus L.
Reseda alba L.
Malva sylvestris L.
Erodium moschatum L’Hérit.
Lathyrus Clymenum L.
Ecbalium Elaterium Rich.
Eryngium triquetrum Vahl.
Ridolfia segetum Moris.
Ammi majus L.
Scabiosa maritima L.
Calendula parviflora Rafin.
Galactites tomentosa Mœneh.
Centaurea Calcitrapa L.
— pullata L.
Silybum Marianum Gærtn.
Cynara Cardunculus L.
Carduus pycnocephalus L.
Anacyclus tomentosus DC.
Cichorium Intybus L.
Scolymus Hispanicus L.
Sonchus tenerrimus L.
Echium calycinum Viv.
— plantagineum L.
— Italicum L.
Nonnea nigricans DC.
Alkanna tinctoria Tausch.
Anchusa Italica L.
Borrago officinalis L.
Lithospermum arvense L.
Lycium Barbarum L.
Solanum villosum Lmk.
Hyoscyamus albus L.
Marrubium vulgare L.
Plumbago Europæa L.
Chenopodium murale L.
— opulifolium Schrad.
Polygonum aviculare L.
Euphorbia Peplus L.
— helioscopia L.
Urtica membranacea Poir.
— pilulifera L.
Thelygonum Cynocrambe L.
Chenopodium Vulvaria L.
Asphodelus ramosus L.
Poa annua L.
Lolium perenne L. _var._
_Liste des plantes observées dans les moissons du versant occidental
de la montagne de Sidi-Mecid_.
Adonis æstivalis L.
Ranunculus arvensis L.
Delphinium cardiopetalum DC.
Nigella Damascena L.
— Hispanica L. *_var._ intermedia.
Papaver Rhœas L.
— hybridum L.
Rœmeria hybrida DC.
Glaucium corniculatum Curt.
Fumaria agraria Lagasc.
— parviflora Lmk.
— micrantha Lagasc.
Iberis pectinata Boiss.
Biscutella Apula L.
Sinapis arvensis L.
— amplexicaulis DC.
Brassica Gravinæ Ten. (B. Atlantica Coss. et DR. olim).
Moricandia arvensis DC.
Eruca sativa Lmk.
Diplotaxis muralis DC.
Raphanus Raphanistrum L.
Reseda alba L.
— Luteola L.
Polygala Monspeliaca L.
Silene ambigua Cambess.
— rubella L.
— muscipula L.
— inflata Sm.
— nocturna L.
— Gallica L.
Malope stipulacea Cav.
Malva sylvestris L.
— parviflora L.
Lavatera trimestris L.
Erodium cicutarium L’Hérit.
— malachoides Willd.
Ononis Natrix L.
— breviflora DC.
Medicago orbicularis Willd.
— scutellata Lmk.
— minima Lmk.
— denticulata Willd.
— ciliaris Willd.
— tribuloides Lmk.
Trigonella prostrata DC.
Melilotus sulcata Desf.
Astragalus Pentaglottis L.
— Epiglottis L.
— hamosus L.
Hippocrepis multisiliquosa L.
— ciliata Willd.
Arthrolobium scorpioides DC.
Scorpiurus sulcata L.
Vicia saliva L.
— lutea L. _var._ hirta.
Lathyrus Clymenum L.
Poterium Magnolii Spach.
Herniaria annua Lagasc.
Eryngium triquetrum Vahl.
— campestre L.
Ammi majus L.
*Carum Mauritanicum Boiss. et Reut.
Ridolfia segetum Moris.
Caucalis leptophylla L.
Turgenia latifolia Hoffm.
Daucus maximus Desf.
Scandix australis L.
— Pecten-Veneris L.
Bifora testiculata L.
Galium saccharatum L.
Sherardia arvensis L.
Fedia graciliflora Fisch. et Mey.
Valerianella discoidea Lois.
Echinops spinosus L.
Cynara Cardunculus L.
Galactites tomentosa Mœnch.
Kentrophyllum lanatum DC.
Atractylis cancellata L.
Centaurea Nicæensis All.
— pullata L.
— Calcitrapa L.
Xeranthemum inapertum Willd.
Filago Jussiæi Coss. et Germ.
Micropus supinus L.
— bombycinus Lagasc.
Pallenis spinosa Cass.
Chrysanthemum segetum L.
Anacyclus tomentosus DC.
Cichorium Intybus L.
Scolymus grandiflorus Desf.
— Hispanicus L.
Catananche lutea L.
Rhagadiolus stellatus M. Bieb.
Hedypnois rhagadioloides Pers.
Hyoseris scabra L.
Hyoseris radiata L.
Urospermum Dalechampii Desf.
Anagallis arvensis L.
— linifolia L.
Olea Europæa L.
Convolvulus undulatus Cav.
— arvensis L.
Echium plantagineum L.
Lithospermum arvense L.
Nonnea nigricans DC.
Anchusa Italica L.
Cynoglossum cheirifolium L.
Borrago officinalis L.
Verbascum sinuatum L.
Antirrhinum Orontium L.
Linaria triphylla Willd.
— reflexa Desf.
Salvia viridis L.
— Verbenaca L.
— patula Desf.
Teucrium Polium L.
Ajuga Chamæpitys Schreb.
Plumbago Europæa L.
Plantago Lagopus L.
— Psyllium L.
Chenopodium Vulvaria L.
Polygonum aviculare L.
Aristolochia longa L.
Euphorbia Peplus L.
— helioscopia L.
— exigua L.
Thelygonum Cynocrambe L.
Gladiolus Ludoviciæ Jan.
Iris Sisyrinchium L.
Scilla Peruviana L.
— maritima L.
Bellevalia comosa Kunth.
Ornithogalum umbellatum L.
— Narbonense L.
Allium roseum L.
Asphodelus ramosus L.
Phalaris paradoxa L.
— brachystachya Link.
Echinaria capitata Desf.
Trisetum neglectum Rœm. et Sch.
Dactylis glomerata L.
Lamarckia aurea Mœnch.
Poa annua L.
Bromus maximus Desf. _var._ Gussonii Parlat.
— rubens L.
Festuca rigida Kunth.
Lolium perenne L. _var._
— temulentum L.
Ægilops ovata L.
— ventricosa Tausch.
_Liste des plantes observées dans les pâturages du versant
occidental de la montagne de Sidi-Mecid_.
Clematis Flammula L.
Delphinium cardiopetalum DC.
Iberis pectinata Boiss.
Biscutella Apula L.
Alyssum campestre L.
Eruca sativa Lmk.
Diplotaxis muralis DC.
Brassica Gravinæ Ten.
Sinapis amplexicaulis DC.
— pubescens L.
Helianthemum Niloticum Pers.
— pilosum Pers.
— glutinosum Pers.
— rubellum Presl.
*Reseda Duriæana J. Gay.
Silene ambigua Cambess.
— inflata Sm.
Lychnis macrocarpa Boiss. et Reut.
Linum decumbens Desf.
Malope stipulacea Cav.
Malva sylvestris L.
— parviflora L.
Erodium cicutarium L’Hérit.
— malachoides Willd.
Zizyphus Lotus L.
Ononis Columnæ All.
— breviflora DC.
— Natrix L.
— ornithopodioides L.
Anthyllis tetraphylla Desf.
— Vulneraria L.
Medicago orbicularis Willd.
— scutellata Lmk.
— minima Lmk.
— denticulata Willd.
— pentacycla DC.
— tribuloides Lmk.
Trifolium scabrum L.
— tomentosum L.
— stellatum L.
— fragiferum L.
Lotus edulis L.
— corniculatus L.
Astragalus sesameus L.
*— geniculatus Desf.
— Pentaglottis L.
— Epiglottis L.
— caprinus L.
— hamosus L.
Scorpiurus sulcata L.
Onobrychis Caput-Galli Lmk.
Hedysarum capitatum Desf.
*— pallidum Desf.
Arthrolobium scorpioides DC.
Hippocrepis multisiliquosa L.
— ciliata Willd.
— unisiliquosa L.
Vicia sativa L.
— lutea L. _var._ hirta.
Rubus fruticosus L. _var._ discolor.
Cratægus monogyna Jacq. _var._
Poterium Magnolii Spach.
Paronychia argentea Lmk.
Sedum heptapetalum Poir.
Umbilicus hispidus DC.
— horizontalis DC.
Eryngium triquetrum Vahl.
Thapsia Garganica L.
*Daucus gracilis Steinh.
Valerianella discoidea Lois.
*Echinops spinosus L.
Rhaponticum acaule DC.
Cynara Cardunculus L.
Carduncellus pinnatus DC.
Kentrophyllum lanatum DC.
Centaurea Nicæensis All.
— Calcitrapa L.
*— acaulis L.
*Carlina involucrata Desf.
Atractylis cancellata L.
Pallenis spinosa Cass.
Anacyclus tomentosus DC.
Leucanthemum glabrum Boiss. et Reut.
Micropus supinus L.
Filago Jussiæi Coss. et Germ.
Bellis annua L.
Senecio delphinifolius Vahl.
— Nebrodensis L.
Cichorium Intybus L.
Scolymus Hispanicus L.
Seriola Ætnensis L.
*Kalbfussia Salzmanni Sch. Bip.
*Spitzelia cupuligera DR.
Catananche cærulea L.
— lutea L.
Hedypnois rhagadioloides Pers.
Hyoseris radiata L.
Urospermum Dalechampii Desf.
Scorzonera undulata Vahl.
Barkhausia fœtida DC.
Campanula Erinus L.
Convolvulus althæoides L.
— Sabatius Viv.
— Cantabrica L.
— arvensis L.
— undulatus Cav.
— tricolor L.
Alkanna tinctoria Tausch.
Nonnea nigricans DC.
Cynoglossum cheirifolium L.
Lycium Barbarum L.
Verbascum sinuatum L.
Scrophularia canina L.
Linaria triphylla Willd.
— reflexa Desf.
Antirrhinum tortuosum Bosc.
Eufragia viscosa Benth.
*Thymus ciliatus Benth. _var._
Salvia Verbenaca L.
— patula Desf.
Stachys circinnata L’Hérit.
Teucrium Polium L.
Plantago Lagopus L.
— Serraria L.
— Psyllium L.
— albicans L.
Passerina hirsuta L.
Rumex Bucephalophorus L.
Euphorbia Peplus L.
*— calcarea DR.
Celtis australis L.
Iris Sisyrinchium L.
Asparagus albus L.
Scilla Peruviana L.
— maritima L.
Bellevalia Romana Rchb.
Muscari racemosum Mill.
Ornithogalum Arabicum L.
— umbellatum L.
Allium roseum L.
— nigrum L.
Asphodelus ramosus L.
Arisarum vulgare Kunth.
Arum Italicum Mill.
Phalaris paradoxa L.
Gastridium lendigerum Gaud.
Echinaria capitata Desf.
Cynodon Dactylon L.
Lagurus ovatus L.
Trisetum flavescens P. B.
Kœleria villosa Pers.
Ampelodesmos tenax Link.
Dactylis glomerata L.
Lamarckia aurea Mœnch.
Poa annua L.
Festuca rigida Kunth.
Bromus maximus Desf. _var._ Gussonii Parlat.
— macrostachyus Desf.
— rubens L.
Brachypodium distachyon Rœm. et Sch.
Ægilops ovata L.
— ventricosa Tausch.
_Liste des plantes observées au sommet de la montagne de
Sidi-Mecid_[10].
Brassica Gravinæ Ten.
*Reseda Duriæana J. Gay.
*Erodium hymenodes L’Hérit.
Rhamnus lycioides L.
Anagyris fœtida L.
Prunus prostrata Labill.
Athamanta Sicula L.
Ferula communis L.
Centranthus ruber DC.
Jasminum fruticans L.
Osyris alba L.
Parietaria diffusa Mert. et Koch.
Ceterach officinarum C. Bauh.
_Liste des plantes observées aux environs de Constantine, non
mentionnées dans les listes précédentes_.
Ranunculus gramineus L. _var._ luzulæfolius Boiss. —
Chettabah (DR.).
— millefoliatus Vahl. — Chettabah (DR.).
*Fumaria Numidica Coss. et DR. — Ravin du Rummel.
Silene velutina Poir. — Rochers de Sidi-Mecid.
*Cerastium Atlanticum DR. — Alluvions du Rummel.
*Geranium Atlanticum Boiss.
*Erodium hymenodes L’Hérit — Rochers de Sidi-Mecid ; ravin du Rummel.
Medicago sativa L. — Pâturages élevés.
Onobrychis alba Desv. — Mansourah.
Vicia calcarata Desf.
Polycarpon Bivonæ J. Gay. — Atterrissements du Rummel.
Carum incrassatum Boiss.
Asperula hirsuta Desf.
*Valerianella stephanodon Coss. et DR. — Alluvions du Rummel (DR.).
*Othonna cheirifolia L. — Très abondant au-dessus de la ville.
*Carduus pteracanthus DR.
— macrocephalus Desf. — Mansourah.
Bellis annua L.
Inula viscosa Ait. — Bords du Rummel.
Pulicaria Arabica Cass. — Alluvions du Rummel.
Anacyclus Pyrethrum Cass.
*Campanula Numidica DR. — Rochers du Mansourah.
Nerium Oleander L.
*Linaria flexuosa Desf. — Rochers du Mansourah.
Phelipæa Schultzii Walp. — Atterrissements du Rummel.
*Thymus Numidicus Desf. — Abondant dans les pâturages au-dessus
de la ville.
Salvia bicolor Desf. — Pâturages au-dessus de la ville.
Stachys circinnata L’Hérit. — Lieux frais des rochers.
*Oreobliton chenopodioides Coss. et DR. — Ravin du Rummel
(de Marsilly).
Rumex conglomeratus Murr.
*Euphorbia hieroglyphica DR. — Mansourah ; vallée du
Bou-Merzoug (DR.).
Sternbergia lutea Ker. — (de Marsilly).
Asphodeline lutea Rchb. — Sommet du Chettabah (DR.).
Biarum Bovei Blume.
Typha latifolia L.
Juncus striatus Schousb. _var._ macrocephalus. — Mansourah (DR.).
— valvatus Link. *_var._ caricinus. — Mansourah (DR.).
Cyperus badius Desf.
Alopecurus pratensis L. _var._ ventricosus. — Alluvions du Rummel.
Phalaris truncata Guss. — Bords du Rummel.
Oplismenus Crus-Galli Kunth. _var._ colonus.
Setaria glauca P. B.
Tragus racemosus Hall. — (Bové).
Stipa barbata Desf.
— gigantea Lagasc.
Agrostis alba L. _var._ Fontanesii.
— verticillata Vill.
Gastridium muticum Guenth.
Aira minuta Lœfl.
Sclerochloa dura P. B.
Wangenheimia Lima Trin.
Festuca cynosuroides Desf.
— Sicula Presl. — Mansourah (DR.).
Elymus crinitus Schreb.
TRAJET DE CONSTANTINE A BATNA.
En quittant Constantine, nous suivons pendant quelque temps la route,
bordée d’arbres, qui nous conduit vers le confluent du Bou-Merzoug
et du Rummel ; les talus des bords de la route nous présentent le
_Thymus Numidicus_ et l’_Othonna cheirifolia_. — Une pente rapide,
où nous observons l’_Onobrychis argentea_, nous amène au plateau
élevé sur lequel est bâti le caravansérail d’Aïn-Bey, près
de sources dont les eaux pures et abondantes seront plus tard une
précieuse ressource pour la culture ; sur les bords d’un ruisseau,
nous recueillons l’_Alopecurus pratensis_ var. _ventricosus_, le
_Catabrosa aquatica_ et le _Ranunculus cœnosus_. Ce point déjà
élevé (environ 760 mètres) nous offre un grand nombre d’espèces
qui se retrouvent dans toute la région des hauts-plateaux.
_Liste des plantes observées dans les pâturages d’Aïn-Bey_.
Adonis microcarpa DC.
*Ranunculus macrophyllus Desf.
— arvensis L.
— cœnosus Guss.
Papaver Rhœas L.
— hybridum L.
Fumaria officinalis L.
Matthiola lunata DC.
Iberis pectinata Boiss.
Biscutella Apula L.
Sisymbrium runcinatum Lagasc.
Diplotaxis muralis DC.
Sinapis amplexicaulis DC.
— geniculata Desf.
Helianthemum rubellum Presl.
— pilosum Pers.
Reseda alba L.
*— Duriæana J. Gay.
Silene muscipula L.
Malope stipulacea Cav.
Ononis reclinata L.
Medicago secundiflora DR.
— denticulata Willd.
— muricata Benth.
Trifolium resupinatum L.
*Hedysarum pallidum Desf.
Onobrychis argentea Boiss.
Scorpiurus sulcata L.
Hippocrepis unisiliquosa L.
Vicia peregrina L.
— calcarata Desf.
Poterium Magnolii Spach.
Paronychia argentea Lmk.
Eryngium campestre L.
Ptychotis verticillata Duby.
*Carum Mauritanicum Boiss. et Reut.
Buplevrum protractum Link.
Thapsia Garganica L.
Caucalis leptophylla L.
Scandix Pecten-Veneris L.
Sherardia arvensis L.
Asperula hirsuta Desf.
Galium tricorne With.
Valerianella discoidea Lois.
Fedia graciliflora Fisch. et Mey.
Scabiosa maritima L.
*Othonna cheirifolia L.
Echinops spinosus L.
Xeranthemum inapertum Willd.
*Atractylis cæspitosa Desf.
Cynara Cardunculus L.
Rhaponticum acaule DC.
Carduncellus pinnatus DC.
*— calvus Boiss. et Reut.
Onopordon macracanthum Schousb.
Centaurea Nicæensis All.
— pullata L.
*— acaulis L.
Anacyclus tomentosus DC.
— Pyrethrum Cass.
Micropus bombycinus Lagasc.
— supinus L.
Filago Jussiæi Coss. et Germ.
Santolina squarrosa Willd.
Senecio Nebrodensis L.
Cichorium Intybus L.
Scolymus grandiflorus Desf.
Catananche lutea L.
Rhagadiolus stellatus Gærtn.
Hedypnois rhagadioloides L.
Hyoseris radiata L.
Scorzonera undulata Vahl.
Podospermum laciniatum DC. _var._ calcitrapæfolium.
Sonchus oleraceus L.
*Barkhausia amplexicaulis Coss. et DR.
— taraxacifolia DC.
Urospermum Dalechampii Desf.
Anagallis arvensis L.
— linifolia L.
Convolvulus undulatus Cav.
Echium Italicum L.
Anchusa Italica L.
Nonnea nigricans DC.
*Solenanthus lanatus DC.
Cynoglossum cheirifolium L.
Verbascum sinuatum L.
Philipæa Muteli Schultz.
*Thymus ciliatus Benth. _var._ Munbyanus.
Salvia patula Desf.
— Verbenaca L.
Marrubium Alyssum L.
Phlomis Herba-venti L.
Plantago albicans L.
— Psyllium L.
Plantago Serraria L.
Rumex thyrsoides Desf.
Euphorbia falcata L.
— exigua L.
Iris Sisyrinchium L.
Muscari racemosum Mill.
— comosum Mill.
Scilla maritima L.
Asphodelus ramosus L.
Juncus compressus Jacq.
Phalaris brachystachya Link.
— truncata Guss.
Alopecurus pratensis L. _var._ ventricosus.
Stipa barbata Desf.
Echinaria capitata Desf.
Lagurus ovatus L.
Catabrosa aquatica P. B.
Poa bulbosa L.
Dactylis glomerata L.
Bromus macrostachyus Desf.
— rubens L.
Lolium perenne L. _var._ rigidum.
Hordeum murinum L.
— maritimum With.
Ægilops ovata L. _var._ triaristata.
Le plateau d’Aïn-Bey se continue avec la vaste plaine qui conduit
au caravansérail de Mélila (environ 840 mètres d’altitude) ;
cette plaine uniforme est bornée par deux chaînes de montagnes
nues, dépourvues de bois, et presque parallèles ; les Djebel
Bou-Kameroun et Guerioun sont les points les plus élevés de la
chaîne orientale ; les montagnes qui limitent la plaine à l’ouest
se relient au Djebel Nifenser. Le _Cynara Cardunculus_ (Khorchef),
très répandu dans cette partie du pays, indique la profondeur du
sol ; l’_Othonna cheirifolia_ y est d’une extrême abondance ;
le _Phalaris truncata_ croît dans toutes les moissons. — Les
parties fraîches ou arrosées de cette vaste plaine entièrement
dépourvue de broussailles et de toute végétation arborescente ont
été ensemencées de Blé et d’Orge par les indigènes. Les prés
salés qui bordent les marais et le petit lac des environs de Mélila
nourrissent de nombreux troupeaux ; nous y rencontrons en grande
abondance une espèce nouvelle, le _Carduncellus rhaponticoides_,
qui avait été découvert par M. le docteur Guyon en 1847. Çà
et là l’extrême vulgarité des Salsolacées frutescentes,
l’_Atriplex Halimus_ et le _Salsola vermiculata_, révèle la
présence du sel dont le sol est imprégné. Plus loin, les pentes
rocheuses du Djebel Nifenser (Bec de vautour) offrent des touffes
espacées du _Deverra scoparia_ dépourvues de fleurs et de fruits ;
vers les sommités de la montagne apparaissent quelques arbres
rabougris (_Pistacia Atlantica_). Des pâturages ras et pierreux,
qui occupent la plus grande partie de la plaine jusqu’au Chott
Mzouri, présentent en grande abondance l’_Artemisia Herba-alba_,
le _Santolina squarrosa_ et l’_Asphodelus fistulosus_.
_Liste des plantes observées dans les pâturages des environs
de Mélila_[11].
Ceratocephalus falcatus Pers.
Delphinium Orientale J. Gay.
Papaver hybridum L.
Hypecoum pendulum L.
— procumbens Curt.
Iberis pectinata Boiss.
Sisymbrium runcinatum Lagasc.(_ab._).
Sinapis geniculata Desf. (_ab._).
Diplotaxis virgata DC. _var._ subsimplex.
Helianthemum Niloticum Pers.
*— Fontanesii Boiss. et Reut.
— pilosum Pers.
Reseda Luteola L. _var._ crispata.
Silene bipartita Desf.
— nocturna L.
Rhodalsine procumbens J. Gay.
Spergularia media Pers.
Linum strictum L.
Malva sylvestris L.
— Ægyptiaca L.
Erodium ciconium Willd.
Ononis Natrix L.
— reclinata L.
Anthyllis tetraphylla Desf.
*Medicago secundiflora DR. (_ab._)
— minima Lmk.
Trigonella Monspeliaca L.
— polycerata L. (_ab._).
Lotus cytisoides L.
Tetragonolobus siliquosus Roth.
Astragalus canaliculatus Willd.
— Epiglottis L.
Hippocrepis unisiliquosa L.
*Hedysarum pallidum Desf.
— capitatum Desf. (_ab._).
*Ebenus pinnata Desf.
Poterium Magnolii Spach.
Herniaria annua Lagasc.
— glabra L.
Paronychia argentea Lmk. (_ab._)
— nivea DC.
Aizoon Hispanicum L.
Eryngium campestre L.
Thapsia Garganica L. (_tr. ab._).
*Elæoselinum Fontanesii Boiss.
Scandix Pecten-Veneris L.
— australis L.
Crucianella patula L. (_ab._).
Galium saccharatum L. (_ab._).
— tricorne With. (_ab._).
Valerianella discoidea Lois.
Scabiosa Monspeliensis Jacq.
— maritima L.
*Othonna cheirifolia L. (_tr. ab._).
Xeranthemum inapertum Willd. (_ab._).
*Centaurea pubescens Willd.
*Carduncellus Atlanticus Coss. et DR.
*— rhaponticoides Coss. et DR.
*— pectinatus DC. (_ab._).
Onopordon macracanthum Schousb.
Cynara Cardunculus L. (_tr. ab._)
Cirsium echinatum DC.
Micropus bombycinus Lagasc.
Pallenis spinosa Cass.
Artemisia Herba-alba Asso (_tr. ab._).
Santolina squarrosa Willd. (_tr. ab._).
Anthemis tuberculata Boiss.
Anacyclus Pyrethrum Cass. (_ab._).
Helichrysum Fontanesii Cambess.
Filago Jussiæi Coss. et Germ. _var._ prostrata.
Senecio Nebrodensis L.
Hyoseris radiata L.
Hedypnois rhagadioloides L.
*Kalbfussia Salzmanni Schultz Bip.
Podospermum laciniatum DC.
Androsace maxima L.
Convolvulus lineatus L.
Echium sericeum Vahl.
— calycinum Viv.
Lithospermum Apulum L.
Echinospermum patulum Lehm.
*Solenanthus lanatus DC.
Rochelia stellulata Rchb.
Linaria reflexa Desf.
Orobanche cernua Lœfl.
*Thymus Numidicus Desf.
Salvia patula Desf. (_ab._)
— Verbenaca L.
Marrubium Alyssum L. (_ab._).
Stachys hirta L.
Teucrium Pseudochamæpitys L.
Ajuga Iva L.
Plantago Psyllium L. (_ab._).
— Coronopus L.
— Lagopus L. (_ab._).
Atriplex parviflora Lowe (_ab._).
Suæda fruticosa Forsk. (_ab._).
Salsola vermiculata L. (_ab._).
Rumex Bucephalophorus L. (_ab._).
Euphorbia sulcata de Lens.
Iris Sisyrinchium L.
Asphodelus fistulosus L. (_tr. ab._).
Juncus bulbosus L. _var._ Gerardi.
Carex divisa Huds.
Alopecurus pratensis L. _var._ ventricosus (_ab._).
Phalaris brachystachya Link.
— minor Retz.
Piptatherum miliaceum Coss.
Echinaria capitata Desf. (_ab._).
Avena clauda DR.
— barbata Brot. (_ab._).
Poa bulbosa L. (_ab._).
Kœleria villosa Pers.
Wangenheimia Lima Trin. (_ab._).
Dactylis glomerata L. (_ab._).
Festuca cynosuroides Desf. (_ab._).
— incrassata Salzm.
Sphenopus divaricatus Trin. (_ab._).
Lolium perenne L. _var._ rigidum.
Elymus crinitus Schreb. (_ab._).
Hordeum murinum L. (_ab._).
Lepturus incurvatus Trin. (_ab._).
Le sol, plus fertile aux environs du chott, est cultivé par
les indigènes, et la belle végétation des céréales indique
sa richesse. Dans ces moissons nous remarquons une espèce
nouvelle d’un genre qui n’avait encore été observé que
dans les provinces caucasiennes, en Espagne et dans l’ouest de
l’Algérie, le _Hohenackeria polyodon_ que nous retrouverons
dans tous les terrains meubles et riches des hauts plateaux. —
La route qui conduit à Aïn-Yagout suit la chaussée naturelle
(860 mètres d’altitude) qui sépare les chotts Tinsilt (mâle)
et Mzouri (femelle) ; ces lacs salés, qui, à l’étendue près,
rappellent les immenses _Sebka_ de la province d’Oran, nous
présentent quelques-unes des espèces que nous avions observées,
dans un autre voyage, sur les bords du Chott El-Chergui. Ainsi nous y
retrouvons le _Tamarix bounopœa_ et l’_Halocnemum strobilaceum_,
dont les touffes espacées sont enfouies dans la vase. Sur la zone
vaseuse déjà desséchée depuis longtemps, nous recueillons le
_Kœlpinia linearis_, et cette station de la plante est probablement
la plus septentrionale dans la province de Constantine. — Les
eaux, en partie déjà évaporées (17 mai), n’occupent plus que
le centre de ces lacs, qu’un mois plus tard, à notre retour (18
juin), nous trouverons complétement à sec et recouverts d’une
couche de sel épaisse et miroitante.
_Liste des plantes observées aux environs du Chott Mzouri_.
Nigella hispanica L. *_var._ intermedia. — Moissons.
Glaucium corniculatum Curt. — Moissons.
Matthiola lunata DC.
— tristis R. Br.
Alyssum serpyllifolium Desf.
Moricandia arvensis DC.
Sinapis geniculata Desf.
Eruca sativa Lmk.
Helianthemum sessiliflorum Pers. — (_ab._).
— lavandulæfolium Pers.
— glutinosum Pers.
— Fumana Mill.
— pilosum Pers.
Reseda stricta Pers. — (_ab._).
— Luteola L. _var._ crispata.
Frankenia corymbosa Desf.
*Gypsophila compressa Desf.
Silene muscipula L. — Moissons.
Spergularia diandra Heldr.
Linum strictum L.
Malva Ægyptiaca L.
Erodium glaucophyllum Ait. — (_ab._).
— guttatum Willd.
Haplophyllum linifolium Adr. Juss.
Pistacia Atlantica Desf.
Rhamnus lycioides L.
Retama sphærocarpa Boiss. — (_ab._).
*Anthyllis Numidica Coss. et DR. — (_ab._).
*Astragalus geniculatus Desf.
*— falcatus Desf.
*Ebenus pinnata Desf. — (_ab._).
Onobrychis venosa Desv. — (_ab._).
*Tamarix bounopœa J. Gay. — (_ab._).
Herniaria fruticosa L. — (_ab._).
— annua Lagasc.
Sedum altissimum Poir.
*Hohenackeria polyodon Coss. et DR. — Moissons (_ab._).
*Deverra scoparia Coss. et DR. — (_ab._).
Buplevrum semicompositum L.
*Elæoselinum Fontanesii Boiss.
Galium setaceum L.
*Othonna cheirifolia L. — (_ab._).
Atractylis cancellata L.
*— cæspitosa Desf. — (_ab._).
Centaurea Parlatoris Heldr.
*Onobroma helenioides Spreng. — Moissons.
*Carduncellus Atlanticus Coss. et DR.
Artemisia Herba-alba Asso. — (_ab._).
Santolina squarrosa Willd. — (_ab._).
Helichrysum Fontanesii Cambess.
Pallenis spinosa Cass.
Kœlpinia linearis Pall. — (_ab._).
Zollikoferia resedifolia Coss. — (_ab._).
Podospermum laciniatum DC.
Sonchus divaricatus Desf. — (_ab._).
Coris Monspeliensis L.
Echium sericeum Vahl. — (_ab._).
Cynoglossum cheirifolium L.
Phelipæa lutea Desf.
Antirrhinum Orontium L.
Micromeria Græca Benth.
Sideritis montana L.
Teucrium Polium L.
Globularia Alypum L.
Statice echioides L. — (_ab._).
— globulariæfolia Desf.
Halocnemum strobilaceum M. Bieb.
Arthrocnemum fruticosum Moq.-Tand. — (_ab._).
Salsola vermiculata L.
Atriplex Halimus L. — (_ab._).
Rumex Bucephalophorus L. — (_tr. ab._).
Passerina hirsuta L. — (_ab._).
— annua Wikstr.
Thesium humile Vahl.
Ephedra fragilis Desf.
Asparagus horridus L.
Allium Cupani Rafin.
— pallens L.
Asphodelus fistulosus L. — (_ab._).
Juncus maritimus Lmk.
Lygeum Spartum L.
Piptatherum miliaceum Coss.
Stipa gigantea Lagasc.
— parviflora Desf. — (_ab._).
— tortilis Desf. — (_tr. ab._).
Æluropus littoralis Parlat.
Festuca incrassata Salzm.
Hordeum murinum L. — (_ab._).
Triticum Orientale M. Bieb. — (_ab._).
Ægilops ventricosa Tausch.
Lepturus incurvatus Trin.
Aïn-Yagout, situé à peu de distance au sud de ces lacs,
vers le sommet des pentes rocheuses qui dominent la vallée
d’Oum-el-Asnam, à 880 mètres d’altitude, ne consiste
encore qu’en un caravansérail, bâti en 1852, qui constitue la
principale station entre Constantine et Batna. Les eaux pures et
douces d’une source très abondante y sont recueillies dans une
fontaine récemment construite, et, en s’échappant par plusieurs
orifices, donnent naissance à un cours d’eau assez considérable
qui permettrait d’établir sur ce point un centre important de
colonisation agricole. Les pentes arides et rocailleuses qui longent
la route conduisant à la vallée d’Oum-el-Asnam sont parsemées de
nombreuses touffes de _Genista microcephala_, _Anthyllis Numidica_,
_Retama sphærocarpa_, _Globularia Alypum_, _Lygeum Spartum_.
_Liste des plantes observées sur les pentes rocailleuses
d’Aïn-Yagout_.
Matthiola lunata DC.
Diplotaxis virgata DC.
*Sisymbrium torulosum Desf.
Helianthemum rubellum Presl.
Retama sphærocarpa Boiss.
*Genista microcephala Coss. et DR.
*Anthyllis Numidica Coss. et DR.
Minuartia campestris Lœfl.
Herniaria fruticosa L.
*Atractylis cæspitosa Desf.
Asterothrix Hispanica DC.
Echium sericeum Vahl.
Sideritis incana L.
Globularia Alypum L.
Colchicum Bertolonii Kunth.
Lygeum Spartum L.
La plaine d’Oum-el-Asnam, fermée à l’est par un vaste hémicycle
de montagnes rocailleuses et élevées, présente quelques champs
d’Orge et de Blé qui sont loin (18 mai) d’être arrivés à
leur maturité. Dans quelques parties moins fertiles de la plaine,
la présence du sel est révélée par l’abondance des Salsolacées
ligneuses.
_Liste des espèces observées dans la plaine d’Oum-el-Asnam_[12].
Adonis microcarpa DC. — M.
Nigella Hispanica L. *_var._ intermedia. — M.
Glaucium corniculatum Curt. — M.
Hypecoum pendulum L. — M.
Fumaria parviflora Lmk. — M.
Matthiola lunata DC.
Biscutella auriculata L. — M.
— Apula L. — M.
Sisymbrium runcinatum Lagasc. — M.
— Columnæ L. — M.
Erysimum Orientale R. Br. — M.
Diplotaxis virgata DC. — M.
Eruca sativa Lmk. — M.
Reseda alba L. — M.
Lychnis macrocarpa Boiss. et Reut.
Spergularia media Pers.
Rhodalsine procumbens J. Gay.
Malope stipulacea Cav.
Erodium cicutarium L’Hérit.
Zizyphus Lotus L.
Trigonella prostrata DC.
Trifolium fragiferum L.
Medicago denticulata Willd. — M.
Lotus corniculatus L.
Ecbalium Elaterium Rich. — Lieux en friche.
Minuartia campestris Lœfl.
— montana Lœfl.
Paronychia argentea Lmk.
Herniaria annua Lagasc.
Eryngium dichotomum Desf. — M.
*Hohenackeria polyodon Coss. et DR. — M.
Ptychotis verticillata Duby. — M.
Helosciadium nodiflorum Koch. — Ruisseaux.
*Selinopsis fœtida Coss. et DR. — Terrains frais salés.
Carum incrassatum Boiss. — M.
Buplevrum semicompositum L. — M.
Thapsia Garganica L.
*Elæoselinum Fontanesii Boiss.
Scandix australis L. — M.
Torilis nodosa Gærtn. — M.
Turgenia latifolia Hoffm. — M.
Caucalis leptophylla L. — M.
Bifora testiculata L. — M.
Galium verum L.
*Carduncellus Atlanticus Coss. et DR.
*— pectinatus DC.
— pinnatus DC.
*— rhaponticoides Coss. et DR. — Prés salés.
Centaurea pullata L. — M.
— Nicæensis All. — M.
Filago Jussiæi Coss. et Germ. — M.
Micropus supinus L. — M.
Artemisia Herba-alba Asso.
Anacyclus....
Santolina squarrosa Willd.
Hedypnois rhagadioloides L. — M.
*Kalbfussia Salzmanni Schultz Bip. — M.
*Spitzelia cupuligera DR.
*Barkhausia amplexicaulis Coss. et DR.
Podospermum laciniatum DC. — M.
Convolvulus lineatus L.
Nonnea micrantha Boiss. et Reut — M.
Phelipæa lutea Desf. — Lieux salés.
Linaria reflexa Desf. — M.
Antirrhinum Orontium L. — M.
Salvia Verbenaca L.
Marrubium Alysson L.
Teucrium campanulatum L. — M.
Plantago Lagopus L.
— albicans L.
— Psyllium L. — M.
Atriplex Halimus L. — Lieux salés.
— patula L. — _Id._
Suæda fruticosa Forsk. — _Id._
Salsola vermiculata L. — _Id._
Chenopodium Vulvaria L. — M.
Blitum virgatum L. _var._ minus.
Polygonum aviculare L. — M.
Muscari comosum Mill. — M.
Allium pallens L. — M.
Asphodelus fistulosus L.
Juncus glaucus Ehrh. — Pâturages humides.
Scirpus Holoschœnus L. — _Id._
Polypogon Monspeliensis Desf. — _Id._
Stipa parviflora Desf.
— tortilis Desf.
Lagurus ovatus L.
Cynodon Dactylon L.
Melica ciliata L.
Dactylis glomerata L.
Wangenheimia Lima Trin.
Sclerochloa dura P. B. — Prés salés.
Festuca incrassata Salzm.
— arundinacea Schreb.
Lolium perenne L. _var._ rigidum.
Triticum Orientale M. Bieb. — M.
Elymus crinitus Schreb.
Lepturus incurvatus Trin. — Lieux salés.
En suivant la route qui contourne la base des montagnes, on ne
tarde pas à arriver au monument grandiose connu sous le nom de
Medracen ou tombeau de Syphax. Entre les assises des gradins qui
constituent ce tombeau circulaire, dont la hauteur est de 20 mètres
et la circonférence de 179, nous trouvons un _Ferula_, probablement
nouveau, dont les fruits ne sont pas encore arrivés à maturité,
et les espèces suivantes :
Sisymbrium erysimoides Desf.
Brassica Gravinæ Ten.
Psoralea bituminosa L.
Sedum altissimum Poir.
*Ferula sp. nov. ?
Torilis nodosa Gærtn.
Scabiosa maritima L.
Onopordon macracanthum Schousb.
Hyoseris radiata L.
Sonchus tenerrimus L.
Olea Europæa.
Jasminum fruticans L.
Antirrhinum Orontium L.
Prasium majus L.
Atriplex Halimus L.
Beta vulgaris L.
Rumex Bucephalophorus L.
Mercurialis annua L.
Ephedra fragilis Desf.
Asparagus albus L.
Piptatherum miliaceum Coss.
Cheilanthes odora Sw.
Le coteau sur lequel est construit ce monument ne présente d’autre
végétation arborescente que des pieds disséminés des _Juniperus
Phœnicea_ et _Oxycedrus_ et du _Pistacia Atlantica_ ; il nous
offre plusieurs plantes qui méritent d’être mentionnées, entre
autres les :
Sisymbrium crassifolium Cav.
*Reseda Duriæana J. Gay.
*Gypsophila compressa Desf.
Malva Ægyptiaca L.
Retama sphærocarpa Boiss.
*Anthyllis Numidica Coss. et DR.
*Ebenus pinnata Desf.
Telephium Imperati L.
Rhaponticum acaule DC.
*Atractylis cæspitosa Desf.
Sideritis montana L.
Goniolimon Tataricum Boiss.
Avant d’arriver à Oum-el-Asnam, on traverse des pâturages
salés arrosés par les eaux d’une source assez abondante, qui,
en raison de sa température constante (20 degrés), a reçu le
nom de Fontaine-chaude. Le _Carduncellus rhaponticoides_, déjà
observé à Mélila, se retrouve dans ces pâturages. — Une ferme,
construite à la même époque que le caravansérail d’Aïn-Yagout,
est exploitée par des Arabes qui ont mis en culture des terrains
assez étendus. — Au delà d’Oum-el-Asnam la route s’engage
dans une vallée resserrée entre des montagnes peu élevées,
et dont les pentes rocailleuses, presque dépourvues d’arbres,
présentent de nombreuses touffes du _Retama sphærocarpa_ et du
_Ballota hirsuta_, que nous retrouverons jusqu’à la limite de
la région des hauts-plateaux ; cette vallée étroite débouche
bientôt dans une plaine, où des ruines romaines, par l’étendue
qu’elles occupent, annoncent que ce lieu fut jadis un centre assez
important de population. L’_Artemisia Herba-alba_ et plusieurs
plantes des terrains salés couvrent de larges espaces dans le
voisinage des ruines, et ce n’est que dans la partie basse de la
plaine que quelques champs sont cultivés par les indigènes. — En
continuant à nous diriger vers le sud, nous remontons la vallée de
l’Oued Batna, limitée à l’ouest par des montagnes élevées
et boisées, et à l’est par des collines pierreuses couvertes
de broussailles où domine le _Juniperus Phœnicea_. A quelques
kilomètres de Batna, la base des montagnes et des coteaux commence
à se couvrir de véritables bois, dont les essences principales
sont le Chêne-vert (_Quercus Ilex_), les Genévriers (_Juniperus
Phœnicea_ et _Oxycedrus_) et le _Pistacia Atlantica_. On y rencontre
de nombreux buissons de _Quercus coccifera_, d’_Anthyllis erinacea_
et _Numidica_, et de _Rosmarinus officinalis_. Le fond de la vallée
présente quelques cultures et des jardins qui entourent des moulins
européens construits sur le cours d’eau. Dans les plantations,
nous remarquons les Peupliers blanc et d’Italie (_Populus alba_
et _pyramidalis_), le _Fraxinus australis_, le Saule-pleureur et le
Pêcher, etc. — Les terrains frais aux bords de l’Oued Batna,
en partie couverts de touffes de _Scirpus Holoschœnus_ et de
_Juncus glaucus_ nous offrent en très grande abondance le _Silybum
eburneum_, que nous avions observé pour la première fois sur les
hauts-plateaux de la province d’Oran ; le _Potamogeton densus_
croît dans le lit d’un ruisseau.
ENVIRONS DE BATNA.
Batna, à 1014 mètres d’altitude, à 193 kilomètres de
Philippeville et à 110 de Constantine, est située dans une vaste
plaine déboisée, entourée des montagnes élevées et boisées
de l’Aurès et de la chaîne des Ouled-Sultan. Cette ville,
bien que sa fondation soit toute récente, par sa position, sur
la route de Constantine à Biskra, qui lui assure le transit du
commerce du Sahara avec le Tell, et surtout grâce aux avantages
naturels de son heureuse situation, a pris un rapide développement,
et son importance commerciale et agricole tend chaque jour à faire
de nouveaux progrès. A ces nombreux avantages qui résultent de la
fertilité du sol, de l’abondance et de la pureté des eaux, et de
la richesse forestière des montagnes voisines, viennent se joindre
ceux d’un climat tempéré et d’une grande salubrité. —
Une pépinière, créée tout récemment, contribuera à donner
une impulsion plus rapide à l’agriculture encore naissante de
cette riche contrée. Dans les plantations de cet établissement,
nous avons remarqué le Mûrier, la Vigne, le Pêcher, l’Orme,
le Frêne, le Negundo, le Vernis-du-Japon, le Cyprès, le Peuplier
blanc et le Saule-pleureur, qui nous ont paru s’acclimater
parfaitement. Le Peuplier-d’Italie (_Populus pyramidalis_)
pousse avec vigueur pendant plusieurs années ; mais plus tard
les individus plantés dans les lieux secs ont souvent leur bois
profondément perforé par des larves d’insectes. Le Catalpa,
l’Arbre-de-Judée (_Cercis Siliquastrum_) et le _Kœlreuteria
paniculata_, indiquent par leur présence que de nombreux arbres
d’ornement pourraient y être introduits avec succès. — Dans
les terrains en friche et dans les carrés de la pépinière, nous
trouvons un grand nombre des plantes propres à la région des
hauts-plateaux, entre autres les _Hohenackeria bupleurifolia_ et
_polyodon_ qui y sont réunis ; le _Delphinium Orientale_ y présente
les mêmes variations de couleur que dans nos jardins d’Europe, et
il y croît spontanément comme dans les terrains remués du reste
de la région. Nous y avons également vu le _Silybum eburneum_ et
le _Valerianella stephanodon_, qui s’y rencontrent en très grande
abondance avec d’autres espèces que nous retrouverons dans les
autres parties de la plaine. — Dans les prairies qui avoisinent
la pépinière dominent les espèces suivantes :
Ceratocephalus falcatus Pers.
Rœmeria hybrida DC.
Sinapis geniculata Desf. — (_ab._).
Reseda Luteola L.
*Cerastium Atlanticum DR.
Malva rotundifolia L.
Medicago sativa L. — (_tr. ab._).
— maculata Willd.
Ammi majus L.
*Silybum eburneum Coss. et DR.
Anacyclus tomentosus DC.
*Senecio giganteus Desf.
Podospermum laciniatum DC.
Beta vulgaris L.
Juncus striatus Schousb.
Juncus obtusiflorus Ehrh.
Carex divisa Huds.
— distans L.
— echinata Desf.
Phalaris truncata Guss. — (_ab._).
Alopecurus pratensis L. _var._ ventricosus — (_ab._).
Glyceria fluitans R. Br. _var._ plicata — (_ab._).
Atropis distans Griseb. _var._ vulgaris.
*Festuca Lolium Balansa.
— arundinacea Schreb.
Hordeum murinum L. — (_ab._).
Ægilops ventricosa Tausch. — (_ab._).
La Luzerne (_Medicago sativa_), qui croît abondamment dans ces
prairies, ainsi que dans tous les environs de Batna et dans les
pâturages du reste de la région, est un indice certain du succès
réservé à l’établissement des prairies artificielles. La
spontanéité du _Medicago sativa_ dans le pays est démontrée
non-seulement par sa présence dans des lieux qui n’ont jamais
été cultivés, mais encore par la forme particulière qu’affecte
la plante, dont les fruits sont constamment pubescents. — Les
prairies rapprochées de la pépinière, et dont le pacage a été
interdit par l’administration, qui se réserve la récolte des
foins, sont, par l’abondance et la qualité de leurs produits,
un exemple frappant des progrès que peut faire dans cette contrée
l’aménagement des prairies naturelles, ressource si précieuse
pour l’agriculture. — Dans les parties fraîches et herbeuses,
M. Balansa a découvert une nouvelle espèce du genre _Festuca_
des mieux caractérisées, le _F. Lolium_.
La route qui conduit de Batna à Lambèse traverse les pâturages
de la plaine, où sont établis de nombreux douairs avec leurs
troupeaux ; bientôt elle se rapproche des montagnes boisées assez
élevées (Djebel Itche-Ali) qui limitent au sud-ouest la vallée
de Lambèse. L’extrême vulgarité de l’_Artemisia Herba-alba_,
de l’_Euphorbia luteola_, et du _Santolina squarrosa_, semblent
indiquer une moins grande fertilité du sol dans cette partie de
la vallée. — Lambèse, à 10 kilomètres au sud-est de Batna, et
à peu près à la même altitude, n’occupe qu’une très faible
partie de l’immense enceinte de l’antique _Lambæsis_. Les ruines
imposantes des murs, des arcs de triomphe, des temples, du théâtre,
de l’amphithéâtre, etc., montrent quelle était l’importance
de la cité romaine, dont des évaluations, qui ne paraissent
pas trop s’éloigner de la vérité, ont porté la population
jusqu’à 50,000 âmes. — Les eaux abondantes et pures de l’un
des ruisseaux qui prennent leur source dans les montagnes voisines,
n’arrosent maintenant que quelques rares champs de céréales et
quelques jardins, et n’alimentent qu’un misérable moulin arabe ;
mais elles étaient, du temps de l’occupation romaine, recueillies
dans un aqueduc, dont quelques arcades sont encore presque intactes ;
d’épais dépôts calcaires, et qui forment de véritables rochers
appliqués sur les parois de cet aqueduc, indiquent qu’il a été
pendant longtemps traversé par les eaux, même après l’abandon
de la cité. Les endroits frais et arrosés dans le voisinage de ce
ruisseau nous offrent quelques espèces européennes : _Ranunculus
sceleratus_, _Potentilla reptans_, _Veronica Anagallis_, _Scrophularia
auriculata_, _Carex hirta_, etc. Nous y observons également le
_Juncus valvatus_ var. _caricinus_ et l’_Alopecurus pratensis_
var. _ventricosus_.
La colonisation trouvera de précieuses données dans l’étude
sérieuse dont les ruines romaines qui couvrent la province de
Constantine sont l’objet depuis quelques années. Non-seulement
l’archéologie viendra nous apprendre quels étaient les lieux
choisis par les Romains pour leurs cités les plus importantes,
et nous guider ainsi pour l’établissement de nouveaux centres de
population ; mais elle nous fera encore mieux connaître les moyens
si perfectionnés d’irrigation qu’ils mettaient en pratique ;
et il serait souvent facile, comme à Lambèse, de rétablir les
aqueducs romains avec une dépense bien faible, si l’on tient
compte de la grandeur des résultats. L’administration, du reste,
a déjà si bien compris l’importance de ces faits, que partout
les points occupés par les Romains ont été choisis de préférence
pour la fondation de nos établissements.
Nous n’avons pu explorer qu’une bien faible partie des terrains
incultes occupés par les ruines ; ils présentent la plupart des
plantes caractéristiques de la région des hauts-plateaux. —
Aux environs de l’amphithéâtre, nous retrouvons le _Clypeola
cyclodontea_, déjà observé par nous dans un précédent voyage,
sur les plateaux de la province d’Oran. — Les montagnes qui,
au sud, avoisinent Lambèse sont couvertes de bois composés presque
exclusivement de Chênes-verts (_Quercus Ilex_ et var. _Ballota_),
de _Juniperus Phœnicea_ et _Oxycedrus_, et de _Pistacia Atlantica_ ;
l’Orme se rencontre également dans ces bois, mais il nous y a paru
plus rare que les autres essences que nous venons de mentionner. Sur
la pente argileuse du ravin creusé par le principal ruisseau qui
arrose Lambèse, on trouve l’Amandier, dont nous avons déjà
signalé l’existence à l’état spontané sur les montagnes
basses qui limitent la région des hauts-plateaux de la province
d’Oran. Les environs de ce ravin nous offrent le _Geranium
tuberosum_, le _Sisymbrium crassifolium_ et les _Alyssum Atlanticum_
et _serpyllifolium_, qui y croissent en très grande abondance et
de nombreuses touffes d’_Ononis fruticosa_.
_Liste des plantes observées dans les bois des environs de
Lambèse_[13].
Berberis vulgaris L. _var._ australis Boiss. (B. Ætnensis Presl.).
Alyssum serpyllifolium Desf.
— Atlanticum Desf.
Iberis Pruitii Tin.
Sisymbrium crassifolium Cav.
Cistus villosus L.
Helianthemum glaucum Pers. _var._ croceum.
— rubellum Presl.
Dianthus serrulatus Desf. — Itch.
Saponaria glutinosa M. Bieb. — L. Itch.
Silene Italica DC.
Acer Monspessulanum L.
Geranium tuberosum L.
Ruta angustifolia Pers. — Itch.
Pistacia Atlantica Desf.
— Terebinthus L. — Itch.
Calycotome spinosa Link.
Ononis fruticosa L.
Coronilla minima L.
Hedysarum Perraudieranum Coss. et DR.
Amygdalus communis L.
Prunus insititia L.
*Pyrus longipes Coss. et DR. — L. Itch.
Cotoneaster Fontanesii Spach. — Itch.
Poterium ancistroides Desf.
Paronychia Aurasiaca Webb.
Umbilicus horizontalis DC.
Cachrys pungens Jan. — Itch.
Smyrnium rotundifolium Mill. — Itch.
Hedera Helix L.
Lonicera Etrusca Santi.
Putoria Calabrica Pers.
Asperula hirsuta Desf.
Nardosmia fragrans Rchb.
Bellis sylvestris Cyrill.
Anthemis tuberculata Boiss.
*Helichrysum lacteum Coss. et DR. — Itch.
— Fontanesii Cambess.
Stæhelina dubia L. — Itch.
Leuzea conifera L. — Itch.
Jurinæa humilis DC. _var._ Bocconi.
Phœnixopus vimineus Rchb.
Chlora grandiflora Viv.
Veronica rosea Desf.
— præcox L.
— hederæfolia L.
Clinopodium vulgare L.
Calamintha alpina Lmk.
— graveolens Benth.
Salvia Aucheri Benth.
Lamium longiflorum Ten.
Teucrium Chamædrys L.
— compactum Boiss. — Itch. (du Colombier).
Ajuga Chamæpitys Schreb.
Armeria allioides Boiss. — Itch.
Passerina virescens Coss. et DR.
Euphorbia verrucosa L. _var._ leiocarpa.
— luteola Coss. et DR.
Ulmus campestris L.
Salix pedicellata Desf.
Quercus Ilex L.
Juniperus Oxycedrus L.
— Phœnicea L.
— thurifera L. — L. Itch.
Pinus Halepensis Mill.
Epipactis latifolia DC.
Ruscus aculeatus L.
Tulipa Celsiana L.
Asphodeline lutea Rchb.
Carex hordeistichos Vill. — Lieux humides.
Piptatherum paradoxum P. B.
*Cynosurus Balansæ Coss. et DR. — (Balansa).
_Liste des plantes observées dans les plaines de Batna et de
Lambèse_[14].
=Renonculacées.=
CLEMATIS Flammula L. (Med. Or.).
ADONIS microcarpa DC. (Med. Can.).
æstivalis L. (Eur.).
CERATOCEPHALUS falcatus Pers. (Eur.).
*RANUNCULUS spicatus Desf.
sceleratus L. (Eur. Sib. Am.).
repens L. (Eur. Am. bor.).
arvensis L. (Eur. Or.).
*macrophyllus Desf.
NIGELLA Hispanica L. *_var._ intermedia.
DELPHINIUM Orientale J. Gay (Or. Cauc.).
cardiopetalum DC. (Eur. austr.).
junceum DC. (Med.).
=Papavéracées.=
PAPAVER hybridum L. (Eur. Or.).
dubium L. (Eur.).
Rhœas L. (Eur. As. Can.).
RŒMERIA hybrida DC. (Med. Tauri. Æg, Arab.).
GLAUCIUM corniculatum Curt. (Eur. austr. Or. Can.).
HYPECOUM procumbens L. (Med.).
pendulum L. (Eur. austr. occ. Arab.).
=Fumariacées.=
FUMARIA officinalis L. (Eur. As.).
parviflora Lmk. (Eur. Or. Can.).
=Crucifères.=
MATTHIOLA lunata DC. (Hisp.).
ALYSSUM Atlanticum Desf. (Hisp. Cret.).
serpyllifolium Desf. (Hisp. Or.).
campestre L. (Eur. austr.).
calycinum L. (Eur.).
Granatense Boiss. et Reut. (Hisp.).
*CLYPEOLA cyclodontea Delil. — Lambèse.
THLASPI perfoliatum L. (Eur. Or.).
CAPSELLA Bursa-pastoris DC. (Eur. As.).
IBERIS pectinata Boiss. (Hisp.).
BISCUTELLA auriculata L. (Med. occ.).
SISYMBRIUM Alliaria Scop. (Eur. Or.).
Irio L. (Eur. Or. Can.).
runcinatum Lagasc. (Hisp.).
ERYSIMUM strictum Fl. Wett. _var._ micranthum J. Gay (Hisp.).
Orientale R. Br. (Eur. As.).
NESLIA paniculata Desv. (Eur.).
LEPIDIUM sativum L. — Subsp.
BRASSICA Gravinæ Ten. — Lambèse. (It. Sic.).
*dimorpha Coss. et DR. — Env. de Batna (du Colombier).
SINAPIS geniculata Desf. (Tun. Syr.).
pubescens L. — Lambèse. (Hisp. Sic.).
MORICANDIA arvensis DC. (Med.).
DIPLOTAXIS erucoides DC. (Med.).
virgata DC. (Hisp.).
muralis DC. — Lambèse. (Eur. austr.).
ERUCASTRUM obtusangulum Rchb. *_var._ exauriculatum Coss. et DR.
ERUCA sativa L. (Eur. Or.).
RAPISTRUM Linnæanum Boiss. et Reut. (Med. occ.).
=Cistinées.=
CISTUS Clusii Dunal. (Hisp. Lus. Sic.).
HELIANTHEMUM Niloticum Pers. (Med. Cauc. Can.).
Fumana Mill. _var._ viscosum (Eur.).
rubellum Presl. (Hisp. Sic.).
lavandulæfolium Pers. (Med. Or.).
*Fontanesii Boiss. et Reut.
pilosum Pers. (Med.).
=Résédacées.=
RESEDA alba L. (Med.)
Phyteuma L. (Eur. med. austr. Azor.).
*Duriæana J. Gay (Tun.).
Luteola L. _var._ crispata. (Lus. Sic. Æg.).
=Caryophyllées.=
*GYPSOPHILA compressa Desf. (Tun.).
DIANTHUS serrulatus Desf. (Hisp. Lus.).
SAPONARIA Vaccaria L. (Eur. Or.).
SILENE inflata Sm. (Eur.).
bipartita Desf. (Med. occ.).
muscipula L. (Med.).
BUFFONIA tenuifolia L. (Eur. austr.).
— perennis Pourr. (Gall. austr. Hisp.).
STELLARIA media Sm. (Eur. As. Can.).
*CERASTIUM Atlanticum DR.
arvense L. (Eur.).
=Linées.=
*LINUM asperifolium Boiss. et Reut.
=Malvacées.=
MALOPE stipulacea Cav. (Eur. austr.).
MALVA Ægyptiaca L. (Hisp. Æg. Cauc.).
sylvestris L. (Eur. As.).
Nicæensis All. (Med.).
parviflora L. (Med.).
=Hypéricinées.=
HYPERICUM tomentosum L. (Med. Or.).
=Géraniacées.=
GERANIUM molle L. (Eur.).
dissectum L. (Eur. Or. Can.).
ERODIUM laciniatum Cav. (Med. Can. Æg.).
Ciconium Willd. (Eur. austr.).
cicutarium L’Hérit. (Eur. Or.).
malachoides Willd. (Med. Can.).
=Rutacées.=
HAPLOPHYLLUM linifolium Adr. Juss. (Hisp.).
PEGANUM Harmala L. (Med. Or.).
=Rhamnées.=
ZIZYPHUS Lotus L. (Hisp. Sic.).
=Térébinthacées.=
PISTACIA Atlantica Desf. (Or. Can.).
=Légumineuses.=
RETAMA sphærocarpa Boiss. (Lus. Hisp.).
CALYCOTOME spinosa Link. (Med. occ.).
ONONIS brachycarpa DC. (Gall. austr. Hisp.).
ANTHYLLIS erinacea L. (Hisp.).
*Numidica Coss. et DR.
*MEDICAGO secundiflora DR.
sativa L. (Hisp. Or.).
orbicularis Willd. (Med. Eur. occ.).
apiculata Willd. (Eur. centr. austr.).
minima Lmk. (Eur. centr. austr.).
maculata Willd. (Eur. centr. austr.).
Gerardi W. et K. (Eur. centr. austr.).
TRIGONELLA prostrata DC. (Eur. austr.).
Monspeliaca L. (Eur. austr. Or.).
polycerata L. (Hisp. Gall. austr. Tauri.). _var._ laciniata
(Hisp.).
MELILOTUS parviflora Desf. (Eur. austr. Æg. Ind. Can.).
sulcata Desf. (Med. Æg.).
TRIFOLIUM pratense L. (Eur. Sib.).
LOTUS corniculatus L. (Eur. Or.).
TETRAGONOLOBUS siliquosus Roth. — Lieux frais.(Eur.).
ASTRAGALUS sesameus L. (Med. Or.).
hamosus L. (Med. Or.).
nummularioides DC. (Tun. Hisp.).
HIPPOCREPIS scabra DC. (Hisp.).
=Rosacées.=
POTENTILLA reptans L. (Eur. As.).
=Sanguisorbées=
*POTERIUM Duriæi Spach. — Lambèse.
Magnolii Spach. (Med. occ.).
=Lythrariées=
LYTHRUM flexuosum Lagasc. (Med.).
=Paronychiées.=
TELEPHIUM Imperati L. (Eur. austr. Or.).
HERNIARIA annua Lagasc. (Med. occ.).
PARONYCHIA argentea Lmk. (Med.).
POLYCARPON Bivonæ J. Gay (Sic.).
=Crassulacées.=
UMBILICUS horizontalis DC. (Sic. Or.).
=Ombellifères.=
ERYNGIUM campestre L. (Eur. centr. austr.).
triquetrum Vahl. (Tun. Sic.).
dichotomum Desf. (Tun. Sic. Or.).
HOHENACKERIA bupleurifolia Fisch. et Mey. (Hisp. Cauc.).
*polyodon Coss. et DR.
*SELINOPSIS fœtida Coss. et DR.
AMMI majus L. (Eur. centr. austr. Or.).
CARUM incrassatum Boiss. (Hisp. Cret. Cypr.).
*Mauritanicum Boiss. et Reut.
THAPSIA villosa L. (Med. occ.).
DAUCUS maximus Desf. (Med. occ.).
aureus Desf. (Med. occ. Can.).
*ELÆOSELINUM Fontanesii Boiss.
CAUCALIS leptophylla L. (Eur. austr. Or.).
TURGENIA latifolia Hoffm. (Eur. centr. austr. Or.).
SCANDIX Pecten-Veneris L. (Eur. Or. Can.).
australis L. (Med. Or.).
BIFORA testiculata L. (Eur. austr.).
=Rubiacées.=
ASPERULA hirsuta Desf. (Hisp. Lus.).
GALIUM verum L. (Eur.).
tricorne With. (Eur. centr. austr.).
Aparine L. (Eur. Or.).
=Valérianées.=
VALERIANELLA discoidea Lois. (Eur. austr.).
*chlorodonta Coss. et DR.
*stephanodon Coss. et DR.
CENTRANTHUS Calcitrapa Desf. (Med.).
=Dipsacées.=
SCABIOSA Monspeliensis Jacq. (Med. occ.).
=Composées= (Cynarocéphales).
*OTHONNA cheirifolia L. (Tun.).
CALENDULA arvensis L. (Eur. As. Æg.).
*ECHINOPS spinosus L.
XERANTHEMUM inapertum Willd. (Eur. centr. austr. Or.).
*CARLINA involucrata Desf.
gummifera Less. (Med.).
ATRACTYLIS cancellata L. (Med.).
*cæspitosa Desf.
*MICROLONCHUS Duriæi Spach.
Clusii Spach. (Med. occ.).
CRUPINA vulgaris Pers. (Eur. austr. Or.).
Crupinastrum Vis. (Med. occ.).
CENTAUREA pullata L. (Med. Or.).
Parlatoris Heldr. (Sic. Græc.).
*acaulis L.
Nicæensis All. (Hisp. Sic.).
Calcitrapa L. (Eur. Or.).
*pubescens Willd.
KENTROPHYLLUM lanatum DC. (Eur.).
CARDUNCELLUS calvus Boiss. et Reut.
*Atlanticus Coss. et DR.
*pectinatus DC.
pinnatus DC. (Sic.).
SILYBUM Marianum Gærtn. (Eur. centr. austr. Med. Or.).
*eburneum Coss. et DR.
ONOPORDON macracanthum Schousb. (Mar. Hisp.).
CYNARA Cardunculus L. (Med.).
PYCNOMON Acarna Cass. (Eur. austr. Or.).
RHAPONTICUM acaule DC. (Cypr.).
LEUZEA conifera L. (Eur. austr.).
SERRATULA pinnatifida Poir. (Hisp.).
=Composées= (Corymbifères).
MICROPUS bombycinus Lagasc. (Med. Or.).
supinus L. (Med. Or.).
INULA viscosa All. — Lieux humides. (Med. Or. Can.).
PULICARIA Arabica Cass. — Id. (Hisp. Græc. Or.).
PALLENIS spinosa Cass. (Eur. austr. Or. Can.).
ANACYCLUS Pyrethrum Cass. (Tun. Syr. Arab.).
tomentosus DC. (Med.).
Valentinus Vill. (Med.).
SANTOLINA squarrosa Willd. (Hisp. Gall. austr.).
ARTEMISIA campestris L. (Eur. Or.).
Herba-alba Asso. (Tun. Hisp. Æg.).
FILAGO Jussiæi Coss. et Germ. (Eur. centr. austr.).
*SENECIO giganteus Desf. — Lieux humides.
Nebrodensis L. (It. Sic.).
=Composées= (Chicoracées).
HEDYPNOIS rhagadioloides L. (Med.).
HYPOCHÆRIS Neapolitana Ten. (Eur. austr.).
*KALBFUSSIA Salzmanni Schultz Bip. (Tun.).
*LEONTODON helminthioides Coss. et DR.
ASTEROTHRIX Hispanica DC. (Hisp.).
PODOSPERMUM laciniatum DC. _var._ intermedium (Med.).
*SCORZONERA coronopifolia Desf.
LACTUCA Saligna L. (Eur. centr. austr. Or.).
SONCHUS tenerrimus L. (Med.).
maritimus L. — Lieux humides. (Eur. occ. austr.).
oleraceus L. (Eur. As. Am. Afr.).
=Primulacées.=
ANAGALLIS linifolia L. (Med. occ.).
=Oléacées.=
OLEA Europæa L. (Or. ?).
PHILLYREA media L. (Eur. austr.).
angustifolia L. (Med.).
=Gentianées.=
ERYTHRÆA pulchella Fries (Eur. centr. austr. Or. Can.).
=Convolvulacées.=
CONVOLVULUS lineatus L. (Eur. austr. Or.).
arvensis L. (Eur. As. Am.).
=Cuscutacées.=
CUSCUTA Epithymum L. _var._ ?
=Borraginées.=
HELIOTROPIUM Europæum L. (Eur. Or.).
ECHIUM Italicum L. (Med.).
BORRAGO officinalis L. (Eur. centr. austr.).
NONNEA micrantha Boiss. et Reut. (Hisp.).
nigricans DC. (Hisp. Lus. Sic.).
LITHOSPERMUM Apulum L. (Eur. austr. Or.).
ALKANNA tinctoria Tausch. (Eur. austr. Or.).
ASPERUGO procumbens L. (Eur. Sib. Or.).
CYNOGLOSSUM cheirifolium L. (Med.).
*SOLENANTHUS lanatus DC.
ROCHELIA stellulata Rchb. (Hisp. Hung. Græc. Tauri. Cauc. Pers.).
=Solanées=
SOLANUM villosum Lmk. (Med.).
HYOSCYAMUS niger L. — R. (général Desvaux). (Eur. Cauc. Sib. Ind.).
albus L. (Med. Or.).
=Scrophularinées=
VERBASCUM sinuatum L. (Med. Or.).
LINARIA simplex DC. (Eur. austr. Or.).
reflexa Desf. (Med. occ.).
SCROPHULARIA auriculata L. — Lieux humides. (Med. occ.).
canina L. (Eur. centr. austr.).
VERONICA Anagallis L. — Lieux humides. (Eur. Sib. Or.).
Beccabunga L. — _Id._ (Eur. centr. austr. Or.).
=Orobanchées.=
PHELIPÆA arenaria Walp. (Eur. centr. austr. Tauri.).
OROBANCHE Rapum Thuill. (Eur. occ.).
condensata Moris. (Med. occ.).
=Labiées.=
MENTHA sylvestris L. — Lieux humides. (Eur. Or. B. sp.).
*THYMUS ciliatus Benth. *_var._ Algeriensis (T. Algeriensis
Boiss. et Reut.).
CALAMINTHA graveolens Benth. (Hisp. It. Or.).
ROSMARINUS officinalis L. _var._ Tournefortii de Noé. —
Coteaux (Med.).
SALVIA Verbenaca L. (Eur. centr. austr. Or.).
ZIZYPHORA Hispanica L. (Hisp.).
SIDERITIS montana L. (Med. Or.).
incana L. (Hisp.).
MARRUBIUM vulgare L. (Eur. Or.).
Alyssum L. (Med. austr.).
LAMIUM amplexicaule L. (Eur. As.).
PHLOMIS Herba-venti L. (Eur. austr. Or.).
TEUCRIUM campanulatum L. (Hisp. Sic. It.).
Pseudochamæpitys L. (Med. occ.).
Polium L. (Med. Or.).
=Globulariées.=
GLOBULARIA Alypum L. (Eur. austr. Or.).
=Plumbaginées.=
GONIOLIMON Tataricum Boiss. — Terrains salés (Balansa). (Dalm.
Ross. austr. Sib.).
=Plantaginées.=
PLANTAGO major L. (Eur. As.).
albicans L. (Med.).
Lagopus L. (Med. Or.).
Coronopus L. (Eur. Can.).
=Salsolacées.=
BETA vulgaris L. (Eur. occ. austr. Or.).
CHENOPODIUM Vulvaria L. (Eur.).
opulifolium Schrad. (Eur. centr. austr. Sib.).
=Amarantacées.=
AMARANTUS sylvestris Desf. (Eur. centr. austr.).
=Polygonées.=
POLYGONUM aviculare L. (Eur. Or.).
RUMEX conglomeratus Murr. — Lieux frais. (Eur.).
thyrsoides Desf. (Hisp. Cors. Sard. Sic.).
crispus L. — Lieux frais. (Eur. Am. bor.).
Bucephalophorus L. (Med. Can.).
=Daphnoïdées.=
DAPHNE Gnidium L. (Med. Can.).
PASSERINA hirsuta L. (Med. Or.).
=Euphorbiacées.=
EUPHORBIA helioscopia L. (Eur.).
Nicæensis All. (Med. Tauri.).
*luteola Coss. et DR.
sulcata De Lens (Gall.).
falcata L. (Eur. centr. austr.).
=Urticées.=
URTICA pilulifera L. — Voisinage des habitations.
(Eur. occ. austr.).
THELYGONUM Cynocrambe L. (Med.).
=Cupulifères.=
QUERCUS coccifera L. (Med.).
Ilex L. — Coteaux. (Gall. occ. Med.).
=Conifères.=
JUNIPERUS Oxycedrus L. — Coteaux. (Med. Or.).
Phœnicea L. — Coteaux. (Med. Or.).
PINUS Halepensis Mill. — Coteaux. (Med. Or.).
=Aroïdées.=
BIARUM Bovei Blume (Hisp. Or.).
=Potamées.=
POTAMOGETON densus L. — Ruisseaux. (Eur. Sib. Am. bor.).
ZANNICHELLIA macrostemon J. Gay (Eur.).
=Orchidées.=
ORCHIS latifolia L. — Pâturages humides. (Eur. centr. austr.).
LIMODORUM abortivum L. — Coteaux boisés. (Eur. Tauri.).
=Iridées.=
GLADIOLUS Ludoviciæ Jan (Med. Or.).
=Smilacinées.=
SMILAX Mauritanica Poir. (Med.).
=Liliacées.=
ORNITHOGALUM umbellatum L. (Eur.).
ALLIUM Ampeloprasum L. (Eur.).
Cupani Rafin. (It. Sic.).
roseum L. (Eur. austr. Or.).
MUSCARI comosum Mill. (Eur. centr. austr. Or.).
ASPHODELUS ramosus L. (Med.).
=Mélanthacées.=
COLCHICUM bulbocodioides M. Bieb. (C. hololophum Coss. et
DR. olim) (Hisp. Tauri. Æg.).
Bertolonii Kunth. — Batna (du Colombier).
(Cors. Sard. Sic. Græc.).
=Joncées.=
JUNCUS glaucus Ehrh. — Lieux humides. (Eur. Med. Am. bor.).
obtusiflorus Ehrh. — _Id._ (Eur. Sib.).
striatus Schousb. — _Id._ (Med. austr. Syr.).
valvatus Link *_var._ caricinus. — _Id._ Lambèse.
=Cypéracées.=
CYPERUS badius Desf. — Lieux humides. (Eur. austr. Am.).
HELEOCHARIS palustris R. Br. — _Id._ (Eur. Or. Am.).
SCIRPUS Holoschœnus L. — _Id._ (Eur. occ. austr. Sib.).
CAREX divisa Huds. — _Id._ (Eur. Cauc.).
Halleriana Asso (C. gynobasis Vill.) (Eur. centr. austr.).
glauca L. _var._ serrulata. — Lieux humides. (Eur. austr.).
echinata Desf. — _Id._ (Med.).
distans L. — _Id._ (Eur. Am. bor.).
hirta L. — _Id._ Lambèse (Eur. Cauc.).
=Graminées=
ALOPECURUS pratensis L. _var._ ventricosus. — Lieux
humides. (Hisp. Cauc. Ross. austr. Sib. Pers. Eur. bor.).
PHALARIS truncata Guss. — _Id._ (It. Sic.).
minor Retz. (Eur. occ. austr. Or. B. sp.).
STIPA barbata Desf. (Hisp. Cauc. Arab.).
gigantea Lagasc. (Med. occ.).
tortilis Desf. (Med. Or. Can. B. sp.).
AGROSTIS alba L. _var._ coarctata. (Eur. centr. Med.).
verticillata Vill. — Lieux humides. (Med. Or. Can.).
POLYPOGON Monspeliensis Desf. — _Id._ (Eur. occ. austr. Can.
Am. austr.).
PHRAGMITES communis Trin. _var._ Isiacus. — Ruisseaux.
(Eur. austr. Or.).
ECHINARIA capitata Desf. (Eur. austr. Or.).
CYNODON Dactylon L. (orbe fere toto).
TRISETUM flavescens P. B. (Eur. centr. austr.).
AVENA sterilis L (Med.).
barbata Brot. (Eur. austr. Cauc.).
pratensis L. (Eur. Sib.).
POA bulbosa L. (Eur. centr. austr. Or.).
trivialis L. (Eur. centr. austr. Sib. Am. bor.).
ATROPIS distans Griseb. _var._ festucæformis (Eur.).
— _var._ vulgaris _subvar._ permixta (Eur. austr.).
MELICA ciliata L. (Eur. Cauc. Or.).
KŒLERIA Valesiaca Gaud. (Hisp. Gall. Helv.).
phleoides Pers. (Med.).
WANGENHEIMIA Lima Trin. (Hisp.).
DACTYLIS glomerata L. (Eur. As. Am. bor.).
CYNOSURUS elegans Desf. (Eur. austr. Can.).
*FESTUCA Lolium Balansa. — Prairies à Batna.
arundinacea Schreb. (Eur. Sib.).
BROMUS Madritensis L. (Eur. occ. austr.).
mollis L. (Eur.).
macrostachyus Desf. (Med.).
rubens L. (Med.).
BRACHYPODIUM distachyum Rœm. et Schultz (Med.).
ELYMUS crinitus Schreb. (Med.).
HORDEUM murinum L. (Eur. As. Am. B. sp.).
secalinum Schreb. (Eur. As. Am.).
LOLIUM perenne L. (Eur. Am. bor.).
TRITICUM repens L. (Eur. As. Am. bor. Can.).
ÆGILOPS ovata L. _var._ triaristata (Med.).
ventricosa Tausch (Hisp.).
Nous ne pouvions quitter Batna sans consacrer quelques jours à
l’exploration du Djebel Tougour, l’une des montagnes les plus
élevées de l’Algérie, et qui nous promettait la constatation
de faits du plus haut intérêt, car la végétation de la région
montagneuse supérieure n’était encore connue que par quelques
herborisations faites par divers botanistes sur les points du petit
Atlas les plus rapprochés d’Alger. — Le Djebel Tougour fait
partie de la chaîne de montagnes des Ouled-Sultan qui s’élève
à l’ouest de la vallée de Batna, et il en forme le point
culminant. Cette montagne se détache du reste du massif comme
une énorme pyramide, dont les versants les plus étendus sont
ceux du nord et du sud. La pente méridionale vient mourir dans la
large vallée de Batna, qui la sépare des derniers contre-forts de
l’Aurès (Djebel Itche-Ali) limitant la vallée du côté opposé ;
cette pente, en raison de son étendue, eût été très importante
à explorer au point de vue de la distribution des espèces ;
mais l’ascension de la montagne par ce côté présentait de trop
grandes difficultés pour qu’il nous fût possible de la tenter,
et d’en espérer des résultats satisfaisants dans le peu de temps
que nous aurions pu y consacrer. Le versant nord, moins accidenté,
est limité par la vallée étroite et profonde qui le sépare du
Djebel Bordjem. A l’est la montagne présente une pente étroite
moins inclinée et divisée en plusieurs mamelons, et est séparée du
Djebel Bou-Merzoug par la vallée désignée par les gardes forestiers
sous le nom de Ravin-du-colonel ; ce ravin, dans sa partie supérieure
contournant la base de la montagne, se continue avec l’autre vallée
que nous avons déjà indiquée comme limitant la montagne au nord ;
le point culminant entre ces deux vallées établit le partage des
eaux du Tell et du Sahara : les eaux du Ravin-du-colonel viennent
se perdre dans la plaine de Batna, tandis que celles de la vallée
opposée, limite occidentale du Djebel Tougour, vont se jeter dans
l’Oued Ksour, affluent principal de l’Oued El-Kantara.
La portion de la plaine de Batna, que nous traversons pour gagner
les premières collines qui constituent la base du Djebel Tougour
à l’est, nous présente les caractères généraux des autres
parties de la région des hauts-plateaux ; mais l’influence de
l’altitude sur la végétation s’y révèle déjà par un retard
notable dans le développement des céréales, et par la présence
de plusieurs espèces que nous n’avions pas encore rencontrées,
entre autres le _Serratula pinnatifida_, et une nouvelle espèce
du genre _Leontodon_ (_L. helminthioides_). Nous ne tardons pas
à arriver à un étroit sentier côtoyant le ravin profond qui,
en hiver, déverse les eaux du Djebel Tougour dans la vallée de
Batna. Les pentes argileuses du ravin sont couvertes d’épaisses
broussailles, et les collines qui l’encaissent présentent des bois
où dominent les Genévriers (_Juniperus Phœnicea_ et _Oxycedrus_)
et le Chêne-vert (_Quercus Ilex_) mêlé au _Pinus Halepensis_ ;
là se rencontrent également le _Colutea arborescens_, et les
_Anthyllis erinacea_ et _Numidica_, le _Rosmarinus officinalis_
var. _Tournefortii_, qui forment des buissons bas ; on y voit quelques
touffes de l’_Ephedra Græca_, espèce des montagnes de Sicile et
de Grèce. Entre les buissons formés par ces plantes ligneuses, se
trouvent les _Linum suffruticosum_, _Buplevrum paniculatum_, _Jurinæa
humilis_ var. _Bocconi_, et le _Serratula pinnatifida_. Là s’offre
également à nous, pour la première fois, un magnifique _Hedysarum_
(_H. Perraudieranum_), que nous dédions à M. H. de la Perraudière,
auteur de sa découverte. Le ravin nous conduit bientôt aux maisons
des gardes préposés à la conservation des forêts. Ces maisons
(environ à 1200 mètres d’altitude), qui doivent être le point
de départ de notre course dans la montagne, sont entourées de
jardins qui ne présentent encore que des cultures potagères et des
plantations toutes récentes d’arbres fruitiers. Des pâturages
assez riches occupent le fond de la vallée, et des Arabes y font
paître leurs troupeaux. — Presque immédiatement au-dessus de la
prairie, la partie inférieure de la montagne nous offre un terrain
argileux parsemé de broussailles espacées composées de Genévriers
(_Juniperus Phœnicea_ et _Oxycedrus_), de _Calycotome spinosa_,
de Chênes-verts et de quelques rares Oliviers rabougris. En
continuant l’ascension de la montagne par la pente orientale,
dans un ravin au-dessous du premier mamelon, nous retrouvons en
abondance l’Amandier, dont la spontanéité, dans ce site sauvage,
ne saurait être mise en doute. — A quelques centaines de mètres
au-dessus de la maison des gardes, nous rencontrons plusieurs
buissons d’une espèce arborescente nouvelle pour la science
(_Fraxinus dimorpha_). Plus haut, un autre mamelon est couvert de
touffes d’_Asphodeline lutea_. Un plateau incliné s’étend
de ce dernier mamelon jusqu’à la base du pic ; à la partie
inférieure de ce plateau se trouvent déjà quelques espèces de
la région montagneuse supérieure, entre autres le _Seseli varium_
et l’_Iberis Pruitii_ ; le _Calycotome spinosa_, que nous avons
vu former le fond de la broussaille à la base de la montagne, a
complétement disparu ; mais négligeons un moment les plantes qui
sont à nos pieds pour élever nos regards vers le roi de la forêt,
le Cèdre, qui vient remplacer tous les autres arbres, et qui forme
jusque vers le sommet du pic un magnifique massif. La plupart de ces
Cèdres séculaires ont une circonférence de plus de 3 mètres,
et le tronc de quelques-uns d’entre eux mesure jusqu’à 4 ou
5 mètres. Ce n’est pas sans plaisir et sans surprise que, dans
cette majestueuse forêt qui rappelle si peu nos bois de l’Europe
centrale, nous trouvons mêlées aux plantes de la région montagneuse
plusieurs espèces de la flore des environs de Paris, les : _Cerastium
brachypetalum_, _Geranium lucidum_, _Sedum acre_, _Veronica arvensis_,
_Valerianella olitoria_, etc. Vers l’extrémité de ce plateau
s’étend de l’est à l’ouest une bande de rochers presque à
pic (environ 1800 mètres d’altitude) qui nous offre le _Linaria
reflexa_ var. _lanigera_, et plusieurs espèces caractéristiques de
cette nouvelle zone de végétation, entre autres les _Cotoneaster
Fontanesii_ et _Nummularia_ qui forment quelques buissons espacés,
et le _Draba Hispanica_ qui tapisse de ses larges touffes les
anfractuosités des rochers ; près de là se rencontrent quelques
pieds du _Cratægus monogyna_ var. _hirsuta_. Après avoir contourné
l’extrémité de ces rochers, et franchi le dernier ravin qui nous
sépare de la base du pic, nous arrivons à la limite de la forêt
de Cèdres, à environ 2030 mètres d’altitude, et environ à 50
mètres encore au-dessous du sommet du pic. Sur les pentes des crêtes
qui séparent les principaux versants, les Cèdres, mieux abrités
contre la violence des vents, peuvent parvenir à une altitude
encore plus rapprochée du sommet du pic ; il est probable que le
sommet et les arêtes abruptes ne sont déboisés qu’en raison de
la nature rocheuse du sol, de l’absence de terre végétale et de
la violence des vents. Sur le Djebel Tougour, comme sur les autres
montagnes couvertes de forêts de Cèdres, l’arbre, même vers le
sommet de la montagne, garde presque les mêmes proportions qu’à
sa limite inférieure d’altitude ; il n’en est pas ainsi dans
les Alpes, où les espèces arborescentes diminuent successivement
de grandeur, et ne sont plus à leur extrême limite représentées
que par des buissons rabougris. — Un pâturage ras et peu étendu
à la base du pic nous offre des touffes compactes et argentées
du _Catananche cæspitosa_, du _Scorzonera pygmæa_ et d’une
nouvelle espèce du genre _Senecio_ (_S. Gallerandianus_), qui,
par le port, rappelle le _Senecio incanus_ des Alpes. Dans les lieux
pierreux, le _Carduncellus atractyloides_, l’_Asperula aristata_,
le _Salvia Aucheri_, le _Catananche montana_, le _Vicia glauca_, le
_Draba Hispanica_ et le _Calamintha alpina_, etc., croissent en assez
grande abondance. Les rochers du pic ne nous présentent d’autres
végétaux ligneux que des touffes basses du _Rhamnus alpinus_, du
_Berberis vulgaris_ var. _australis_ et du _Prunus prostrata_, qui
applique ses tiges tortueuses sur les parois des rochers[15]. Un pied
unique d’_Acer Monspessulanum_ fait toutefois exception, et par ses
dimensions se trouve être sur cette montagne le dernier représentant
de la végétation arborescente. Le point culminant (2086 mètres
d’altitude) nous montre les plantes de la région montagneuse
supérieure associées à des espèces du centre de l’Europe et
à quelques-unes de celles de la plaine de Batna et de la région
montagneuse inférieure ; nous y retrouvons l’_Ephedra Græca_
déjà observé à environ 1100 mètres d’altitude, près de la
maison des gardes. — Un plateau peu étendu, à l’ouest du pic,
a offert à M. Balansa les : _Valerianella olitoria_ et _carinata_,
_Scabiosa crenata_, _Santolina canescens_, _Bromus tectorum_. Il a
recueilli, vers la partie supérieure des pentes méridionale et
occidentale, les : _Draba Hispanica_, _Polygala rosea_, _Silene
Atlantica_, _Sedum glanduliferum_, _Pimpinella Tragium_, _Evax
Heldreichii_, _Scorzonera pygmæa_, _Hieracium saxatile_, _Campanula
Atlantica_, _Erinus alpinus_, _Linaria flexuosa_, _Anarrhinum
fruticosum_ et _Stipa pennata_. — Le versant septentrional,
par lequel nous descendons dans la vallée qui sépare le Djebel
Tougour du Djebel Bordjem, est creusé d’un profond ravin,
et couvert de Cèdres depuis la base du pic jusqu’au niveau
de la vallée. Vers le milieu de la hauteur de la pente, on voit
çà et là parmi les Cèdres de la forêt quelques pieds isolés
de l’_Acer Monspessulanum_, et quelques buissons du _Cratægus
monogyna_ var. _hirsuta_, ainsi que les _Cotoneaster_ que nous avons
déjà mentionnés sur la pente orientale. Un groupe de rochers,
qui continue sur la pente nord l’espèce de muraille dont nous
avons déjà parlé, forme une grotte, près de laquelle on rencontre
un seul pied du _Lonicera arborea_, arbre des montagnes élevées du
royaume de Grenade. A l’ombre de ces rochers, M. Balansa a recueilli
le _Geum heterocarpum_, découvert d’abord par M. Boissier dans
les montagnes du midi de l’Espagne, puis retrouvé en Orient,
sur le mont Cadmus en Carie, par le même botaniste, dans la
chaîne du Taurus par M. Balansa, et dans les Alpes françaises,
aux environs de Gap, par M. Blanc. — Les zones de végétation
sur cette pente, généralement couverte d’un humus abondant,
sont encore moins tranchées que sur la pente orientale ; en effet,
des touffes de _Buplevrum spinosum_ s’y montrent presque depuis la
partie supérieure de la montagne jusque dans le fond de la vallée,
et une espèce nouvelle d’_Erodium_ (_E. montanum_) y occupe
une assez large étendue. Sur ce versant, on trouve les : _Milium
vernale_, _Triticum hordeaceum_, _Avena macrostachya_, _Cynosurus
Balansæ_, _Linaria heterophylla_, _Selinopsis montana_, _Vicia
glauca_, etc. — La limite inférieure des Cèdres est déterminée,
comme nous l’avons déjà dit, par le niveau même de la vallée
(environ 1620 mètres d’altitude), où nous dressons notre tente
en face du col qui partage le premier contre-fort de la montagne
voisine et qui est désigné sous le nom de Teniat-Bordjem. Sur
aucun point de la pente nord, nous n’avons retrouvé ni les arbres,
ni les broussailles qui constituent la végétation ligneuse de la
partie inférieure de la pente orientale ; ce n’est qu’à la
limite de la vallée, à la base du versant nord, que se rencontrent
quelques Genévriers, ainsi que des pieds espacés de Chêne-vert et
de _Fraxinus dimorpha_ qui là est arborescent, et que sur la pente
orientale, à une altitude plus élevée, nous n’avions rencontré
qu’à l’état de buisson. — Les environs de notre campement
nous présentent des pâturages s’étendant jusqu’aux ravins
qui les séparent de la base du Djebel Bordjem. Nous recueillons
dans ces pâturages entre autres espèces les : _Ononis Cenisia_,
_Buplevrum spinosum_, _Vicia glauca_ et _onobrychioides_, etc. —
Le sol argileux et schisteux de l’un des ravins nous présente
un grand nombre de plantes intéressantes, parmi lesquelles nous
nous bornerons à citer les : _Jurinæa humilis_ var. _Bocconi_,
une espèce nouvelle d’_Helichrysum_ (_H. lacteum_), _Ononis
Cenisia_, _Evax Heldreichii_, _Scabiosa crenata_, _Scleranthus
polycarpus_, etc. En poursuivant l’exploration de la pente qui
nous conduit au col du Djebel Bordjem, nous voyons des touffes
du _Juniperus Oxycedrus_ indiquer le commencement de la région
boisée ; là nous rencontrons en grande abondance de vastes touffes
d’_Ampelodesmos tenax_, les _Asphodeline lutea_, _Buplevrum
spinosum_, _Othonna cheirifolia_. Plus haut, les bois prennent
un plus grand développement ; le Chêne-vert (_Quercus Ilex_ et
var. _Ballota_) est l’essence qui domine, et la plupart des arbres
présentent près d’un mètre de circonférence. Le Cèdre ne se
montre qu’à la base des rochers qui couronnent les sommités, ou
dans la partie supérieure des ravins de ces premiers contre-forts de
la chaîne du Djebel Bordjem. Les rochers du col (environ 1830 mètres
d’altitude) nous offrent le _Rhamnus Alaternus_ var. _prostratus_ ;
dans les fissures ombragées se rencontrent des touffes des _Fumaria
Numidica_ et _sarcocapnoides_. — Lorsque nous sommes arrivés à
l’échancrure du col, nous voyons se perdre à l’horizon les
immenses forêts de Cèdres couvrant toutes les pentes des nombreuses
montagnes qui nous apparaissent dans la direction de Sétif.
La présence ou l’abondance du Cèdre sur les divers versants,
ainsi que les formes qu’il peut présenter, nous ont paru résulter
d’un concours de circonstances et être soumises à des lois
dont l’exposé trouvera mieux sa place dans les considérations
générales sur la région montagneuse. Nous nous bornerons ici
à faire remarquer que la superficie occupée par le Cèdre est
beaucoup plus étendue sur les versants dirigés vers le nord que
sur les pentes opposées, où il ne se présente généralement
qu’au-dessous des sommités les plus élevées et dans la partie
supérieure des ravins les plus profonds.
_Liste des plantes observées au Djebel Tougour_[16].
=Renonculacées.=
CLEMATIS Flammula L. — E. inf. (Med. Or.).
THALICTRUM saxatile Schleich. — E. moy. (Eur. centr.).
CERATOCEPHALUS falcatus Pers. — E. inf. Pât. moy. (Eur.).
RANUNCULUS chærophyllos L. — E. inf. (Eur. centr. Med. Or.).
*spicatus Desf. — E. inf.
gramineus L. _var._ luzulæfolius Boiss. — E. inf. moy. (Hisp.).
demissus DC. ? — N. Pât. moy. (Hisp. ? Or.).
DELPHINIUM pentagynum Lmk. — E. inf. (Hisp. Lus. Sic.).
=Berbéridées.=
BERBERIS vulgaris L. _var._ australis Boiss. (B. Ætnensis
Presl.). — Somm. Bordj. (Hisp. Cors. Sard. Sic. Or.).
=Papavéraceés.=
PAPAVER Rhœas L. — Bordj. (Eur. As. Can.).
=Fumariacées.=
FUMARIA parviflora Lmk. — Pât. inf. (Eur. Or. Can.).
*Numidica Coss. et DR. — Bordj.
*sarcocapnoides Coss. et DR. — Bordj.
=Crucifères.=
ARABIS verna R. Br. — E. inf. (Eur. austr.).
alpina L. _var._ — (Balansa). (Eur. Or.).
auriculata Lmk. — E. inf. et moy. Pât. moy. Somm. (Eur. centr.
austr. Tauri.).
*pubescens Poir. — E. moy.
parvula L. Duf. — E. inf. (Hisp.).
CARDAMINE hirsuta L. _var._ sylvatica. — E. inf. (Eur. Or.).
ALYSSUM Atlanticum Desf. — N. Pât. moy. Somm. Bordj. (Hisp. Cret.).
serpyllifolium Desf. — E. moy. (Hisp.)
campestre L. — Pât. inf. (Gall. occ. Eur. austr.).
Granatense Boiss. et Reut. — N. Pât. moy. (Hisp.).
CLYPEOLA Jonthlaspi L. — Bordj. (Eur. austr. Or.).
*cyclodontea Delile. — Pât. moy.
DRABA Hispanica Boiss. (Draba Atlantica Coss. et DR. olim). —
Roch. Somm. Bordj. (Hisp. austr.).
THLASPI perfoliatum L. — E. inf. Somm. (Eur. Tauri. Æg. Pers.).
CAPSELLA Bursa-pastoris DC. — Pât. moy. (Eur. As.).
HUTCHINSIA petræa R. Br. — Roch. Somm. (Eur. centr. austr.).
IBERIS Pruitii Tineo. — E. moy. et sup. (Sic. Hisp. austr.).
pectinata Boiss. — Pât. inf. (Hisp.).
SISYMBRIUM runcinatum Lagasc. — Pât. inf. (Hisp.).
crassifolium Cav. — Pât. inf. Bordj. (Hisp.).
ERYSIMUM australe J. Gay _var._ (E. longifolium Guss.). —
Pât. moy. Bordj. (Gall. austr. It.).
NESLIA paniculata Desv. — Pât. inf. (Eur.).
ÆTHIONEMA saxatile R. Br. — E. moy. (Eur. centr. austr. Or.).
BRASSICA Gravinæ Ten. — E. inf. et moy. (It. Sic.).
SINAPIS geniculata Desf. — Pât. inf. (Syr.).
pubescens L. — E. inf. et moy. N. Pât. moy. Bordj. (Hisp. Sic.).
=Cistinées.=
CISTUS villosus L. — E. inf. (Med. occ.).
HELIANTHEMUM Niloticum Pers. — Pât. inf. (Med. Cauc. Can.).
papillare Boiss. — E. inf. (Hisp.).
salicifolium Pers. — E. inf. (Eur. Or.).
Fumana Mill. _var._ viscosum. — (Eur.).
glutinosum Pers. — E. inf. (Eur. austr.).
rubellum Presl. — E. inf. Pât. moy. Somm. (Hisp. Sic.).
glaucum Pers. — E. moy. (Hisp. Sard. It. Sic.). _var._
croceum. — E. moy. (_Id._).
pilosum Pers. — E. inf. Pât. moy. (Med.).
=Violariées.=
VIOLA odorata L. — E. moy. N. (Eur. Sib. Can.).
gracilis Sibth. et Sm. — N. (It. Sic. Or.).
=Résédacées.=
RESEDA alba L. — Pât. inf. (Med.).
*Duriæana J. Gay. — E. inf. (Tun.).
=Polygalées.=
POLYGALA saxatilis Desf. — Bordj. (Med. occ.).
rosea Desf. — Somm. (Gall. austr. It.).
=Caryophyllées.=
DIANTHUS Liburnicus Bartl. (D. Vulturius Guss.), — E. sup. (Gall.
austr. It.).
sylvestris Wulf. _var._ — Somm. — (Hisp. Gall. austr. Helv.
Græc.).
SAPONARIA glutinosa M. Bieb. — E. moy. (Hisp. Tauri. Cauc. Cret.).
SILENE inflata Sm. — Pât. inf. Bordj. (Eur.).
nocturna L. — E. inf. (Med.).
muscipula L. — Pât. inf. (Med. occ.).
Italica DC. _var._ — E. moy. (Med.).
*Atlantica Coss. et DR. — Somm.
LYCHNIS macrocarpa Boiss. et Reut. — Pât. inf. (Hisp. Tun. Or.).
ARENARIA grandiflora L. — N. sup. Somm. (Eur. centr. austr.).
ALSINE setacea Mert. et Koch _var._ pubescens Fenzl. — Somm. (Or.).
CERASTIUM dichotomum L. — Pât. inf. (Hisp.).
brachypetalum Desp. — E. moy. Somm. (Gall. Germ.).
Boissieri Gren. — E. inf. N. Somm. (Hisp. It. Sard.).
=Linées.=
LINUM suffruticosum L. — E. inf. (Hisp. Gall. austr.).
=Malvacées.=
MALOPE stipulacea Cav. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Hisp. austr.).
=Hypéricinées.=
HYPERICUM pubescens Boiss. — Pât. inf. (Hisp.).
=Acérinées.=
ACER Monspessulanum L. — N. moy. Somm. (Eur. centr. austr.).
=Géraniacées.=
GERANIUM tuberosum L. — E. inf. (Eur. austr.).
lucidum L. — E. moy. (Eur.).
Robertianum L. — E. moy. (Eur. Can.).
ERODIUM cicutarium L’Hérit. — Pât. moy. (Eur. Or.).
*montanum Coss. et DR. — N. Pât. moy. Bordj (Tun.).
=Rutacées.=
RUTA angustifolia Pers. — E. inf. (Med.).
=Rhamnées.=
RHAMNUS Alaternus L. _var._ prostratus Boiss. — Bordj.
(Eur. austr.).
lycioides L. — E. inf. (Hisp. Lus.).
alpinus L. — Somm. (Eur.).
=Térébinthacées.=
PISTACIA Terebinthus L. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
Lentiscus L. — E. inf. (Eur. austr. Can.).
=Légumineuses.=
*GENISTA microcephala Coss. et DR. — E. inf.
pseudopilosa Coss. — Bordj. (Hisp.).
ARGYROLOBIUM Linnæanum Walp. — E. inf. (Med.).
CALYCOTOME spinosa Link. — E. inf. Bordj. (Med. Occ.).
ONONIS Natrix L. — Bordj. (Eur. centr. austr. Or.).
Cenisia L. — N. Pât. moy. (Eur. austr. occ.).
reclinata L. — E. inf. (Med. occ.).
Columnæ All. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
ANTHYLLIS erinacea L. — E. inf. Bordj. (Hisp.).
Vulneraria L. — E. moy. (Eur. Or.).
*Numidica Coss. et DR. — E. inf. Bordj.
*MEDICAGO secundiflora DR. — Pât. moy. (Tun.).
Cupaniana Guss. — Pât. moy. (It.).
sativa L. — E. inf. Bordj. (Hisp. Or.).
orbicularis Willd. — Pât. inf. (Med. Eur. occ.).
apiculata Willd. — Bordj. inf. (Eur. centr. austr.).
minima Lmk. — E. inf. Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
Gerardi W. et K. — Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
TRIGONELLA Monspeliaca L. (Eur. centr. austr. Or.).
TRIFOLIUM scabrum L. — Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
*sphærocephalum Desf. — Pât. moy.
stellatum L. — Pât. moy. (Med. Or.).
LOTUS cytisoides L. (L. prostratus Desf.). — Pât. moy. Bordj.
(Med.).
corniculatus L. — E. inf. (Eur. Or.).
COLUTEA arborescens L. — Base du Bou-Merzoug. (Eur. centr. austr.
Or.).
ASTRAGALUS Glaux L. — Pât. moy. (Hisp.).
sesameus L. — Pât. inf. (Med. Or.).
hamosus L. — Pât. moy. (Med. Or.).
*geniculatus Desf. — Pât. moy.
caprinus L. — E. inf. (Sic. Or.).
nummularioides DC. — E. moy. (Tun. Hisp.).
CORONILLA minima L. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
HIPPOCREPIS scabra DC. — Pât. moy. (Hisp.).
*minor Munby. — E.
*HEDYSARUM Perraudieranum Coss. et DR. — E. inf.
ONOBRYCHIS alba Desv. — E. inf. (Hung. It.).
VICIA onobrychioides L. — N. Pât. moy. (Eur. centr. austr.).
glauca Presl. — N. Pât. moy. Somm. Bordj. (Sard. Sic.).
lathyroides L. — N. (Eur. centr. austr.).
LATHYRUS latifolius L. — E. inf. (Eur. austr.).
Nissolia L. — E. moy. (Eur. centr. austr.).
Clymenum L. — Bordj. (Med.).
=Rosacées.=
AMYGDALUS communis L. — E. inf. (Or.).
PRUNUS prostrata Labill. — Somm. (Med. austr.).
GEUM heterocarpum Boiss. — Roch. (Hisp. Gall. austr. Or.).
POTENTILLA hirta L. — E. inf. (Eur. austr.).
ROSA sempervirens L. — E. inf. (Med. Or.).
rubiginosa L. — Bordj. (Eur.).
Seraphini Viv. — Somm. (Cors, It.).
CRATÆGUS monogyna Jacq. _var._ hirsuta Boiss. — N. Roch. Bordj.
(Hisp. Sic.).
PYRUS Aria Ehrh. ? — Roch. (Eur.).
COTONEASTER Fontanesii Spach. — Roch. N. (Or.).
Nummularia Fisch. et Mey. — Roch. (Or.).
=Sanguisorbées.=
APHANES arvensis L. — Pât. moy. (Eur. Cauc.).
POTERIUM Magnolii Spach. — E. inf. Somm. Bordj. (Med. occ.).
=Onagrariées.=
EPILOBIUM molle Lmk. — Pât. inf. (Eur.).
=Lythrariées.=
LYTHRUM hyssopifolia L. — Pât. inf. (Eur. Am.).
=Paronychiées.=
HERNIARIA annua Lagasc. — Pât. inf. (Hisp. Gall. austr. It.).
glabra L. — E. inf. (Eur. Sib.).
hebecarpa J. Gay (H. permixta Guss. non Jan). — E. moy.
(Sic. Syr. Abyss.).
PARONYCHIA serpyllifolia DC. — E. moy. (Eur. austr.).
nivea DC. — Pât. inf. (Med. Or.).
*Aurasiaca Webb. — E. inf. Pât. moy. Somm. Bordj.
POLYCARPON Bivonæ J. Gay. — Bordj. (Sic.).
SCLERANTHUS annuus L. _var._ (S. polycarpus DC.). — Pât. moy.
(Eur. centr. austr.).
MINUARTIA montana Lœfl. — Pât. inf. (Mar. Hisp. Can. Cauc.).
=Crassulacées.=
UMBILICUS horizontalis DC. — E. (Sic. Or.).
SEDUM heptapetalum Poir. — E. moy. (Cors. It.).
glanduliferum Guss. — Roch. (Med. occ.).
acre L. — E. moy. Pât. moy. (Eur.).
amplexicaule DC. — E. moy. Pât. moy. (Eur. austr.).
altissimum Poir. — E. inf. (Med.).
=Saxifragées.=
SAXIFRAGA Carpetana Boiss. (S. Hispanica Coss. olim). — Somm.
(Hisp.).
=Ombellifères.=
ERYNGIUM campestre L. — Pât. inf. Bordj. (Eur. centr. austr.).
triquetrum Vahl. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Tun. Sic.).
*SELINOPSIS montana Coss. et DR. — N.
CARUM incrassatum Boiss. — E. inf. (Hisp. Cypr. Cret.).
*Mauritanicum Boiss. et Reut. — Pât. inf.
BUNIUM alpinum W. et K. — E. sup. (Hisp. Cors. Sard. It. Hung.).
PIMPINELLA Tragium Vill. — Somm. (Eur. austr.).
BUPLEVRUM paniculatum Brot. — E. inf. (Lus. Hisp.).
fruticosum L. — E. inf. (Med.).
spinosum L. f. — N. Pât. moy. Bordj. (Hisp.).
SESELI varium Trevir. — E. moy. (Eur. or. Cauc.).
FERULA communis L. — E. inf. et moy. Bordj. (Med.).
THAPSIA Garganica L. — Pât. inf. (Med.).
villosa L. (Med. occ.).
DAUCUS aureus Desf. — Pât. inf. (Hisp. It. Sic. Can.).
*ELÆOSELINUM Fontanesii Boiss. — E. inf.
CAUCALIS leptophylla L. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Eur. austr.
Or.).
TURGENIA latifolia Hoffm. — Pât. inf. (Eur. centr. austr. Or.).
SCANDIX pinnatifida Vent. — N. Somm. (Hisp. Or.).
Pecten-Veneris L. — E. inf. (Eur. Or. Can.).
australis L. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Med. Or.).
ANTHRISCUS sylvestris Hoffm. — E. inf. (Eur.).
CACHRYS pterochlæna DC. ? — E. inf. (? Lus. Hisp.).
BIFORA testiculata L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
=Loranthacées.=
ARCEUTHOLOBIUM Oxycedri M. Bieb. — N. inf. (Hisp. Gall. austr.
Ross. austr.).
=Caprifoliacées.=
LONICERA arborea Boiss. — Roch. (Hisp. austr.).
Etrusca Santi. — N. (Eur. austr. occ.).
implexa Ait. — E. inf. (Med. occ.).
=Rubiacées.=
ASPERULA arvensis L. — E. inf. (Eur. centr. austr. Or.).
aristata L. f. — Somm. (Hisp. It.).
hirsuta Desf. — E. inf. Bordj. (Eur. Hisp.).
CRUCIANELLA angustifolia L. — E. inf. (Eur. occ. austr. Or.).
*RUBIA lævis Poir. — E. inf. (Tun.).
GALIUM erectum Huds. — N. Somm. (Eur. centr. austr.).
*Tunetanum Lmk. — E. inf. (Tun.).
setaceum Lmk. — Pât. moy. (Med. Or.).
tricorne With. — Bordj. (Eur. centr. austr.).
verticillatum L. — E. (Med. Or.).
CALLIPELTIS Cucullaria Steven. — E. inf. Pât. moy. (Tun. Hisp. Or.).
=Valérianées.=
VALERIANELLA olitoria Mœnch. — E. moy. Pât. moy. Somm. (Eur.).
carinata Lois. — E. moy. Somm. (Eur.).
*fallax Coss. et DR. — E. moy.
discoidea Lois. — Pât. inf. (Eur. austr.).
CENTRANTHUS angustifolius DC. — E. (Eur. centr. austr.).
Calcitrapa Dufr. — (Med.).
VALERIANA tuberosa L. — E. moy. Somm. (Med. Or.).
=Dipsacées.=
KNAUTIA arvensis Coult. — Pât. moy. Somm. Bordj. (Med. occ.).
SCABIOSA Monspeliensis Jacq. — Pât. inf. (Med. occ.).
crenata Cyrill. — Pât. moy. Somm. Bordj. (It. Sic. Græc.).
=Composées= (Cynarocéphales).
CALENDULA arvensis L. — Pât. inf. (Eur. As. Æg.).
*OTHONNA cheirifolia L. — E. inf. et moy. Bordj. (Tun.).
*ECHINOPS spinosus L. — Pât. inf. Bordj. (Tun.).
XERANTHEMUM inapertum Willd. — Pât. moy. (Eur. centr. austr. Or.).
*CARLINA involucrata Desf. — E. inf. (Tun.).
*ATRACTYLIS cæspitosa Desf. — E. inf.
MICROLONCHUS Clusii Spach. — E. inf. (Med. occ.).
CENTAUREA alba L. — E. moy. Somm. (Eur. austr.).
pullata L. — E. inf. Bordj. (Med. Or.).
Parlatoris Heldr. — E. inf. N. Pât. moy. Bordj. (Sic. Græc.).
*acaulis L. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Tun.).
Calcitrapa L. — E. inf. (Eur. Or.).
*pubescens Willd. — Bordj.
*CARDUNCELLUS calvus Boiss. et Reut. — Pât. inf. Bordj.
*Atlanticus Coss. et DR. — E. inf.
*atractyloides Coss. et DR. — Somm.
pinnatus DC. — E. inf. N. Somm. Bordj. (Sic.).
ONOPORDON macracanthum Schousb. — E. inf. (Mar. Hisp.).
CARDUUS macrocephalus Desf. — Pât. inf. Somm. Bordj. (Taur.).
CIRSIUM echinatum DC. — E. inf. (Hisp. Gall. austr.).
LEUZEA conifera L. — E. inf. (Eur. austr.).
SERRATULA pinnatifida Poir. — E. inf. (Hisp.).
JURINÆA humilis DC. _var._ Bocconi. — E. inf. Pât. moy. Somm.
(Med. occ.).
=Composées= (Corymbifères).
BELLIS annua L. — E. inf. (Med. Or. Can.).
sylvestris Cyrill. — Pât. moy. Somm. Bordj. (Med. Or.).
PHAGNALON sordidum DC. — E. inf. (Med. occ.).
EVAX Heldreichii Parlat. — Somm. (Sic.).
MICROPUS supinus L. — Pât. moy. Bordj. (Med. Or.).
bombycinus Lagasc. — E. inf. (Med. Or.).
INULA montana L. — E. moy. (Eur. centr. austr. Tauri.).
PULICARIA Arabica Cass. — Pât. inf. (Hisp. Græc. Or.).
PALLENIS spinosa Cass. — E. inf. (Eur. austr. Can.).
ANTHEMIS tuberculata Boiss. — Pât. moy. Bordj. (Hisp.).
ANACYCLUS Pyrethrum Cass. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Syr. Arab.).
tomentosus DC. — Pât. inf. (Med. occ.).
SANTOLINA squarrosa Willd. — E. inf. (Gall. austr. Hisp.).
canescens Lagasc. — Somm. (Lus. Hisp.).
COLEOSTEPHUS macrotus DR. — E. inf. (Hisp. austr.).
ARTEMISIA campestris L. — Pât. inf. (Eur. Or.).
*HELICHRYSUM lacteum Coss. et DR. — Pât. moy.
Fontanesii Cambess. — E. inf. (Med.).
FILAGO Jussiæi Coss. et Germ. — E. inf. (Eur.).
DORONICUM scorpioides Willd. — E. moy. (Hisp. Gall. It.).
SENECIO Nebrodensis L. — Pât. moy. Somm. Bordj. (It. Sic.).
*Gallerandianus Coss. et DR. — Somm.
=Composées= (Chicoracées).
SCOLYMUS Hispanicus L. — Pât. inf. (Eur. occ. austr. Can.).
grandiflorus Desf. — E. inf. (Med. occ. austr.).
HYOSERIS radiata L. — E. inf. et moy. Bordj. (Med.).
CATANANCHE cærulea L. — Bordj. (Med. occ.).
lutea L. — Pât. inf. (Med. Or.).
*montana Coss. et DR. — N. Pât. moy. Somm.
*cæspitosa Desf. — Somm.
SERIOLA lævigata L. — E. moy. N. Pât. moy. Bordj. (Sic.).
THRINCIA tuberosa L. — Bordj. (Med.).
LEONTODON hispidus L. — Pât. moy. (Eur.).
*helminthioides Coss. et DR. — E. inf. Pât. moy. Bordj.
PODOSPERMUM laciniatum DC. — Pât. inf. Pât. moy. Bordj. (Eur.
centr. austr.).
TRAGOPOGON crocifolius L. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
porrifolius L. — E. inf. (Gall. occ. Med. Can.).
UROSPERMUM Dalechampii Desf. — Pât. inf. (Med. occ.).
SCORZONERA undulata Valh. — Bordj. (It. Sic. Græc. Arab.).
pygmæa Sibth. et Sm. — Somm. (Græc.).
HELMINTHIA aculeata DC. — Pât. inf. (Tun. Sic.).
LACTUCA Saligna L. — E. inf. (Eur. centr. Or.).
TARAXACUM obovatum DC. — E. inf. Pât. moy. (Med. occ.).
Dens-leonis L. — Pât. moy. Somm. (Eur.).
BARKHAUSIA taraxacifolia DC. — E. inf. Bordj. (Eur.).
PHŒNIXOPUS vimineus Rchb. — Pât. moy. Bordj. (Eur. centr. austr.).
PICRIDIUM vulgare Desf. — E. inf. (Eur. austr. Or. Can.).
SONCHUS asper L. — Pât. inf. (orbe toto).
HIERACIUM Pilosella L. — Pât. moy. (Eur.).
saxatile Vill. — Somm. (Eur. centr. austr.).
=Campanulacées.=
CAMPANULA Erinus L. — E. inf. (Med. Can.).
*Atlantica Coss. et DR. — Somm.
=Primulacées.=
ASTEROLINUM stellatum Link. — E. inf. (Med. Or.).
ANAGALLIS arvensis L. — Pât. moy. Bordj. inf. (orbe toto).
linifolia L. (Med. occ.).
=Oléacées.=
*FRAXINUS dimorpha Coss. et DR. — E. moy. N. inf.
OLEA Europæa L. — E. inf. (individus rabougris) (Or. ?).
PHILLYREA media L. — E. inf. (Med.).
=Jasminées.=
JASMINUM fruticans L. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
=Gentianées.=
CHLORA grandiflora Viv. — Pât. inf. (Med. austr.).
=Convolvulacées.=
CONVOLVULUS Cantabrica L. — E. inf. Bordj. (Eur. austr.).
undulatus Cav. — Pât. inf. (Hisp. Or.).
arvensis L. — Bordj. inf. (Eur. As. Am.).
=Cuscutacées.=
CUSCUTA Epithymum L. _var._ ? — E. inf.
=Borraginées.=
ECHIUM Italicum L. — E. inf. (Med.).
NONNEA micrantha Boiss. et Reut. — E. inf. (Hisp.).
LITHOSPERMUM incrassatum Guss. — E. moy. N. Somm. (Med. Or.).
ALKANNA tinctoria Tausch. — Bordj. (Eur. austr. Or.).
MYOSOTIS stricta Link. — Somm. (Eur. occ.).
ASPERUGO procumbens L. — E. inf. (Eur. Sib. Or.).
CYNOGLOSSUM cheirifolium L. — E. inf. Bordj. (Med.).
ROCHELIA stellulata Rchb. — E. inf. Bordj. inf. (Hisp. Hung.
Tauri. Græc. Cauc. Pers.).
=Scrophularinées.=
VERBASCUM Blattaria L. — Pât. inf. (Eur. Or.).
floccosum W. et Kit. _var._ ? (? Eur.).
LINARIA heterophylla Desf. — E. moy. Somm. (Sic. Cypr. Or.).
simplex DC. — E. inf. (Eur. austr. Or.).
reflexa Desf. — Pât. inf. (Med.).
— *_var._ lanigera. — _Roch._ N.
*virgata Desf. — Pât. moy.
*flexuosa Desf. — Somm.
*ANARRHINUM fruticosum Desf. — E. moy. Somm.
*SCROPHULARIA lævigata Vahl. — E. moy. (Tun.).
ERINUS alpinus L. — Somm. (Eur. centr. austr.).
*VERONICA rosea Desf. — E. moy. et sup. (? Hisp.).
arvensis L. — E. moy. (Eur. As. Am. Can.).
præcox L. — E. moy. Somm. (Eur. centr. austr.).
=Verbénacées.=
VERBENA officinalis L. — Bordj. (Eur. centr. austr.).
=Labiées.=
MENTHA sylvestris L. — Pât. inf. (Eur. Or. B. sp.).
Pulegium L. — _Id._ (Eur. centr. austr. Cauc. Can.).
*THYMUS ciliatus Benth. _var._ Munbyanus. — E. inf. Pât. moy.
CALAMINTHA alpina Lmk. — E. moy. N. Pât. moy. Somm. (Eur. centr.
austr.).
graveolens Benth. — Bordj. (Hisp. It. Or.).
ROSMARINUS officinalis L. — E. inf. (Med. Or.).
SALVIA Aucheri Benth. (S. Blancoana Webb. et Heldr.). — Somm.
(Hisp. Taurus).
patula Desf. — Pât. moy. Bordj. (Med. austr.).
Verbenaca L. — Pât. inf. Bordj. (Eur. centr. austr. Or.).
NEPETA tuberosa L. — E. moy. (Lus. Hisp. Sic.).
BRUNELLA vulgaris L. — E. inf. (orbe toto).
SIDERITIS montana L. — E. moy. (Med. Or.).
incana L. (Hisp.).
LAMIUM longiflorum Ten. (L. Numidicum de Noé). — E. moy. N. Roch.
(Eur. austr.).
amplexicaule L. — E. inf. et moy. (Eur. As.).
PHLOMIS Herba-venti L. — Pât. inf. (Eur. austr. Or.).
TEUCRIUM Pseudochamæpitys L. — Pât. inf. (Med. occ.).
Chamædrys L. — Somm. Bordj. (Eur.).
Polium L. — E. inf. Bordj. (Med. Or.).
AJUGA Iva L. — E. inf. (Eur. austr. Can.).
Chamæpitys Schreb. — E. inf. Bordj. (Eur. centr. austr. Taur.).
=Globulariées.=
GLOBULARIA Alypum L. — E. inf. (Eur. austr. Or. Mad.).
=Plumbaginées.=
ARMERIA allioides Boiss. — E. moy. (Hisp.)
=Plantaginées.=
PLANTAGO albicans L. — Pât. inf. (Med.).
Lagopus L. — Pât. inf. (Med. Or.).
Coronopus L. Pât. moy. Bordj. (Eur. Can.).
Psyllium L. — Pât. inf. (Med. Or. Can.).
=Polygonées.=
POLYGONUM Bellardi All. — Pât. inf. (Eur. austr.).
RUMEX thyrsoides Desf. — E. inf. (Hisp. Cors. Sard. Sic.).
tuberosus L. — N. Bordj. (Eur. austr.).
Bucephalophorus L. — E. inf. (Med. Or. Can.).
=Daphnoïdées.=
DAPHNE Gnidium L. — E. inf. (Med. Can.).
*PASSERINA virgata Desf. — E. inf.
=Urticées.=
PARIETARIA diffusa Mert. et Koch. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
=Cupulifères.=
QUERCUS Ilex L. — E. inf. Bordj. (Gall. occ. Med.).
— _var._ Ballota (G. Ballota Desf.). — E. inf. Bordj.
(Med. austr.).
=Conifères.=
JUNIPERUS Oxycedrus L. — E. inf. N. inf. Bordj. (Med. Or.).
Phœnicea L. — E. inf. (Med. Or.).
CEDRUS Libani Barrel. (Loud.) _var._ Atlantica (C. Atlantica
Manetti). — E. moy. et sup. N. Bordj. sup. (Taurus).
_S.-v._ viridis (C. Libani V. Renou in Ann. forest.).
_S.-v._ argentea (C. argentea V. Renou in Ann. forest.).
PINUS Halepensis Mill. — E. inf. (Med. Or.).
EPHEDRA Græca C. A. Mey. (E. Nebrodensis Guss.). — E. inf. Somm.
(Sic. Græc.).
=Orchidées.=
ACERAS anthropophora R. Br. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
ORCHIS mascula L. ? — E. moy. (Eur.).
=Iridées.=
IRIS Sisyrinchium L. — E. inf. (Med. Or.).
GLADIOLUS Ludoviciæ Jan. — E. inf. (Med. Or.).
ROMULEA Bulbocodium Sebast. et Maur. — N. (Eur. occ. austr.).
=Smilacinées.=
RUSCUS aculeatus L. — N. (Eur. centr. austr.).
=Liliacées.=
TULIPA Celsiana Redouté. — E. moy. Somm. Bordj. (Lus. Hisp.
Gall. austr.).
GAGEA polymorpha Boiss. — Somm. N. (Lus. Hisp. Cors. Sic. Græc.).
ORNITHOGALUM Arabicum L. — E. inf. (Eur. austr. Æg. Mad.).
Narbonense L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
umbellatum L. — Pât. inf. E. moy. N. Pât. moy. (Eur.).
ALLIUM pallens L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
SCILLA Peruviana L. — E. inf. (Lus. Hisp. Sic.).
MUSCARI comosum Mill. — Pât. inf. E. moy. Bordj. (Eur. centr.
austr.).
racemosum Mill. — N. (Eur.).
ASPHODELUS ramosus L. — Pât. inf. Bordj. (Med.).
ASPHODELINE lutea Rchb. — E. inf. et moy. N. Pât. Bordj. (Med.
Or. Cauc.).
ANTHERICUM Liliago L. — E. inf. et moy. (Eur.).
=Mélanthacées.=
COLCHICUM bulbocodioides M. Bieb. — (Balansa). (Hisp. Tauri. Æg.).
=Joncées.=
LUZULA nodulosa E. Mey. (L. Græca Kunth.). — N. (Sic. ? Græc.).
=Cypéracées.=
SCIRPUS Holoschœnus L. — Pât. inf. (Eur. occ. austr. Cypr. Can.).
CAREX divisa Huds. — Pât. inf. (Eur. Cauc.).
Halleriana Asso (C. gynobasis Vill.). — E. inf. (Eur. centr.
austr.).
=Graminées.=
MILIUM vernale M. Bieb. _var._ — N. (Sic. Cret. Syr. Tauri.).
PIPTATHERUM paradoxum P. B. — (Balansa). (Med.).
STIPA tenacissima Desf. — Pât. inf. (Lus. Hisp.).
pennata L. — Somm. (Eur. Sib.).
barbata Desf. — Pât. inf. (Hisp. Cauc. Arab.).
gigantea Lagasc. — E. inf. (Hisp. It. Sic.).
AGROSTIS alba L. _var._ Fontanesii. — E. inf. (Ting. Lus. Hisp.).
AMPELODESMOS tenax Link. — E. inf. Bordj. (Med. occ.).
ECHINARIA capitata Desf. — E. inf. Pât. moy. (Eur. austr. Or.).
LAGURUS ovatus L. — Pât. inf. (Eur.).
VENTENATA dubia Coss. et DR. (Avena tenuis Mœnch). — (Balansa).
(Eur. centr. austr. Ross. austr.).
AVENA sterilis L. — Pât. inf. (Eur. austr.).
*eriantha DR. — Pât. inf. Pât. moy.
barbata Brot. — Pât. inf. (Eur. austr. Or.).
pratensis L. — N. (Eur. Sib.).
*macrostachya Balansa. — N. (H. de la Perraudière).
POA bulbosa L. — E. inf. moy. sup. Somm. Bordj. (Eur. centr.
austr. Or.).
trivialis L. — E. moy. (Eur. centr. austr. Sib. Am. bor.).
BRIZA maxima L. — E. inf. (Med. B. sp. Ind.).
MELICA Cupani Guss. — Bordj. (It. Sic. Cauc. Or.).
KŒLERIA cristata Pers. — E. moy. (Eur. Sib.).
Valesiaca Gaud. — Pât. moy. (Hisp. Gall. Helv.).
DACTYLIS glomerata L. — E. inf. Pât. moy. Bordj. (Eur. Or. Sib.
Am. bor.).
CYNOSURUS elegans Desf. — E. inf. et moy. Somm. Bordj. (Eur.
austr. Can.).
*Balansæ Coss. et DR. — N. (Balansa).
FESTUCA rigida Kunth. — E. inf. (Eur. centr. austr.).
cynosuroides Desf. — Pât. moy. (Hisp.).
ovina L. — E. sup. (Eur. Sib.).
— _var._ duriuscula (F. duriuscula L.). — _Id._ (Eur. Sib.).
arundinacea Schreb. — Pât. inf. (Eur. Sib.).
triflora Desf. — E. inf. et moy. N. (Hisp.).
Sicula Presl. — E. inf. (Sic.).
BROMUS mollis L. — E. inf. Pât. moy. (Eur.).
squarrosus L. — E. inf. et moy. (Eur. austr.).
sterilis L. — N. (Eur. Or.).
tectorum L. — Pât. moy. Somm. Bordj. (Eur. Cauc. Arab.).
maximus Desf. _var._ Gussonii Parlat. — E. inf. (Eur. austr.).
LOLIUM perenne L. — Pât. moy. (Eur. Cauc. Am. bor.).
*TRITICUM hordeaceum Coss. et DR. — N. (Balansa).
BRACHYPODIUM distachyum Rœm. et Schult. — E. inf. Bordj. (Med. Or.).
ELYMUS crinitus Schreb. — Pât. inf. Pât. moy. (Med.).
HORDEUM murinum L. — Pât. inf. Pât. moy. (Eur. Or. B. sp.
Am. austr.).
ÆGILOPS ovata L. _var._ triaristata. — Pât. inf. Pât. moy.
(Hisp. Gall. austr. It. Or.).
ventricosa Tausch. — Pât. inf. (Hisp.).
=Fougères.=
CETERACH officinarum C. Bauh. — E. moy. (Eur. centr. austr.).
Pour donner une idée plus complète de la richesse forestière des
environs de Batna, nous croyons devoir consigner ici les précieux
renseignements que nous devons à l’obligeance de M. Grillot,
alors garde général des forêts de la subdivision. Les forêts
reconnues par l’administration et soumises à sa surveillance,
et celles où il a été fait quelques explorations, ne comprennent
pas moins de 13,500 hectares. — Les forêts du Djebel Tougour
sont évaluées approximativement à 1200 hectares de Cèdres et
1500 hectares de Chênes-verts et essences diverses. — Le Djebel
Bordjem ne contient pas moins de 1800 hectares, dont le Chêne-vert
forme l’essence principale. — Les vastes forêts qui couvrent les
nombreuses montagnes du Bellesma offrent une étendue d’environ
1800 hectares de Chênes-verts et 3000 hectares de Cèdres,
qui, sur les versants nord, les sommités et dans les ravins,
se prolongent à une distance d’environ 6 lieues. Dans l’une
de ces forêts a été abattu un Cèdre de près de 45 mètres de
hauteur, et dont le tronc, mesuré à 1 mètre au-dessus du sol,
présentait 6m,25 de circonférence. La forêt de Teniet-el-Haad,
dans la province d’Alger, que nous avons visitée depuis, présente
communément des Cèdres de cette circonférence, et un assez grand
nombre qui offrent encore des proportions plus remarquables. — Plus
à l’ouest, pour gagner la plaine des Bou-Aoun, on traverse une
gorge d’une longueur de près de 6 lieues, et dont les pentes sont
couvertes de Chênes-verts, d’Oliviers et de _Pistacia Atlantica_ ;
l’écorce de ce dernier arbre, qui contient beaucoup de tannin,
pourra devenir l’objet d’une exploitation importante. Dans un
autre ravin également rapproché du territoire des Bou-Aoun, on
rencontre un bois de Houx (_Ilex Aquifolium_) de 3 à 4 hectares. —
Les forêts des environs immédiats de Lambèse, composées surtout de
Chênes-verts, de Genévriers, et où le Pin d’Alep se rencontre
sur quelques points, présentent plus de 2000 hectares. — A 3
lieues de Lambèse, à Nza-Sdira, sur un versant occidental, il
existe une forêt composée de Chênes-verts, d’Ormes, d’Erables
(_Acer Monspessulanum_) et de Frênes qui atteignent souvent de
grandes dimensions ; on y rencontre des Pruniers sauvages et le
Lierre (_Hedera Helix_) ; dans cette forêt, il n’est pas rare
de voir le Chêne-vert acquérir un magnifique développement, et
son tronc ne se ramifie souvent qu’à 10 mètres du sol. — A 5
lieues environ de Lambèse, à Squaq, une forêt de Cèdres couvre
plus de 3000 hectares.
La pente des derniers contre-forts de l’Aurès (Djebel
Itche-Ali)[17], qui, vers le point de jonction des vallées de
Lambèse et de Batna, s’élèvent de plusieurs centaines de
mètres au-dessus du niveau de ces vallées, présente des bois dont
les essences principales sont les _Pinus Halepensis_, _Juniperus
Oxycedrus_ et _Phœnicea_, _Acer Monspessulanum_, _Quercus Ilex_,
et le _Pistacia Atlantica_ qui descend jusque dans la vallée. Ces
bois, dans l’étendue que nous en avons parcourue, ne nous ont
offert qu’un seul Cèdre de quelques années seulement ; M. Jamin
y a observé le _Juniperus thurifera_, qui n’y est représenté
que par quelques pieds, et que nous retrouverons en abondance sur
d’autres montagnes de l’Aurès. Dans la partie inférieure de
la pente, M. Balansa a rencontré quelques pieds d’une espèce
nouvelle de Poirier (_Pyrus longipes_), qui pourra servir de sujet
pour la greffe de nos variétés de poiriers d’Europe. L’Amandier
croît également dans ces bois. Dans leur partie supérieure se
retrouvent le _Cratægus monogyna_ var. _hirsuta_ et le _Cotoneaster
Fontanesii_ avec le _Ruscus aculeatus_. Vers le milieu de la hauteur
de la montagne se trouvent réunies un assez grand nombre d’espèces
caractéristiques de cette zone :
Cistus villosus L.
Iberis Pruitii Tineo.
Hedysarum Perraudieranum Coss. et DR.
Stæhelina dubia L.
Salvia Aucheri Benth.
Calamintha Alpina Lmk.
Lamium longiflorum Ten.
Armeria allioides Boiss.
Les broussailles qui bordent la vallée sont composées, comme celles
de la vallée elle-même, du _Retama sphærocarpa_, qui plus haut
est remplacé par le _Calycotome spinosa_.
TRAJET DE BATNA A EL-KANTARA.
La route de Batna à Ksour nous amène bientôt au point de la
vallée qui établit le partage des eaux du Tell et du Sahara (1090
métrés d’altitude). La route se rapproche de la rivière, dont
le lit ne présente que des flaques d’eau de distance en distance,
et traverse des plaines uniformes presque entièrement incultes, où
de larges espaces sont couverts de touffes de _Retama sphærocarpa_,
d’_Artemisia Herba-alba_ et de _Santolina squarrosa_ ; dans
les champs en friche, nous retrouvons en abondance le _Delphinium
Orientale_. Sur les montagnes qui limitent la vallée à l’est,
les bois ne sont plus représentés que par des broussailles
parsemées de quelques arbres peu élevés (_Pistacia Atlantica_
et _Juniperus Phœnicea_). — Vers Ksour, la vallée s’élargit,
et, dans le voisinage du caravansérail (961 mètres d’altitude),
quelques champs de céréales, qui nous offrent le _Hohenackeria
polyodon_ et le _Valerianella stephanodon_, sont fertilisés par
des irrigations dérivées de la rivière, dans laquelle des sources
versent leurs eaux douces et abondantes. Dans des terrains en friche
auprès du caravansérail se rencontrent de nombreuses touffes de
_Peganum Harmala_ et le _Silybum eburneum_. — La route, après avoir
traversé la plaine de Ksour, s’engage dans l’un des profonds
ravins des montagnes qui bornent cette plaine vers le sud ; les
pentes argileuses et pierreuses de ces ravins encaissés n’offrent
que quelques rares buissons ; vers leur partie inférieure, dans les
points arrosés par des dérivations de la rivière, quelques champs
de céréales présentent le plus beau développement, et annoncent
la fertilité du sol, qui, pour produire de riches moissons, n’a
besoin que d’irrigations pratiquées du reste avec une certaine
habileté par les indigènes. A Nza-Ben-Messaï ou les Tamarins
(790 mètres d’altitude), les eaux de la rivière sont encore assez
abondantes, et sur les berges se rencontrent de nombreux buissons de
Lauriers-Roses et de _Tamarix Africana_, en arabe _Tarfa_, d’où
le nom d’Oued Tarfa donné au cours d’eau par les indigènes,
et le nom français attribué à la localité. Il n’y a encore aux
Tamarins d’autre construction que la maison bâtie par les soins de
l’administration pour servir de halte aux voyageurs. Sur les bords
de l’Oued Tarfa, M. le docteur Guyon a recueilli le _Lonchophora
Capiomontiana_ que nous retrouverons dans la région saharienne. La
vallée des Tamarins forme un bassin assez étendu du nord au sud,
borné à l’est et à l’ouest par des montagnes entièrement
déboisées. Quelques champs de Blé dur et d’Orge, bien arrosés,
sont déjà (25 mai) arrivés presque à maturité ; les plantes
que nous observons dans ces moissons sont encore pour la plupart
celles de la région des hauts-plateaux, et nous y retrouvons le
_Hohenackeria polyodon_, que dans notre voyage nous n’avons pas
vu au sud de cette localité.
_Liste des plantes observées dans les moissons aux environs des
Tamarins_.
Ranunculus arvensis L.
— trilobus Desf.
Ceratocephalus falcatus Pers.
Papaver hybridum L.
Rœmeria hybrida DC.
Carrichtera Vellæ DC.
Alyssum Granatense Boiss. et Reut.
*Clypeola cyclodontea Delil.
*Sisymbrium torulosum Desf.
— runcinatum Lagasc.
Moricandia arvensis DC.
Diplotaxis virgata DC. _var._ subsimplex.
Helianthemum glutinosum Pers.
— pilosum Pers.
— Niloticum Pers.
Reseda alba L.
Silene tridentata Desf.
Spergularia diandra Heldr.
Malva parviflora L.
— Ægyptiaca L.
Erodium Cicutarium L’Hérit.
Peganum Harmala L.
Medicago denticulata Willd.
— minima Lmk.
Astragalus hamosus L.
Hippocrepis scabra DC.
Paronychia argentea Lmk.
Herniaria annua Lagasc.
*Hohenackeria polyodon Coss. et DR.
Buplevrum semicompositum L.
Ammi majus L.
Thapsia Garganica L.
Daucus aureus Desf.
Scandix Pecten-Veneris L.
Torilis nodosa Gærtn.
Turgenia latifolia Hoffm.
Caucalis leptophylla L.
Crucianella patula L.
Callipeltis Cucullaria Stev.
Galium setaceum Lmk.
— tricorne With.
Valerianella discoidea Lois.
Scabiosa Monspeliensis Jacq.
Calendula arvensis L.
*Echinops spinosus L.
Onopordon macracanthum Schousb.
Centaurea pullata L.
*— Algeriensis Coss. et DR.
— Nicæensis All.
— Melitensis L.
*Microlonchus Duriæi Spath.
Filago Jussiæi Coss. et Germ.
Micropus bombycinus Lagasc.
Artemisia Herba-alba Asso.
Bellis annua L.
Anacyclus tomentosus DC.
*Pyrethrum fuscatum Willd.
Kœlpinia linearis Pall.
Hedypnois rhagadioloides L.
Podospermum laciniatum DC. _var._ calcitrapæfolium.
*Kalbfussia Salzmanni Schultz. Bip.
Asterothrix Hispanica DC.
Scorzonera undulata Vahl.
Sonchus divaricatus Desf.
— oleraceus L.
Anagallis arvensis L.
Nonnea micrantha Boiss. et Reut.
Lithospermum Apulum L.
Echinospermum Vahlianum Lehm.
— patulum Lehm.
Salvia Verbenaca L.
Plantago albicans L.
— Psyllium L.
Beta vulgaris L.
Chenopodium Vulvaria L.
Euphorbia falcata L.
— exigua L.
— sulcata De Lens.
Alopecurus pratensis L. _var._ ventricosus. — Lieux frais.
Echinaria capitata Desf.
Dactylis glomerata L.
Schismus calycinus Coss. et DR.
Festuca rigida Kunth.
Bromus Madritensis L.
Brachypodium distachyum Rœm. et Sch.
Elymus crinitus Schreb.
Hordeum murinum L.
Triticum Orientale M. Bieb.
Ægilops ovata _var._ triaristata. L.
Les lieux incultes nous présentent déjà quelques-unes des
espèces que nous retrouverons dans la région saharienne, entre
autres les : _Atractylis microcephala_, _Anabasis articulata_,
_Herniaria fruticosa_, _Astragalus tenuifolius_, _Echium humile_,
etc. — La présence de ces espèces sahariennes s’explique
par une moindre altitude, par la présence de terrains salés, et
surtout par l’action du vent du sud qui fait déjà sentir là sa
puissante influence.
_Liste des plantes observées dans les terrains incultes aux environs
des Tamarins_.
Peganum Harmala L.
*Genista microcephala Coss. et DR.
*Anthyllis Numidica Coss. et DR.
*Astragalus tenuifolius Desf.
Minuartia montana Lœfl.
Pteranthus echinatus Desf.
*Paronychia Cossoniana J. Gay.
Polycarpon Bivonæ J. Gay.
Herniaria fruticosa L.
Aizoon Hispanicum L.
Centaurea Parlatoris Heldr.
*Atractylis microcephala Coss. et DR.
*— cæspitosa Desf.
Artemisia Herba-alba Asso.
Sonchus spinosus DC.
Echium humile Desf.
Thymus hirtus Willd.
Globularia Alypum L.
Anabasis articulata Moq. Tand.
Atriplex Halimus L.
— parvifolia Lowe.
Salsola vermiculata L.
Passerina hirsuta L.
Stipa parviflora Desf.
— gigantea Lagasc.
— barbata Desf.
Dactylis glomerata L.
Festuca tenuiflora Schrad.
— cynosuroides Desf.
Lepturus incurvatus Trin.
Des ruines indiquent que les Tamarins furent jadis un poste occupé
par les Romains. — La route s’éloigne bientôt du cours de
l’Oued Tarfa pour se rapprocher de l’Oued Fedâla, quelle traverse
et longe ensuite pour descendre dans le ravin creusé par le lit de
cette rivière ; ce ravin est encaissé entre les pentes argileuses
et pierreuses des Djebel Tilatou et Madou, et ses pentes présentent
de nombreuses touffes de _Retama sphærocarpa_ et de _Passerina
hirsuta_. A l’extrémité du Djebel Tilatou, l’étendue occupée
par des ruines romaines dans un élargissement de la vallée montre
toute l’importance qu’avaient les établissements romains dans
cette partie du pays. Quelques champs de céréales cultivés par les
indigènes promettent, grâce à l’irrigation, d’assez belles
récoltes. Plus loin, nous traversons l’Oued Fedâla et l’Oued
Ksour vers leur confluent, et nous suivons l’Oued El-Kantara,
réunion de ces deux cours d’eau, et encaissé entre des montagnes
escarpées ; au nord-ouest s’élève le Djebel Metlili constitué
par d’énormes blocs de rochers, dont les assises, souvent
régulières et verticales, apparaissent de loin comme une muraille
immense ; au sud-est le Djebel El-Gaous moins élevé, à pentes
moins escarpées, est formé de blocs jetés sans ordre, et dont un
grand nombre se sont éboulés dans la vallée. Dans tous les points
où la rivière a déposé une épaisse couche de terre végétale,
les indigènes ont cultivé le sol, et arrosent leurs moissons par des
travaux d’irrigation exécutés avec intelligence, et qui n’ont
besoin que de quelques perfectionnements. Ces atterrissements nous
présentent déjà plusieurs des espèces que nous retrouverons dans
les endroits arrosés de la région saharienne :
*Lonchophora Capiomontiana DR.
Diplotaxis pendula DC.
*Hedysarum carnosum Desf.
*Paronychia Cossoniana J. Gay.
Galium setaceum L.
Callipeltis Cucullaria Stev.
Pulicaria Arabica Cass.
Asteriscus pygmæus Coss. et DR.
Là nous rencontrons également le _Cordylocarpus muricatus_,
que, dans la province d’Oran, nous n’avions pas vu dépasser
les limites du Tell. — Les montagnes resserrent de plus en
plus l’étroite vallée que nous venons de suivre, et bientôt
nous arrivons au pied de la muraille de rochers gigantesques qui
semblent fermer l’accès de la région saharienne ; ce n’est
qu’après avoir contourné une dernière colline que l’on
voit apparaître l’étroite brèche creusée par le torrent,
et formant l’entrée du célèbre défilé d’El-Kantara : à
droite et à gauche s’élèvent perpendiculairement les rochers de
l’immense massif qui paraissaient devoir nous barrer le passage. La
profondeur du ravin, ses nombreuses sinuosités, le bruit des eaux,
tout concourt à impressionner vivement le voyageur dans ce site
grandiose et sauvage. Un magnifique pont d’une seule arche,
construit par les Romains, traverse le torrent dont la route suit
tous les contours. Quelques Dattiers qui croissent sur les bords
du torrent annoncent seuls l’approche de la première oasis,
dérobée aux regards par les détours du défilé. Encore quelques
pas, et le Sahara nous apparaîtra dans son austère majesté. —
Il est impossible de dépeindre la magnificence du vaste panorama qui
se déroule à nos regards : les cimes majestueuses des innombrables
Dattiers de l’oasis se détachent, au soleil couchant, par leur vert
foncé, sur la teinte rougeâtre qui semble embraser l’horizon ; les
murs de terre qui forment la ceinture de l’oasis, les tours carrées
dont elle est flanquée, et les maisons qui composent les villages
arabes, forment par leur teinte grisâtre un saisissant contraste. La
plaine apparaît dans toute son étendue, et des montagnes au sol
rougeâtre semblent dans le lointain se confondre avec le ciel. Tout,
jusqu’au costume sévère et primitif des indigènes, concourt à
donner à ce tableau un caractère de grandeur et d’étrangeté
qu’il nous faut renoncer à décrire.
_Liste des plantes observées sur les rochers du défilé
d’El-Kantara_.
Diplotaxis pendula DC.
Lavatera maritima Gouan.
Genista ramosissima Poir.
Ononis angustissima Lmk.
*Anthyllis tragacanthoides Desf.
*Deverra scoparia Coss. et DR.
Galium erectum Huds.
*— petræum Coss. et DR.
Centaurea Parlatoris Heldr.
Lavandula multifida L.
*Stachys Guyoniana de Noé.
Ballota hirsuta Benth.
RÉGION SAHARIENNE.
L’oasis d’El-Kantara, à 35° 16′ de latitude boréale, à 534
mètres d’altitude d’après M. Fournel (environ 550 d’après
nos observations barométriques), est située comme les autres oasis
des Ziban au delà de la chaîne des montagnes qui séparent le
Tell du Sahara ; cette oasis s’étend parallèlement au cours de
la rivière, dont les eaux abondantes et douces, par d’importants
travaux d’irrigation, fertilisent toutes les cultures. — Un vaste
caravansérail, construit, par les soins de l’administration,
sur le bord de la rivière opposé à l’oasis, indique seul la
domination française. — L’oasis d’El-Kantara ne compte pas
moins de 76,200 Dattiers et de 8,552 arbres fruitiers, soumis à un
impôt annuel uniforme de 20 centimes. Les plantations de Dattiers
et d’arbres fruitiers qui, de loin, présentaient l’aspect
d’une forêt, sont divisées en jardins par des murs en terre peu
élevés qui les entourent. Ces jardins ne contiennent souvent que
quelques arbres habituellement plantés sans ordre ; d’étroits
canaux d’irrigation (_saguia_) creusés dans le sol servent à
l’arrosement des arbres et des cultures ; ces canaux mettent en
communication entre eux les bassins peu profonds qui entourent
chaque pied de Dattier, et permettent aux divers propriétaires
d’arroser leurs cultures avec facilité toutes les fois que la
sécheresse du sol le nécessite. A l’ombre des Dattiers sont
plantes des Abricotiers, des Figuiers, des Grenadiers, quelques
ceps de Vigne et quelques Pêchers. Les jardins offrent, en outre,
quelques Cédratiers, et la circonférence du tronc de l’un de
ces arbres mesurait près de 80 centimètres. Le Blé, l’Orge, les
Oignons, les Fèves occupent les vides laissés par les plantations,
et croissent vigoureusement grâce à l’ombrage que leur prêtent
les arbres en les garantissant de l’influence des vents du sud,
et en maintenant dans l’atmosphère la fraîcheur nécessaire à
leur développement. — Un habitant du village le plus rapproché
du caravansérail, et qui avait reçu, sans doute, quelques leçons
de culture au jardin d’acclimatation de Beni-Mora, nous a montré
avec complaisance les plantations de Riz de ses _saguia_, les
quelques ares de Coton qu’il venait d’ensemencer, et surtout
les arbres fruitiers de son jardin, qui, par les soins qu’il leur
avait donnés, se distinguaient déjà de ceux du voisinage. — Les
plantes spontanées qui se rencontrent dans les cultures de l’oasis
appartiennent, pour la plupart, à la végétation européenne, et
nous verrons qu’il en sera de même pour les autres oasis[18]. —
Le lit de l’Oued El-Kantara présente de nombreuses touffes de
Lauriers-Rose et de _Tamarix Gallica_, entre lesquelles coulent les
eaux de la rivière ; sur les parties nues des berges argileuses
croissent en grande abondance un _Deverra_, le magnifique _Reseda
Aucheri_, et d’autres plantes de la région saharienne. — Des
clôtures récentes annoncent l’agrandissement que tend à prendre
l’oasis, et dans les jardins qu’elles entourent sont cultivés
le Blé et l’Oignon au pied de Dattiers de récente plantation.
L’immense plaine argilo-calcaire d’El-Kantara, bordée au sud de
montagnes rocailleuses et nues (Djebel Kteuf), est, en général,
d’une extrême aridité ; le _Peganum Harmala_, l’_Anabasis
articulata_, et l’_Artemisia Herba-alba_, si commun dans les
terrains analogues des hauts-plateaux, y couvrent de larges espaces ;
on y rencontre çà et là de rares touffes de _Zizyphus Lotus_. A
l’extrémité de cette plaine la route traverse plusieurs fois le
lit de l’Oued El-Kantara, et s’engage entre des collines nues
et coupées par de nombreux ravins.
_Liste des plantes observées aux environs d’El-Kantara_.
Ranunculus arvensis L.
Nigella sativa L.
Delphinium cardiopetalum DC.
Papaver Rhœas L.
*Lonchophora Capiomontiana DR.
*Nasturtium coronopifolium DC.
Sisymbrium runcinatum Lagasc.
— erysimoides Desf.
Moricandia arvensis DC.
Diplotaxis pendula DC.
— virgata DC.
Eruca sativa Lmk.
Carrichtera Vellæ DC.
Cleome Arabica L.
Reseda Phyteuma L.
— Aucheri Boiss.
Buffonia perennis Pourr.
Spergularia diandra Heldr.
Hypericum tomentosum L.
Erodium guttatum Willd.
Fagonia glutinosa Delile.
Peganum Harmala L.
Zizyphus Lotus L.
Ononis angustissima Lmk.
— brachycarpa DC.
Anthyllis tragacanthoides Desf.
Astragalus sesameus L.
*— geniculatus Desf.
*Hedysarum carnosum Desf.
Herniaria annua Lagasc.
— fruticosa L.
*Paronychia Cossoniana J. Gay.
— argentea Lmk.
Polycarpon tetraphyllum L. f.
— Bivonæ J. Gay.
Minuartia montana Lœfl.
Pteranthus echinatus Desf.
Eryngium ilicifolium Lmk.
Ammi Visnaga Lmk.
Torilis nodosa Gærtn.
Sherardia arvensis L.
Crucianella patula L.
Galium saccharatum L.
— setaceum Lmk.
Callipeltis Cucullaria Stev.
Scabiosa Monspeliensis Jacq.
Micropus supinus L.
Pulicaria Arabica Cass.
Asteriscus aquaticus DC.
— pygmæus Coss. et DR.
Pallenis spinosa Cass.
Anacyclus tomentosus DC.
Artemisia Herba-alba Asso.
Filago Jussiæi Coss. et Germ.
Xeranthemum inapertum Willd.
*Carlina involucrata Desf.
*Atractylis microcephala Coss. et DR.
Centaurea Melitensis L.
— Nicæensis All.
— sulphurea Willd.
*Centaurea Algeriensis Coss. et DR.
— Calcitrapa L.
Kentrophyllum lanatum DC.
*Carduncellus calvus Boiss. et Reut.
*Silybum eburneum Coss. et DR.
Onopordon macracanthum Schousb.
Pycnomon Acarna Cass.
Scolymus Hispanicus L.
Hedypnois rhagadioloides L.
*Kalbfussia Salzmanni Schultz Bip.
Sonchus divaricatus Desf.
— maritimus L.
— spinosus DC.
Anagallis arvensis L.
Nerium Oleander L.
*Echium humile Desf.
Echinospermum Vahlianum Lehm.
Cynoglossum pictum Ait.
Lycium Mediterraneum Dun.
Verbascum sinuatum L.
*Linaria fruticosa Desf.
Veronica Anagallis L.
Mentha rotundifolia L.
— sylvestris L.
— Pulegium L.
Thymus hirtus Willd.
Salvia lanigera Desf.
— Ægyptiaca L.
Marrubium Alysson L.
Teucrium Polium L.
*Plantago Syrtica Viv.
— Lagopus L.
— Coronopus L.
— Psyllium L.
Beta vulgaris L. _var._ macrocarpa.
Blitum virgatum L. _var._ minus Vahl.
Salsola vermiculata L.
Anabasis articulata Moq.-Tand.
Passerina hirsuta L.
Euphorbia falcata L.
*— glebulosa Coss. et DR.
Ephedra fragilis Desf.
Juncus bufonius L.
Piptatherum miliaceum Coss.
Stipa parviflora Desf.
Agrostis verticillata Vill.
Echinaria capitata Desf.
Melica ciliata L.
Kœleria villosa Pers.
— phleoides Pers.
Dactylis glomerata L.
Lamarckia aurea Mœnch.
Festuca rigida Kunth.
Bromus Madritensis L.
Lolium perenne L. _var._ rigidum.
Hordeum murinum L.
Ægilops ovata L.
Imperata cylindrica P. B.
Andropogon hirtus L.
— laniger Desf.
Equisetum ramosissimum Desf.
A quelques kilomètres plus au sud, à 6 kilomètres nord-ouest
d’El-Outaïa, existe une fontaine chaude, que les indigènes
connaissent sous le nom de Hammam-Sid-el-Hadj (Bain du Pèlerin) ; son
vaste bassin est alimenté par plusieurs sources, dont la principale
atteint une température de plus de 40 degrés. Des débris de
constructions romaines se rencontrent dans le voisinage de cette
source que nous n’avons pas pu visiter. Les eaux de la fontaine du
Hammam contiennent une certaine quantité de matières salines, où
dominent le sulfate de chaux et le sel marin. M. Guyon (_Voyage aux
Ziban_), auquel nous avons emprunté les détails qui précèdent,
signale aux environs du Hammam le _Lonchophora Capiomontiana_,
et dans les lieux arides voisins le _Statice pruinosa_.
Un unique pied de Dattier, seul vestige d’une oasis détruite
par Salah-Bey, l’un des derniers beys de Constantine, nous
annonce le voisinage du caravansérail d’El-Outaïa (256 mètres
d’altitude). Dans les environs du caravansérail et du village
arabe campent quelques douars, dont les troupeaux paissent dans les
maigres pâturages de ce sol aride et déjà brûlé par le soleil
(27 mai), en attendant le jour peu éloigné de leur migration
dans le Tell. Quelques jardins où dominent le Figuier et le
Grenadier se trouvent dans le voisinage immédiat du village. —
Une herborisation dans le lit de l’Oued El-Kantara, et à la base
de la Montagne-de-sel (Djebel Mélah), nous présente la plupart
des espèces sociales caractéristiques de la région saharienne,
entre autres les _Limoniastrum Guyonianum_, _Statice pruinosa_,
_Linaria fruticosa_, _Sonchus quercifolius_, etc.
_Liste des plantes observées près d’El-Outaïa dans le lit de
l’Oued El-Kantara et à la base de la Montagne-de-sel_.
*Lonchophora Capiomontiana DR.
*Nasturtium coronopifolium DC.
Sisymbrium runcinatum Lagasc.
*— cinereum Desf.
*— torulosum Desf.
Moricandia arvensis DC.
*— teretifolia DC.
Diplotaxis pendula DC.
Cleome Arabica L.
Helianthemum sessiliflorum Pers.
Reseda eremophila Boiss.
— Aucheri Boiss.
Erodium glaucophyllum Ait.
— guttatum Willd.
Fagonia glutinosa Delile.
Ononis angustissima Lmk.
— Columnæ All.
*Ebenus pinnatus Desf.
Cucumis Colocynthis L.
Ecbalium Elaterium Rich.
Herniaria fruticosa L.
*Paronychia Cossoniana J. Gay.
— nivea DC.
Polycarpæa fragilis Delile.
Polycarpon tetraphyllum L.
Pteranthus echinatus Desf.
*Reaumuria stenophylla Jaub. et Spach.
Eryngium ilicifolium Lmk.
Ammi Visnaga Lmk.
*Deverra chlorantha Coss. et DR.
Ridolfia segetum Moris.
Daucus pubescens Koch.
— aureus Desf.
Calendula arvensis L.
*Echinops spinosus L.
*Atractylis microcephala Coss. et DR.
Centaurea Parlatoris Heldr.
— Calcitrapa L.
*— omphalotricha Coss. et DR.
*Nolletia chrysocomoides Cass. (Conyza pulicarioides Coss. et
DR. olim).
Asteriscus pygmæus Coss. et DR.
*Pyrethrum fuscatum Willd.
Artemisia Herba-alba Asso.
Scolymus Hispanicus L.
Hedypnois rhagadioloides L.
Zollikoferia resedifolia Coss.
*Sonchus quercifolius Desf.
Andryala Ragusina L.
Coris Monspeliensis L.
Dœmia cordata R. Br.
Convolvulus althæoides L.
*Echium humile Desf.
*Arnebia Vivianii Coss. et DR.
Echinospermum Vahlianum Lehm.
*Linaria fruticosa Desf.
Thymus hirtus Willd.
Salvia lanigera Desf.
*— Jaminiana de Noé.
Marrubium Alysson L.
Statice Thouini Viv.
— pruinosa L.
*Limoniastrum Guyonianum DR.
Plantago Coronopus L.
— Psyllium L.
Atriplex Halimus L.
Echinopsilon muricatus Moq.-Tand.
Caroxylon articulatum Moq.-Tand.
Rumex roseus Campd.
— vesicarius L.
Passerina hirsuta L.
*— microphylla Coss. et DR.
*Euphorbia glebulosa Coss. et DR.
Zannichellia macrostemon J. Gay.
Asphodelus ramosus L.
Imperata cylindrica P. B.
Andropogon laniger Desf.
Stipa tortilis Desf.
Arthratherum plumosum Nees.
Cynodon Dactylon L.
Schismus calycinus Coss. et DR.
Festuca rigida Kunth.
Brachypodium distachyum Rœm. et Sch.
Ægilops ovata L.
— — _var._ triaristata.
Le sol de la Montagne-de-sel (Djebel Mélah) est composé d’une
argile rougeâtre et de terrains calcaires mêlés de gypse, à
la surface desquels vient souvent s’effleurir le sel qui les
imprègne et qui apparaît dans le lointain comme de larges taches
blanchâtres sur les flancs de la montagne. Le Djebel Mélah doit
son nom aux bancs considérables de sel qu’il renferme, et que
les habitants exploitent en grand. Le sel peut être extrait par
masses volumineuses cristallines, et à un état de pureté qui
permet, sans aucune préparation, de le livrer immédiatement à la
consommation. Les eaux des sources du Djebel Mélah sont chargées de
sel qui cristallise aux bords des ruisseaux et incruste les plantes
qui y croissent.
La plaine d’El-Outaïa présente un terrain argileux généralement
salé ; ce terrain cependant devient assez fertile sous l’influence
des irrigations, et de riches moissons d’Orge et de Blé dur
se rencontrent sur tous les points qui peuvent être arrosés par
des dérivations des eaux de la rivière. Les Arabes s’occupent
de toutes parts de la moisson (27 mai), et coupent les chaumes
à peu de distance des épis, dont ils forment des bouquets,
qu’ils se jettent de main en main pour les remettre aux femmes
qui, sur le bord du champ, en opèrent le battage au moyen de gros
bâtons. — Le lit de l’Oued El-Kantara nous offre en abondance
des buissons de _Limoniastrum Guyonianum_, dont les innombrables
fleurs, d’un rose vif, forment d’admirables panicules, qui, par
leur couleur éclatante, contrastent avec le feuillage blanchâtre
de l’arbuste. — A l’extrémité de la plaine s’élèvent des
montagnes (Djebel Bourzel) que traverse le Col-de-Sfa. Du sommet du
col, on voit se dérouler devant soi la région saharienne dans toute
son immensité, et sans autre limite que l’horizon ; les oasis de
Biskra n’y apparaissent que comme de vastes îlots de verdure,
qui se détachent par leur couleur foncée sur la teinte terne du
terrain. — Les pentes pierreuses et le ravin argileux du col ne
présentent d’autres plantes ligneuses que le _Rhus dioica_ et le
_Periploca angustifolia_, qui y forment des touffes rabougries. Là
se trouvent réunies la plupart des espèces caractéristiques des
montagnes basses et arides des environs de Biskra, entre autres
les diverses espèces d’_Arthratherum_, les _Andropogon laniger_,
_Chloris villosa_, _Farsetia linearis_, _Limoniastrum Guyonianum_,
etc. Le _Lasiopogon muscoides_ a été également observé par
M. Hénon à cette localité.
Une plaine argileuse, ondulée et nue, dont le sol est en général
imprégné de sel, s’étend jusqu’à Biskra, éloignée
d’environ 8 kilomètres ; elle est coupée de collines arides qui
disparaissent à environ un kilomètre de l’oasis ; çà et là
s’élèvent des cônes réguliers qui peuvent atteindre 15 mètres
d’élévation, et qui sont souvent tronqués au sommet ; les plantes
qui croissent sur les collines et sur ces _tumulus_, et qui sont le
plus souvent mutilées par les troupeaux, appartiennent presque toutes
à la végétation saharienne, et se présentent généralement par
touffes espacées, comme la plupart des espèces de cette région.
Diplotaxis pendula DC.
Notoceras Canariense R. Br.
Helianthemum Cahiricum Delile.
Argyrolobium uniflorum Jaub. et Sp.
Gymnarrhena micrantha Desf.
Dœmia cordata R. Br.
Passerina hirsuta L.
*— microphylla Coss. et DR.
Forskalea tenacissima L.
Gagea reticulata Rœm. et Sch.
Arthratherum, diverses espèces, etc.
Dans les dépressions du sol où l’eau a séjourné l’hiver,
on observe les :
Trigonella anguina Delile.
— Ægyptiaca Poir.
Leobordea lotoides Delile.
Cladanthus Arabicus Cass., etc.
Biskra[19], à 319 kilomètres de Philippeville, à 236 sud-ouest de
Constantine, à 126 sud de Batna, à 34° 56′ latitude boréale
et 3° 21′ longitude orientale, à 75 mètres d’altitude, est
située, au sud des derniers contre-forts de la chaîne de l’Aurès,
sur le cours de la rivière qui porte son nom, et qui résulte de
la réunion de l’Oued El-Kantara et de l’Oued Abdi. Cette ville
est pour ainsi dire par sa position la clef des oasis des Ziban dont
elle est la capitale ; il suffit de jeter les yeux sur une carte pour
comprendre son importance, car son occupation assure la soumission
des populeuses vallées de l’Aurès méridional et des oasis qui en
dépendent, en même temps que celle des nombreuses et importantes
oasis des Ziban[20]. — Le fort Saint-Germain est construit à
l’entrée de l’oasis de Biskra, vers la prise d’eau qui en
alimente les nombreuses _saguia_, d’où le nom de Ras-el-ma (Tête
de l’eau) donné par les indigènes aux constructions récentes qui
sont groupées dans le voisinage du fort. — Une population assez
nombreuse, et composée exclusivement d’indigènes, est agglomérée
dans plusieurs villages situés dans l’intérieur de l’oasis. Ces
villages sont composés de maisons construites en terre, couvertes
en terrasse, généralement à un seul étage, et placées pour la
plupart le long des ruelles qui sillonnent l’oasis, sur lesquelles
elles n’ont souvent que la porte pour toute ouverture. Leurs murs
sont composés d’espèces de briques, faites d’argile mêlée
à du fumier, et séchées au soleil ; des poutres de Dattier,
recouvertes des feuilles du même arbre, soutiennent la terre battue
qui constitue la terrasse ; des planches grossières en bois de
Dattier, et réunies par des traverses de Genévrier, en forment
les portes. Un ruisseau longe habituellement l’un des côtés de
la ruelle, et ses eaux, souillées par l’incurie des habitants,
servent à tous leurs usages domestiques. Les villages sont entourés
de toutes parts des jardins de l’oasis, dont quelques-uns sont assez
étendus. Dans les clairières de l’oasis ou au bord des chemins,
çà et là se trouvent réunies la tente en poil de chameau de
l’Arabe nomade et la hutte en feuilles de Dattiers qu’habite le
Nègre. A peu de distance du premier village arabe, au sud de Biskra,
avait été construit en pisé l’ancien fort de Biskra, abandonné
récemment depuis la construction du fort de Saint-Germain. Les
jardins qui dépendent de l’ancien village européen qui était
protégé par le fort, et dont il n’existe plus que des vestiges,
sont encore cultivés par les soldats de la garnison qui, à l’ombre
des Dattiers, y entretiennent des cultures potagères. — Plusieurs
moulins arabes, d’une construction toute primitive, sont établis
sur les principaux canaux dérivés de l’Oued Biskra, et seront
probablement remplacés bientôt par des usines plus perfectionnées,
dont le moulin à turbine et à deux tournants, bâti pour le caïd,
ne tardera pas à démontrer tous les avantages aux indigènes. Les
canaux de dérivation se ramifient en d’innombrables _saguia_ qui
servent à l’arrosement de toutes les cultures, et permettent de
faire arriver l’eau avec facilité au pied de chacun des arbres
de l’oasis. Les eaux de ces _saguia_ tiennent en dissolution une
assez grande quantité de sel marin et d’autres substances salines ;
aussi partout où elles ne sont pas ombragées, voit-on généralement
leurs bords se couvrir des plantes qui affectionnent spécialement
les lieux salés : diverses Salsolacées, _Aizoon Hispanicum_,
_Mesembryanthemum nodiflorum_, etc. Dans les endroits ombragés et au
voisinage des _saguia_, les plantes salines font ordinairement place
à une végétation rudérale presque entièrement européenne. Pour
éviter d’inutiles redites, nous croyons devoir grouper dans une
même liste toutes les plantes que nous avons observées dans les
terrains cultivés des diverses oasis que nous avons visitées ;
car ce sont à peu près les mêmes espèces qui se rencontrent dans
toutes les cultures de la région saharienne.
_Liste des plantes observées dans les cultures et dans les endroits
arrosés des oasis_.
=Renonculacées.=
ADONIS microcarpa DC. (Tun. Med. austr. Can.).
æstivalis L. (Eur.).
dentata Delil. (Tun. Trip. Æg. Or.).
RANUNCULUS arvensis L. (Eur. Or.).
muricatus L. (Eur. austr. Tauri. Can.).
trilobus Desf. (Hisp. Gall. austr. It. Græc. Can.).
DELPHINIUM cardiopetalum DC. (Eur. austr.).
=Papavéracées.=
PAPAVER hybridum L. (Eur. Or. Can.).
Rhœas L. (Eur. As. Can.).
RŒMERIA hybrida DC. (Med. Tauri. Æg. Arab.).
GLAUCIUM corniculatum Curt. (Eur. austr. Or. Can.).
HYPECOUM procumbens L. (Med.).
pendulum L. (Tun. Eur. austr. occ. Arab.).
=Crucifères.=
CLYPEOLA Jonthlaspi L. (Eur. austr. Or.).
CAPSELLA Bursa-pastoris DC. (Eur. As.).
IBERIS pectinata Boiss. (Hisp.).
MALCOLMIA Africana B. Br. (Hisp. Gall. austr. Cauc.).
SISYMBRIUM officinale Scop. (Eur.).
Irio L. (Eur. Or. Can.).
runcinatum Lagasc. (Hisp.).
erysimoides Desf. (Tun. Hisp. Sard. Can.).
ERYSIMUM strictum Fl. Wett. _var._ micranthum J. Gay. (Hisp.).
SENEBIERA Coronopus Poir. (Eur. As.).
SINAPIS geniculata Desf. (Tun. Syr.).
arvensis L. (Eur.).
MORICANDIA arvensis DC. (Tun. Med. austr.).
DIPLOTAXIS erucoides DC. (Med. Or.).
ERUCA sativa Lmk. (Eur. centr. et austr. Or.).
CARRICHTERA Vellæ DC. (Tun. Med. austr. Or.).
RAPISTRUM Linnæanum Boiss. et Reut. (Hisp. Gall.).
=Résédacées.=
RESEDA alba L. (Med. Or.).
Phyteuma L. (Eur. centr. austr. Azor.).
lutea L. (Eur. centr. austr.).
=Frankéniacées.=
FRANKENIA pulverulenta L. (Tun. Eur. austr. Or. Can.).
=Caryophyllées.=
SILENE inflata Sm. (Eur.).
rubella L. (Tun. Med. austr.).
nocturna L. (Med.).
muscipula L. (Tun. Med.).
SPERGULA arvensis L. (Tun. Eur.).
STELLARIA media Sm. (Eur. As. Can.).
SPERGULARIA media Pers. (Tun. Eur. occ. austr.).
=Linées.=
LINUM strictum L. (Tun. Eur. austr. Or.).
=Malvacées.=
MALVA sylvestris L. (Eur. Sib.).
— _var._ dasycarpa.
Nicæensis All. (Med.).
parviflora L. (Tun. Med.).
ALTHÆA Ludwigii L. (Sic. Æg.).
HIBISCUS Trionum L. (Med. austr. Or.).
=Hypéricinées.=
HYPERICUM tomentosum L. (Tun. Med. Or.).
=Géraniacées.=
GERANIUM dissectum L. (Eur. Or. Can.).
ERODIUM laciniatum Cav. (Tun. Med. Æg. Can.).
Ciconium Willd. (Tun. Eur. austr.).
Cicutarium L’Hérit. (Eur. Or.).
moschatum L’Hérit. (Gall. occ. Eur. austr.).
malachoides Willd. (Tun. Med. Can.).
=Zygophyllées.=
TRIBULUS terrestris L. (Gall. occ. Eur. austr. Or. Seneg.).
=Légumineuses.=
MEDICAGO Lupulina L. (Eur. Am. bor.).
apiculata Willd. (Eur. centr. austr.).
denticulata Willd. (Eur. centr. austr.).
pentacycla DC. (Eur. austr.).
tribuloides Lmk. (Tun. Med.).
ciliaris Willd. (Hisp. Gall. austr. It.).
TRIGONELLA Fœnum-Græcum L. (_subsp._).
Monspeliaca L. (Gall. Eur. austr. Or.).
MELILOTUS parviflora Desf. (Eur. austr. Æg. Can. Ind.).
Messanensis Desf. (It. Sic.).
sulcata Desf. (Med. Æg.).
TRIFOLIUM fragiferum L. (Eur. Or.).
tomentosum L. (Med.).
ASTRAGALUS hamosus L. (Tun. Med. Or.).
SCORPIURUS sulcata L. (Tun. Med. Can.).
ARTHROLOBIUM scorpioides DC. (Tun. Med. Or.).
VICIA calcarata Desf. (Tun. Hisp. Can.).
ACACIA Farnesiana Willd. (_subsp._).
=Cucurbitacées.=
ECBALIUM Elaterium Rich. (Med. Eur. occ.).
=Lythrariées.=
LYTHRUM Hyssopifolia L. (Eur. Am. Nov. Holl.).
=Paronychiées.=
PTERANTHUS echinatus Desf. (Tun. Æg. Arab. Cypr. Cauc.).
=Ficoïdées.=
MESEMBRYANTHEMUM nodiflorum L. (Tun. Med. austr.).
AIZOON Hispanicum L. (Tun. Hisp. Can.).
=Ombellifères.=
APIUM graveolens L. (Eur. Am.).
AMMI Visnaga Lmk. (Tun. Med. Or.).
*CARUM Mauritanicum Boiss. et Reut.
TORILIS nodosa Gærtn. (Eur. Or.).
SCANDIX australis L. (Med. Or.).
CORIANDRUM sativum L. (_subsp._).
=Rubiacées.=
RUBIA tinctorum L. — (_subsp._).
GALIUM saccharatum L. (Tun. Eur. austr.).
=Composées= (Cynarocéphales).
CALENDULA arvensis L. (Eur. Æg. As.).
CENTAUREA Melitensis L. (Tun. Eur. austr. Can.).
Nicæensis All. (Tun. Hisp. Sard. Sic.).
Calcitrapa L. (Eur. Or.).
KENTROPHYLLUM lanatum DC. (Eur.).
*SILYBUM eburneum Coss. et DR.
CARDUUS confertus Moris _var._ (Tun. Med. austr.).
pycnocephalus L. (Eur. occ. austr. Or.).
=Composées= (Corymbifères).
BELLIS annua L. (Med. Or. Can.).
MICROPUS supinus L. (Tun. Med. Or.).
bombycinus Lagasc. (Med. Or.).
PALLENIS spinosa Cass. (Tun. Eur. austr. Or. Can.).
PERIDEREA fuscata Webb. (Med.)
XANTHIUM antiquorum Wallr. (Or.).
ANACYCLUS tomentosus DC. (Tun. Med.).
CHRYSANTHEMUM segetum L. (Eur.).
coronarium L. (Med. Or. Can.).
FILAGO Jussiæi Coss. et Germ. (Eur. centr. austr.).
=Composées= (Chicoracées).
SCOLYMUS maculatus L. (Tun. Med. Or.).
Hispanicus L. (Tun. Eur. occ. austr. Can.).
grandiflorus Desf. (Tun. Med. austr.).
RHAGADIOLUS stellatus Gærtn. (Tun. Med. Or.).
KŒLPINIA linearis Pall. (Tun. Ross. austr. Or.).
HYOSERIS scabra L. (Tun. Med. Or.).
CICHORIUM divaricatum Schousb. (Tun. Med.).
PODOSPERMUM laciniatum DC. _var._ intermedium (Med.).
UROSPERMUM picroides Desf. (Tun. Med. Mad.).
HELMINTHIA echioides L. (Eur. centr. austr.).
PICRIDIUM Tingitanum Desf. (Tun. Med. austr. Or.).
SONCHUS tenerrimus L. (Tun. Med.).
maritimus L. (Tun. Eur. occ. austr.).
oleraceus L. (orbe fere toto).
ANDRYALA tenuifolia DC. (Tun. Med.).
=Primulacées.=
CORIS Monspeliensis L. (Tun. Med. Æg.).
ANAGALLIS arvensis L. (orbe fere toto).
SAMOLUS Valerandi L. (orbe fere toto).
=Gentianées.=
ERYTHRÆA spicata Pers. (Med. Or.).
=Convolvulacées.=
CONVOLVULUS arvensis L. (orbe fere toto).
=Borraginées.=
HELIOTROPIUM Europæum L. (Tun. Eur. As.).
supinum L. (Tun. Med. Or.).
NONNEA micrantha Boiss. et Reut. (Hisp.).
CYNOGLOSSUM pictum Ait. (Eur. austr. Or.).
=Solanées.=
NICOTIANA rustica L. (_subsp._).
=Scrophularinées.=
VERBASCUM sinuatum L. (Tun. Med. Or.).
LINARIA spuria Willd. (Eur. Mad. Am. bor.).
VERONICA Anagallis L. (Eur. Cypr. Or.).
=Verbénacées.=
VERBENA supina L. (Tun. Med. austr. Æg. Can.).
LIPPIA nodiflora Rich. (Tun. Trip. Eur. austr. Æg.).
=Labiées.=
MARRUBIUM vulgare L. (Eur. Or.).
Alysson L. (Tun. Hisp. Sard. It. Or.).
TEUCRIUM campanulatum L. (Tun. Hisp. Sic.).
Polium L. (Tun. Med. Or.).
=Plantaginées.=
PLANTAGO major L. (orbe fere toto).
albicans L. (Tun. Med.).
Lagopus L. (Med. Or.).
amplexicaulis Cav. (Tun. Hisp. Græc. Or. Can.).
Coronopus L. (Tun. Eur. Can.).
Psyllium L. (Tun. Med. Or. Can.).
=Salsolacées.=
BETA vulgaris L. (Tun. Eur. austr.).
BLITUM virgatum L. (Tun. Eur. austr. Or.).
ATRIPLEX patula L. (Eur. Azor.).
CHENOPODIUM murale L. (Eur. Or.).
=Amarantacées.=
AMARANTUS sylvestris Desf. (Eur. centr. austr.).
=Polygonées.=
POLYGONUM aviculare L. (Eur. Or. Sib.).
EMEX spinosa Campd. (Tun. Med. austr.).
RUMEX conglomeratus Murr. (Eur.).
pulcher L. (Eur. Tauri. Can.).
=Euphorbiacées.=
EUPHORBIA Chamæsyce L. (Tun. Eur. austr. Or.).
Peplus L. (Eur. Or.).
falcata L. (Eur. centr. austr.).
exigua L. (Eur.).
MERCURIALIS annua L. (Eur.).
=Urticées.=
URTICA urens L. (Eur.).
=Ulmacées.=
ULMUS campestris L. (_introduct._).
=Liliacées.=
ALLIUM roseum L. (Tun. Eur. austr. Or.).
ASPHODELUS fistulosus L. (Tun. Med. Or.).
=Joncées.=
JUNCUS bufonius L. (Tun. Eur. Sib. Æg. Arab. Am. bor.).
=Cypéracées.=
CYPERUS rotundus L. (Eur. Or.).
=Graminées.=
PHALARIS brachystachya Link (Med. Can.).
minor Retz (Tun. Eur. occ. austr. Arab. Can.).
AGROSTIS alba L. _var._ coarctata (Eur. centr. Med.).
verticillata Vill. (Med. Or. Can.).
POLYPOGON Monspeliensis Desf. (Eur. occ. austr. Can. Am. austr.).
AVENA sterilis L. (Tun. Med. Eur. austr.).
barbata Brot. (A. hirsuta Roth). (Tun. Eur. centr. Med. Cauc.).
fatua L. _var._ glabrescens (A. hybrida Peterm.).
(Eur. centr. austr. Can.).
KŒLERIA phleoides Pers. (Tun. Med.).
BROMUS macrostachyus Desf. (Med.).
maximus Desf. _var._ Gussonii Parlat. (Eur. austr.).
HORDEUM murinum L. (Eur. Or. B. sp.).
ÆGILOPS ovata L. _var._ triaristata (Tun. Med. Or.).
LEPTURUS incurvatus Trin. (Eur. austr. Or.).
Le nombre des Dattiers (110,858) et des arbres fruitiers (6,046)
qui composent l’oasis peut donner une idée de son étendue, et
l’on peut juger de l’importance de ses produits par l’impôt
considérable que prélève l’administration ; car pour chaque pied
d’arbre les indigènes ne paient pas moins de 40 centimes. Outre
le Dattier[21], base des cultures sahariennes, les jardins des
oasis de Biskra présentent plusieurs espèces d’arbres dont
l’introduction est antérieure à l’occupation française. Nous
nous bornerons ici à dresser la liste de ces arbres, et celle des
plantes cultivées par les indigènes ou récemment introduites ;
car nous avons donné ailleurs[22] des détails qui permettent de
comparer les ressources agricoles de la région saharienne avec
celles des régions littorales et des hauts-plateaux dont nous avons
parlé plus haut, et avec celle de la région montagneuse dont nous
nous occuperons dans la suite de ce rapport.
_Liste des arbres plantés dans les oasis de Biskra, antérieurement
à l’occupation française_.
Phœnix dactylifera.
Ficus Carica.
Olea Europæa.
Punica Granatum.
Citrus Aurantium.
Vitis vinifera.
Acacia Farnesiana.
Zizyphus Spina-Christi.
Ulmus campestris.
Cupressus sempervirens.
_Liste des végétaux cultivés dans les oasis de Biskra,
antérieurement à l’occupation française_.
Hordeum vulgare.
Triticum durum.
Sorghum vulgare.
— cernuum.
Penicillaria spicata.
Allium Cepa.
Capsicum annuum.
Faba vulgaris.
Cucumis Citrullus, et autres espèces.
Cucurbita, diverses espèces et variétés.
Hibiscus esculentus.
Coriandrum sativum.
Cannabis sativa.
Nicotiana rustica.
Lawsonia inermis.
Le jardin d’acclimatation de Beni-Mora, bien que sa fondation soit
toute récente (1852), a puissamment contribué aux progrès agricoles
du pays, grâce au zèle et à l’activité de son directeur,
M. P. Jamin. Ce jardin, heureusement situé pour l’instruction
agricole des tribus, devrait être cependant, en raison de quelques
conditions défavorables, moins un jardin d’acclimatation proprement
dit qu’une pépinière où les plantes acquerraient le degré de
rusticité nécessaire pour pouvoir être livrées, avec des chances
de succès, aux indigènes, qui, d’ici à quelque temps du moins,
ne sauront pas toujours leur donner les soins convenables. Les essais
d’introduction de nouveaux végétaux doivent généralement
être faits dans des terrains de choix où ces végétaux soient
soustraits aux influences dangereuses qui peuvent les atteindre
avant leur acclimatation complète. Or Beni-Mora, situé en dehors de
l’oasis, planté d’un nombre insuffisant de Dattiers et dépourvu
d’enceinte, est exposé par cela même à la violence des vents,
contre lesquels les brise-vents, formés d’arbrisseaux plantés
en ligne, ne sont qu’une protection bien insuffisante. Dans des
localités mieux abritées contre le siroco et le vent du nord, et
où les irrigations peuvent être pratiquées avec des eaux douces,
et non chargées de principes salins, on obtiendrait avec moins
d’efforts de meilleurs résultats. Quelques hectares bien choisis
dans la grande oasis de Biskra, ou mieux encore dans celles de Branis
ou de Mchounech, qui présentent ces avantages, permettraient très
probablement de réaliser des acclimatations de végétaux, qui, à
Beni-Mora, n’ont pas donné jusqu’ici de résultats satisfaisants.
_Liste des végétaux ligneux acclimatés à Beni-Mora_[23].
Morus nigra.
— alba.
— alba _var._ multicaulis.
Populus alba.
Salix Babylonica.
— pedicellata.
†Populus pyramidalis.
Cupressus sempervirens.
Tamarix, diverses espèces du pays.
†Pistacia Atlantica.
Schinus Molle.
— terebinthifolius.
Sambucus nigra.
Elæagnus angustifolia.
†Latania rubra.
†Eugenia uniflora.
†Jambosa Pseudo-malaccensis.
†Sapindus Indica.
Cordia Myxa.
Nerium Oleander.
Melia Azedarach.
†Gleditschia triacanthos.
†Ficus elastica.
†Pircunia dioica.
†Robinia Pseudoacacia.
Celtis australis.
†Pinus Halepensis.
†Bambusa, diverses espèces.
Acacia Nilotica.
— Verek.
— Arabica.
— Lebbeck.
†Pyrus communis.
†Malus communis.
†Persica vulgaris.
†Eriobotrya Japonica.
Zizyphus vulgaris.
†Psidium pomiferum.
†— pyriferum.
Musa paradisiaca.
_Liste des végétaux alimentaires acclimatés à Beni-Mora_.
Triticum durum.
— sativum.
Secale Cereale.
Avena sativa.
Céréales diverses d’Abyssinie.
Panicum miliaceum.
Sorghum vulgare.
— cernuum.
Oryza sativa, diverses variétés.
Convolvulus Batatas.
†Solanum tuberosum.
†Pisum sativum.
†Phaseolus vulgaris.
†Ervum Lens.
Cajanus flavus.
Brassica oleracea, et diverses variétés.
Sinapis Chinensis Hort.
Cynara Scolymus.
— Cardunculus.
Apium graveolens.
Asparagus officinalis.
Daucus Carota.
Raphanus sativus.
Tragopogon porrifolius.
Scorzonera Hispanica.
Brassica Napus.
Beta vulgaris _var._ rapacea.
Allium sativum.
— Porrum.
— Ascalonicum.
Cichorium Intybus.
Lactuca sativa.
— Endivia.
Valerianella olitoria.
— carinata.
— eriocarpa.
Nasturtium officinale.
Lepidium sativum.
Rumex Acetosa.
Atriplex hortensis.
Beta vulgaris _var._ Cicla.
Spinacia inermis.
Basella latifolia Hort.
Amarantus Chinensis Hort.
Petroselinum sativum.
Poterium dictyocarpum.
Chærophyllum sativum.
†Lycopersicum esculentum.
Capparis spinosa _var._ canescens.
_Liste des plantes fourragères acclimatées à Beni-Mora_.
Trigonella Fœnum-græcum.
†Medicago sativa.
Sinapis alba.
Lolium perenne.
_Liste des plantes industrielles acclimatées à Beni-Mora_.
Gossypium, diverses espèces et variétés.
Linum usitatissimum.
Cannabis sativa.
— Chinensis Hort.
Corchorus textilis Hort.
Arachis hypogæa.
Papaver somniferum.
Camelina sativa.
Sesamum Orientale.
Ricinus communis _var._
†Elæis Guineensis.
Indigofera argentea.
— Anil.
— tinctoria.
Carthamus tinctorius.
Rubia tinctorum.
Crocus sativus.
†Saccharum officinarum.
Lippia citriodora.
Helianthus annuus.
Dipsacus fullonum.
Nicotiana Tabacum.
Opuntia coccinellifera.
Agave Americana.
Opuntia Ficus-Indica.
Aloe, plusieurs espèces.
Indépendamment des nombreux végétaux utiles déjà introduits dans
les cultures de Beni-Mora, il nous resterait encore à mentionner
les plantes d’ornement qui y sont acclimatées, et dont nous avons
donné la liste dans nos notes sur les cultures des oasis des Ziban.
Il ne faut pas juger par l’état actuel des cultures des oasis,
toutes prospères quelles sont, de l’avenir qui leur est réservé ;
car les guerres continuelles que se livraient autrefois les tribus,
et qui les forçaient à porter plutôt leurs efforts sur la défense
de leurs cultures que sur leur perfectionnement, ne permettaient
pas les progrès qui pourront être facilement réalisés sous
l’administration pacifique et la tutelle bienveillante de la
France. Ceci n’est pas une simple hypothèse ; car nous avons vu
les tribus soumises des environs de Biskra et de l’Aurès, recevoir
avec empressement les instructions qui leur sont données, au jardin
d’acclimatation et dans les tournées agricoles du directeur
de la pépinière, pour l’amélioration de leurs cultures et
l’introduction de nouvelles espèces végétales. L’influence des
chefs, dont le dévouement a été récemment prouvé d’une manière
si frappante par l’admirable expédition de Ouargla, viendra
utilement se joindre aux efforts éclairés de l’administration de
notre belle colonie pour combattre l’esprit de routine, heureusement
moins tenace chez les Sahariens que chez certains peuples que leur
civilisation plus avancée devrait rendre moins rebelles à l’esprit
du progrès.
Le sol des immenses plaines qui entourent Biskra est composé de
terrains argilo-calcaires, ordinairement plus ou moins salés et
quelquefois pierreux, ainsi que nous l’avons déjà signalé pour
la plaine étendue du Col-de-Sfa à Biskra. Le sable pur et mouvant
ne se rencontre, au contraire, aux environs immédiats de Biskra
que sur quelques points circonscrits. A 6 kilomètres à peu près
au sud-ouest de la ville, des rochers élevés sont entourés et
couverts en partie de sable ; ce massif est connu des indigènes
sous le nom de Maouïa, et est désigné par les Européens sous
celui de Montagne-de-sable. — Cette montagne est composée de deux
chaînes de rochers parallèles se dirigeant de l’est à l’ouest,
et séparées seulement par un ravin étroit où s’est accumulé
un épais dépôt de sable. La plaine argileuse qui précède la
montagne offre la plupart des espèces caractéristiques des plaines
des environs de Biskra. Ainsi on y rencontre le _Neurada procumbens_
appliqué sur le sol ; le _Bubania Feei_ et le _Limoniastrum
Guyonianum_ y croissent en grande abondance ; les petites touffes
fructifères et hygrométriques de l’_Anastatica Hierochuntica_
n’y sont souvent fixées au sol que par l’extrémité de leur
racine pivotante ; çà et là s’observent l’_Atractylis flava_
et le _Pennisetum dichotomum_ qui n’y est pas rare ; dans les
ravins peu profonds dont la plaine est sillonnée, se rencontre le
_Lonchophora Capiomontiana_. La zone sablonneuse à la base de la
pente méridionale présente des touffes des : _Astragalus Gombo_,
_Scrophularia deserti_, _Bubania Feei_, _Calligonum comosum_,
_Euphorbia Guyoniana_, _Arthratherum pungens_ et _Danthonia
Forskalii_, entre lesquelles croissent les :
Malcolmia Ægyptiaca.
Hussonia Ægiceras.
Silene Nicæensis.
Argyrolobium uniflorum.
Polycarpæa fragilis.
Centaurea polyacantha.
Catananche arenaria.
Asphodelus pendulinus.
Festuca divaricata _var._ Memphitica.
Arthratherum plumosum.
— obtusum.
Corynephorus articulatus.
Bromus tectorum, etc.
Sur la pente méridionale assez abrupte le sable ne se trouve
qu’entre les anfractuosités des rochers ; aussi y observe-t-on
des espèces rupestres mêlées aux plantes des sables, entre autres :
Rhus dioica.
Argyrolobium uniflorum.
Retama Duriæi.
Ononis angustissima.
Rhanterium adpressum.
Centaurea omphalotricha.
Antirrhinum ramosissimum.
Periploca angustifolia.
Bubania Feei.
Ephedra fragilis.
Pappophorum brachystachyum.
Andropogon laniger.
Digitaria commutata.
Arthratherum ciliatum.
Aristida Adscensionis.
Un peu au-dessous du sommet se rencontrent des débris de murailles,
restes probablement de constructions romaines. A partir de ce point
les rochers disparaissent sous une épaisse couche de sable, et sur
cette pente mouvante croissent seulement l’_Arthratherum pungens_,
de nombreuses touffes de _Cyperus conglomeratus_ var., l’_Astragalus
Gombo_ et le _Calligonum comosum_ dont les troncs tortueux sont
presque enfouis dans le sable que dépassent seules les sommités
équisétiformes de l’arbuste. Le point culminant est formé d’un
sable tellement mobile qu’il exclut toute végétation.
Les environs de Biskra possèdent des sources assez abondantes ;
nous nous bornerons à mentionner ici les plus importantes, la
fontaine d’Aïn-Oumach et la Fontaine-chaude[24]. La fontaine
d’Aïn-Oumach, à environ 10 kilomètres au sud-ouest de Biskra,
jaillit d’un rocher de gypse compacte, et forme immédiatement
un ruisseau qui, après un assez long trajet, va arroser l’oasis
d’Oumach. L’eau de la fontaine est douce et n’a aucune odeur ;
sa température prise à la source est de 25 degrés. Dans les
marais que forme le ruisseau se rencontrent les _Arundo Phragmites_
var., _Erianthus Ravennæ_, plusieurs _Juncus_, et autres plantes des
lieux aquatiques. De nombreuses sources viennent se jeter dans le lit
de ce cours d’eau, et il en est une, entre autres, qui présente
un bassin de près de 3 mètres de diamètre, et où la profondeur
de l’eau est d’environ 80 centimètres ; la sonde rencontrant
un fond de sable mouvant y pénètre jusqu’à une profondeur de
14 mètres. L’eau de cette source est douce et sans odeur, sa
température est de 27 degrés. A des intervalles variables le sol
tremble, et l’on entend un bruit souterrain ; alors le sable du
fond de la source est soulevé par une espèce de bouillonnement,
et l’on voit le niveau de l’eau s’élever dans le bassin en
même temps qu’un jet sous forme de colonne en occupe le centre et
se termine en cône un peu au-dessus de la surface. Plusieurs des
sources qui alimentent le ruisseau présentent des particularités
semblables. — Aux environs de la fontaine d’Aïn-Oumach se
rencontrent des sables mouvants et des terrains salés, où croissent
des _Statice_, des _Phelipæa_, le _Limoniastrum Guyonianum_, et le
_Cynomorium coccineum_. — La Fontaine-chaude (Aïn-Sala’hin),
à environ 6 kilomètres nord-ouest de Biskra, doit son nom à la
température élevée de ses eaux (45 degrés). Ces eaux jaillissent
d’un bassin circulaire situé sur la pente d’un monticule, dont le
sol, par son aspect, sa dureté et ses aspérités, rappelle certains
terrains volcaniques. Des mamelons, d’une hauteur de 10 à 15
mètres, avoisinent la fontaine, et leurs sommets sont généralement
creusés d’excavations semblables à celles de petits volcans
éteints et analogues au bassin de la fontaine elle-même. Les eaux de
cette source exhalent une odeur d’hydrogène sulfuré ; elles sont
salines, et leur composition est à peu près la même que celle de
la source voisine d’El-Outaïa (Hammam-Sid-el-Hadj)[25]. Les eaux
de la Fontaine-chaude vont se réunir dans un même ravin à celles
d’une source voisine (Aïn-el-Djerab), généralement connue sous
le nom de Gouffre, pour aller se perdre au loin dans les terrains
argileux de la plaine. De nombreuses sources d’eau salée se jettent
dans ce ravin ; aux environs des fontaines le sol de la plaine est
généralement salé, et l’on y rencontre le _Nitraria tridentata_,
le _Limoniastrum Guyonianum_, des Salsolacées frutescentes, parmi
lesquelles doivent être cités le _Sevada Schimperi_, qui n’avait
encore été observé que sur le littoral de la Mer-rouge, et le
_Traganum nudatum_, qui couronne généralement des tertres arrondis
élevés de plus d’un mètre ; les terrains sablonneux présentent
également un grand nombre d’espèces intéressantes ; on y observe
les _Euphorbia Guyoniana_, _Cleome Arabica_, _Ammochloa subacaulis_,
_Lotus pusillus_, _Arthratherum pungens_, _Senecio coronopifolius_,
etc. Dans les terrains rocailleux croissent le _Bubania Feei_,
qui y est très abondant, les _Echiochilon fruticosum_, _Oligomeris
glaucescens_, _Pyrethrum fuscatum_ et _trifurcatum_, _Gymnarrhena
micrantha_, etc. Dans les marais situés près de la Fontaine-chaude
se rencontrent le _Juncus maritimus_ et le _Phragmites communis_
var. Les bords de ces marais sont couverts de touffes de _Lygeum
Spartum_ mêlées à celles des _Statice pruinosa_ et _cyrtostachya_,
de l’_Halocnemum tetragonum_, et du _Frankenia thymifolia_. Dans les
ravins qui avoisinent la source, on voit çà et là de magnifiques
touffes de _Tamarix pauciovulata_.
Les seules oasis arrosées par l’Oued El-Abiad que nous ayons
visitées, sont celles de Sidi-Okba et de Mchounech. La première
ne diffère pas sensiblement, par ses cultures et sa végétation
spontanée, de l’oasis de Biskra ; aussi nous bornerons-nous ici
à signaler la bande étroite de sable mobile qui borde cette oasis
à l’ouest, et dont nous ne retrouvons pas l’analogue pour les
oasis des environs de Biskra. Notre course à Sidi-Okba avait eu
surtout pour but la visite de la mosquée où sont conservés les
restes vénérés de Sidi-Okba, l’un des premiers conquérants
arabes du nord de l’Afrique. L’intérêt historique de cette
mosquée a été trop bien indiqué[26] pour que nous pensions devoir
y insister ici. — L’oasis de Mchounech, située à l’entrée
de la gorge qui donne passage à l’Oued El-Abiad, présente les
caractères généraux des oasis de la partie saharienne de la
vallée de l’Oued Abdi. Les rochers de la gorge dont nous venons
de parler ont offert à M. Balansa l’_Oreobliton chenopodioides_,
qui croît dans les fissures, et le _Fumaria longipes_, qui se
rencontre dans les anfractuosités ombragées. Au pied des murs en
pierre de l’oasis se rencontre le _Stachys Guyoniana_, que nous
avons déjà observé à El-Kantara ; le _Moricandia suffruticosa_
est très abondant dans l’oasis où il forme de véritables haies
avec le _Lycium mediterraneum_.
_Liste des plantes les plus intéressantes observées à Mchounech
par M. Balansa_.
*Fumaria longipes Coss. et DR.
*Moricandia suffruticosa (Brassica suffruticosa Desf.).
Ruta bracteosa DC.
Rhamnus lycioides L.
*Genista microcephala Coss. et DR.
Ononis Natrix L.
*Galium petræum Coss. et DR.
Centaurea alba L.
*Oreobliton chenopodioides Coss. et DR.
Parietaria Lusitanica L.
De Biskra à Saada, les plaines sont tout à fait analogues à celles
des environs immédiats de Biskra ; elles n’en diffèrent que par
un sol encore plus uniforme par sa composition et le nivellement de
sa surface. La route qui conduit à Saada longe la rive droite de
l’Oued Biskra. Après avoir traversé la grande oasis de Biskra,
on arrive, au delà de l’oasis de Kora, à une vaste plaine où
les cultures de céréales occupent une assez grande étendue ;
ces céréales sont souvent coupées avant la maturité pour être
données comme fourrage aux bestiaux ; la plaine est parfaitement
unie, et son sol est aride et imprégné de sel ; des touffes de
Salsolacées frutescentes s’y rencontrent çà et là. Près de
Kora, on voit les restes d’un poste romain ; en se rapprochant
de la rivière, on rencontre des touffes des _Tamarix Gallica_,
_bounopœa_ et _pauciovulata_ ; dans quelques endroits le sel, dont
le sol est imprégné, est en si grande abondance, qu’il exclut
toute autre végétation. Après trois ou quatre heures de marche, on
arrive au commencement de la forêt de Saada. — Cette vaste forêt
exclusivement composée de _Tamarix_, s’étend parallèlement au
cours de l’Oued Djedi, et son étendue de l’ouest à l’est
a été reconnue sur une longueur d’environ 40 kilomètres ; le
_Tamarix Gallica_ en constitue la principale essence, et y atteint
souvent 8 à 10 mètres de hauteur ; les troncs des plus gros de
ces arbres présentent à leur base une circonférence de 1m,20
à 1m,50 ; les _Tamarix Balansæa_ et _bounopœa_ y sont beaucoup
moins abondants. Un grand nombre de _Tamarix_ ont été coupés
et broutés par les bestiaux, et les nombreux rejets qui partent
des souches constituent la broussaille presque impénétrable qui
fait le fond de la forêt. La végétation herbacée de la forêt
ne présente guère que des espèces françaises ; le _Senebiera
Coronopus_ couvre de larges espaces sur les bords des ruisseaux où
il croît souvent à l’exclusion de toute autre espèce ; on y
rencontre également les _Schismus calycinus_, _Spergularia media_,
_Sonchus maritimus_ et le _Mentha Pulegium_. Le sol marécageux de
la forêt est constitué par des terrains d’alluvion apportés par
les inondations hivernales des cours d’eau ; au bord des nombreux
ruisseaux qui sillonnent la forêt croissent le Laurier-Rose
et l’_Inula viscosa_. — Une maison de commandement a été
construite au sud de la forêt sur une éminence, et à peu de
distance du confluent de l’Oued Biskra et de l’Oued Djedi, pour
garantir des déprédations des Arabes cette forêt, ressource si
précieuse pour le pays. — Au sud de l’Oued Djedi s’étend une
immense plaine ondulée pierreuse et sablonneuse ; elle présente
un assez grand nombre des plantes caractéristiques de la flore
de Biskra : les Salsolacées frutescentes, l’_Atriplex Halimus_
surtout, y croissent en abondance, et y forment des touffes arrondies
d’environ un demi-mètre de hauteur ; aucun arbrisseau ne vient
interrompre la monotonie de cette plaine ; seulement on voit à
de rares intervalles d’énormes touffes du _Zizyphus Lotus_,
à l’abri desquelles croissent quelques plantes annuelles ;
on n’y rencontre aucune source. Dans les dépressions du sol,
où l’eau peut séjourner pendant l’hiver, on observe les :
*Sisymbrium torulosum.
Trigonella anguina.
Astragalus annularis.
*— trimorphus.
*— biflorus.
*Microlonchus Duriæi.
Cladanthus Arabicus.
*Anvillea radiata.
*Arnebia Vivianii.
Echinospermum Vahlianum.
*Marrubium deserti.
Les endroits sablonneux présentent les :
Matthiola livida.
Malcolmia Ægyptiaca.
— Africana.
Savignya Ægyptiaca.
Hussonia Ægiceras.
Retama Duriæi.
Ononis Sicula.
Lotus pusillus.
*Torilis leucotricha.
*Centaurea furfuracea.
*Megastoma pusillum.
*Nonnea phaneranthera.
Stipa tortilis.
Festuca divaricata _var._ Memphitica.
Dans les lieux rocailleux s’observent les :
Notoceras Canariense.
Argyrolobium uniflorum.
Astragalus cruciatus.
*Marrubium deserti.
Arthratherum plumosum.
Au voisinage du caravansérail ont été recueillis les :
Rapistrum Linnæanum.
Medicago apiculata.
Avena barbata.
— fatua _var._ glabrescens.
A l’ouest s’étend une plaine argilo-calcaire et sablonneuse sur
quelques points ; on n’y voit d’autres arbustes que le _Zizyphus
Lotus_ qui croît dans le sable, et le _Rhus dioica_ dans les terrains
pierreux, la végétation y est très analogue à celle des environs
de Biskra.
Pour compléter le tableau de la flore des environs de Biskra,
nous croyons devoir faire précéder la liste des plantes observées
dans la région saharienne de quelques détails sur la végétation
arborescente : les environs immédiats de Biskra ne présentent pas
de véritables arbres ; les arbrisseaux les plus élevés qu’on y
rencontre appartiennent au genre _Tamarix_, et sont généralement
loin d’offrir les proportions qu’ils atteignent dans la forêt de
Saada ; ce sont les :
Tamarix Gallica L.
— Africana Poir.
*— Africana _var._ Saharæ J. Gay.
— Africana _var._ laxiflora J. Gay.
*— brachystylis J. Gay.
*— brachystylis _var._ sanguinea J. Gay.
*— bounopœa J. Gay.
*— Balansæa J. Gay.
*— pauciovulata J. Gay.
qui, avec le Laurier-Rose, ornent souvent les bords des sources et
des ruisseaux ; dans les plaines, le _Nitraria tridentata_ et le
_Zizyphus Lotus_ forment des touffes généralement orbiculaires et
espacées ; dans les rochers ou sur les pentes rocailleuses croît le
_Rhus dioica_, qui peut être employé pour la préparation du cuir
et des outres, de la même manière que l’espèce voisine (_Rhus
pentaphylla_), si généralement répandue dans la région littorale
de la province d’Oran ; le _Periploca angustifolia_ se rencontre
aussi dans les mêmes lieux ; enfin le _Limoniastrum Guyonianum_ forme
des buissons peu élevés dans les plaines, et est surtout abondant
sur les berges des ravins. — Nous avons cru devoir reporter à la
suite de la même liste la relation de nos herborisations sur les
bords et dans le lit de l’Oued Biskra, car les alluvions de ce
cours d’eau présentent, groupées dans un espace restreint, des
plantes de stations trop dissemblables pour pouvoir donner une idée
exacte de la distribution des végétaux dans cette partie du Sahara.
_Liste des plantes observées dans la région saharienne aux environs
et au sud de Biskra_[27].
=Renonculacées.=
ADONIS dentata Delile. — Terrains remués. (Tun. Trip. Æg. Or.).
RANUNCULUS Baudotii Godr. — Saguia de l’oasis de Beni-Mora
(Eur. marit.).
DELPHINIUM pubescens DC. — Pl. (Tun. Gall. austr.).
=Fumariacées.=
*FUMARIA longipes Coss. et DR. — Col-de-Sfa (Hénon).
=Crucifères.=
MATTHIOLA tristis R. Br. — Pl. (Hisp. Gall. austr. It. Græc.).
livida DC. — Sabl. Saada (Balansa). Megarin (Reboud). (Tun,
Æg. Arab. Or.).
parviflora R. Br. — All. (Mar. Hisp. Can.).
*LONCHOPHORA Capiomontiana DR. — Rav. Dépr. Cot. All.
*NASTURTIUM coronopifolium DC. — Hum. All. Cot. Rav. (Tun.).
NOTOCERAS Canariense R. Br. — Cot. Pl. Biskra. Saada
(Balansa). (Mar. Tun. Hisp. Æg. Can.).
SAVIGNYA Ægyptiaca DC. — Sabl. Saada (Balansa). (Æg. Afr. centr.).
FARSETIA Ægyptiaca Turr. — Cot. Pl. (Æg.).
linearis Decaisne. — Cot. Rav. Roch. (Arab. fel.).
ALYSSUM campestre L. — Pl. Terrains remués. (Eur. austr.).
Libycum (Koniga Lybica R. Br.). — Pl. Sabl. Biskra. Saada
(Balansa). (Tun. Trip. Hisp. austr. Arab. Or. Can.).
maritimum Lmk. — Cot. (Med.).
CLYPEOLA Jonthlaspi L. — Pl. Roch. (Eur. austr. Or.).
CAPSELLA procumbens Fries (Hutchinsia procumbens DC.). —
Hum. Sal. (Eur. austr. Med.).
HUTCHINSIA petræa R. Br. — Hum. (Eur. centr. austr.).
IBERIS pectinata Boiss. — Terrains meubles. (Hisp. Or.).
ANASTATICA Hierochuntica L. — Pl. (Æg. Palæst.).
*CORDYLOCARPUS muricatus Desf. — All.
MALCOLMIA Africana R. Br. — All. (Hisp. Gall. austr. Cauc.).
Ægyptiaca Spreng. — Sabl. Montagne-de-sable. Megarin
(Reboud). (Æg.).
parviflora DC. — All. (Med. occ.).
SISYMBRIUM runcinatum Lagasc. — Dépr. All. (Hisp.).
*cinereum Desf. — Cot. Dépr. Biskra. Megarin (Reboud). (Tun.).
*torulosum Desf. — Dépr. Biskra. Saada (Balansa). (Tun.).
ERYSIMUM strictum Fl. Wett. _var._ micranthum J. Gay. —
Alluvions de l’Oued Biskra. (Hisp.).
SENEBIERA Coronopus Poir. — Hum. Forêt de Saada (_tr. ab._).
(Eur. As).
HUSSONIA Ægiceras (H. uncata Boiss.). — Sabl. All. Biskra ;
Saada (Balansa). Sables entre l’Oued R’ir et l’Oued Souf
(Reboud). (Tun. Syr. Arab.).
SINAPIS geniculata Desf. — All. (Tun. Syr.).
MORICANDIA arvensis DC. — Cot. Pl. All. (Tun. Med. austr.).
*suffruticosa Coss. et DR. (Brassica suffruticosa Desf.). —
All. Dépr. Rav. Cot. (Tun.).
teretifolia DC. — Dépr. Rav. Cot. (Tun. Æg. Arab.).
*HENOPHYTON deserti Coss. et DR. (Henonia deserti Coss. et
DR. olim). — Env. de Tuggurt près Zïoua (Hénon). Entre Guerrara
et Tuggurt (Reboud).
DIPLOTAXIS pendula DC. — Rav. All. Cot. (Tun. Hisp. Æg.).
virgata DC. — All. Pl. (Tun. Hisp.).
muralis DC. — Ouled Djellal (Hénon). (Tun. Eur.).
*ERUCASTRUM obtusangulum Rchb. _var._ exauriculatum. — All.
ERUCA sativa Lmk. (E. stenocarpa Boiss. et Reut.). —
Pl. Cot. All. (Eur. centr. et austr. Or.).
CARRICHTERA Vellæ DC. — Pl. Cot. (Tun. Med. austr. Or.).
*MURICARIA prostrata Desv. — Ouled Djellal (Hénon). (Tun.).
*ENARTHROCARPUS clavatus Delil. in Godr. _Fl. Juv._ — Ouled
Djellal (Hénon). (Tun.).
=Capparidées.=
CLEOME Arabica L. — Rav. All. (Tun. Æg. Arab.).
CAPPARIS spinosa L. _var._ canescens. — Roch. (Med. austr.).
=Cistinées.=
HELIANTHEMUM papillare Boiss. — Pl. (Tun. Hisp.).
Ægyptiacum Mill. — Pl. (Med. austr. Or.).
sessiliflorum Pers. — Pl. Cot. Entre Megarin et l’Oued Souf
(Reboud). (Tun. Sic. Æg. Arab.).
ellipticum Pers. — Cot. (Tun. Æg. Pers.).
Cahiricum Delile. — Cot. (Tun. Æg.).
lævipes Pers. — All. (Med.).
pilosum Pers. — All. Rav. (Tun. Med.).
=Résédacées.=
RESEDA eremophila Boiss. — Dépr. All. (Tun. Æg. Arab.).
Phyteuma L. — All. (Eur. centr. austr. Azor.).
Arabica Boiss. — Sabl. (Tun. Æg. Arab.).
lutea L. — Roch. Cot. All. (Eur. centr. austr.).
Aucheri Boiss. (R. atriplicifolia J. Gay olim). —
Cot. All. (Mesop. Pers.).
OLIGOMERIS glaucescens Camb. (Reseda subulata Delile). —
Cot. Fontaine-chaude (Balansa). (Hisp. austr. Arab. petr. Æg. Can.)
=Frankéniacées.=
FRANKENIA pulverulenta L. — Pl. (Tun. Eur. austr. Or. Can.).
lævis L. — Pl. Dépr. Sal. (Tun. Eur. occ. austr. Cauc. Can.).
thymifolia Desf. — Sal. Fontaine-chaude. (Tun. Hisp.).
corymbosa Desf. — Pl. Dépr. Sal. (Tun. Hisp. Æg.).
=Caryophyllées.=
*GYPSOPHILA compressa Desf. — Pl. (Tun.).
DIANTHUS serrulatus Desf. — Pl. (Tun. Lus. Hisp.).
SILENE tridentata Desf. — Pl. All. (Tun. Hisp. Can.).
villosa Forsk. ? — Ouled Djellal (Hénon). (Mar. Hisp.
austr. ? Lus. ? Æg.).
Nicæensis All. — Sabl. (Tun. Med.).
SPERGULARIA media Pers. — Hum. (Tun. Eur. occ. austr.).
diandra Heldr. (Alsine diandra Guss.). — Hum. (Tun. Hisp. It.).
=Linées.=
LINUM strictum L. — All. (Tun. Eur. austr. Or.).
=Malvacées.=
MALVA Ægyptiaca L. — Pl. (Tun. Hisp. Æg. Cauc.).
sylvestris L. _var._ dasycarpa. — Oasis. (Eur. austr.).
ALTHÆA Ludwigii L. — Pl. All. (Sic. Æg.).
=Hypéricinées.=
HYPERICUM tomentosum L. — Hum. (Tun. Med. Or.).
=Géraniacées.=
ERODIUM laciniatum Cav. — All. (Tun. Med. Æg. Can.).
hirtum Willd. — Cot. Sabl. (Tun. Æg.).
Ciconium Willd. — Pl. All. (Tun. Eur. austr.).
Cicutarium L’Hérit. — Pl. (Eur. Or.).
malachoides Willd. — All. Pl. (Tun. Med. Can.).
glaucophyllum Ait. — Pl. Cot. Biskra. El-Ouar (Hénon).
(Tun. Æg.).
guttatum Willd. — All. Sabl. (Hisp. Cauc.).
=Zygophyllées.=
TRIBULUS terrestris L. — Pl. (Gall. occ. Eur. austr. Or. Seneg.).
FAGONIA Sinaica Boiss. ? — Cot. (Tun. Arab. ?).
glutinosa Delil. — Cot. Rav. Sabl. (Æg. Arab.).
latifolia Delil. — Cot. (Æg.).
*ZYGOPHYLLUM cornutum Coss. — Rav. All. Sabl. Sal.
=Rutacées.=
HAPLOPHYLLUM tuberculatum Adr. Juss. — Pl. All. (Tun. Æg. Nub.).
PEGANUM Harmala L. — Pl. (Tun. Med. austr. Or.).
=Rhamnées.=
ZIZYPHUS Lotus L. — Pl. Cot. (Tun. Hisp. Sic.).
=Térébinthacées.=
RHUS dioica Willd. (R. oxyacanthoides Dum. Cours.). —
Cot. Roch. (Tun. Mar. Sic. Syr. Can. ?).
PISTACIA Atlantica Desf. — Oued Retem (Hénon). (Can. Or.).
=Légumineuses.=
RETAMA Duriæi Spach _var._ phæocalyx Webb. — Sabl. All. (Tun. Syr.).
ARGYROLOBIUM uniflorum Jaub. et Spach. — Montagne-de-Sable.
(Tun. Syr. Arab.).
ONONIS angustissima Lmk. — Roch. Rav. Cot. (Tun. Can.).
Natrix L. — Cot. (Eur.).
Sicula Guss. — Pl. Saada (Balansa). El-Ouar
(Hénon). (Tun. Hisp. Sic. Arab.).
serrata Forsk. — Sabl. All. (Tun. Æg. Or. Can.).
*ANTHYLLIS tragacanthoides Desf. — Pl. Cot. (Tun.).
sericea Lagasc. — Coteaux calcaires près de l’Oued Retem,
env. de Tuggurt (Hénon). Blidet-Hameur (Reboud). (Hisp. austr.).
*MEDICAGO secundiflora DR. — All. (Tun.).
littoralis Rohde. — Pl. Sabl. (Tun. Med.).
tribuloides Lmk. — All. (Tun. Med.).
laciniata All. — Cot. All. (Tun. Eur. austr.).
TRIGONELLA anguina Delile. — All. Dépr. Cot. (Tun. Æg.).
Ægyptiaca Poir. (T. microcarpa Fresen.). — All. Dépr. Cot.
(Tun. Æg. Can.).
Monspeliaca L. — All. Pl. (Gall. Eur. austr. Or.).
polycerata L. — All. (Gall. austr. Hisp. Tauri.).
LOTUS pusillus Viv. — Sabl. (Tun. Trip. Sic. It. Or.).
major Scop. — All. Dépr. (Eur. bor. centr. Med. occ.).
LEOBORDEA lotoides Delile. — Cot. Dépr. Col-de-Sfa (Balansa).
(Æg. Arab.).
*ASTRAGALUS tenuifolius Desf. — Pl. All. (Tun.).
cruciatus Link. — All. Sabl. (Tun. Hisp. Æg. Cauc.).
Stella Gouan. — All. Sabl. (Gall. austr. Med. occ.).
canaliculatus Willd. (A. scorpioides Pourr.). — Pl. All. (Hisp.).
annularis Forsk. — Pl. Dépr. Saada (Balansa). (Æg.).
*biflorus Viv. — Pl. Sabl. Dépr. Saada (Balansa). (Tun. Cyr.).
*trimorphus Viv. ? — Sabl. Dépr. Saada (Balansa). (Cyr.).
corrugatus Bert. _var._ — Pl. (Balansa). (Tun. Mesop. ? Æg.).
hamosus L. — Pl. All. (Tun. Med. Or.).
*geniculatus Desf. — All.
*Gombo Coss. et DR. — Sabl. (Tun.).
SCORPIURUS sulcata L. — Pl. All. (Tun. Med. Can.).
HIPPOCREPIS bicontorta Lois. — Cot. All. (Tun. Æg. Arab.).
ciliata Willd. — (Tun. Med.).
HEDYSARUM spinosissimum L. — All. (Tun. Med.).
capitatum Desf. — All. (Tun. Med. occ.).
*carnosum Desf. — All. Dépr. Hum. Cot.
*EBENUS pinnata Desf. — All. (Tun.).
=Rosacées.=
NEURADA procumbens L. — Sabl. Cot. (Tun. Æg. Arab. Seneg.).
=Lythrariées.=
LYTHRUM hyssopifolia L. — Hum. All. (Eur. Am. Nov. Holl.).
=Tamariscinées.=
TAMARIX Gallica L. — Hum. Bords des eaux. (Eur. occ. austr. Or.).
Africana Poir. — _Id._ (Tun. Med. Or.).
— *_var._ Saharæ J. Gay. — _Id._
— _var._ laxiflora J. Gay. — _Id._
*brachystylis J. Gay. — _Id._
— *_var._ sanguinea J. Gay. — _Id._
*bounopœa J. Gay. — _Id._
*Balansæa J. Gay — _Id._ Biskra ; Saada (Balansa).
*pauciovulata J. Gay. — _Id._
=Cucurbitacées.=
CUCUMIS Colocynthis L. — Pl. Rav. (Tun. Hisp. austr. Æg. Syr.).
=Paronychiées.=
SCLEROCEPHALUS Arabicus Boiss. — Cot. All. (Arab.).
TELEPHIUM Imperati L. — Alluvions de l’Oued Biskra.
(Eur. austr. Or.).
HERNIARIA fruticosa L. — Pl. Cot. (Tun. Hisp. Can.).
GYMNOCARPUS decandrus Forsk. — Cot. All. (Tun. Æg. Can.).
*PARONYCHIA Cossoniana J. Gay. — Rav. All. (Tun.).
nivea DC. — Cot. Pl. (Tun. Med. Or.).
POLYCARPÆA fragilis Delile. — Sabl. Montagne-de-sable (Balansa).
(Æg.).
LŒFLINGIA Hispanica L. — All. (Med. occ. austr. Tun.).
PTERANTHUS echinatus Desf. — All. (Tun. Æg. Arab. Cypr. Cauc.).
=Ficoïdées.=
MESEMBRYANTHEMUM nodiflorum L. — Sal. (Tun. Med. austr.).
AIZOON Canariense L. — Oued Djedi (Hénon). (Tun. Æg. Can.).
Hispanicum L. — Sal. (Tun. Hisp. Can.).
*REAUMURIA stenophylla Jaub. et Spach. — Cot. Roch. (Tun.).
NITRARIA tridentata Desf. — Pl. Rav. Cot. (Tun. Æg.).
=Ombellifères.=
ERYNGIUM ilicifolium Lmk. — Pl. Cot. (Tun. Mar. Hisp.)
HELOSCIADIUM nodiflorum Koch. — Eaux (Eur. centr. austr.).
AMMI Visnaga Lmk. — Pl. (Tun. Med. Or.).
BUPLEVRUM semicompositum L. — Pl. (Tun. Med.).
*DEVERRA chlorantha Coss. et DR. — Cot. Roch. (Tun.).
*scoparia Coss. et DR. — Cot. Roch. (Tun.).
*FERULA Vesceritensis Coss. et DR. (F. Tingitana _var._ ?). — Pl.
ORLAYA maritima Koch. — Sabl. All. (Tun. Med.).
DAUCUS pubescens Koch. — Sabl. All. (Tun. Æg.).
*glaberrimus Desf. — Oasis (Tun.).
*TORILIS leucotricha Coss. et DR. — Sabl. Saada (Balansa).
SCANDIX australis L. — Pl. (Med. Or.).
=Rubiacées.=
GALIUM setaceum Lmk. — All. Rav. (Tun. Med. Or.).
CALLIPELTIS Cucullaria Stev. — All. Rav. (Tun. Hisp. Or.).
=Dipsacées.=
SCABIOSA Monspeliensis L. — Pl. Cot. (Tun. Med. occ.).
=Composées= (Cynarocéphales).
CALENDULA Crista-Galli Viv. — All. (Tun. Trip. Hisp.).
*ECHINOPS spinosus L. — Pl. All. (Tun.).
*CARLINA involucrata Desf. — Cot. (Tun.).
ATRACTYLIS cancellata L. — Pl. All. Cot. (Tun. Med.).
prolifera Boiss. — _R._ Pl. Cot. (Tun. Arab.).
*microcephala Coss. et DR. — Pl. Cot. (Tun.).
flava Desf. — Pl. (Tun. Æg.).
*AMBERBOA crupinoides DC. — Cot. All. (Tun. Cyr.).
Lippii DC. — All. (Tun. Hisp. austr. Æg. Arab. Can.).
*MICROLONCHUS Duriæi Spach. — Pl. Biskra. Saada (Balansa). (Tun.).
CENTAUREA Parlatoris Heldr. — Cot. Rav. (Sic. Græc.).
sulphurea Willd. — Rav. (Hisp. austr. Sic. ?).
Calcitrapa L. — Pl. (Eur. Or.).
polyacantha Willd. — Sabl. (Tun. Mar. Lus. Hisp.).
*microcarpa Coss. et DR. — All. Dépr.
*furfuracea Coss. et DR. — Sabl. Saada (Balansa). (Tun.).
*omphalotricha Coss. et DR. — Cot. Rav. All.
*omphalodes Coss. et DR. — _R._ Cot. (Balansa).
KENTROPHYLLUM lanatum DC. — All. (Eur.).
*SILYBUM eburneum Coss. et DR. — Pl. (Tun.).
ONOPORDON ambiguum Fresen. — Pl. All. (Tun. Arab.).
CARDUUS confertus Moris _var._ — Pl. All. (Tun. Med. austr.).
pycnocephalus L. — Pl. (Eur. occ. austr. Or.).
=Composées= (Corymbifères).
GYMNARRHENA micrantha Desf. — Cot. (Balansa). (Tun. Pers.).
— _var._ Balansæ (G. Balansæ Coss. et DR. olim). — Cot.
*NOLLETIA chrysocomoides Cass. (Conyza pulicarioides Coss. et
DR. olim.). — Rav. All. Biskra. Megarin (Reboud). (Tun.).
PHAGNALON saxatile Cass. — Cot. (Tun. Med. austr. Can.).
purpurascens Sch. Bip. — Zaatcha (Felix Puel). (Can).
EVAX pygmæa Pers. — Pl. All. (Med. Or.).
MICROPUS supinus L. — Pl. All. (Tun. Med. Or.).
bombycinus Lagasc. — _Id._ (Med. Or.).
*RHANTERIUM adpressum Coss. et DR. — Cot. Roch. All. Biskra.
Oued Souf. Oued R’ir (Reboud).
INULA crithmoides DC. — Hum. Biskra. Megarin (Reboud).
(Eur. occ. austr. Or.).
viscosa Ait. — All. (Med. Or. Can.).
*FRANCŒURIA laciniata Coss. et DR. — All. (Tun.).
PULICARIA Arabica Cass. — Hum. Saguia. All. (Tun. Hisp. Græc. Or.).
ASTERISCUS aquaticus DC. — Hum. (Tun. Med. Can.).
pygmæus Coss. et DR. (A. aquaticus DC. _var._ pygmæus). —
Hum. Cot. (Tun. Or.).
PALLENIS spinosa Cass. _var._ — Pl. (Tun. Eur. austr. Or. Can.).
*ANVILLEA radiata Coss. et DR. — All. Biskra. Plaine de Saada
(Balansa).
CYRTOLEPIS Alexandrina DC. — Alluvions de l’Oued Biskra
(Balansa). (Tun. Æg.).
CLADANTHUS Arabicus Cass. — All. Dépr. Cot. (Tun. Hisp. austr. Æg.).
*PYRETHRUM fuscatum Willd. — Cot. All. (Tun.).
*trifurcatum Willd. — Cot. All. (Tun.).
CHAMOMILLA aurea J. Gay (Cotula aurea L.). — All. Dépr. (Tun.
Hisp. Æg. Or.).
— *_var._ papposa. — _Id._
ARTEMISIA campestris L. _var._ — Pl. All. (Eur. Or.).
Herba-alba Asso. — Pl. All. (Tun. Hisp. Æg. Can.).
TANACETUM cinereum DC. (Cotula cinerea Delile). — Alluvions
de l’Oued Biskra (Hénon). Mégarin (Reboud). (Æg. Arab.).
*CHLAMYDOPHORA pubescens Coss. et DR. (Cotula pubescens Desf.). —
All. Dépr. (Tun.).
LASIOPOGON muscoides DC. — _R._ Cot. Biskra (Balansa).
Col-de-Sfa (Hénon). (Tun. Hisp. Or.).
FILAGO Jussiæi Coss. et Germ. — Pl. Moissons. (Eur. centr. austr.).
— _var._ prostrata. — _Id._ (Med.).
IFLOGA Fontanesii Cass. — Sabl. All. (Tun. Hisp. Æg. Syr.
Arab. Ind. Can.).
SENECIO Decaisnei DC. — Coteaux à l’est du Col-de-Sfa (Balansa).
(Syr. Arab. Can.).
coronopifolius Desf. — All. Dépr. Biskra Mégarin (Reboud).
(Tun. Æg. Can.).
=Composées= (Chicoracées).
SCOLYMUS maculatus L. — All. (Tun. Med. Or.).
Hispanicus L. — All. (Tun. Eur. occ. austr. Can.).
grandiflorus Desf. — All. (Tun. Med. austr.).
KŒLPINIA linearis Pall. — Cot. Pl. All. (Tun. Ross. austr. Or.).
*CATANANCHE arenaria Coss. et DR. — Cot. Sabl. Biskra (Jamin).
(Tun.).
CICHORIUM divaricatum Schousb. — Pl. All. (Tun. Med.).
HYPOCHÆRIS arachnoidea Poir. — Sabl. (Eur. austr.).
Neapolitana Ten. — All. (Tun. Eur. austr.).
*KALBFUSSIA Salzmanni Schultz Bip. — Pl. All. (Tun.).
PODOSPERMUM laciniatum DC. _var._ intermedium. — Pl. (Med.).
SCORZONERA undulata Vahl. — Pl. Cot. (Tun. It. Sic. Græc. Arab.).
SPITZELIA lyrata Schultz Bip. — All. (Tun. Æg.).
HELMINTHIA echioides L. — All. (Eur. centr. austr.).
LOMATOLEPIS glomerata Cass. — All. Dépr. (Balansa). (Æg. Arab.).
PICRIDIUM Tingitanum Desf. — All. (Tun. Med. austr. Or.).
ZOLLIKOFERIA resedifolia Coss. (Sonchus chondrilloides
Desf.). — All. Dépr. Biskra. Oued Souf. O. R’ir (Reboud).
(Tun. Hisp. Sic.).
Candolleana (Sonchus Candolleanus Jaub. et Spach). — All.
(Æg. Arab. Pers.).
*angustifolia Coss. et DR. (Sonchus angustifolius Desf. ! —
S. Lybicus Spach ap. Balansa exsicc.). — Cot. All. (Tun.).
SONCHUS tenerrimus L. — Pl. Cot. (Tun. Med.).
divaricatus Desf. — All. Pl. (Tun. Æg. Arab. Can.).
maritimus L. — All. (Tun. Eur. occ. austr.).
*quercifolius Desf. — All. Rav. Cot. Oued Biskra. El-Outaïa.
(Tun.).
spinosus DC. — Roch. (Hisp. Arab. Pers. Can.).
ANDRYALA tenuifolia DC. — All. (Tun. Med.).
Ragusina L. — Cot. Rav. Col-de-Sfa. (Med.).
=Primulacées.=
CORIS Monspeliensis L. — All. (Tun. Med. Æg.).
=Apocynées.=
NERIUM Oleander L. — All. (Tun. Med. Or.).
=Asclépiadées.=
PERIPLOCA angustifolia Labill. — Roch. Cot. (Tun. Hisp. Sic. Syr.).
DŒMIA cordata R. Br. — Pl. Cot. All. (Æg. Arab.).
=Convolvulacées.=
CONVOLVULUS lineatus L. — All. (Tun. Eur. austr. Or.).
CRESSA Cretica L. — Dépr. All. Biskra. Blidet-Hameur (Reboud).
(Tun. Med. Or. Can.).
=Borraginées.=
HELIOTROPIUM Europæum L. — Pl. (Tun. Eur. As.).
supinum L. — Pl. All. (Tun. Med. Or.).
undulatum Vahl. — Pl. Rav. All. (Tun. Æg. Seneg.).
*ECHIUM humile Desf. — Pl. Cot. (Tun.).
maritimum Willd. — Oued Retem (Hénon). (Tun. Med. austr.).
ECHIOCHILON fruticosum Desf. — Roch. Cot. Pl. (Tun. Syr. Æg. Arab.).
NONNEA micrantha Boiss. et Reut. — Pl. (Hisp.).
*phaneranthera Viv. — Cot. (Tun. Trip. Mar. ?).
ANCHUSA hispida Forsk. — Cot. All. (Tun. Syr. Æg. Arab.).
LITHOSPERMUM Apulum L. — Pl. (Tun. Eur. austr. Or.).
callosum Vahl. — Pl. Oued R’ir (Hénon). Oued Souf (Reboud).
(Æg. Arab.).
*ARNEBIA Vivianii Coss. et DR. — Pl. Dépr. (Tun. Trip.).
ECHINOSPERMUM Vahlianum Lehm. — Pl. Cot. (Tun. Ross. austr.
Cauc. Æg. Arab.).
*MEGASTOMA pusillum Coss. et DR. — Sabl. Biskra. Saada (Balansa).
=Solanées.=
LYCIUM mediterraneum Dun. — Rav. Cot. (Tun. Hisp. ? Græc. Syr.).
=Scrophularinées.=
VERBASCUM sinuatum L. — All. (Tun. Med. Or.).
CELSIA laciniata Poir. — Cot. All. (Tun. Hisp.).
*LINARIA scariosa Desf. — All. de l’Oued Biskra (Hénon). (Tun.).
*fruticosa Desf. — Pl. Cot. Roch. (Tun.).
laxiflora Desf. — Pl. Cot. (Tun. Hisp. austr.).
*ANTIRRHINUM ramosissimum Coss. et DR. — _R._ Cot. Rav. All.
Montagne-de-sable (Jamin). Oued Biskra.
SCROPHULARIA deserti Delil. — Cot. Sabl. Montagne-de-sable
(Jamin). (Syr. Æg.).
=Orobanchées.=
PHELIPÆA lavandulacea Schultz. — All. (Trip. Hisp. Sic. Gall.
austr. ? Græc. ?).
Schultzii Walp. (P. trichocalyx Webb. ; Orobanche Schultzii
Mut.). — All. (Tun. Hisp. Sic. Can.).
Muteli Schultz (Orobanche Muteli Schultz). — _Id._
(Tun. Med. Æg. Arab.).
Ægyptiaca Walp. (O. Delilei Decaisne). — Pl.
(Tun. Græc. Syr. Æg.).
lutea Desf. — All. Sal. (Hisp. austr. Arab.).
*violacea Desf. — All. Sal. (Tun. Trip.).
=Verbénacées.=
VERBENA supina L. — Dépr. All. (Tun. Med. austr. Æg. Can.).
=Labiées.=
LAVANDULA multifida L. — Cot. (Tun. Hisp. Lus. It.).
THYMUS hirtus Willd. — Pl. (Tun. Hisp.).
SALVIA lanigera Desf. — All. Roch. Pl. (Tun. Med. austr. Or.).
*Jaminiana de Noé. — All. Rav. (Jamin).
Ægyptiaca L. — Cot. Pl. (Tun. Æg. Or. Pers. Can.).
MARRUBIUM Alysson L. — Pl. (Tun. Hisp. Sard. It. Or.).
*deserti de Noé — All. Dépr. Rav. Cot. Biskra (Jamin). Saada
(Balansa). Oued Ittel (Hénon). (Tun.).
TEUCRIUM Polium — Pl. (Tun. Med. Or.).
=Globulariées.=
GLOBULARIA Alypum L. — Cot. (Tun. Eur. austr. Mad. Or.).
=Plumbaginées.=
STATICE Thouini Viv. — Dépr. All. (Tun. Hisp. Æg. Arab. Can.).
*Bonduellii Lestib. — All. Cot. (Tun.).
globulariæfolia Desf. — Sal. Hum. (Gall. austr. Sard. Illyr.).
*cyrtostachya de Girard. — _Id._ (Tun.).
pruinosa L. — Hum. Sal. Fontaine-chaude (Jamin).
(Tun. Syr. Æg. Arab.).
echioides L. — Dépr. All. (Tun. Med.).
*LIMONIASTRUM Guyonianum DR. — Rav. Sal. Cot. Biskra. Tuggurt
(Reboud). (Tun.).
*BUBANIA Feei de Girard. — Pl. Sabl. All. Biskra. Zaatcha
(Felix Puel).
=Plantaginées.=
PLANTAGO albicans L. — Pl. Rav. (Tun. Med.).
*Syrtica Viv. — Pl. All. (Tun. Trip.).
ovata Forsk. — Pl. All. Sabl. (Tun. Hisp. Æg. Arab. Pers. Ind.).
ciliata Desf. — Pl. All. (Tun. Æg. Arab.).
Lagopus L. — Pl. All. (Tun. Med. Or.).
amplexicaulis Cav. — All. (Tun. Hisp. Græc. Or. Can.).
Coronopus L. — Pl. Sabl. All. (Tun. Eur. Can.).
Psyllium L. — Pl. Cot. (Tun. Med. Or. Can.).
=Salsolacées.=
BETA vulgaris L. _var._ macrocarpa. — Sal. (Tun. Eur. austr.).
BLITUM virgatum L. _var._ minus. — Pl. (Tun. Eur. austr. Or.).
ATRIPLEX parvifolia Lowe (A. Mauritanica Boiss. et Reut.). —
Pl. All. (Tun. Æg. Can.).
Halimus L. — Pl. Sal. (Eur. occ. austr. Or.).
OBIONE coriacea Moq.-Tand. (Atriplex coriacea Forsk.) — _R._
Pl. (Æg.).
ECHINOPSILON muricatus Moq.-Tand. (Cornulaca muricata
Delile). — Pl. Sabl. Biskra. Oued Souf ; Megarin ; Tuggurt
(Reboud). (Tun. Æg. Arab.).
HALOCNEMUM strobilaceum M. Bieb. — Sal. (Tun. Sard. Æg.).
ARTHROCNEMUM fruticosum Moq.-Tand. — Sal. (Tun. Eur.
austr. Or. Seneg.).
SUÆDA vermiculata Forsk. — Sal. (Med. austr. Ind. Can.).
fruticosa Forsk. — Sal. (Tun. Eur. occ. austr. Or. Can. Seneg.).
— _var._ brevifolia. — Sal. (Hisp. Æg.).
TRAGANUM nudatum Delile. — Cot. All. Rav. (Æg. Arab.).
CAROXYLON articulatum Moq.-Tand. — Pl. Cot (Tun. Hisp. Æg.).
tetragonum Moq.-Tand. — Sal. Biskra. Saada Tuggurt (Prax).
(Tun. Æg.).
SALSOLA tetrandra Forsk. — Sal. (Æg.). vermiculata L. —
Pl. Cot. (Tun. Hisp. Sard. Sic. Græc. Cauc. Or.).
SEVADA Schimperi Moq.-Tand. — _R. R._ Cot. Fontaine-chaude
(Balansa). (Arab.).
ANABASIS articulata Moq.-Tand. — Pl. Sal. Biskra. Saada. Tuggurt
(Prax). (Hisp. Æg. Arab.).
HALOGETON sativus Moq.-Tand. — _R._ Sal. (Hisp. austr. Sib.).
CORNULACA monacantha Delil. — Tuggurt (Prax.). (Æg.).
=Amarantacées.=
ÆRVA Javanica Juss. — Cot. Chetma (Balansa). (Æg. Nub. Abyss.
Seneg. Jav. Can.).
=Polygonées.=
POLYGONUM equisetiforme Sibth. et Sm. — Pl. (Tun. Med. austr.
Syr. Æg.).
CALLIGONUM comosum L’Hérit. — Sabl. Montagne-de-sable (Balansa).
(Æg. Arab.).
EMEX spinosa Campd. — All. Hum. (Tun. Med. austr.).
RUMEX roseus Campd. — Hum. All. Dépr. (Tun. Or. Æg.).
vesicarius L. — _Id._ (Tun. Or. Æg. Arab.).
=Daphnoïdées.=
PASSERINA hirsuta L. — Pl. (Tun. Med. Or.).
*microphylla Coss. et DR. — Pl. All. (Tun.).
=Euphorbiacées.=
EUPHORBIA Chamæsyce L. — Dépr. (Tun. Eur. austr. Or.).
cornuta Pers. — Pl. All. (Tun. Æg.).
*calyptrata Coss. et DR. (sp. nov. ? E. cornutæ affinis). — All.
*Guyoniana Boiss. et Reut. — Sabl.
falcata L. — All. (Eur. centr. austr.).
*glebulosa Coss. et DR. — Pl. Rav. All. (Tun.).
ANDRACHNE telephioides L. — Cot. (Med. austr. Or.).
CROZOPHORA verbascifolia Adr. Juss. — Pl. All. (Tun. Hisp.
austr. Or.).
=Urticées.=
FORSKALEA tenacissima L. — Pl. All. (Hisp. Æg. Ind.).
=Balanophorées.=
CYNOMORIUM coccineum L. — Sal. (Hisp. austr. Sic. Melit.
Cret. Æg. Can.).
=Conifères.=
EPHEDRA fragilis Desf. — Cot. Roch. (Med. austr. Æg. Arab.).
=Potamées.=
RUPPIA rostellata Koch. — Eaux salées (Eur.).
ZANNICHELLIA macrostemon J. Gay. — Ruisseaux, fontaines. (Eur.).
=Liliacées.=
GAGEA reticulata Rœm et Sch. — Cot. (Tun. Cauc. Tauri. Syr.).
UROPETALUM serotinum Ker. — Cot. (Tun. Med. occ. Can.).
ALLIUM pallens L. — Pl. (Tun. Eur. austr.).
roseum L. — Pl. (Tun. Eur. austr. Or.).
ASPHODELUS fistulosus L. — Pl. (Tun. Med. Or.).
pendulinus Coss. et DR. — Sabl. (Arab.).
=Asparaginées.=
ASPARAGUS albus L. — Cot. Roch. (Tun. Med. austr. Can.).
horridus L. — Pl. Cot. Biskra. El-Ouar (Hénon)
(Tun. Med. austr.).
=Joncées.=
JUNCUS maritimus Lmk. — Hum. (Tun. Med.).
multiflorus Desf. — All. (Tun. Med. Æg.).
bufonius L. — Hum. (Tun. Eur. Sib. Æg. Arab. Am. bor.).
=Cypéracées.=
CYPERUS conglomeratus Rottb. — Sabl. (Or. Æg. Arab.).
lævigatus L. _var._ distachyus (C. junciformis Desf.) —
Hum. (Tun. Med. austr. Or. Can. Nov. Holl.).
fuscus L. — Hum. (Eur. Or.).
longus L. _var._ badius (C. badius Desf.) — _Id._
(Med. austr. Æg.).
SCHŒNUS nigricans L. — All. (Tun. Eur. Or.).
HELEOCHARIS palustris R. Br. — Hum. (Tun. Eur. Or. Sib.
Ind. B. sp.).
SCIRPUS Holoschœnus L. — Hum. (Tun. Eur. occ. austr. Or. Sib. Can.).
maritimus L. (S. tuberosus Desf.). — Hum. (Tun. Eur. Or.
Seneg. B. sp.).
CAREX divisa Huds. — _Id._ (Eur. Cauc.).
=Graminées.=
LYGEUM Spartum Lœfl. — Pl. Cot. (Hisp. Sard. Cret. Æg.).
ALOPECURUS pratensis L. _var._ ventricosus. — All. (Eur. bor. Ross.
Cauc. Sib. Pers.).
PHALARIS minor Retz. — Pl. All. (Tun. Eur. occ. austr. Arab. Can.).
DIGITARIA commutata Schult. — Sabl. Montagne-de-sable (Balansa).
(Can. Gorg. B. sp.).
PANICUM Teneriffæ R. Br. — Cot. Roch. (Tun. It. austr. Sic.
Arab. Can.).
OPLISMENUS Crus-Galli Kunth _var._ colonus. — All.
(Tun. Med. Tropic.).
PENNISETUM dichotomum Delile. — Pl. All. Dépr. (Æg. Arab.).
ciliare Link (Cenchrus ciliaris L.). — Pl. Cot. Roch. All.
(Tun. Sic. Æg. Arab. Can. B. sp.).
IMPERATA cylindrica P. B. — Bords des eaux. (Tun. Med. Æg. Arab.
B. sp. Ind. Chili).
ERIANTHUS Ravennæ P. B. — _Id._ (Med. Cauc.).
ANDROPOGON hirtus L. — Cot. (Tun. Med. Æg. Nub. Can. B. sp.).
laniger Desf. — Pl. Cot. (Arab.).
annulatus Forsk. — Pl. All. (Tun. Æg. Nub. Pers. Arab. Can.
B. sp. Ind.).
PIPTATHERUM miliaceum Coss. (Agrostis miliacea L.). — Pl.
(Tun. Med. Arab.).
STIPA parviflora Desf. — Pl. Cot. (Tun. Hisp. Cret. Arab.).
tortilis Desf. — Pl. (Tun. Med. Or. Can. B. sp.).
ARISTIDA Adscensionis L. (A. cærulescens Desf.). — Pl. Cot.
(Tun. Hisp. Sic. Syr. Arab. Abyss. Seneg. Can. Brasil.).
— _var._ pumila (A. pumila Decaisne). — Pl.
ARTHRATHERUM pungens P. B. (A. pungens Desf.). — Pl. Sabl.
(Tun. Syr. Æg. Arab. Ross. austr.).
ciliatum Nees (Aristida ciliata Desf.). — Pl. Cot. Entre
l’Oued Souf et Tuggurt (Reboud). (Tun. Æg. Arab. B. sp.).
plumosum Nees (Aristida plumosa L.). — Pl. Cot. Biskra.
Entre l’Oued Souf et Tuggurt (Reboud).
(Ross. austr. Syr. Pers. Æg. Nub. Arab.).
obtusum Nees (Aristida obtusa Delile). — Pl. Cot.
(Æg. Arab. B. sp.).
AGROSTIS verticillata Vill. — All. Hum. (Med. Or. Can.).
POLYPOGON Monspeliensis Desf. — All. Hum. (Eur. occ. austr.
Tun. Can. Am. austr.).
PHRAGMITES communis Trin. _var._ Isiacus. — All. Hum.
(Eur. austr. Or.).
PAPPOPHORUM scabrum Kunth. — Roch. Cot. (Balansa). (B. sp.).
brachystachyum Jaub. et Spach (P. Jaminianum Coss. et
DR. olim). — Roch. Cot. Montagne-de-sable (Jamin). (Arab.).
CYNODON Dactylon L. — Pl. (orbe fere toto).
CHLORIS villosa Pers. (Tetrapogon villosus Desf.). — Pl. Cot.
Roch. (Tun. Arab. Pers. Can.).
TRISETUM pumilum Kunth (Avena pumila Desf.) — Pl. (Tun. Hisp.
Æg. Arab. Pers. Can. B. sp.).
DANTHONIA Forskalii Trin. — Pl. Sabl. Biskra. Abondant entre
Megarin et l’Oued Souf (Reboud). (Æg. Arab.).
AMMOCHLOA subacaulis Balansa. (A. Palæstina Boiss.). —
Sabl. (Balansa). (Tun. Hisp. Palæst. Cilic.).
ERAGROSTIS vulgaris Coss. et Germ. _var._ megastachya (Briza
Eragrostis L.). — Pl. All. (Eur. Or. As. B. sp. Am. bor. et austr.).
— _var._ microstachya (Poa Eragrostis L.). — Pl. Cot. All.
(Eur. centr. austr. As. Can. Am. bor.).
KŒLERIA pubescens P. B. — Pl. All. (Tun. Med. occ.).
phleoides Pers. — Pl. All. (Tun. Med.).
SCHISMUS calycinus Coss. et DR. (Festuca calycina L.). —
Dépr. Hum. (Tun. Med. Or. B. sp.).
ÆLUROPUS littoralis Parlat. (Poa littoralis Gouan) _var._
intermedius. — Pl. Dépr. Sal. Biskra. Megarin ; Tuggurt
(Reboud). (Tun. Æg.).
FESTUCA divaricata Desf. _var._ Memphitica (F. Memphitica Coss. ;
Dactylis Memphitica Spreng.). — Sabl. (Tun. Hisp. austr.
Casp. Æg. Arab.).
SPHENOPUS divaricatus Trin. (Poa divaricata Gouan). — Dépr. Hum.
(Tun. Med.).
BROMUS maximus Desf. _var._ Gussonii Parlat. — Pl. (Eur. austr.).
rubens L. — Pl. (Med.).
BRACHYPODIUM distachyum Rœm. et Schult. — Pl. (Tun. Med. Or.).
TRITICUM Orientale M. Bieb. — Dépr. All. (Tauri. Ross. austr.
Cauc. Arm. Pers.).
HORDEUM murinum L. — Pl. (Eur. Or. B. sp.).
maritimum With. — All. Bords des eaux. (Eur. occ. austr.).
ÆGILOPS ovata L. _var._ triaristata. — Pl. (Tun. Med. Or.).
LEPTURUS incurvatus Trin. — Sal. (Tun. Eur. austr. Or.).
=Fougères.=
CHEILANTHES odora Sw. — Roch. (Tun. Med.).
L’une des herborisations les plus intéressantes des environs
de Biskra est, sans contredit, celle du lit de la rivière où se
trouvent réunies presque toutes les plantes de la région, plus
quelques-unes appartenant à d’autres régions, et que les eaux
y ont apportées ; les berges offrent les plantes des lieux secs ou
des rochers, les alluvions une partie de celles des sables et celles
des lieux humides. — En remontant le cours de l’Oued Biskra,
on voit, à peu de distance du fort Saint-Germain, vers les sources
abondantes et chargées de matières salines qui mêlent leurs eaux à
celles de la rivière, l’_Arundo Donax_, le _Phragmites communis_
var. _Isiacus_, l’_Erianthus Ravennæ_, et des _Tamarix_ former
d’épais fourrés et constituer le fond de la végétation. Sur
les berges se trouvent de nombreux buissons du _Nitraria tridentata_
et du _Limoniastrum Guyonianum_. Près de l’ancien fort turc,
construit au sommet d’un coteau aride qui domine le cours de
l’Oued Biskra, les alluvions étendues de la rivière présentent
un grand nombre d’espèces intéressantes, entre autres les :
Hussonia Ægiceras.
Moricandia teretifolia.
Reseda eremophila.
— Aucheri.
Cleome Arabica.
Trigonella Ægyptiaca.
— anguina.
*Medicago secundiflora.
*Astragalus geniculatus.
Sclerocephalus Arabicus.
*Nolletia chrysocomoides.
*Rhanterium adpressum.
*Francœuria laciniata.
Cladanthus Arabicus.
*Chlamydophora pubescens.
*Centaurea microcarpa.
Lomatolepis glomerata.
*Sonchus quercifolius.
Anchusa hispida.
*Antirrhinum ramosissimum.
*Linaria scariosa.
Phelipæa lutea.
— violacea.
*Salvia Jaminiana.
*Marrubium deserti.
*Plantago Syrtica.
Traganum nudatum.
Rumex roseus.
— vesicarius.
*Passerina microphylla.
*Euphorbia calyptrata sp. nov. ?
Forskalea tenacissima.
Aristida Adscensionis.
Andropogon annulatus.
Le _Pennisetum dichotomum_ y forme de larges touffes, et nous
y rencontrons les _Anvillea radiata_, _Bubania Feei_, _Statice
Bonduellii_. — Sur les coteaux argileux qui avoisinent le fort
croissent la plupart des plantes des stations analogues ; nous
y remarquons le _Gymnarrhena micrantha_, le _Fagonia latifolia_
et l’_Erodium hirtum_, dont les fibres radicales sont terminées
par d’épais renflements charnus d’une saveur sucrée. — Les
coteaux pierreux qui s’élèvent en face du fort turc offrent un
grand nombre d’espèces rupestres ou des terrains rocailleux,
entre autres le _Reaumuria stenophylla_, le _Deverra chlorantha_
et le _Periploca angustifolia_. — Du fort turc au confluent de
l’Oued Abdi et de l’Oued El-Kantara, la route que nous suivons
pour nous rendre à Branis, est parallèle au cours de l’Oued
Biskra, et traverse une plaine tout à fait analogue à celle qui
s’étend du Col-de-Sfa à Biskra dont elle est la continuation ;
là nous trouvons en grande abondance l’_Heliotropium undulatum_. Au
nord du confluent des deux rivières nous entrons dans une nouvelle
plaine encore plus uniforme que la précédente, mais cependant un
peu moins nue ; la seule plante que nous ayons à y signaler est
l’_Atractylis prolifera_ ; sur des coteaux à l’est croît
le _Senecio Decaisnei_. En remontant le cours de l’Oued Abdi,
nous parvenons à l’entrée de la vallée qui porte son nom ;
cette rivière, dont les eaux sont abondantes et douces, est
resserrée entre les coteaux abrupts qui surmontent sa rive gauche
et les montagnes basses qui longent sa rive droite. — L’oasis
de Branis (à environ 170 mètres d’altitude) peu étendue, et
qui ne renferme que 10,761 Dattiers et 422 arbres fruitiers, occupe
sur la rive droite les alluvions déposées par le cours d’eau ;
cette oasis, garantie de la violence des vents par les contours de la
vallée et abondamment arrosée, présente de nombreuses ressources
pour la culture, et nous y admirons la beauté des Dattiers au
milieu desquels est dressée la tente du caïd qui nous donne
l’hospitalité. Le Figuier, l’Abricotier, le Pêcher, le Pommier,
le Poirier, le Grenadier y acquièrent un magnifique développement,
et la Vigne s’enlace en guirlande entre les Dattiers ; un pied
d’une variété à peine épineuse de l’_Opuntia Ficus-Indica_
a un tronc de près d’un mètre de circonférence. Les habitants
de l’oasis ont l’habitude de suspendre les figues les plus
précoces, et qu’ils considèrent comme mâles, aux branches des
arbres chargés de figues plus tardives dans le but d’en obtenir
une fécondation plus complète. Cet usage, qu’on nous a dit être
assez général dans les vallées de l’Aurès, nous a rappelé
la caprification que l’on pratique en Italie ; mais nous pensons
que les indigènes ont été seulement amenés à l’adoption de
cette pratique par analogie avec la fécondation artificielle du
Dattier. — En quittant Branis nous suivons un étroit sentier
longeant de nombreux ravins dont l’aridité et la nature de la
végétation nous rappellent les environs de Biskra. De nombreux
vestiges d’aqueducs, creusés dans les rochers abrupts qui dominent
la rive gauche de la rivière, indiquent, par la hauteur même à
laquelle ils se trouvent, toute l’importance et l’étendue de
l’ancien réseau des canaux destinés à la distribution des eaux.
_Liste des plantes observées entre Branis et Djemora_.
*Sisymbrium cinereum Desf.
Diplotaxis pendula DC.
Moricandia arvensis DC.
Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut.
Helianthemum sessilifolium Pers.
Frankenia lævis L.
*Gypsophila compressa Desf.
Erodium guttatum Willd.
Fagonia glutinosa Delile.
*Zygophyllum cornutum Coss. et DR.
Haplophyllum tuberculatum Adr. Juss.
Peganum Harmala L.
Zizyphus Lotus L.
Rhus dioica Willd.
*Hedysarum carnosum Desf.
Lythrum flexuosum Lagasc.
Tamarix Gallica L.
Cucumis Colocynthis L.
Herniaria fruticosa L.
Gymnocarpus decandrus Forsk.
Polycarpon Bivonæ J. Gay.
*Reaumuria stenophylla Jaub. et Sp.
Nitraria tridentata Desf.
Eryngium ilicifolium Lmk.
Daucus pubescens Koch.
*— glaberrimus Desf.
Caucalis leptophylla L.
Callipeltis Cucullaria Stev.
Inula viscosa Ait.
Pulicaria Arabica Cass.
Asteriscus pygmæus Coss. et DR.
Artemisia Herba-alba Asso.
Ifloga Fontanesii Cass.
*Echinops spinosus L.
*Carlina involucrata Desf.
*Atractylis microcephala Coss. et DR.
*Centaurea omphalotricha Coss. et DR.
Kentrophyllum lanatum DC.
Onopordon ambiguum Fresen.
Picnomon Acarna Cass.
Scolymus maculatus L.
Helminthia echioides L.
Sonchus divaricatus Desf.
— spinosus DC.
Nerium Oleander L.
Cuscuta Epithymum L. _var._ ?
*Echium humile Desf.
Lycium mediterraneum Dun.
Hyoscyamus albus L.
Verbascum sinuatum L.
Lavandula multifida L.
Mentha Pulegium L.
Salvia lanigera Desf.
Ballota hirsuta Benth.
Statice Thouini Viv.
*Limoniastrum Guyonianum DR.
Plantago albicans L.
— Lagopus L.
Chenopodium murale L.
Atriplex Halimus L.
Echinopsilon muricatus Moq.-Tand.
Suæda vermiculata Forsk.
Traganum nudatum Delile.
Caroxylon articulatum Moq.-Tand.
Rumex vesicarius L.
Passerina hirsuta L.
Forskalea tenacissima L.
Asparagus albus L.
Juncus maritimus Lmk.
Scirpus Holoschœnus L.
Andropogon laniger Desf.
— annulatus Forsk.
Piptatherum miliaceum Coss.
Stipa parviflora Desf.
— tortilis Desf.
Aristida Adscensionis L.
Arthratherum plumosum Nees.
Polypogon Monspeliensis Desf.
Cynodon Dactylon L.
Dactylis glomerata L.
Ægilops ovata L. _var._ triaristata.
— ventricosa Tausch.
Jusqu’à l’oasis de Djemora le pays offre le même aspect
de stérilité ; ce sont les mêmes ravins, les mêmes montagnes
nues. Quelques champs de Blé dur bien arrosés et d’une riche
végétation précèdent l’oasis de Djemora. Cette oasis (environ
340 mètres d’altitude), qui s’étend parallèlement à l’Oued
Abdi, est encaissée entre les collines de la rive droite de la
rivière et la montagne escarpée qui s’élève sur la rive gauche ;
elle renferme avec les petites oasis de Gueddila et d’Ouled-Brahim,
qui n’en sont que des dépendances, 60,983 Dattiers et 3,349 arbres
fruitiers, soumis à un impôt de 30 centimes par pied. Dans les
cultures de Djemora on retrouve en abondance l’_Opuntia_, que nous
n’avons vu que rarement dans les oasis des environs de Biskra. De
Djemora à Beni-Souik, les alluvions de la rivière sont plantées
de Dattiers, ou cultivées en céréales, et les deux oasis se font
presque suite. L’oasis de Beni-Souik renferme 13,146 Dattiers et
2,168 arbres fruitiers, qui paient 30 centimes par pied. La pente
rapide qui de l’oasis conduit au village, est couverte de champs de
céréales disposés en terrasse et abondamment arrosés ; et nous
ne pouvons la gravir qu’en suivant les nombreux détours d’une
_saguia_ bordée par les murs des cultures ; entre les pierres de
ces murs humides croissent en abondance les _Stachys Guyoniana_,
_Convolvulus arvensis_, _Hyoscyamus albus_, _Carduus pycnocephalus_
et _Parietaria diffusa_. — Beni-Souik, à environ 510 mètres
d’altitude, est construit sur le penchant d’une montagne dont
les rochers dominent le village. Les maisons, en terre, à plusieurs
étages, sont disposées en amphithéâtre autour d’un étroit
plateau qui forme une sorte de place publique, où nous trouvons
dressées les tentes de notre campement. Les pentes escarpées des
rochers qui s’élèvent au-dessus du village ne nous présentent
que quelques rares buissons de _Juniperus Phœnicea_ et des Oliviers
rabougris. Nous y rencontrons quelques pieds de l’_Apteranthes
Gussoniana_ que les habitants mangent avec avidité, ce qui peut en
expliquer la rareté.
Dans les anfractuosités de la pente qui regarde l’Oued Abdi
croît le _Fumaria longipes_, que nous n’avions encore recueilli
que dans la gorge de Mchounech. Sur les alluvions du ravin profond
qui contourne la montagne à laquelle est adossé le village, nous
observons les espèces sahariennes suivantes :
Diplotaxis pendula DC.
Cleome Arabica L.
Reseda Aucheri Boiss.
Rhus dioica Willd.
*Anthyllis tragacanthoides Desf.
Asteriscus pygmæus Coss. et DR.
*Atractylis microcephala Coss. et DR.
*Centaurea omphalotricha Coss. et DR.
Dœmia cordata R. Br.
Caroxylon articulatum Moq.-Tand.
Rumex vesicarius L.
Forskalea tenacissima L.
Ces espèces ne s’offriront plus à nous dans la vallée de
l’Oued Abdi au-dessus de ce point. Il faut remarquer que les
alluvions présentent à la fois des espèces appartenant à la
flore saharienne qui y trouvent encore les conditions de chaleur
nécessaires à leur développement, et quelques espèces de la
région montagneuse inférieure ou de la région des hauts-plateaux
qui y ont été amenées par les eaux.
_Liste des plantes observées à Beni-Souik_[28].
Clematis Flammula L. — All. Roch.
Ceratocephalus falcatus Pers. — Roch. sup.
Ranunculus repens L. — Roch.
*Fumaria longipes Coss. et DR. — Roch.
Alyssum maritimum Lmk. — All.
Sisymbrium torulosum Desf. — All.
Sinapis arvensis L. — All.
Diplotaxis pendula DC. — All.
Cleome Arabica L. — All.
Capparis rupestris Sibth. et Sm. — All. Roch.
Helianthemum pilosum Pers. — All.
Reseda Aucheri Boiss. — All.
*Gypsophila compressa Desf. — Roch. sup.
Silene apetala Willd. — All.
Rhodalsine procumbens J. Gay. — All.
Lavatera maritima Gouan. — Roch.
Erodium malachoides Willd. — All.
Peganum Harmala L. — Roch. sup.
Pistacia Atlantica Desf. — All.
Rhus dioica Willd. — All. Roch.
*Genista microcephala Coss. et DR. — Roch. sup.
— cinerea DC. — Roch.
Ononis angustissima Lmk. — All.
*Anthyllis tragacanthoides Desf. — All.
Lotus corniculatus L. — Roch. sup.
Rubus fruticosus L. _var._ discolor. — All.
*Poterium ancistroides Desf. — Roch.
Telephium Imperati L. — Roch. sup.
Herniaria annua Lagasc. — All.
— fruticosa L. — All.
Paronychia nivea DC. — Roch. sup.
Polycarpon tetraphyllum L. f. — All.
— Bivonæ J. Gay. — Roch. sup.
Minuartia montana Lœfl. — Roch. sup.
Umbilicus horizontalis DC. — All. Roch.
Sedum album L. — Roch. sup.
— altissimum Poir. — Roch. sup.
Eryngium triquetrum Vahl. — All.
— ilicifolium Lmk. — All.
Buplevrum semicompositum L. — All.
*Deverra scoparia Coss. et DR. — All. Roch.
Thapsia Garganica L. — All.
Caucalis leptophylla L. — All.
Turgenia latifolia Hoffm. — All. Roch. sup.
Asperula hirsuta Desf. — Roch. sup.
*Galium petræum Coss. et DR. — Roch.
— Parisiense L. — Roch. sup.
Callipeltis Cucullaria Stev. — All.
Centranthus Calcitrapa Dufr. — Roch.
Phagnalon saxatile Cass. — All. Roch.
Asteriscus pygmæus Coss. et DR. — All.
Artemisia Herba-alba Asso — All.
*Echinops spinosus L. — Roch. sup.
Atractylis cancellata L. — All.
*— microcephala Coss. et DR. — All.
Centaurea Parlatoris Heldr. — Roch.
*— omphalotricha Coss. et DR. — All.
— Calcitrapa L. — Roch. All.
*— microcarpa Coss. et DR. — All.
Kentrophyllum lanatum DC. — All.
Picnomon Acarna Cass. — All.
Hyoseris scabra L. — All.
— radiata L. — Roch.
Hypochæris arachnoidea Poir. — All.
Sonchus divaricatus Desf. — All.
— spinosus DC. — All.
Andryala tenuifolia DC. — All.
*Campanula Atlantica Coss. et DR. — Roch.
Olea Europæa L. — Roch. All.
Nerium Oleander L. — Roch. All.
Dœmia cordata R. Br. — All.
Apteranthes Gussoniana Mik. — Roch. sup.
Erythræa spicata Pers. — All.
— pulchella Fries. — All.
Echium maritimum Willd. — All.
Cynoglossum cheirifolium L. — All.
Lycium mediterraneum Dun. — All.
Hyoscyamus albus L. — All.
Lavandula multifida L. — All.
Mentha Pulegium L. — All.
Thymus ciliatus Benth. _var._ — Roch.
Rosmarinus officinalis L. — Roch.
Salvia Ægyptiaca L. — All.
Ziziphora Hispanica L. — All.
*Stachys Guyoniana de Noé. — Roch. Murs humides.
Ballota hirsuta Benth. — Roch. All.
Teucrium Polium L. — All.
Statice Thouini Viv. — All.
Plantago albicans L. — All.
Blitum virgatum L. _var._ minus Vahl. — All.
Caroxylon articulatum Moq.-Tand. — All.
Salsola vermiculata L. — All.
Rumex vesicarius L. — All.
Euphorbia verrucosa L. — Roch.
Mercurialis annua L. — All.
Celtis australis L. — All.
Urtica pilulifera L. — All.
Parietaria diffusa Mert. et Koch. — Roch.
Forskalea tenacissima L. — All.
Juniperus Phœnicea L. — Roch.
Pennisetum Orientale Rich. — Roch. All.
Imperata cylindrica P. B. — All.
Stipa tenacissima Desf. — All.
— parviflora Desf. — All.
Aristida Adscensionis L. — All.
Melica ciliata L. — Roch.
Dactylis glomerata L. — All.
Ægilops ovata L. _var._ triaristata. — All.
— ventricosa Tausch. — Roch. sup.
TRAJET DE LA RÉGION SAHARIENNE A BATNA ;
RÉGION MONTAGNEUSE DE L’AURÈS.
Après avoir quitté Beni-Souik en jetant un dernier regard sur
les oasis qui s’étendent à nos pieds, nous descendons la pente
rapide qui nous amène au fond de la vallée. Le lit de la rivière
dans lequel nous marchons est bordé de Lauriers-Rose et de _Celtis
australis_ formant d’épais massifs. Des troncs de Dattiers creusés
en canal, et appuyés sur les berges élevées, portent dans l’oasis
les eaux des _saguia_ qui sillonnent les flancs de la montagne. Des
Ronces, des Clématites en fleurs, s’élèvent entre les Grenadiers
et les Abricotiers qui couvrent les berges, et la Vigne s’enlace
entre les troncs des Dattiers, dont les cimes forment au-dessus de nos
têtes de magnifiques ombrages. La fraîcheur, le murmure des eaux, la
pureté du ciel, tout semble concourir à embellir ce site enchanteur.
Les rochers de la pente abrupte qui surmonte la rive gauche de
l’Oued Abdi nous offrent le _Capparis rupestris_, le _Genista
cinerea_, le _Ballota hirsuta_ et le _Poterium ancistroides_, qui
croissent dans leurs anfractuosités. L’_Atractylis microcephala_
couvre encore toutes les parties pierreuses. Le _Rhus dioica_ et le
_Lycium mediterraneum_ forment çà et là d’épais buissons, et
l’on voit apparaître le _Pistacia Atlantica_. Les plus beaux arbres
sont des Oliviers sauvages, et le tronc de l’un d’eux mesure
plus de 4 mètres de circonférence. — Après avoir traversé un
ravin qui descend du Djebel Bous, nous gravissons une pente qui nous
amène aux plateaux élevés précédant la vallée de Ménah. Sur
ces plateaux, des champs d’Orge encore sur pied (3 juin) et d’une
belle végétation occupent d’assez vastes espaces, quoique la
disposition du sol ne permette pas de les arroser ; ces moissons
nous offrent un certain nombre d’espèces que nous avons déjà
observées ailleurs dans la région des hauts-plateaux : _Cerastium
dichotomum_, _Anthyllis Numidica_, _Crucianella angustifolia_,
_Androsace maxima_, _Rochelia stellulata_, _Ziziphora Hispanica_,
_Sideritis montana_. — Des Genévriers, le _Rosmarinus officinalis_
et l’_Anthyllis Numidica_, des touffes de _Zizyphus Lotus_, de
_Cistus Clusii_, y forment de nombreuses broussailles ; l’_Artemisia
Herba-alba_, l’_Anabasis articulata_ et l’_Herniaria fruticosa_
couvrent de larges surfaces ; les _Stipa tenacissima_ (alfa)
et _barbata_, le _Lygeum Spartum_ et le _Cynara Cardunculus_,
sont assez abondants. — Une pente argileuse et ravinée descend
de ce plateau dans la vallée de Ménah. Dans l’un des ravins,
nous trouvons quelques pieds rabougris du _Linaria scariosa_, que
M. Hénon avait recueilli dans les atterrissements de l’Oued Biskra.
La ville de Ménah, située à environ 900 mètres d’altitude,
est construite sur une colline, dans une vallée assez large, vers
le confluent de l’Oued Bouzina et de l’Oued Abdi, dont les eaux
en arrosent les cultures et les jardins. Ce centre de population est
le plus important de ceux que nous ayons visités dans notre voyage
de l’Aurès. On y retrouve encore quelques ruines romaines. Une
mosquée est construite dans la partie inférieure du village, près
de la maison du caïd. Une vaste salle, qui avait servi de refuge au
bey de Constantine après la prise de cette ville par les Français,
nous est assignée pour notre campement ; mais des légions de puces
nous forcent bientôt à déloger, et à installer notre tente sur
la terrasse même de la maison.
L’étendue de la vallée, l’abondance des eaux, ont permis à
l’industrie des habitants de créer d’importantes cultures et
des jardins où le Dattier, qui ne mûrit plus qu’imparfaitement
ses fruits, n’apparaît que çà et là comme une réminiscence des
oasis que nous venons de quitter. Les jardins et les vergers, groupés
sous forme d’oasis, s’étendent jusqu’à l’entrée du ravin
creusé par les eaux abondantes et douces de l’Oued Bouzina. De
même qu’à Branis et à Djemora, des _saguia_ sont creusées à
une grande hauteur sur les parois abruptes des rochers qui encaissent
le ravin. La partie de la vallée, qui n’est pas occupée par les
jardins et les vergers, présente des champs entourés de murs en
pierres sèches, où sont semés le Blé et l’Orge. A l’époque
de notre passage (4 juin), les indigènes étaient tous occupés
de la moisson qui commençait. Le Blé était récolté avec la
paille entière, au lieu d’être coupé seulement au-dessous de
l’épi comme dans la plaine saharienne d’El-Outaïa. Dans le
même champ se trouvaient souvent réunies les variétés barbues du
Blé dur et du Blé tendre, avec quelques-unes des variétés de nos
Blés d’Europe qui y étaient beaucoup moins abondantes. Dans les
vergers se retrouvent l’Abricotier, le Figuier, le Grenadier et
la Vigne ; le Noyer y est plus rare. Parmi les cultures des jardins
nous devons noter les Fèves, la Garance qui y est cultivée avec
assez d’intelligence, et la Tomate qui n’y est plantée que plus
rarement. La présence du _Cynara Cardunculus_ dénote partout la
profondeur du sol. Le Laurier-Rose et une forme à larges feuilles
du _Salix pedicellata_ croissent en abondance aux bords des eaux.
_Liste des plantes observées aux environs de Ménah_[29].
Ceratocephalus falcatus Pers. — Plat.
Ranunculus repens L. — M.
Rœmeria hybrida DC. — Plat.
Glaucium corniculatum Curt. — Plat.
Hypecoum pendulum L. — Plat.
Fumaria parviflora Lmk. — M.
— micrantha Lagasc. — M.
*Alyssum scutigerum DR. — Plat.
Sisymbrium Irio L. — M.
— runcinatum Lagasc. — M.
— torulosum Desf. — Plat.
Brassica Gravinæ Ten. — M. Rav.
Sinapis pubescens L. — Cot.
— arvensis L. — M.
Diplotaxis erucoides DC. — M.
— pendula DC. — Rav.
Eruca sativa Lmk. — Plat.
Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut. — Plat.
Cistus Clusii Dun. — Plat. Cot.
Helianthemum glutinosum Pers. — Plat.
Reseda alba L. — M.
*Gypsophila compressa Desf. — Cot.
Saponaria Vaccaria L. — Plat.
Cerastium dichotomum L. — Plat. M.
Geranium rotundifolium L. — M.
Ruta angustifolia Pers. — Cot.
Zizyphus Lotus L. — Plat.
Rhamnus Alaternus L. — Plat.
— lycioides L. — Rav.
*Genista microcephala Coss. et DR. — Cot.
Ononis brachycarpa DC. — Cot.
— reclinata L. — Plat.
*Anthyllis Numidica Coss. et DR. — Plat.
Medicago orbicularis Willd. — Plat.
— minima Lmk. — M.
— Gerardi W. et Kit. — Cot.
Trifolium fragiferum L. — M.
Lotus corniculatus L. — Rav.
Psoralea bituminosa L. — Rav.
*Astragalus tenuifolius Desf. — Cot.
Hippocrepis unisiliquosa L. — M.
*Ebenus pinnata Desf. — Plat. Cot.
Vicia sativa L. — M.
Rubus fruticosus L. _var._ discolor. — M.
Potentilla reptans L. — M.
Poterium Magnolii Spach. — M.
Herniaria annua Lagasc. — Cot.
Paronychia argentea Lmk. — Plat.
Polycarpon Bivonæ J. Gay. — Cot.
Minuartia montana Lœfl. — Cot.
Umbilicus horizontalis DC. — Cot.
Aizoon Hispanicum L. — M.
Helosciadium nodiflorum Koch. — M.
*Deverra scoparia Coss. et DR. — Cot.
Caucalis leptophylla L. — Plat.
Turgenia latifolia Hoffm. — Plat.
Bifora testiculata L. — M.
Asperula hirsuta Desf. — Cot.
Crucianella angustifolia L. — Cot.
— patula L. — Plat.
Rubia tinctorum Lmk. — _subsp._
Galium erectum Huds. — Cot.
— tricorne With. — Plat.
— setaceum Lmk. — M.
Callipeltis Cucullaria Stev. — Rav.
Scabiosa maritima L. — M.
Micropus bombycinus Lagasc. — Plat.
Pulicaria Arabica Cass. — Plat.
Pallenis spinosa Cass. — M.
Anthemis tuberculata Boiss. — Cot. Rav.
Anacyclus tomentosus DC. — M.
Artemisia campestris L. — M.
— Herba-alba Asso. — Plat. M.
Gnaphalium luteo-album L. — M.
Filago Jussiæi Coss. et Germ. — M.
Xeranthemum inapertum Willd. — Plat. M.
*Carlina involucrata Desf. — Cot.
Atractylis cancellata L. — Cot.
Centaurea alba L. — Cot.
*— acaulis L. — M.
— Nicæensis All. — M.
Onopordon macracanthum Schousb. — M.
Cynara Cardunculus L. — Plat. Cot.
Carduus pycnocephalus L. — M.
Picnomon Acarna Cass. — Cot.
Scolymus Hispanicus L. — M.
Seriola Ætnensis L. — M.
Urospermum Dalechampii Desf. — M.
Sonchus maritimus L. — M.
Androsace maxima L. — Plat.
Samolus Valerandi L. — M.
Nerium Oleander L. — M.
Convolvulus lineatus L. — Plat.
*Echium humile Desf. — Cot.
Nonnea micrantha Boiss. et Reut. — Cot.
Lithospermum arvense L. — Plat.
Cynoglossum pictum Ait. — M.
Rochelia stellulata Rchb. — Plat.
*Celsia betonicæfolia Desf. — M.
*Linaria scariosa Desf. — Ravins argileux au-dessus de Ménah.
*Anarrhinum fruticosum Desf. — Cot.
Scrophularia auriculata L. — M.
— canina L. — Cot.
Verbena officinalis L. — M.
Mentha rotundifolia L. — M.
— sylvestris L. — Rav.
— Pulegium L. — M.
Rosmarinus officinalis L. — Plat. Cot.
Salvia Verbenaca L. — M.
Ziziphora Hispanica L. — Plat. Cot. Rav.
Sideritis montana L. — Plat.
Lamium amplexicaule L. — M.
Ballota hirsuta Benth. — Cot.
Teucrium campanulatum L. — M.
Ajuga Chamæpitys Schreb. — M.
Plantago major L. — M.
— albicans L. — Plat.
— Psyllium L. — M.
Chenopodium Vulvaria L. — M.
Anabasis articulata Moq.-Tand. — Plat.
Euphorbia helioscopia L. — M.
*— luteola Coss. et DR. — Abondant aux bords des chemins.
Parietaria diffusa Mert. et Koch. — M.
Salix pedicellata Desf. — M.
Juniperus Phœnicea L. — Plat.
Asparagus horridus L. — Plat.
Juncus lamprocarpus Ehrh. — M.
Scirpus Holoschœnus L. — M.
Carex divisa Huds. — M.
— echinata Desf. — Rav.
Lygeum spartum Lœfl. — Plat.
Stipa tenacissima Desf. — Plat. Cot.
— barbata Desf. — Plat. Cot.
— parviflora Desf. — Cot.
Echinaria capitata Desf. — Plat.
Avena sterilis L. — M.
Melica ciliata L. — M.
Dactylis glomerata L. — M.
Festuca arundinacea Schreb. — M.
Bromus tectorum L. — Cot.
— rubens L. — Plat.
Elymus crinitus Schreb. — Plat. M.
Ægilops ventricosa Tausch. — Plat.
Equisetum ramosissimum Desf. — Rav.
Adianthum Capillus-Veneris L. — M.
La route de Ménah à Chir passe au pied d’une montagne élevée
couverte de bois, dont l’essence principale nous a paru être
le _Pinus Halepensis_, mais qu’il ne nous a pas été permis
de visiter, car ce lieu était encore pour les habitants un sujet
d’effroi. Sur un des contre-forts les plus abrupts de la montagne,
on voit les ruines de Narah, véritable nid d’aigle, dont les
belliqueux habitants descendaient pour dévaster les cultures de leurs
voisins, avant que la domination française fût venue apporter à
ces contrées la paix et la sécurité. — A quelques kilomètres
de Ménah, les eaux de l’Oued Abdi sont presque épuisées par de
nombreux canaux d’irrigation. — Aux environs de Chir, le Noyer
commence à devenir l’arbre dominant de tous les vergers.
Chir (environ 1320 mètres d’altitude) est construit, comme les
autres villages de la vallée, sur la pente des montagnes qui bordent
le cours de l’Oued Abdi. Son importance est beaucoup moindre que
celle de Ménah, et nous ne nous y arrêtons que quelques instants.
Entre Chir et Haïdous, les pentes des montagnes présentent
de nombreux villages, situés généralement sur la rive gauche
de l’Oued Abdi, dont les eaux fertilisent les vergers et les
moissons. — La plante la plus remarquable que nous trouvions sur
les bords de la route de Chir jusqu’à Haïdous est le _Salvia
Balansæ_, qui n’avait encore été observé qu’à Mostaganem,
et dont nous ne rencontrons ici que quelques pieds isolés.
_Liste des plantes observées aux environs de Chir et entre Chir
et Haïdous_[30].
*Gypsophila compressa Desf. — Cot.
Silene nocturna L. — Cot.
Rhodalsine procumbens J. Gay. — Cot.
Cerastium dichotomum L. — Vall.
Malope stipulacea Cav. — Vall.
Erodium guttatum Willd. — Cot.
Pistacia Atlantica Desf. — Vall.
*Genista microcephala Coss. et DR. — Vall.
Ononis Natrix L. — Cot.
*Anthyllis Numidica Coss. et DR. — Vall.
Herniaria fruticosa L. — Cot.
Paronychia nivea DC. — Cot.
Callipeltis Cucullaria Stev. — Cot.
Artemisia campestris L. — Vall.
— Herba-alba Asso. — Vall.
*Othonna cheirifolia L. — Vall.
*Carlina involucrata Desf. — Vall.
*Atractylis cæspitosa Desf. — Vall.
Centaurea Parlatoris Heldr. — Cot.
Onopordon macracanthum Schousb. — Vall.
*Leontodon helminthioides Coss. et DR. — Cot.
Sonchus maritimus L. — Vall.
— spinosus DC. — Cot. Vall.
*Fraxinus dimorpha Coss. et DR.
Echium Italicum L. — Vall.
Scrophularia canina L. — Vall.
Thymus ciliatus Benth. _var._ — Vall.
*Salvia Balansæ de Noé. — Vall.
Ziziphora Hispanica L. — Vall.
Teucrium Polium L. — Vall.
Blitum virgatum L. _var._ minus Vahl. — Vall.
*Euphorbia luteola Coss. et DR. — Vall.
Ulmus campestris L. — Vall.
Celtis australis L. — Vall.
Salix pedicellata Desf. — Vall.
Quercus Ilex L. — Vall.
— — _var._ Ballota. — Vall.
Phalaris truncata Guss. — Vall.
Stipa parviflora Desf. — Cot.
Kœleria Valesiaca Gaud. — Vall.
Au-dessous d’Haïdous s’étendent de nombreux vergers où domine
le Noyer, qui y acquiert des proportions que nous lui avons rarement
vu prendre en Europe, et où se rencontrent également la Vigne et
le Pommier. Les _Quercus Ilex_ et sa variété _Ballota_, _Ulmus
campestris_, _Fraxinus dimorpha_ qui là devient un grand arbre,
et le _Pistacia Atlantica_, forment généralement avec le _Celtis
australis_ et le _Salix pedicellata_ une ceinture autour de ces
vergers ; et il ne nous a pas toujours été possible de savoir
si ces arbres croissaient spontanément, ou si leur introduction
était due à l’industrie des habitants. — Haïdous (environ
1350 mètres d’altitude) est construit sur la pente septentrionale
et au-dessous du sommet des montagnes qui longent la rive gauche de
l’Oued Abdi. Les Noyers sont plantés jusqu’au pied du village,
et c’est à l’abri d’un de ces beaux arbres que nous trouvons
préparé notre campement. Au-dessus du village, la montagne est
couverte de nombreux buissons de _Fraxinus dimorpha_ au tronc rabougri
et aux feuilles toutes conformes et suborbiculaires. Les terrains
remués qui longent l’un des sentiers qui conduisent au village
nous offrent réunies les deux espèces du genre _Hohenackeria_,
et c’est le point le plus élevé de l’Algérie où nous ayons
observé ces deux plantes.
_Liste des plantes observées sur les alluvions de l’Oued Abdi,
aux environs d’Haïdous_.
Alyssum campestre L.
*— scutigerum DR.
Sisymbrium runcinatum Lagasc.
Eruca sativa Lmk.
Reseda alba L.
Arenaria serpyllifolia L.
Cerastium dichotomum L.
Geranium rotundifolium L.
Pistacia Atlantica Desf.
*Medicago secundiflora DR.
— minima Lmk.
— Gerardi W. et Kit.
Astragalus sesameus L.
*— geniculatus Desf.
Arthrolobium scorpioides DC.
Hippocrepis unisiliquosa L.
Turgenia latifolia Hoffm.
Torilis nodosa Gærtn.
Scandix Pecten-Veneris L.
Galium tricorne With.
Callipeltis Cucullaria Stev.
Micropus bombycinus Lagasc.
*Othonna cheirifolia L.
Picnomon Acarna Cass.
*Fraxinus dimorpha Coss. et DR.
Rochelia stellulata Rchb.
Mentha sylvestris L.
Blitum virgatum L. _var._ minus Vahl.
*Euphorbia luteola Coss. et DR.
Ulmus campestris L.
Salix pedicellata Desf.
Bromus squarrosus L.
En quittant Haïdous, nous traversons des bois peu élevés et
des broussailles composés de _Fraxinus dimorpha_ et de _Juniperus
Phœnicea_, et nous gagnons la rive opposée où se retrouvent des
pieds espacés des mêmes arbres. Nous y remarquons, en outre, le
_Juniperus Oxycedrus_, qui là atteint le plus grand développement
que nous lui ayons vu prendre. Des champs calcaires, à peu de
distance du village de Télet, présentent de riches moissons, où
nous rencontrons en abondance les _Phalaris truncata_, _Cerastium
dichotomum_, _Leontodon helminthioides_, et une espèce nouvelle de
_Ranunculus_ (_R. rectirostris_).
Télet (environ 1520 mètres d’altitude), petit village construit
sur un plateau étroit à la base du Djebel Groumbt-el-Dib, nous
sert de halte pour nous préparer à l’ascension des Djebel
Groumbt-el-Dib et Mahmel. Sur la pente pierreuse au-dessus du
village se voient de nombreuses touffes de _Berberis vulgaris_
var. _australis_, _Genista cinerea_, _Cratægus monogyna_,
etc. Quelques champs d’Orge, à épis à peine développés (6
juin), occupent la partie inférieure d’un plateau qui s’étend
au pied du Djebel Groumbt-el-Dib, et du pic élevé qui termine à
l’est le Djebel Mahmel. La partie la plus élevée du plateau où
sont dressées nos tentes (environ 2,020 mètres d’altitude),
à la base méridionale du pic du Djebel Mahmel, n’offre que
quelques pâturages broutés par les troupeaux du douar qui nous
donne l’hospitalité. — A sept heures du soir (7 juin), le
baromètre marquait 597 millimètres, le thermomètre 12 degrés ;
le ciel commençait à se couvrir de nuages de poussière soulevés
par le siroco. Quelques heures après, une pluie abondante amenait un
tel refroidissement de l’atmosphère, que le thermomètre descendait
pendant la nuit à + 4°. Cette pluie continua pendant toute la nuit
pour ne cesser que le lendemain matin vers neuf heures. Le baromètre,
qui, à huit heures du matin, marquait seulement 594 millimètres,
était remonté à 597, chiffre que nous avions observe la veille,
et une température de 14°,5 vint enfin nous faire oublier la
sensation désagréable que nous avaient fait éprouver la pluie
et le froid, alors que nous étions déjà parfaitement habitués
à la température saharienne, qui, cinq jours auparavant, sous
l’influence énergique du vent du sud, s’était élevée à
Biskra jusqu’à 48 degrés. La crainte du retour de la pluie nous
détermine à remplacer l’abri imparfait que nous avait prêté
la tente du douar par celui plus sûr que nous offrait l’une des
nombreuses grottes naturelles, creusées dans les massifs de rochers
qui bordent la pente sud du plateau où nous étions établis, et
qui servent d’abri aux troupeaux pendant la nuit ; nous devons
donc faire déloger les moutons pour y installer notre domicile
et notre bagage botanique. — Une grande partie du plateau est
occupé par des touffes de _Sarothamnus purgans_ et de _Buplevrum
spinosum_, entre lesquelles croissent les : _Carex hordeistichos_,
_Erodium cicutarium_, _Medicago Cupaniana_, _Scleranthus annuus_
var., _Carduus macrocephalus_, _Paronychia Aurasiaca_, _Asphodeline
lutea_, _Othonna cheirifolia_ ; de larges espaces sont couverts de
_Plantago Coronopus_ et d’_Evax Heldreichii_, dont les rosettes
sont appliquées sur le sol.
La pente sud par laquelle nous faisons l’ascension du pic du
Mahmel, entièrement déboisée et composée de rochers et de
pierres éboulées, ne présente que quelques touffes espacées
de _Sarothamnus purgans_ et de _Buplevrum spinosum_ ; le _Draba
Hispanica_ commence aussi à y paraître à peu de distance du
plateau. Sur cette pente croissent la plupart des plantes des
pâturages de la région, et dans sa partie supérieure nous
retrouvons presque la même végétation que nous avait déjà
offerte le Djebel Tougour. — Un plateau rocailleux, étroit,
étendu de l’est à l’ouest, constitue le sommet du pic (2,306
mètres d’altitude) qui, au nord-est, termine la chaîne du Djebel
Mahmel et celle du Djebel Groumbt-el-Dib. Les plantes de cette
sommité sont encore en grande partie celles de la pente sud. La
pente nord, également pierreuse, est coupée de nombreux massifs
de rochers. A environ 50 mètres au-dessous du sommet, de larges
cavités, creusées dans les rochers ou circonscrites par eux,
sont remplies d’une épaisse couche de neige, malgré la saison
déjà avancée (7 juin) ; ces trous à neige, qui se rencontrent
sur une assez grande étendue de l’est à l’ouest, ne nous
ont pas paru descendre très bas sur la pente. Dans les points que
la neige a abandonnés, et où les plantes sont encore étiolées
par leur long séjour sous l’épaisse couche de neige qui vient
seulement de disparaître, et quelquefois sur la neige elle-même,
nous voyons fuir devant nous des essaims de sauterelles tellement
nombreux, que de larges espaces en sont entièrement couverts. La
voracité de ces insectes est telle qu’un bien petit nombre de
plantes ont été respectées (_Evax Heldreichii_, _Gagea polymorpha_,
_Muscari racemosum_, _Arabis ciliata_). Les pâturages de ce versant
ne consistent guère que dans quelques espèces dont il ne reste que
des vestiges, et dans l’intervalle desquelles le sol est couvert de
_Plantago Coronopus_ et d’un gazon d’un blanc éclatant d’_Evax
Heldreichii_. — La pente nord est entièrement déboisée ; quelques
arbres n’apparaissent qu’à sa partie inférieure, dans les ravins
qui descendent vers la vallée de Bouzina, et qu’il ne nous a pas
été donné de pouvoir explorer.
Un col assez profond (Teniat-Mahmel) sépare le pic, extrémité
du Djebel Mahmel de la chaîne du Djebel Groumbt-el-Dib. Le point
le plus élevé de cette dernière montagne, dans le voisinage du
col, égale au moins en altitude le sommet du pic du Djebel Mahmel,
et présente une crête de rochers qui sépare la pente nord de la
pente sud. Dans les anfractuosités et les fentes de ces rochers
croissent de nombreuses touffes de l’_Erodium trichomanæfolium_,
dont les gazons tapissent de larges espaces presque à l’exclusion
de toute autre végétation, et ce point est jusqu’ici l’unique
station de la plante en Algérie. Sur la pente nord, immédiatement
au-dessous de la crête de rochers, dans un terrain calcaire, meuble
et pierreux, nous rencontrons le _Papaver Rhœas_ mêlé à un grand
nombre d’espèces parisiennes, que nous avions déjà observées
sur la sommité du Djebel Mahmel. — La pente sud de la montagne,
tout à fait analogue au versant correspondant par lequel nous avons
fait l’ascension du Djebel Mahmel, ne nous offre guère que les
mêmes espèces.
En quittant le plateau élevé situé à la base du pic du Djebel
Mahmel, nous traversons des bois qui s’étendent depuis la
grotte où nous avons campé (environ 1,850 mètres d’altitude)
jusqu’à la vallée de l’Oued Abdi ; ces bois sont composés
presque exclusivement de _Quercus Ilex_ et de _Juniperus Oxycedrus_ ;
nous y retrouvons également le _Fraxinus dimorpha_.
La partie supérieure de la vallée de l’Oued Abdi (Fedj-Geurza),
dans le voisinage des sources de la rivière, est occupée par
quelques douars et de belles moissons de Blé et d’Orge qui ne sont
pas encore (8 juin) parvenues à maturité. — Les pâturages du
fond de la vallée, où dominent les Graminées, sont beaucoup plus
riches que ceux des plateaux que nous venons de quitter, et nous
y recueillons plusieurs espèces intéressantes, entre autres les
_Triticum hordeaceum_, _Avena macrostachya_, _Catananche montana_,
espèces nouvelles pour la science.
_Liste des plantes observées sur les Djebel Mahmel et Groumbt-el-Dib
et dans la vallée de Fedj-Geurza_[31].
=Renonculacées.=
CERATOCEPHALUS falcatus Pers. — Fedj. (Eur.).
*RANUNCULUS rectirostris Coss. et DR. — Ch. inf.
demissus DC. ? — M. s. (Hisp. Or.).
arvensis L. — Ch. inf. et sup. Fedj. (Eur. Or.).
*macrophyllus Desf. — Fedj.
=Berbéridées.=
BERBERIS vulgaris L. _var._ australis Boiss. — Tl. sup. (Hisp.
Cors. Sard. Sic. Or.).
=Papavéracées.=
PAPAVER hybridum L. — Ch. inf. (Eur. Or. Can.).
Rhœas L. — Ch. inf. G. somm. (Eur. As. Can.).
RŒMERIA hybrida DC. — Ch. inf. (Med. Tauri. Æg. Arab.).
HYPECOUM pendulum L. — Ch. inf. (Eur. austr. occ. Tun. Arab.).
=Crucifères.=
MATTHIOLA tristis R. Br. — Tl. (Hisp. Gall. austr. It. Græc.).
NASTURTIUM officinale R. Br. — Ch. inf. (Eur. As.).
asperum Coss. (Sisymbrium asperum L.). — Plat. (Eur. occ.).
ARABIS auriculata Lmk. — M. s. M. somm. G. somm. (Eur. centr.
austr. Tauri.).
ciliata R. Br. — M. n. (Eur.).
ALYSSUM Atlanticum Desf. — M. somm. M. n. (Hisp. Cret.).
serpyllifolium Desf. — M. somm. (Hisp.).
Granatense Boiss. et Reut. — M. s. M. somm. (Hisp.).
*scutigerum DR. — Ch. inf.
DRABA Hispanica Boiss. — M. s. M. somm. M. n. (Hisp. austr.).
THLASPI perfoliatum L. — M. s. M. n. G. s. G. somm.
(Eur. Tauri. Æg. Pers.).
HUTCHINSIA petræa R. Br. — M. somm. (Eur. centr. austr.).
SISYMBRIUM crassifolium Cav. — Ch. inf. Fedj. (Hisp.).
ERYSIMUM australe J. Gay. _var._ (E. longifolium Guss.). —
Ch. inf. M. s. M. somm. M. n. G. s. (Gall. It.).
strictum Fl. Wett. _var._ micranthum J. Gay. — Tl. sup.
(Hisp. Cauc.).
Orientale R. Br. — Ch. inf. (Eur. As. Jap.).
CAMELINA sativa Cr. _var._ pubescens. — Ch. inf. sup. (Eur.).
NESLIA paniculata Desv. — Ch. inf. Fedj. (Eur.).
ÆTHIONEMA saxatile R. Br. — M. s. (Eur. centr. austr. Or.).
BRASSICA Gravinæ Ten. — M. s. G. s. (Tun. It. Sic.).
SINAPIS pubescens L. — G. s. M. s. (Hisp. Sic.).
ERUCA sativa Lmk. — Ch. inf. (Eur. centr. austr. Or.).
RAPISTRUM Linnæanum Boiss. et Reut. — Ch. inf. (Hisp. Gall.).
=Cistinées.=
HELIANTHEMUM rubellum Presl. — Fedj. (Hisp. Sic.).
glaucum Pers. _var._ croceum. — M. s. M. n. G. s.
(Hisp. Sard. It. Sic.).
=Violariées.=
VIOLA gracilis Sibth. et Sm. — M. n. (It. Sic. Or.).
=Résédacées.=
RESEDA alba L. — Ch. inf. (Med. Or.).
=Caryophyllées.=
SILENE Italica DC. _var._ — Ch. inf. (Eur. austr.).
HOLOSTEUM umbellatum L. — M. s. M. somm. M. n. G. somm. (Eur.).
ARENARIA serpyllifolia L. — M. s. M. somm. (Eur. Sib.).
ALSINE setacea Mert. et Koch _var._ pubescens Fenzl. —
Tl. sup. Plat. M. n. G. s. (Or.).
CERASTIUM dichotomum L. — Ch. inf. Tl. sup. Fedj. (Hisp.).
*glomeratum Thuill. — Fedj. (Eur.).
brachypetalum Desp. — M. somm. G. somm. (Gall. Germ.).
*Atlanticum DR. — Fedj.
=Malvacées.=
MALOPE stipulacea Cav. — Ch. inf. et sup. M. n. G. s. Fedj.
(Hisp. austr.).
=Géraniacées.=
GERANIUM dissectum L. — Fedj. (Eur. Or. Can.).
ERODIUM trichomanæfolium L’Hérit. — G. somm. (Hisp. Syr.).
cicutarium L’Hérit. — Plat. G. s. (Eur. Or.).
*montanum Coss. et DR. — M. s. (Tun.).
=Rhamnées.=
RHAMNUS Alaternus L. _var._ prostrata Boiss. — G. s.
(Eur. austr.).
Alpinus L. — G. n. (Eur.).
=Légumineuses.=
SAROTHAMNUS purgans Gren. et Godr. (Genista purgans L.). —
Plat. M. s. M. somm. M. n. G. s. G. somm. Fedj. (Gall. centr.).
GENISTA cinerea DC. — Tl. sup. (Hisp. Gall. It.).
ARGYROLOBIUM Linnæanum Walp. — Tl. sup. (Med.).
ONONIS Cenisia L. — Tl. sup. M. n. (Eur. austr. occ.).
Columnæ All. — Tl. sup. (Eur. centr. austr.).
ANTHYLLIS erinacea L. — Tl. sup. Fedj. (Hisp.).
*Numidica Coss. et DR. — Tl. sup. Fedj.
*MEDICAGO secundiflora DR. — Fedj. (Tun.).
Cupaniana Guss. — Ch. sup. Plat. M. s. (It.).
sativa L. — Ch. inf. (Hisp. Or.).
orbicularis Willd. — Fedj. (Med. Eur. occ.).
muricata Benth — Fedj. (Med. occ.).
TRIGONELLA Monspeliaca L. — Fedj. (Tun. Eur. austr. Or.).
polycerata L. — Fedj. (Gall. austr. Hisp. Tauri.).
MELILOTUS sulcata Desf. — Fedj. (Tun. Med. Æg.).
*TRIFOLIUM sphærocephalum Desf. — Fedj.
glomeratum L. — Fedj. (Eur. centr. occ. Can.).
repens L. — Fedj. (Eur. Sib.).
campestre Schreb. — Fedj. (Eur. Or.).
LOTUS corniculatus L. — Fedj. (Eur. Or.).
TETRAGONOLOBUS siliquosus Roth. — Tl. sup. (Eur.).
ASTRAGALUS Glaux L. — G. n. (Hisp.). sesameus L. — Fedj. (Med. Or.).
*geniculatus Desf. — Ch. inf.
Monspessulanus L. — Fedj. (Eur. austr. centr. Or.).
ARTHROLOBIUM scorpioides DC. — Ch. inf. (Med. Or.).
HIPPOCREPIS scabra DC. — Fedj. (Hisp.).
unisiliquosa L. — Ch. inf. (Med.).
ONOBRYCHIS argentea Boiss. _var._ — Fedj. (Hisp.).
VICIA glauca Presl. — M. s. (Sard. Sic.).
sativa L. — M. s. (Eur.).
=Rosacées.=
PRUNUS prostrata Labill. — M. s. M. n. G. s. (Med. austr.).
ROSA canina L. _var._ collina. — Fedj. cot. (Eur. As.).
CRATÆGUS monogyna Jacq. _var._ hirsuta Boiss. — Ch. inf. Tl. sup.
(Hisp. Sic.).
=Paronychiées.=
HERNIARIA hebecarpa J. Gay. — Fedj. (Sic. Syr. Abyss.).
PARONYCHIA serpyllifolia DC. — M. s. M. n. (Eur. austr.).
*Aurasiaca Webb. — Plat. M. s. M. n. G. s. G. n. Fedj.
POLYCARPON Bivonæ J. Gay. — Ch. inf. M. s. Fedj. (Tun. Sic.).
SCLERANTHUS annuus L. _var._ (S. polycarpus DC.). — Plat. Fedj.
(Eur. centr. austr.).
MINUARTIA campestris Lœfl. — Fedj. (Hisp.).
=Crassulacées.=
SEDUM album L. _var._ — G. s. (Tun. Eur.).
Nevadense Coss. — Plat. (Hisp.).
acre L. — M. s. M. n. (Eur.).
=Saxifragées.=
SAXIFRAGA tridactylites L. — M. somm. (Eur. Or.).
Carpetana Boiss. et Reut. — M. somm. M. n. (Hisp.).
=Ombellifères.=
ERYNGIUM campestre L. — Fedj. (Tun. Eur. centr. austr.).
*CARUM Mauritanicum Boiss. et Reut. — Ch. sup. Fedj. (Tun.).
BUPLEVRUM spinosum L. f. — Tl. sup. Plat. M. s. M. n. G. s.
Fedj. (Hisp.).
SESELI montanum L. _var._ nanum (Gaya Pyrenaica Gaud.). — M. n.
G. n. Fedj. (Pyr. Hisp.).
CAUCALIS leptophylla L. — Ch. inf. (Eur. austr. Or.).
daucoides L. — Ch. inf. (Eur. centr. austr. Or.).
TURGENIA latifolia Hoffm. — Ch. inf. (Eur. centr. austr.).
=Rubiacées.=
ASPERULA arvensis L. — Ch. inf. (Eur. centr. austr. Or.).
GALIUM tricorne With. — Ch. inf. (Tun. Eur. centr. austr.).
Parisiense L. _var._ trichocarpum Tausch. — Fedj. (Tun. Med.).
=Valérianées.=
VALERIANELLA carinata Lois. — M. s. G. s. G. somm. (Eur.).
VALERIANA tuberosa L. — M. somm. M. n. G. somm. (Med. Or.).
=Dipsacées.=
SCABIOSA crenata Cyr. _var._ breviseta. — Plat. Fedj.
(It. Sic. Græc.).
=Composées= (Cynarocéphales).
*OTHONNA cheirifolia L. — Tl. sup. Plat. M. s. M. n. G. s.
Fedj. (Tun.).
XERANTHEMUM inapertum Willd. — M. s. G. n. Fedj. (Eur. centr.
austr. Or.).
*CENTAUREA acaulis L. — Fedj. (Tun.).
Parlatoris Heldr. — Fedj. (Sic. Græc.).
Calcitrapa L. — Ch. sup. (Eur. Or.).
*CARDUNCELLUS calvus Boiss. et Reut. — Ch. inf.
*Atlanticus Coss. et DR. — Ch. inf.
pinnatus DC. — Tl. sup. M. s. M. somm. G. s. Fedj. (Sic.).
ONOPORDON macracanthum Schousb. — Tl. sup. (Mar. Hisp.).
CARDUUS macrocephalus Desf. — Tl. sup. Plat. M. s. G. n. Fedj.
(Tauri.).
pycnocephalus L. — G. s. (Eur. austr. Or.).
PICNOMON Acarna Cass. — Tl. sup. Fedj. (Eur. austr. Or.).
JURINÆA humilis DC. _var._ Bocconi. — M. somm. M. n. G. n. Fedj.
(Med. occ.).
=Composées= (Corymbifères).
BELLIS sylvestris Cyr. — M. s. G. somm. (Med. Or.).
EVAX Heldreichii Parlat. — Tl. sup. Plat. M. s. M. somm. M. n.
G. s. Fedj. (Sic.).
MICROPUS supinus L. — Tl. sup. (Tun. Med. Or.).
bombycinus Lag. — Ch. inf. Tl. sup. Fedj. (Med. Or.).
INULA montana L. — M. somm. Fedj. cot. (Eur. centr. austr. Tauri.).
ANTHEMIS tuberculata Boiss. — M. somm. G. somm. Fedj. (Hisp.).
ANACYCLUS Pyrethrum Cass. — Tl. sup. Fedj. (Arab. Syr.).
SANTOLINA squarrosa Willd. — Tl. sup. Fedj. (Gall. austr. Hisp.).
ARTEMISIA campestris L. — Tl. sup. Fedj. (Eur. Or.).
Herba-alba Asso. — Fedj. (Tun. Hisp. Æg.).
*HELICHRYSUM lacteum Coss. et DR. — M. s. M. somm. M. n. G. n. G. s.
Fedj.
*SENECIO giganteus Desf. — Fedj.
Nebrodensis L. — M. s. M. somm. (It. Sic.).
=Composées= (Chicoracées).
SCOLYMUS Hispanicus L. — Ch. inf. (Tun. Eur. occ. austr. Can.).
*CATANANCHE montana Coss. et DR. — Fedj.
SERIOLA lævigata L. — Fedj. cot. (Tun. Sic.).
LEONTODON hispidus L. _var._ — Fedj. (Eur.).
*helminthioides Coss. et DR. — Ch. inf. Tl. sup.
TRAGOPOGON porrifolius L. — Ch. inf. (Gall. occ. Med. Can.).
TARAXACUM obovatum DC. — Fedj. (Med. occ.).
PHŒNIXOPUS vimineus Rchb. — M. s. G. s. (Eur. centr. austr.).
SONCHUS asper L. — Ch. inf. (orbe fere toto).
HIERACIUM Pilosella L. — M. s. G. s. Fedj. (Eur.).
=Primulacées.=
ANDROSACE maxima L. — M. somm. M. n. (Eur. Cauc. Sib.).
ANAGALLIS linifolia L. — Ch. inf. (Tun. Med. occ. austr.).
=Oléacées.=
*FRAXINUS dimorpha Coss. et DR. — Tl. Fedj. cot.
=Convolvulacées.=
CONVOLVULUS lineatus L. — Fedj. (Eur. austr. Or.).
=Borraginées.=
LITHOSPERMUM incrassatum Guss. — M. n. G. n. G. somm.
(Tun. Med. Or.).
ALKANNA tinctoria Tausch. — Ch. inf. (Eur. austr. Or.).
ANCHUSA Italica L. — Ch. inf. sup. (Tun. Eur. centr. austr. Or.).
MYOSOTIS stricta Link. — M. somm. (Eur. occ.).
=Scrophularinées.=
LINARIA heterophylla Desf. — M. s. (Sic. Or.).
simplex DC. — M. s. M. somm. G. s. G. n. (Eur. austr. Or.).
reflexa Desf. — M. s. G. s. G. n. (Tun. med. occ. austr.).
*flexuosa Desf. — G. s.
*VERONICA rosea Desf. — Tl. sup. Fedj. (Hisp. ?).
arvensis L. — Fedj. (Eur. As. Am. bor. Can.).
præcox L. — M. s. M. somm. G. somm. (Eur. centr. austr.).
=Labiées.=
*THYMUS ciliatus Benth. _var._ — Ch. inf. et sup. M. s. Fedj.
CALAMINTHA alpina Link. — M. s. G. s. (Eur. centr. austr.).
SALVIA patula Desf. — Tl. sup. Fedj. (Med. austr. Or.).
Verbenaca L. — Fedj. (Tun. Eur. centr. austr. Or.).
MARRUBIUM vulgare L. — Tl. sup. (Eur. Or.).
LAMIUM longiflorum Ten. — G. s. M. s. (Tun. Eur. austr.).
amplexicaule L. — M. s. M. somm. M. n. G. s. Fedj. (Eur. As.).
TEUCRIUM Chamædrys L. — Fedj. (Eur.).
=Plumbaginées.=
ARMERIA longearistata Boiss. et Reut. — M. s. M. somm. G. n.
G. somm. (Hisp.).
=Plantaginées.=
PLANTAGO Coronopus L. — Plat. M. n. G. s. G. n. Fedj. (Eur. Can.).
=Daphnoïdées.=
*PASSERINA virescens Coss. et DR. — Fedj.
=Euphorbiacées.=
*EUPHORBIA luteola Coss. et DR. — Tl. sup. Plat. M. s. G. s. Fedj.
=Cupulifères.=
QUERCUS Ilex L. — Fedj. cot. (Gall. occ. Med.).
=Conifères.=
JUNIPERUS Oxycedrus L. — Fedj. cot. (Med. Or.).
Phœnicea L. — Fedj. cot. (Tun. Med. Or.).
EPHEDRA Græca C. A. Mey. (E. Nebrodensis Guss.). — Tl. sup.
(Sic. Græc.).
=Iridées.=
GLADIOLUS Ludoviciæ Jan (G. Byzantinus Guss.). — Ch. inf.
(Tun. Med. Or.).
ROMULEA Bulbocodium Sebast. et Maur. — M. n. (Eur. occ. austr.).
=Liliacées.=
TULIPA Celsiana Redout. — G. somm. (Gall. austr. Lus. Hisp.).
GAGEA polymorpha Boiss. — M. n. G. s. (Hisp. Lus. Cors.
Sic. Græc.).
MUSCARI racemosum Mill. _var._ ? — M. n. (Eur.).
comosum Mill. — Ch. sup. (Eur. centr. austr. Æg. Or.).
ASPHODELINE lutea Rchb. — Plat. M. s. Fedj. (Med. Or. Sib. Cauc.).
=Cypéracées.=
CAREX echinata Desf. — Tl. sup. Plat. (Tun. Med.).
hordeistichos Vill. — Tl. sup. (Gall. Hisp. Germ. It. Cauc.).
distans L. — Tl. sup. (Eur. Cauc. Am. bor.).
=Graminées.=
ALOPECURUS pratensis L. _var._ ventricosus. — Tl. sup. Fedj.
(Eur. bor. Ross. Cauc. Sib. Pers. Hisp.).
PHLEUM pratense L. — Fedj. (Eur. Sib. Am. bor.).
PHALARIS truncata Guss. — Ch. inf. Fedj. (It. Sic.).
minor Retz. — Ch. inf. (Tun. Eur. occ. austr. Arab. Can.).
STIPA gigantea Lag. — M. s. (Hisp. It. Sic.).
AMPELODESMOS tenax Link. — Fedj. (Tun. Med. occ. austr.).
ECHINARIA capitata Desf. — Tl. sup. M. s. M. somm. M. n. G. s.
G. somm. (Eur. austr. Or.).
AVENA pratensis L. — Fedj. (Eur. Sib.).
*macrostachya Balansa. — G. n.
POA bulbosa L. — M. somm. M. n. (Eur. centr. austr. Or.).
MELICA Cupani Guss. — M. s. (It. Sic.).
KŒLERIA cristata Pers. — Fedj. (Eur. Sib.).
Valesiaca Gaud. — M. somm. Fedj. (Hisp. Gall. Helv.).
WANGENHEIMIA Lima Trin. — Ch. inf. (Hisp.).
DACTYLIS glomerata L. — Fedj. (Eur. As. Am. bor.).
CYNOSURUS elegans Desf. — Fedj. (Eur. austr. Can.).
FESTUCA cynosuroides Desf. — Ch. inf. M. s. M. somm. G. s. G. somm.
(Hisp.).
ovina L. _var._ duriuscula. — M. s. M. n. G. s. (Eur. As.).
arundinacea Schreb. — Fedj. (Eur. As.).
BROMUS erectus L. — Fedj. (Tun. Eur. Cauc.).
tectorum L. — Ch. inf. Tl. sup. M. s. Fedj.
(Tun. Eur. Cauc. Arab.).
rubens L. — Ch. inf. (Med.).
*TRITICUM hordeaceum Coss. et DR. — G. n. G. somm. Fedj.
HORDEUM bulbosum L. — Fedj. (Med. Or.).
murinum L. — Ch. inf. (Eur. Or. B. sp. Am. austr.).
ELYMUS crinitus Schreb. — Ch. inf. Fedj. (Med.).
ÆGILOPS ovata L. _var._ triaristata. — Fedj. (Tun. Hisp. Gall.
austr. It. Or.).
ventricosa Tausch. — Fedj. (Hisp.).
=Fougères.=
ASPLENIUM Ruta-muraria L. — G. s. (Eur. Sib.).
Adianthum-nigrum L. — G. s. (Eur. centr. austr.).
La vallée de l’Oued Abdi que nous allons quitter, l’une des
plus riches de l’Aurès, est un curieux sujet d’étude pour le
voyageur, car, sur une longueur d’environ 15 lieues, il y voit
représentées toutes les zones de végétation de l’Algérie,
depuis l’oasis du Sahara jusqu’aux pâturages alpestres. Il ne
manque à cette fertile vallée, pour rivaliser avec les contrées
les plus favorisées, que les belles forêts de Cèdres qui couvrent
d’autres parties des monts Aurès. — Dans la partie inférieure
de la vallée, de Branis à Beni-Zouik, le Dattier constitue des
oasis, et est la culture dominante ; à Ménah, il n’est déjà
plus qu’un ornement au milieu des arbres fruitiers du midi de
l’Europe ; à Haïdous, le Noyer et les arbres fruitiers du centre
de l’Europe peuplent seuls les vergers ; enfin à Fedj-Geurza se
retrouvent seulement encore quelques rares cultures au milieu des
pâturages de la région montagneuse. — Les nombreux villages qui
occupent les deux revers de la vallée sont construits en terre, il
est vrai, mais n’en révèlent pas moins chez leurs habitants un
degré de civilisation bien supérieur à celui des tribus nomades
qui n’ont que la tente pour tout abri. — La population nombreuse
de ces villages laisserait peu de place à la colonisation ; mais il
n’est pas douteux que, sous l’influence protectrice de la France,
les indigènes ne puissent augmenter encore les richesses d’une
contrée déjà fertilisée par leurs travaux et leur industrie. —
Il ne faut pas d’ailleurs s’exagérer l’aversion des Kabyles
des monts Aurès (_Chaouia_) pour les chrétiens ; nous avons pu
avec l’escorte d’un seul spahis parcourir une grande partie du
pays, où aucun Européen ne peut pénétrer sans une autorisation
spéciale, et cela sans avoir jamais couru l’ombre d’un danger,
et en recevant partout l’accueil empressé non-seulement des
chefs représentant l’autorité française, mais encore des
populations elles-mêmes qui nous témoignaient une curiosité
bienveillante, et se faisaient un plaisir de nous fournir des _difa_
souvent onéreuses pour de petites localités, et auxquelles notre
appétit européen ne nous permettait, à leur grand regret, de ne
faire honneur que d’une manière trop imparfaite. Partout notre
tente était dressée avant notre arrivée qui était attendue avec
impatience, et la reconnaissance de ces braves gens, pour les légers
services médicaux que nous pouvions leur rendre, s’exprimait
par des signes non équivoques. A Haïdous, je fus assez heureux
pour améliorer rapidement, au moyen de quelques cautérisations,
l’ophthalmie grave de la femme d’un paysan de la localité, et
la preuve de la confiance du mari en mes connaissances médicales
ne se fit pas attendre : le brave homme s’empressa de m’amener
son mulet boiteux, espérant que ma science, qui avait pu être de
quelque utilité à sa femme, ne serait pas moins efficace pour la
guérison de sa bête.
La protection éclairée que l’on accorde actuellement au culte
musulman n’est pas un des moyens les moins efficaces de nous
rallier des populations qui, pour nous aimer, n’ont besoin que de
nous mieux connaître. Le respect de l’influence des marabouts si
vénérés de leurs tribus, et la construction de mosquées par les
soins de l’administration française, ont plus fait pour empêcher
les excès du fanatisme religieux, et prévenir les insurrections,
qui prendraient pour drapeau la différence de religion, que toutes
les persécutions, qui n’étaient pas loin de l’esprit de ceux
qui ont longtemps pensé que l’élément indigène devait être
repoussé au delà des limites de notre occupation, sinon entièrement
détruit ; car le fanatisme de quelques colons mal inspirés a osé
aller jusque-là. — Qu’il me soit permis de citer un fait tout
personnel comme preuve de la tolérance religieuse des _Chaouia_ :
à Menah, au retour de l’exploration du ravin de l’Oued Bouzina,
dans laquelle il nous avait fallu traverser plusieurs fois la
rivière, nous étions fort embarrassés pour changer de vêtements,
au milieu du nombreux entourage qu’il nous était impossible
d’éloigner ; on nous désigna, sans aucune hésitation, comme un
lieu fort convenable pour nous soustraire aux regards des curieux,
la mosquée de l’endroit construite par un marabout vénéré.
La race kabyle a été l’objet de trop d’études pour que nous
puissions espérer ajouter aux connaissances déjà acquises ;
mais nous comprenons trop l’importance de la force humaine, comme
principal agent de l’agriculture, pour hésiter à entrer ici
dans quelques considérations sur des faits que l’exercice de la
médecine dans les tribus nous a permis de constater de la manière la
plus authentique. Malgré leur civilisation déjà avancée et leurs
instincts laborieux, les Kabyles de l’Aurès ne s’en livrent pas
moins à tous les débordements d’un déplorable libertinage, cause
puissante de dépopulation et d’abâtardissement[32] pour une race
remarquable par la beauté de son type, et qui, par ses caractères
généraux, se rapproche beaucoup de celle du centre de l’Europe.
Ce n’est pas sans regret que nous quittons la charmante vallée
de l’Oued Abdi ; mais nous sommes pressés d’aller explorer le
Djebel Cheliah, dont nous voyons dans le lointain les vastes forêts
de Cèdres. Nous descendons la pente rapide d’un ravin qui nous
conduit à El Hdour (environ 1,610 mètres d’altitude), à la source
de l’un des affluents de l’Oued El-Abiad ; les montagnes des
environs sont couvertes de bois composés de Chênes-verts (_Quercus
Ilex_ et var. _Ballota_) et de _Fraxinus dimorpha_, entre lesquels
se montrent de nombreux pieds de _Juniperus thurifera_, espèce
d’Espagne et d’Orient qui n’avait pas encore été observée
en Algérie ; ce dernier arbre descend jusque dans la vallée, et,
vu de loin, il rappelle un peu, par la grosseur de son tronc et la
disposition de ses branches, les Saules blancs étêtés qui entourent
les prairies du centre de la France ; dans le fond de la vallée sont
d’assez vastes champs de Blé entourés de murs et bien arrosés. Au
sud, la montagne d’Iche-moul montre la partie supérieure de ses
pentes couvertes d’arbres de forme pyramidale, que nos guides nous
assurent être des Cèdres. — De Hdour à Em-Medinah, nous suivons
une vallée creusée de ravins argilo-schisteux, dont les pentes
présentent des bois clairsemés, et dans lesquels le _Juniperus
Oxycedrus_ vient remplacer le _J. thurifera_ ; dans ces mêmes bois
se voient également quelques pieds de _Pinus Halepensis_.
La vallée de Em-Medinah (environ 1,390 mètres d’altitude), assez
vaste et bien arrosée, s’étend à la base du Djebel Cheliah,
dont l’immense massif la limite au nord-est ; d’autres montagnes
beaucoup moins élevées complètent le cirque qui la circonscrit ;
de nombreuses ruines romaines, qui ont fait donner son nom à la
vallée (_Em-Medinah_, la ville), montrent qu’elle fut jadis un
centre important de population ; des ruisseaux, origine de l’Oued
El-Abiad, en fertilisent les cultures ; de riches moissons de Blé,
qui ne sont pas encore parvenues à maturité (9 juin), occupent
une assez grande étendue de ce sol fertile. Les Arabes n’ont pas
d’établissement fixe à Em-Medinah, et n’y viennent camper que
pendant l’été et l’automne pour y faire paître leurs troupeaux,
et se livrer aux travaux de la culture ; pendant les froids de
l’hiver, alors que la vallée est le plus souvent couverte par
la neige, ils vont établir leurs douars dans les pâturages de la
région saharienne. En raison de l’altitude, les champs n’ont
besoin que d’irrigations assez rares, et seulement lorsque les
épis sont déjà formés ; la moisson a lieu en août, et l’on
retrouve ici les habitudes sahariennes : la paille est coupée à
peu de distance des épis, et le dépicage du Blé et de l’Orge
est pratiqué au moyen de chevaux ou de mulets. Les mêmes champs
ne sont jamais cultivés deux années de suite, comme ceux de la
vallée de l’Oued Abdi, qui, par les soins des habitants, sont
devenus de véritables jardins constamment en culture. — Dans les
pâturages dominent les espèces suivantes, la plupart européennes :
*Ranunculus macrophyllus Desf.
Nasturtium officinale R. Br.
Capsella Bursa-pastoris DC.
Arenaria serpyllifolia L.
*Cerastium Atlanticum DR.
Malope stipulacea Cav.
Geranium dissectum L.
Medicago Cupaniana Guss.
— sativa L.
Trifolium pratense L.
— repens L.
— resupinatum L.
— fragiferum L.
— campestre Schreb.
Lotus corniculatus L.
Hippocrepis unisiliquosa L.
Vicia sativa L.
*Echinops spinosus L.
*Silybum eburneum Coss. et DR.
Cirsium Monspessulanum All.
Evax Heldreichii Parlat.
Micropus bombycinus Lagasc.
Artemisia campestris L.
*Senecio giganteus Desf.
Nonnea micrantha Boiss. et Reut.
Veronica Anagallis L.
Mentha Pulegium L.
Rumex crispus L.
*Euphorbia luteola Coss. et DR.
— Nicæensis All.
Zannichellia macrostemon J. Gay. — Ruisseaux.
Juncus glaucus Ehrh.
Carex divisa Huds.
— distans L.
Alopecurus pratensis L. _var._ ventricosus.
Poa trivialis L.
Festuca arundinacea Schreb.
Brachypodium distachyum Rœm. et Sch.
Hordeum secalinum Schreb.
Dans les moissons et dans les terrains anciennement cultivés, la
végétation spontanée est également constituée en grande partie
par des espèces européennes :
_Liste des plantes observées dans les moissons et les terrains
anciennement cultivés de la vallée de Em-Medinah_.
Ceratocephalus falcatus Pers.
*Ranunculus macrophyllus Desf.
Delphinium Orientale J. Gay.
Papaver Rhœas L.
Hypecoum pendulum L.
Ranunculus chærophyllos L. _var._ flabellatus.
Sisymbrium crassifolium Cav.
Erysimum Orientale R. Br.
Alyssum campestre L.
Neslia paniculata Desv.
Camelina sativa Cr. _var._ pubescens.
Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut.
Reseda alba L.
— Luteola L. _var._ crispata.
Cerastium dichotomum L.
Malva sylvestris L.
Erodium cicutarium L’Hérit.
Geranium dissectum L.
Ruta montana L.
Ononis Natrix L.
Medicago apiculata Willd.
— sativa L.
Lotus corniculatus L.
*Paronychia Aurasiaca Webb.
Eryngium campestre L.
Caucalis leptophylla L.
Turgenia latifolia Hoffm.
Scandix Pecten-Veneris L.
Asperula arvensis L.
Galium verum L.
*Valerianella fallax Coss. et DR.
— discoidea Lois.
*Carduncellus Atlanticus Coss. et DR.
*Silybum eburneum Coss. et DR.
Picnomon Acarna Cass.
Cirsium echinatum DC.
Carduus macrocephalus Desf.
Onopordon macracanthum Schousb.
*Centaurea acaulis L.
— pullata L.
— Nicæensis All.
— Calcitrapa L.
Micropus supinus L.
— bombycinus Lagasc.
Scolymus maculatus L.
Leontodon hispidus L.
Urospermum Dalechampii Desf.
Echium Italicum L.
Nonnea nigricans DC.
Anchusa Italica Retz.
Rochelia stellulata Rchb.
Salvia Verbenaca L.
Phlomis Herba-venti L.
Plantago albicans L.
— Lagopus L.
— Coronopus L.
Polygonum Bellardi All.
*Passerina virescens Coss. et DR.
Phalaris truncata Guss.
Phleum pratense L. _var._ nodosum
Echinaria capitata Desf.
Trisetum flavescens P. B.
Avena barbata Brot.
— sterilis L.
Poa trivialis L.
Bromus tectorum L.
— maximus Desf.
Lolium perenne L.
*Triticum hordeaceum Coss. et DR.
Hordeum murinum L.
— maritimum With.
— secalinum Schreb.
Ægilops ventricosa Tausch.
Les coteaux, au sud de la vallée, présentent le _Fraxinus dimorpha_,
et des pieds de _Juniperus thurifera_ d’un beau développement. Les
pentes des montagnes plus élevées qui dominent ces coteaux sont
occupées par d’assez beaux bois, dont les essences principales
sont le Chêne-vert (_Quercus Ilex_), le _Juniperus Oxycedrus_, et le
_Pinus Halepensis_, et où le _Calycotome spinosa_ et l’_Anthyllis
erinacea_ avec le _Buplevrum spinosum_ forment des buissons peu
élevés. Dans un champ enclavé dans ces bois, nous trouvons pour
la première fois une espèce nouvelle du genre _Brassica_ des
mieux caractérisées (_Brassica dimorpha_) avec d’autres plantes
intéressantes. — Les clairières de ces mêmes bois nous offrent le
_Catananche cærulea_, des touffes non fleuries du _Scabiosa crenata_,
les _Festuca triflora_ et _cynosuroides_, etc.
_Liste des plantes observées sur les coteaux au sud-est de la
vallée de Em-Medinah_.
Adonis æstivalis L. — Moissons.
*Brassica dimorpha Coss. et DR. — Moissons.
Arabis auriculata Lmk.
Alyssum serpyllifolium Desf.
Helianthemum rubellum Presl.
Polygala rosea Desf.
Silene inflata Sm.
Calycotome spinosa Link.
Ononis Cenisia L.
— Columnæ All.
Anthyllis erinacea L.
*— Numidica Coss. et DR.
Hippocrepis scabra DC.
*Hedysarum pallidum Desf. — Moissons.
Sedum acre L.
Buplevrum spinosum L.
— paniculatum Brot.
*Selinopsis montana Coss. et DR.
Pimpinella Tragium DC.
Asperula hirsuta Desf.
Galium erectum Huds.
Crucianella angustifolia L.
Scabiosa crenata Cyrill.
*Othonna cheirifolia L.
Jurinæa humilis DC. _var._ Bocconi.
Onopordon macracanthum Schousb.
Carduus macrocephalus Desf.
Centaurea alba L.
— pubescens Willd.
*Atractylis cæspitosa Desf.
Inula montana L.
Catananche cærulea L.
Seriola lævigata L.
Hieracium Pilosella L.
*Fraxinus dimorpha Coss. et DR.
Convolvulus lineatus L.
— Cantabrica L.
— arvensis L.
*Veronica rosea Desf.
Calamintha alpina Lmk.
Salvia Verbenaca L.
Brunella alba Pall.
*Passerina virescens Coss. et DR.
Quercus Ilex L.
— — _var._ Ballota.
Juniperus Oxycedrus L.
— thurifera L.
Pinus Halepensis Mill.
Asphodelus ramosus L.
Muscari comosum Mill. — Moissons.
Carex Halleriana Asso.
Stipa barbata Desf.
— gigantea Lagasc.
Ampelodesmos tenax Link.
Avena pratensis L.
Cynosurus elegans Desf.
Bromus tectorum L.
Festuca triflora Desf.
— cynosuroides Desf.
La pente nord du Djebel Cheliah est coupée de ravins profonds,
espacés, creusés par les ruisseaux qui se jettent dans l’Oued
Essora. En longeant l’un de ces ravins les plus rapprochés
d’Em-Medinah, nous traversons de beaux bois composés de _Fraxinus
dimorpha_, de Chênes-verts (_Quercus Ilex_ et var. _Ballota_), de
_Juniperus Oxycedrus_, qui s’élève seulement à quelques centaines
de mètres au-dessus de la base de la montagne ; les branches de ce
dernier arbre présentent fréquemment de véritables bouquets de
l’_Arceutholobium Oxycedri_. Au-dessus des bois, jusqu’à la base
du premier pic, s’étendent des pâturages ras analogues à ceux
que nous retrouvons dans la partie déboisée du pic principal. Le
seul arbre que nous observions dans ces pâturages, au-dessus de
1,800 mètres d’altitude, est un pied de _Juniperus thurifera_,
que nous n’avons pas retrouvé ailleurs sur le versant nord de la
montagne. Les pentes qui nous conduisent à la crête nous offrent
des touffes de _Cratægus monogyna_ var. _hirsuta_, _Sarothamnus
purgans_, _Anthyllis erinacea_ et d’_Artemisia campestris_,
entre lesquelles croissent les _Ononis Cenisia_, _Vicia glauca_,
_Helichrysum lacteum_, _Evax Heldreichii_, _Catananche montana_,
etc. — Une exploration rapide des sommités du Djebel Cheliah
jusqu’à la base du pie principal nous présente les plantes de
la région montagneuse supérieure, entre autres les _Scorzonera
pygmæa_, _Brassica humilis_, _Senecio Gallerandianus_, _Potentilla
Pensylvanica_, etc. L’approche de la nuit nous force, à cause du
voisinage des lions, de gagner notre campement, et de remettre au
lendemain une nouvelle ascension de la montagne pour l’exploration
du pic principal. L’un des profonds ravins qui s’étendent
de ce pic vers la vallée de l’Essora nous conduit aux sources
d’Aïn-Turck, près desquelles sont dressées nos tentes (environ
1,500 mètres d’altitude). Le fond de la vallée de l’Oued Essora,
au-dessous de notre campement, est occupé par des pâturages et
quelques moissons.
_Liste des plantes observées dans les pâturages et les moissons
de la vallée de l’Oued Essora_[33].
Adonis æstivalis L. — Ch.
Ranunculus repens L. — Pât.
*— macrophyllus Desf. — Pât.
Papaver Rhœas L. — Ch. Pât.
Erysimum Orientale R. Br. — Ch.
Sinapis pubescens L. — Pât.
Neslia paniculata Desv. — Ch.
Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut. — Ch. Pât.
Reseda alba L. — Pât.
Silene inflata Sm. — Pât.
— muscipula L. — Ch.
*Cerastium Atlanticum DR. — Lieux humides.
— Boissieri Gren. — Pât.
— dichotomum L. — Pât.
Malope stipulacea Cav. — Pât.
Hypericum tomentosum L. — Pât.
Ononis Cenisia L. — Pât.
— Columnæ All. — Pât.
Medicago sativa L. — Pât. Ch.
— minima Lmk. — Pât. Ch.
Melilotus parviflora Desf. — Ch.
*Trifolium sphærocephalum Desf. — Pât.
— pratense L. — Pât.
Tetragonolobus siliquosus Roth. — Pât.
Astragalus Glaux L. — Pât.
Arthrolobium scorpioides DC. — Pât.
Hippocrepis scabra DC. — Pât.
— unisiliquosa L. — Ch.
Vicia sativa L. — Pât.
Poterium Magnolii Spach. — Ch.
Paronychia Aurasiaca Webb. — Pât.
Eryngium campestre L. — Pât.
Œnanthe peucedanifolia Poll. — Pât.
Turgenia latifolia Hoffm. — Pât.
Caucalis leptophylla L. — Pât.
Scandix Pecten-Veneris L. — Pât.
Smyrnium Olusatrum L. — Pât.
Bifora testiculata L. — Pât.
Sherardia arvensis L. — Ch.
Asperula arvensis L. — Ch.
Galium tricorne With. — Pât. Ch.
Valerianella discoidea Lois. — Ch.
Knautia arvensis Coult. — Pât. Ch.
Scabiosa maritima L. — Ch.
Xeranthemum inapertum Willd. — Pât.
*Centaurea acaulis L. — Pât.
— Nicæensis All. — Pât.
— pullata L. — Ch.
Kentrophyllum lanatum DC. — Pât.
Carduncellus pinnatus DC. — Pât.
Onopordon macracanthum Schousb. — Pât.
Cynara Cardunculus L. — Ch.
Carduus pycnocephalus L.
Picnomon Acarna Cass. — Ch.
Evax Heldreichii Parlat. — Pât.
Micropus supinus L. — Pât.
Pallenis spinosa Cass. — Ch.
Scolymus grandiflorus Desf. — Ch.
Rhagadiolus stellatus Gærtn. — Ch.
Hedypnois rhagadioloides L. — Pât.
Catananche cærulea L. — Pât.
*— montana Coss. et DR. — Pât.
Cichorium Intybus L. — Ch.
Tragopogon crocifolius L. — Pât.
Taraxacum obovatum DC. — Pât.
Sonchus oleraceus L. — Pât.
Chlora grandiflora Viv. — Pât.
Convolvulus arvensis L. — Pât.
Borrago officinalis L. — Pât.
Anchusa Italica L. — Pât.
Thymus ciliatus Benth. _var._ — Pât.
Salvia Verbenaca L. — Pât.
— patula Desf. — Pât.
Brunella alba Pall. — Pât.
Ajuga Chamæpitys Schreb. — Pât.
Plantago Coronopus L. — Pât.
Beta vulgaris L. — Ch.
Polygonum Bellardi All. — Pât.
Euphorbia Nicæensis All. — Pât.
Daphne Gnidium L. — Pât.
Gladiolus Ludoviciæ Jan. — Ch.
Ornithogalum Narbonense L. — Pât.
Allium roseum L. — Ch.
Juncus lamprocarpus Ehrh. — Pât.
— valvatus Link _var._ caricinus. — Pât.
Carex distans L. — Pât.
Phalaris truncata Guss. — Ch.
Phleum pratense L. _var._ nodosum. — Pât.
Avena sterilis L. — Pât. Ch.
— barbata Brot. — Pât. Ch.
Arrhenatherum elatius Mert. et Koch _var._ bulbosum. — Pât.
Glyceria fluitans R. Br. _var._ plicata. — Pât.
Festuca arundinacea Schreb. — Pât.
Bromus mollis L. — Pât.
— tectorum L. — Ch.
Lolium perenne L. — Pât.
Ægilops ventricosa Tausch. — Pât.
Equisetum ramosissimum Desf. — Pât.
La partie inférieure de la montagne est couverte de bois, dont les
Chênes-verts (_Quercus Ilex_ et var. _Ballota_) et le _Fraxinus
dimorpha_ constituent les principales essences ; le _Juniperus
Oxycedrus_ s’y rencontre en assez grande abondance, et on y voit
aussi des buissons souvent assez élevés du _Cratægus monogyna_
var. _hirsuta_, et de rares pieds du _Prunus Insititia_ ; quelques
Cèdres descendent jusque dans la vallée, mais seulement le long des
ravins. — Au voisinage du campement d’Aïn-Turck, et au bord des
ruisseaux, s’étendent des pâturages ras et déboisés circonscrits
par les bois de la partie inférieure de la montagne, et par la forêt
de Cèdres qui, au-dessus, en occupe le versant. — Les bords du
ravin que nous gravissons dans la forêt de Cèdres nous présentent,
vers 1,800-1,900 mètres d’altitude, l’If (_Taxus baccata_), que
nous verrons s’élever jusqu’à la limite supérieure du Cèdre ;
mais cet arbre, quoiqu’il atteigne d’assez grandes proportions,
ne se rencontre que par individus isolés. L’_Acer Monspessulanum_,
dont nous n’avions rencontré que quelques pieds épars, entre, sur
ce point seulement, pour une assez grande part dans la composition
de la forêt. Les _Cotoneaster Fontanesii_ et _Berberis vulgaris_
var. _australis_ forment des buissons dans les clairières, où
l’on voit des touffes rabougries et hémisphériques du _Juniperus
nana_, et où nous recueillons plusieurs espèces intéressantes :
_Linaria heterophylla_, _Paronychia Aurasiaca_, _Vicia glauca_,
_Lamium longiflorum_, _Viola gracilis_, _Selinopsis montana_,
_Iberis Pruitii_, _Scorzonera pygmæa_, _Scabiosa crenata_,
_Brassica humilis_, etc. — Vers 2,150 mètres d’altitude,
on arrive à la limite supérieure de la forêt de Cèdres, qui
se termine brusquement, comme au Djebel Tougour, par des Cèdres
aussi développés que ceux de la partie inférieure. — Une vallée
étroite nous sépare encore de la base du pic ; les deux versants de
cette vallée sont également couverts de Cèdres. — Les pâturages,
qui s’étendent presque jusqu’aux sources situées à peu de
distance du sommet, nous présentent en abondance les : _Draba
Hispanica_, _Scorzonera pygmæa_, _Buplevrum spinosum_, _Senecio
Gallerandianus_, _Potentilla Pensylvanica_ (déjà observé en Espagne
par M. Reuter dans des stations analogues), etc. ; on y observe aussi
le _Prunus prostrata_, et quelques pieds rabougris de l’_Acer
Monspessulanum_. — Aux environs des sources, dans les endroits
frais ou arrosés, croissent les _Barbarea intermedia_, _Arabis
ciliata_, _Viola gracilis_, _Valeriana tuberosa_, etc. — La pente
rocailleuse peu étendue qui nous sépare du sommet est en grande
partie couverte par d’énormes touffes de _Sarothamnus purgans_ ;
là nous recueillons un _Jasione_ non encore fleuri, et voisin de
certaines formes du _Jasione perennis_. — L’étroit plateau
pierreux qui forme le point culminant du Djebel Cheliah s’étend
de l’est à l’ouest. Des murs en pierres sèches, construits
sur la partie la plus élevée, nous servent de refuge contre le
vent pour nos observations thermométriques et barométriques.
De ce point, le plus élevé de toute l’Algérie, se déroule
un magnifique panorama ; au sud et près de nous, les pentes
blanchâtres, abruptes, nues et accidentées, des montagnes qui
limitent la vallée de l’Oued El-Abiad, et dans le lointain les
plaines du Sahara ; à l’ouest, les sommets de nombreuses montagnes,
et aux limites de l’horizon le Djebel Tougour et la chaîne des
Ouled-Sultan ; au nord des pentes boisées, et au delà les vastes
plaines des hauts-plateaux, et leurs chotts aux surfaces miroitantes ;
à l’est, les montagnes accidentées et les vallées profondes de
l’Aurès oriental.
Le versant sud du Djebel Cheliah, dont nous n’explorons la pente
rocheuse que jusqu’à quelques centaines de mètres au-dessous du
sommet, nous offre dans les fissures des rochers l’_Amelanchier
vulgaris_ et le _Ribes Grossularia_, et dans les rocailles qui
couvrent le sol les : _Erodium montanum_, _Helichrysum lacteum_,
_Campanula rotundifolia_, _Anthoxanthum odoratum_, _Asplenium
Ruta-muraria_, _Rhamnus alpinus_, _Catananche montana_, etc. — Cette
pente est trop abrupte et trop dépourvue de terre végétale pour
pouvoir être régulièrement boisée ; aussi les Cèdres n’y
occupent-ils généralement que les ravins, et n’arrivent-ils
qu’à une altitude bien inférieure à celle qu’ils atteignent sur
la pente nord ; la plupart d’entre eux présentent les caractères
de la vétusté, et leurs sommets ont été brisés par le vent ou
par les éboulements de rochers. — Plusieurs pentes méridionales
des montagnes élevées qui environnent le Djebel Cheliah ou qui en
dépendent sont, au contraire, couvertes de Cèdres presque jusqu’au
sommet ; mais ces arbres, dont la cime s’étale généralement
en parasol, présentent un moins beau développement que ceux des
pentes tournées vers le nord.
Qu’il nous soit permis d’exprimer ici nos craintes sur la
conservation des magnifiques forêts de l’Aurès. Les nombreux
débris des Cèdres, qui jadis formaient la limite des forêts,
indiquent que cette limite a déjà notablement baissé par suite
des déprédations des Arabes, qui souvent, au voisinage de leurs
pâturages ou de leurs campements, mettent le feu au pied des plus
beaux arbres. Il serait à désirer que des règlements sévères
vinssent mettre un terme à ces désordres dans des contrées où la
conservation de la végétation arborescente est une des conditions
indispensables de la richesse du pays ; car la dénudation du sol
et l’éboulement des rochers viendrait stériliser les vallées,
et apporter à la longue un trouble profond dans la distribution
des eaux, en convertissant les cours d’eau, source de fertilité,
en des torrents dévastateurs. Pour protéger les forêts d’une
manière plus complète, il faudrait aussi empêcher la mutilation
des arbres, à laquelle les Arabes ne sont que trop portés, et
soumettre à une réglementation l’extraction de la résine,
qui, avec l’écorçage, ne sont pas de moindres causes de
destruction[34]. Le but ne peut être atteint, néanmoins dans les
montagnes élevées et à pentes rapides, que par l’interdiction
absolue du pacage dans les pâturages des sommités ; car, par la
destruction des jeunes plants et la vétusté de la forêt qui en
est la conséquence, les troupeaux contribuent beaucoup à abaisser
le niveau d’altitude atteint par la végétation arborescente. La
rapidité du développement des arbres dans les pays chauds viendra
bientôt, du reste, récompenser les soins de l’administration,
ainsi que le prouvent par un exemple frappant les forêts des
environs de Batna soumises au régime forestier, et qui sont en voie
de réparer leurs pertes. Dans le rapport sur notre voyage dans
la province d’Oran, nous avons déjà appelé l’attention sur
les résultats importants obtenus aux environs de Saïda, par la
surveillance de l’autorité militaire, pour l’amélioration des
bois qui couvrent le revers septentrional de la chaîne qui sépare
le Tell des hauts-plateaux ; cet exemple démontre que l’autorité
militaire peut, par une répression efficace, obtenir des indigènes,
sans surcroît de dépenses et sans l’organisation d’un personnel
nombreux, la stricte observation des mesures nécessaires pour
empêcher le déboisement du pays.
_Liste des plantes observées sur le Djebel Cheliah_[35].
=Renonculacées.=
THALICTRUM saxatile Schleich. — F. moy. (Eur. centr.).
RANUNCULUS millefoliatus Vahl. — Plat. sup. (Tun. It. Græc.).
demissus DC. ? — F. moy. Pât. sup. (Hisp. ? Or.).
repens L. — F. inf. (Eur. Am. bor.).
*macrophyllus Desf. — F. inf.
=Berbéridées.=
BERBERIS vulgaris L. _var._ australis Boiss. — F. moy. sup. Pât.
Turck. S. (Hisp. Cors. Sard. Sic. Or.).
=Papavéracées.=
PAPAVER Rhœas L. — Pât. sup. (Tun. Eur. As. Can.).
=Crucifères.=
BARBAREA intermedia Bor. (B. angustana Boiss.). — Pât. sup.
(Gall. Helv.).
ARABIS auriculata Lmk. — Pât. sup. Somm. (Eur. centr.
austr. Tauri.).
ciliata R. Br. — Pât. sup. S. (Eur.).
Thaliana L. — Pât. sup. (Eur. Sib.).
ALYSSUM Atlanticum Desf. — N. Pât. Pât. sup. Somm. (Hisp. Cret.).
serpyllifolium Desf. — Pât. Turck. (Hisp.).
DRABA Hispanica Boiss. — Pât. Pât. sup. Somm. S. (Hisp. austr.).
verna L. — Pât. sup. (Eur. Am. bor.).
THLASPI perfoliatum L. — Pât. Pât. sup. (Eur. Tauri. Æg. Pers.).
CAPSELLA Bursa-pastoris DC. — N. (Eur. As.).
HUTCHINSIA petræa R. Br. — Pât. Pât. sup. (Eur. centr. austr.).
IBERIS Pruitii Tin. — F. sup. Pât. Pât. sup. Somm. S.
(Hisp. austr. Sic.).
pectinata Boiss. — Turck. (Hisp.).
SISYMBRIUM Alliaria Scop. — F. moy. (Eur. Or.).
ERYSIMUM australe J. Gay _var._ (E. longifolium Guss.). —
F. inf. moy. Pât. Pât. sup. S. (Tun. Gall. It.).
ÆTHIONEMA saxatile R. Br. — N. (Eur. centr. austr. Or.).
BRASSICA humilis DC. — Pât. (Hisp. Gall. austr. Ped. Tauri.).
Gravinæ Ten. — Pât. (Tun. It. Sic.).
SINAPIS pubescens L. — F. inf. moy. N. Pât. sup. Somm.
(Tun. Hisp. Sic.).
=Cistinées.=
HELIANTHEMUM rubellum Presl. — Pât. N. (Hisp. Sic.).
glaucum Pers. _var._ croceum. — F. moy. sup. Pât. sup.
(Hisp. Sard. It. Sic.).
=Violariées.=
VIOLA odorata L. — F. moy. (Eur. Sib. Can.).
gracilis Sibth. et Sm. — F. sup. Pât. Pât. sup. S.
(It. Sic. Or.).
=Caryophyllées.=
DIANTHUS sylvestris Wulf. _var._ — S. (Eur. austr. Helv.).
SILENE conica L. — Pât. Pât. sup. (Eur. centr. austr. Or.).
nocturna L. — Pât. (Med.).
Italica DC. _var._ — F. moy. (Tun. Med.).
ciliatæ affinis absque flore. — Pât. Pât. sup.
LYCHNIS macrocarpa Boiss. et Reut. — N. (Tun. Hisp. Or.).
ARENARIA grandiflora L. — Pât. F. sup. S. (Eur. centr. austr.).
serpyllifolia L. — Pât. Pât. sup. Somm. (Eur. Sib.).
CERASTIUM dichotomum L. — Turck. (Hisp.).
glomeratum Thuill. — Pât. (Eur.).
*Atlanticum DR. — Turck.
Boissieri Gren. — F. moy. sup. Pât. Somm. (Hisp. Sard.
Cors. Ped.).
=Malvacées.=
MALOPE stipulacea Cav. — Pât. N. (Tun. Hisp. austr.).
=Acérinées.=
ACER Monspessulanum L. — F. moy. sup. Pât. sup.
(Tun. Eur. centr. austr.).
=Géraniacées.=
GERANIUM tuberosum L. — F. moy. (Eur. austr.).
Pyrenaicum L. — F. moy. (Eur.).
lucidum L. — F. moy. (Eur.).
ERODIUM cicutarium L’Hérit. — N. Pât. (Eur. Or.).
*montanum Coss. et DR. — F. moy. sup. Pât. Pât. sup. S. (Tun.).
=Rhamnées.=
RHAMNUS Alpinus L. — S. (Eur.).
=Légumineuses.=
SAROTHAMNUS purgans Gren. et Godr. (Genista purgans L.). —
Pât. Pât. sup. Somm. S. (Gall. centr.).
CALYCOTOME spinosa Link. — F. inf. moy. (Med. occ.).
ONONIS Cenisia L. — Pât. (Eur. occ. austr.).
ANTHYLLIS erinacea L. — F. inf. moy. sup. Pât. Pât. sup.
Somm. S. (Hisp.).
Vulneraria L. — Pât. (Eur. Or.).
*Numidica Coss. et DR. — F. inf. moy. Pât.
MEDICAGO Cupaniana Guss. — F. inf. Turck. (It. Sic.).
Gerardi W. et Kit. — Pât. (Eur. centr. austr.).
TRIGONELLA Monspeliaca L. — Turck. (Tun. Gall. Eur.
austr. Cauc. Or.).
TRIFOLIUM pratense L. — Turck. (Eur. Sib.).
*sphærocephalum Desf. — Turck.
repens L. — F. inf. Turck. (Eur. Sib.).
LOTUS cytisoides L. — F. inf. (Med.).
ASTRAGALUS Glaux L. — Turck. Pât. (Hisp.).
sesameus L. — Turck. (Med. Or.).
CORONILLA minima L. — N. (Eur. occ.).
HEDYSARUM capitatum Desf. — N. (Tun. Med. occ.).
ONOBRYCHIS argentea Boiss. — F. inf. (Hisp.).
VICIA glauca Presl. — Pât. Turck. N. (Sard. Sic.).
sativa L. — F. moy. (Eur.).
=Rosacées.=
PRUNUS prostrata Labill. — Pât. Pât. sup. S. (Tun. Med. austr.).
Insititia L. — Turck. (Eur.).
SPIRÆA Filipendula L. — Pât. Turck. (Eur. Sib.).
GEUM sylvaticum Pourr. (G. Atlanticum Desf.). — F. moy. Turck.
(Eur. austr.).
RUBUS fruticosus L. _var._ corylifolius. — F. moy. (Eur.).
POTENTILLA reptans L. — F. inf. (Eur. As.).
hirta L. — Pât. sup. (Eur. austr.).
Pensylvanica L. — Pât. sup. Somm. S. (Hisp. Am. bor. Sib.).
ROSA canina L. — F. inf. (Eur. As.).
Seraphini Viv. — Pât. F. sup. Pât. sup. (Cors. It.).
CRATÆGUS monogyna Jacq. _var._ hirsuta Boiss. — Pât. F. moy.
(Hisp. Sic.).
AMELANCHIER vulgaris Mœnch. — S. (Eur. centr. austr.).
COTONEASTER Fontanesii Spach. — F. sup. (Or.).
=Sanguisorbées.=
APHANES arvensis L. — Pât. (Eur.).
=Paronychiées.=
HERNIARIA hebecarpa J. Gay (H. permixta Guss. non Jan). —
Pât. (Sic. Syr. Abyss.).
*PARONYCHIA Aurasiaca Webb. — Pât. Pât. sup. Somm.
POLYCARPON Bivonæ J. Gay. — F. moy. sup. N. (Tun. Sic.).
SCLERANTHUS annuus L. _var._ (S. polycarpus DC.). — Pât. Pât. sup.
(Eur. centr. austr.).
=Crassulacées.=
UMBILICUS horizontalis DC. — S. (Tun. Sic. Or.).
SEDUM glanduliferum Guss. — F. moy. S. (Tun. Med. occ.).
acre L. — F. moy. inf. Pât. Somm. (Eur.).
amplexicaule DC. — F. moy. (Eur. austr.).
=Grossulariées.=
RIBES Uva-crispa L. — S. (Eur. Sib.).
=Saxifragées.=
SAXIFRAGA Carpetana Boiss. et Reut. — Pât. Pât. sup. (Hisp.).
=Ombellifères.=
ERYNGIUM triquetrum Vahl. — F. inf. (Tun. Sic.).
*SELINOPSIS montana Coss. et DR. — F. moy.
PTYCHOTIS sp. nov. ? — F. moy.
BUPLEVRUM spinosum L. f. — F. moy. sup. Pât. sup. (Hisp.).
SESELI montanum L. _var._ nanum. (Gaya Pyrenaica Gaud.) —
Turck. Pât. S. (Pyr. Hisp.).
THAPSIA Garganica L. — F. inf. (Tun. Med.).
CAUCALIS leptophylla L. — Pât. (Eur. austr. Or.).
CHÆROPHYLLUM temulum L. — F. inf. (Eur.).
SMYRNIUM Olusatrum L. — F. moy. (Tun. Eur. centr. austr.).
=Loranthacées.=
ARCEUTHOLOBIUM Oxycedri M. Bieb. (Viscum Oxycedri DC.). —
F. inf. (Hisp. Gall. austr. Cauc.).
=Rubiacées.=
CRUCIANELLA angustifolia L. — Pât. (Eur. occ. austr. Or.).
GALIUM erectum Huds. — F. moy. S. (Eur. centr. austr.).
verum L. — F. moy. (Eur.).
Aparine L. — F. moy. (Tun. Eur. Or.).
=Valérianées.=
VALERIANELLA olitoria Mœnch. — Somm. (Eur.).
VALERIANA tuberosa L. — Pât. Pât. sup. S. (Med. Or.).
=Dipsacées.=
KNAUTIA arvensis Coult. _var._ subscaposa. — F. inf. moy. sup.
Pât. sup. S. (Med. occ.).
SCABIOSA crenata Cyr. — Pât. F. moy. sup. (It. Sic. Græc.).
=Composées= (Cynarocéphales).
*OTHONNA cheirifolia L. — Pât. N. (Tun.).
XERANTHEMUM inapertum Willd. — Pât. Turck. (Eur. centr. austr. Or.).
CENTAUREA Calcitrapa L. — F. inf. (Eur. Or.).
CARDUNCELLUS pinnatus DC. — Pât. N. (Sic.).
CARDUUS macrocephalus Desf. — Pât. P. moy. sup. (Tauri.).
JURINÆA humilis DC. _var._ Bocconi. — Turck. Pât. Pât. sup. S.
(Med. occ.).
=Composées= (Corymbifères).
NARDOSMIA fragrans Rchb. — F. inf. (Eur. austr.).
BELLIS sylvestris Cyr. — Pât. F. moy. sup. Pât. sup. (Med. Or.).
SOLIDAGO Virga-aurea L. — F. moy. (Eur. As. bor.).
EVAX Heldreichii Parlat. — Pât. Pât. sup. (Sic.).
INULA montana L. — Pât. F. moy. Pât. sup. Somm. S.
(Eur. centr. austr. Tauri.).
ANTHEMIS tuberculata Boiss. — F. moy. sup. Pât. sup. Somm. S.
(Hisp.).
ARTEMISIA campestris L. — Pât. (Eur. Or.).
*HELICHRYSUM lacteum Coss. et DR. — Pât. F. moy. sup. Pât. sup. S.
SENECIO Nebrodensis L. — F. moy. sup. Pât. sup. (It. Sic. Germ.).
*giganteus Desf. — F. inf.
*Gallerandianus Coss. et DR. — Pât. Pât. sup.
=Composées= (Chicoracées).
HYOSERIS radiata L. — F. moy. inf. sup. S. (Tun. Med.).
CATANANCHE cærulea L. — F. inf. moy. (Med. occ.).
*montana Coss. et DR. — F. inf. moy. sup. Pât. Pât. sup. S.
HYPOCHÆRIS Neapolitana Ten. — Pât. (Tun. Eur. austr.).
SERIOLA lævigata L. — F. inf. moy. sup. Pât. Pât. sup. S.
(Tun. Sic.).
LEONTODON hispidus L. _var._ — F. inf. (Eur.).
TRAGOPOGON crocifolius L. — Pât. sup. (Eur. austr. Or.).
SCORZONERA pygmæa Sibth. et Sm. — Pât. F. sup. Pât. sup. (Bithyn.).
TARAXACUM Dens-leonis L. — F. inf. Pât. (Eur.).
PHŒNIXOPUS vimineus Rchb. — N. (Eur. centr. austr.).
muralis Koch (Prenanthes muralis L.). — F. moy. (Eur.).
HIERACIUM Pilosella L. — Pât. F. moy. sup. S. (Eur.).
=Campanulacées.=
JASIONE perennis L. _var._ ? — Pât. sup. (Eur. occ.).
CAMPANULA rotundifolia L. — S. (Eur. Sib.).
=Primulacées.=
ANAGALLIS arvensis L. — Pât. sup. (orbe fere toto).
linifolia L. — N. (Tun. Med. occ.).
=Oléacées.=
*FRAXINUS dimorpha Coss. et DR. — F. inf. moy. Turck.
=Convolvulacées.=
CONVOLVULUS Cantabrica L. — N. (Tun. Eur. austr.).
arvensis L. — N. (Eur. As. Am.).
=Borraginées.=
LITHOSPERMUM incrassatum Guss. — Pât. sup. (Tun. Med. Or.).
ALKANNA tinctoria Tausch. — F. inf. (Eur. austr. Or.).
MYOSOTIS stricta Link. — Pât. sup. (Eur. occ.).
CYNOGLOSSUM Nebrodense Guss. — F. moy. (Hisp. Sic.).
cheirifolium L. — Somm. (Tun. Med.).
=Scrophularinées.=
VERBASCUM Bœrhaavii L. — Pât. S. (Med. occ.).
LINARIA heterophylla Desf. — F. moy. sup. Pât. Pât. sup. S.
(Sic. Or.).
SCROPHULARIA auriculata L. — F. moy. (Tun. Med. occ.).
VERONICA Beccabunga L. — Pât. sup. (Eur. centr. austr. Or.).
*rosea Desf. — F. moy. (Hisp. ?).
arvensis L. — Pât. Pât. sup. (Eur. As. centr. Am. bor. Can.).
præcox L. — Somm. (Eur. centr. austr.).
hederæfolia L. — Pât. (Eur. Or. Am. bor.).
=Labiées.=
MENTHA sylvestris L. — F. inf. (Eur. Or. B. sp.).
*THYMUS ciliatus Benth. _var._ Munbyanus. — N.
SALVIA patula Desf. — Pât. Pât. sup. (Med. austr. Or.).
CLINOPODIUM vulgare L. — F. moy. (Eur. Or.).
CALAMINTHA Alpina Lmk. — F. moy. sup. Pât. Pât. sup. Somm.
(Eur. centr. austr.).
LAMIUM longiflorum Ten. — F. moy. sup. Pât. Pât. sup. S.
(Tun. Eur. austr.).
TEUCRIUM Chamædrys L. — F. moy. sup. Pât. (Eur.).
Polium L. — Pât. Turck. (Tun. Med. Or.).
AJUGA Chamæpitys Schreb. — F. moy. (Eur. centr. austr. Tauri.).
=Plumbaginées.=
ARMERIA longearistata Boiss. et Reut. — Pât. Turck. Somm. (Hisp.).
=Plantaginées.=
PLANTAGO Coronopus L. — Pât. Pât. sup. S. (Eur. Can.).
=Salsolacées.=
CHENOPODIUM Vulvaria L. — Turck. (Eur.).
=Polygonées.=
RUMEX crispus L. — F. inf. (Eur. Sib. Am. bor.).
tuberosus L. — Pât. S. (Eur. austr.).
=Daphnoïdées.=
PASSERINA annua Wikstr. — Turck. (Eur. centr. austr. Or.).
=Euphorbiacées.=
EUPHORBIA verrucosa L. _var._ leiocarpa. — F. inf. moy.
(Eur. centr. austr.).
Nicæensis All. — F. moy. (Tun. Med.).
*luteola Coss. et DR. — F. inf.
=Cupulifères.=
QUERCUS Ilex L. — F. inf. moy. (Tun. Gall. occ. Med.).
— _var._ Ballota (Q. Ballota Desf.). — F. inf. moy.
(Tun. Med. austr.).
=Conifères.=
JUNIPERUS Oxycedrus L. — F. inf. Pât. (Tun. Med. Or.).
nana Willd. — F. moy. sup. (Eur. As. bor. Am. bor.).
thurifera L. (J. sabinoides Griseb.). — F. inf. moy. Pât.
(Hisp. Or.).
CEDRUS Libani Barr. _var._ Atlantica. — F. inf. moy. sup. (Taurus).
— — _s.-v._ viridis.
— — _s.-v._ argentea.
TAXUS baccata L. — F. moy. sup. (Eur.).
=Orchidées.=
ORCHIS latifolia L. — F. inf. (Eur. centr. austr.).
=Iridées.=
ROMULEA Bulbocodium Sebast. et Maur. — Pât. Pât. sup.
(Eur. occ. austr.).
=Liliacées.=
GAGEA polymorpha Boiss. — Pât. sup. (Hisp. Lus. Cors. Sic. Græc.).
ORNITHOGALUM umbellatum L. — Pât. N. (Eur.).
MUSCARI racemosum Mill. — F. moy. (Eur.).
*ASPHODELUS acaulis Desf. — Pât. sup.
ASPHODELINE lutea Rchb. — F. inf. moy. sup. Pât. Pât. sup.
(Med. Or. Sib. Cauc.).
=Joncées.=
JUNCUS glaucus Ehrh. — Pât. sup. (Eur. Med. Am. bor.).
=Cypéracées.=
CAREX hordeistichos Vill. — Pât. sup. (Gall. Hisp. Germ. It. Cauc.).
=Graminées.=
ANTHOXANTHUM odoratum L. — F. inf. moy. sup. Pât. S. (Eur. Sib.).
STIPA gigantea Lagasc. — Pât. (Hisp. It. Sic.).
parviflora Desf. — Pât. (Tun. Hisp. Cret. Arab.).
APERA interrupta B. B. (Agrostis interrupta L.). — Somm.
(Eur. centr. austr. Cauc. Or.).
AMPELODESMOS tenax Link. — F. inf. moy. (Tun. Med. occ.).
ECHINARIA capitata Desf. — Pât. (Tun. Eur. austr. Or.).
TRISETUM flavescens P. B. — F. inf. (Eur. centr. austr.
Arab. Pers. B. sp.).
POA bulbosa L. — Pât. N. Somm. S. (Eur. centr. austr. Or.).
MELICA Cupani Guss. — N. (It. Sic.).
KŒLERIA cristata Pers. — Somm. (Eur. Sib.).
Valesiaca Gaud. — Pât. (Hisp. Gall. Helv.).
DACTYLIS glomerata L. — F. inf. moy. sup. Pât. Somm.
(Eur. Or. Sib. Am. bor.).
CYNOSURUS elegans Desf. — Pât. F. inf. moy. (Tun. Eur. austr. Can.).
FESTUCA ovina L. — Somm. (Eur. Sib.).
— _var._ duriuscula. — Pât. sup. Somm. S. (Eur. Sib.).
triflora Desf. — F. moy. (Hisp.).
incrassata Salzm. — N. (Cors. It.).
Sicula Presl. — Pât. Turck. (Sic. Cors. Sard.).
BROMUS squarrosus L. — F. moy. sup. (Eur. austr.).
erectus L. — Pât. sup. Somm. (Tun. Eur. Cauc.).
LOLIUM perenne L. — F. inf. (Eur. Cauc. Am. bor.).
*TRITICUM hordeaceum Coss. et DR. — F. moy.
HORDEUM bulbosum L. — F. inf. (Med. Or.).
ÆGILOPS ovata Willd. _var._ triaristata. — Pât. (Tun. Hisp.
Gall. austr. It. Or.).
ventricosa Tausch. — Pât. (Hisp.).
=Fougères.=
CYSTOPTERIS fragilis Bernh. (Aspidium fragile Sw.). — Pât. sup.
(Eur. Sib.).
ASPLENIUM Ruta-muraria L. — S. (Eur. Sib.).
Adianthum-nigrum L. — (Eur. centr. austr.).
Les bois des montagnes qui limitent au nord la vallée de l’Oued
Essora, en face d’Aïn-Turck, ne possèdent pas de Cèdres, à
cause de leur peu d’élévation ; les arbres qui y dominent sont
les mêmes que ceux de la partie inférieure du Djebel Cheliah. Le
_Fraxinus dimorpha_ avec l’_Anthyllis erinacea_ et le _Calycotome
spinosa_ y forme de nombreux buissons.
_Liste des plantes observées dans les bois des montagnes qui limitent
au nord la vallée de l’Oued Essora, en face d’Aïn-Turck_.
Alyssum Atlanticum Desf.
Helianthemum rubellum Presl.
Polygala rosea Desf.
Malope stipulacea Cav.
Argyrolobium Linnæanum Walp.
Calycotome spinosa Link.
Anthyllis erinacea L.
Coronilla minima L.
Eryngium triquetrum Vahl.
Asperula hirsuta Desf.
Atractylis cæspitosa Desf.
Centaurea alba L.
Hyoseris radiata L.
Catananche cærulea L.
*— montana Coss. et DR.
Urospermum Dalechampii Desf.
Helminthia aculeata DC.
*Fraxinus dimorpha Coss. et DR.
Convolvulus Cantabrica L.
Thymus ciliatus Benth. _var._
Teucrium Polium L.
Globularia Alypum L.
Daphne Gnidium L.
Quercus Ilex L.
— — _var._ Ballota.
Juniperus Oxycedrus L.
Ornithogalum umbellatum L.
Asphodelus ramosus L.
Carex Halleriana Asso.
— glauca Scop. _var._ serrulata.
Avena pratensis L.
Ampelodesmos tenax Link.
Nous suivons le cours de l’Oued Essora ; la vallée (environ 1,200
mètres d’altitude) offre quelques cultures, et nous y remarquons
quelques Mûriers et des vignes presque sauvages qui s’enlacent dans
les arbres. — Dans les bois dominant à l’est le Teniat-Touchent,
nous voyons des arbres verts à forme pyramidale, que de loin nous
croyons appartenir à une espèce nouvelle pour nous ; mais, en nous
en rapprochant, nous pouvons constater que ces arbres, dont la forme
insolite excitait notre attention, sont des _Pinus Halepensis_, qui,
en raison de circonstances locales, n’ont pas leur port habituel. A
l’ombre de ces arbres, nous trouvons le _Ruscus aculeatus_ et les
_Euphorbia Nicæensis_ et _verrucosa_ var. _leiocarpa_.
TRAJET DU DJEBEL CHELIAH A BATNA.
Au sortir du col de Teniat-Touchent, nous entrons dans la plaine
d’Yabous où nous retrouvons un grand nombre d’espèces de la
région des hauts-plateaux. — Le Djebel Amrous, qui borne la plaine
au sud, est couvert de bois, dans lesquels dominent les _Fraxinus
dimorpha_, _Pistacia Atlantica_ et _Juniperus Oxycedrus_. — En
ravin argileux, assez profond et à berges très accidentées,
nous présente les mêmes arbres et de nombreux buissons de
_Calycotome spinosa_ ; l’_Othonna cheirifolia_ y est d’une
extrême abondance ; ce ravin nous conduit à un autre étage de la
plaine ; cette nouvelle plaine est jonchée de ruines romaines, et
nous n’y voyons d’autres cultures que quelques champs d’Orge
brûlés par le soleil ; l’aspect général du pays nous rappelle
les solitudes des hauts-plateaux de la province d’Oran. Un grand
nombre de plantes vivaces n’ont pas encore fleuri (13 juin) ; mais
la plupart des plantes annuelles ont déjà disparu. — Le sol, au
voisinage de l’un des principaux affluents de l’Oued Taga, devient
plus fertile ; de nombreux douars sont établis sur ce point, où
l’on nous dresse notre tente auprès de ruines romaines qui couvrent
un large espace ; les endroits frais présentent des pâturages
et d’assez belles moissons. Un ravin profondément encaissé, et
creusé par un cours d’eau qui se jette dans l’Oued Taga, nous
offre, dans les rochers de ses berges escarpées, de nombreux pieds
de _Pistacia Atlantica_ et de _Fraxinus dimorpha_, et des touffes
de _Jasminum fruticans_ ; sur les alluvions déposées par les eaux,
nous retrouvons le _Brassica dimorpha_ que nous avons déjà recueilli
sur les montagnes de Em-Medinah, et nous observons les espèces
suivantes : _Pulicaria Arabica_, _Velezia rigida_, _Ruta montana_,
_Phelipæa Schultzii_, _Polycarpon Bivonæ_, _Cerastium Atlanticum_,
_Sinapis pubescens_, _Othonna cheirifolia_, _Medicago secundiflora_,
etc. — Un colombier naturel s’est établi dans des cavités de
la partie la plus escarpée du ravin, et de nombreuses volées de
pigeons viennent y chercher un refuge.
En nous dirigeant vers le cours principal de l’Oued Taga,
continuation de l’Oued Firez, nous observons dans des ravins
argilo-schisteux de nombreuses touffes de _Retama sphærocarpa_,
_Anthyllis Numidica_ et _Centaurea Parlatoris_ ; là nous retrouvons
aussi en abondance le _Brassica dimorpha_, dont les alluvions de
l’affluent de l’Oued Taga ne nous avaient offert que quelques
individus. — Plus loin, des coteaux argileux, à croupes arrondies
et creusées de nombreuses ravines, sont parsemés de touffes
de _Lygeum Spartum_, _Deverra scoparia_, _Asphodelus ramosus_ et
_Atractylis cæspitosa_, entre lesquelles croissent les espèces
suivantes : _Erysimum strictum_ var. _micranthum_, _Gypsophila
compressa_, _Ruta montana_, _Hedysarum pallidum_, _Sedum altissimum_,
_Eryngium dichotomum_, _Crucianella patula_, _Santolina squarrosa_,
_Androsace maxima_, _Wangenheimia Lima_, etc. Au pied de ces
coteaux, dans les terres en friche de champs récemment cultivés,
nous voyons réunies la plupart des espèces, qui, dans la région
des hauts-plateaux, sont propres aux terrains remués.
_Liste des plantes observées dans les champs et les terrains en
friche aux environs de l’Oued Taga_.
Adonis microcarpa DC.
Ceratocephalus falcatus Pers.
Nigella Hispanica L. _var._ intermedia Coss.
Matthiola lunata DC.
Biscutella auriculata L.
Erysimum Orientale R. Br.
Sisymbrium runcinatum Lagasc.
*Brassica dimorpha Coss. et DR.
Moricandia arvensis DC.
Diplotaxis virgata DC.
Sinapis amplexicaulis DC.
— geniculata Desf.
Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut.
*Reseda Duriæana J. Gay.
Saponaria Vaccaria L.
Cerastium dichotomum L.
Linum strictum L.
Malva Ægyptiaca L.
Hypericum tomentosum L.
Erodium guttatum Willd.
— cicutarium L’Hérit.
Peganum Harmala L.
Retama sphærocarpa Boiss.
Ononis Columnæ All.
*Anthyllis Numidica Coss. et DR.
Medicago scutellata Lmk.
Trigonella prostrata DC.
Melilotus sulcata Desf.
*Hedysarum pallidum Desf.
— capitatum Desf.
*Vicia secundiflora DR.
— calcarata Desf.
— amphicarpa Dorth.
— tetrasperma Lois.
Eryngium campestre L.
— triquetrum Vahl.
— dichotomum Desf.
Hohenackeria bupleurifolia Fisch. et Mey.
*— polyodon Coss. et DR.
Ptychotis verticillata Duby.
Carum incrassatum Boiss.
Daucus aureus Desf.
Caucalis leptophylla L.
Turgenia latifolia Hoffm.
Torilis nodosa Gærtn.
Scandix Pecten-Veneris L.
Galium verum L.
— tricorne With.
— Parisiense L.
Crucianella patula L.
— angustifolia L.
Asperula arvensis L.
Scabiosa maritima L. _var._ ochroleuca.
*Microlonchus Duriæi Spach.
*Echinops spinosus L.
*Carduncellus calvus Boiss. et Reut.
*— Atlanticus Coss. et DR.
*— pectinatus DC.
*Atractylis cæspitosa Desf.
— cancellata L.
Cynara Cardunculus L.
Cirsium echinatum DC.
*Silybum eburneum Coss. et DR.
Onopordon macracanthum Schousb.
Centaurea Nicæensis All.
— Parlatoris Heldr.
Micropus supinus L.
— bombycinus Lagasc.
Santolina squarrosa Willd.
Filago Jussiæi Coss. et Germ.
Artemisia Herba-alba Asso.
— campestris L.
Scolymus Hispanicus L.
Cichorium Intybus L.
*Kalbfussia Salzmanni Sch. Bip.
Urospermum Dalechampii Desf.
*Spitzelia cupuligera DR.
Androsace maxima L.
Convolvulus lineatus Cav.
— undulatus Cav.
Echium Italicum L.
Borrago officinalis L.
Nonnea nigricans DC.
— micrantha Boiss. et Reut.
Rochelia stellulata Rchb.
Hyoscyamus niger L.
Linaria reflexa Desf.
Sideritis montana L.
Marrubium Alysson L.
Ajuga Iva L.
Beta vulgaris L.
Salsola vermiculata L.
Atriplex Halimus L.
Polygonum Bellardi All.
Euphorbia exigua L.
Allium roseum L.
Lygeum Spartum L.
Agrostis alba L. _var._
Stipa gigantea Lagasc.
— parviflora Desf.
Echinaria capitata Desf.
Cynodon Dactylon L.
Avena sterilis L.
Brachypodium distachyum Rœm. et Sch.
Triticum Orientale M. Bieb.
Ægilops ovata L. _var._ triaristata.
Aux environs de l’Oued Taga, de maigres moissons couvrent la
plus grande partie du sol, et de toutes parts les indigènes sont
occupés à la récolte (13 juin). — Après avoir traversé le
lit de l’Oued Taga, nous nous hâtons d’arriver à Timegad.
Les ruines de Timegad (l’ancienne _Tamugada_), moins bien
conservées que celles de Lambèse, n’en présentent pas
moins un vif intérêt pour l’archéologue. Un arc de triomphe
encore debout, l’enceinte d’un vaste édifice, un cirque, de
nombreuses inscriptions, des débris de toute sorte, indiquent,
par l’étendue qu’ils occupent, toute l’importance de la
cité romaine, dont l’emplacement n’est plus aujourd’hui
qu’une plaine inculte. Nous n’avons guère observé, dans
les ruines où les Arabes établissent souvent leurs douars, que
des espèces rudérales : _Peganum Harmala_, _Torilis nodosa_,
_Borrago officinalis_, _Atriplex Halimus_, _Chenopodium Vulvaria_
et _opulifolium_, _Urtica pilulifera_, etc.
Sur les bords de l’Oued Soutetz (environ 940 mètres d’altitude),
quelques rares pieds de _Tamarix Gallica_ nous offrent un ombrage
que nous sommes heureux de trouver après avoir traversé les vastes
plaines déboisées dont nous venons de parler. — Jusqu’au
marabout de Sidi-Mansar, nous parcourons une plaine bornée au sud
par des montagnes peu élevées, à peine boisées, et où dominent
surtout les _Juniperus Phœnicea_ et _Oxycedrus_ ; dans l’un des
nombreux ravins qui aboutissent à l’Oued Soutetz, nous retrouvons
le _Centaurea microcarpa_ et le _Nasturtium coronopifolium_, que
nous n’avions pas revus depuis que nous avons quitté la région
saharienne. La végétation de la plaine offre, du reste, les mêmes
caractères que celle de la vallée de Lambèse dont elle n’est
que la continuation ; le _Retama sphærocarpa_ y devient d’une
extrême abondance. — Nous franchissons la porte de l’ancienne
Marcouna, dont la route longe les ruines jusqu’à Lambèse, où,
après notre long séjour sous la tente, nous sommes heureux de
retrouver la civilisation européenne.
* * * * *
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES ET RÉSUMÉ.
La contrée que nous avons parcourue est comprise entre les 3° 21′
et 4° 34′ de longitude orientale de Paris et les 36° 53′ et
34° 40′ de latitude septentrionale.
Cette contrée, depuis Philippeville jusqu’à Biskra, peut être
partagée en quatre régions naturelles, aussi distinctes au point
de vue de la géographie botanique qu’à celui de la géographie
physique :
1o _Région méditerranéenne._ — Cette région, limitée au
nord par la Méditerranée, ne nous paraît pas s’étendre au
sud beaucoup au delà de Constantine. Les environs de cette ville
présentent une végétation assez distincte de celle du littoral,
des hauts-plateaux et de la montagne, pour que nous ayons dû y voir
l’analogue de la région méditerranéenne intérieure que nous
avons admise dans la province d’Oran, où elle occupe une zone
beaucoup plus étendue. L’ensemble de la région peut donc être
subdivisé en deux régions secondaires : l’une _méditerranéenne
littorale_, l’autre _méditerranéenne intérieure_.
2o _Région des hauts-plateaux._ — Cette région, dont la limite au
nord n’est guère déterminée que par l’altitude (700 à 1,000
mètres environ), comprend les plaines larges et élevées situées au
sud de Constantine, et s’étend jusqu’à la chaîne de montagnes
qui, vers El-Kantara, la séparent de la région saharienne.
3o _Région montagneuse._ — Cette région est représentée surtout
par les montagnes élevées des environs de Batna, par celles de la
chaîne de l’Aurès et par les vallées qui en dépendent.
4o _Région saharienne ou désertique._ — Cette région,
caractérisée essentiellement par la culture en grand du Dattier,
expression d’un concours de circonstances toutes spéciales,
commence au sud de la grande chaîne de l’Atlas, et paraît
s’étendre jusqu’à la limite septentrionale des pluies
estivales ; elle serait ainsi comprise environ entre les 35e et
15e degrés de latitude boréale. La région saharienne n’est
représentée dans ce rapport que par les plantes observées aux
environs de Biskra, et quelques autres recueillies entre Biskra
et Tuggurt.
Dans le voyage qui fait l’objet de notre travail, nous avons,
autant que possible, recueilli dans chaque région, et sur un grand
nombre de points, toutes les espèces, même les plus vulgaires. Nous
avons ajouté aux résultats de nos observations les indications
puisées dans les matériaux que nous avions à notre disposition,
toutes les fois que cela était nécessaire.
Le nombre total des espèces et des principales variétés dont les
stations sont consignées dans nos listes est de 1,432.
Pour donner une idée exacte de la répartition des espèces dans les
régions que nous avons indiquées plus haut, et de leur distribution
géographique générale, nous avons dressé un tableau qui présente
à la fois le nombre des espèces propres à chaque région, celui
des espèces communes à plusieurs régions, et les principales
affinités de géographie botanique. Dans ce tableau, les affinités
géographiques des plantes d’Algérie sont exprimées en tête
des colonnes de la manière suivante :
EUR. (Europe). Plantes se retrouvant dans une grande partie de
l’Europe.
MÉD. (Région méditerranéenne). Plantes communes à la plupart
des contrées du bassin méditerranéen.
MÉD. OCC. (Région méditerranéenne occidentale). Plantes
appartenant à la partie occidentale du bassin méditerranéen.
ESP., PORT. (Espagne, Portugal). Plantes propres à la péninsule
ibérique.
ESP., OR. (Espagne, Orient). Plantes existant à la fois en Espagne et
en Orient, sans avoir été observées sur des points intermédiaires.
IT. (Italie). Plantes qui n’ont encore été observées qu’en
Italie, en comprenant sous cette dénomination non-seulement
l’Italie proprement dite, mais encore la Sicile, Malte, la Corse et
la Sardaigne. Les plantes qui ne sont point spéciales à l’Italie
sont, d’après leurs affinités géographiques, classées sous
les titres de _Méd. occ._ ou _Méd. or._
MÉD. OR. (Région méditerranéenne orientale). Plantes se
trouvant dans la partie orientale de la région méditerranéenne
de l’Europe.
OR. (Orient). Plantes se trouvant en Asie, excepté celles qui
doivent être rattachées au groupe suivant.
OR. DÉS. (Région désertique de l’Orient). Espèces se trouvant
dans les déserts de l’Égypte, de l’Arabie, de la Palestine et
de la Perse méridionale.
SPÉC. (Plantes spéciales). Plantes qui n’ont encore été
observées qu’en Algérie ou dans les États voisins Maroc et Tunis.
_Tableau général de la distribution par régions des plantes que
nous avons observées dans la province de Constantine et de leurs
principales affinités de géographie botanique_.
+----------+----+----+----+-----+-----+----+---+----+----+-----+-----+
| NOMS DES |EUR.|MÉD.|MÉD.| ESP.|ITAL.|MÉD.|OR.| OR.|ESP.| PL.|SOMME|
| RÉGIONS. | | |OCC.|PORT.| | OR.| |DÉS.| OR.|SPÉC.| des |
| | | | | | | | | | | | ESP.|
+----------+----+----+----+-----+-----+----+---+----+----+-----+-----+
|Litt. | 36| 85| 25| 6| 15| | 1| 2| | 20| 190|
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 7| 11| 2| 1| 2| | | | | 1| 24|
|Const.[36]| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 4| 6| 1| | | | | | | | 11|
|Const. | | | | | | | | | | | |
|Plat. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 3| 2| 1| | | | | | | | 6|
|Const. | | | | | | | | | | | |
|Mont. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 2| 3| 1| | | | | | | | 6|
|Const. | | | | | | | | | | | |
|Sah. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 11| 14| 3| | 1| | 1| | | | 31|
|Const. | | | | | | | | | | | |
|Plat. | | | | | | | | | | | |
|Mont. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 4| 10| 1| 1| | | | | | | 16|
|Const. | | | | | | | | | | | |
|Plat. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 1| 1| | | | | | | | | 2|
|Const. | | | | | | | | | | | |
|Mont. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 13| 17| 2| | | | 1| | | 1| 34|
|Const. | | | | | | | | | | | |
|Plat. | | | | | | | | | | | |
|Mont. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 4| 5| 3| | | | | | | 2| 14|
|Plat. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 11| 5| 3| | | | | | | 1| 20|
|Plat. | | | | | | | | | | | |
|Mont. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 4| 8| 1| | | | | | | | 13|
|Plat. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 12| 7| 1| 1| | 1| | | | | 22|
|Plat. | | | | | | | | | | | |
|Mont. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 5| 9| 3| 1| 2| | | | | 2| 22|
|Mont. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. | 2| 2| | | | | | | | | 4|
|Mont. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Litt. Sah.| 6| 11| 2| | | | | | | | 19|
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 5| 20| 3| 2| 2| | | | | 7| 39|
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 1| 9| | | 1| | | | 1| 4| 16|
|Plat. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 3| 5| 1| 2| 1| 2| | | | 3| 17|
|Mont. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 2| 5| | | | | | | | | 7|
|Sah. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 11| 15| 5| 4| 4| | 1| | 2| 9| 51|
|Plat. | | | | | | | | | | | |
|Mont. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 1| 5| 2| | | | | | | 1| 9|
|Plat. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 1| 2| | | | | | | | | 3|
|Mont. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Const. | 10| 17| 3| 2| 1| | | | 2| 3| 38|
|Plat. | | | | | | | | | | | |
|Mont. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Plat. | 22| 18| 5| 7| 2| 3| 2| 1| 1| 12| 73|
| | | | | | | | | | | | |
|Plat. | 28| 28| 12| 13| 1| | 1| | 2| 16| 101|
|Mont. | | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Plat. Sah.| 13| 29| 4| 6| | 2| 4| 1| 4| 10| 73|
| | | | | | | | | | | | |
|Plat. | 9| 20| 4| 5| | 1| 1| | 6| 11| 57|
|Mont. Sah.| | | | | | | | | | | |
| | | | | | | | | | | | |
|Mont. | 105| 46| 24| 17| 5| 9| 7| | 8| 36| 257|
| | | | | | | | | | | | |
|Mont. Sah.| 3| 3| | | | | | | | 3| 9|
| | | | | | | | | | | | |
|Sah. | 16| 45| 12| 8| | 6| 6| 85| 21| 45| 244|
| +----+----+----+-----+-----+----+---+----+----+-----+-----+
|Total des | | | | | | | | | | | |
|espèces | | | | | | | | | | | |
|pour | | | | | | | | | | | |
|l’ensemble| | | | | | | | | | | |
|de la | | | | | | | | | | | |
|province | 355| 463| 124| 77| 37| 24| 25| 89| 47| 187| 1428|
+----------+----+----+----+-----+-----+----+---+----+----+-----+-----+
Ce tableau, bien qu’il n’indique les affinités géographiques de
la végétation de la province de Constantine qu’avec l’Europe,
les diverses parties du bassin méditerranéen et l’Orient,
comprend cependant la presque totalité des espèces que nous
avons mentionnées, puisque quatre espèces seulement n’ont pu,
en raison de leur patrie, y être portées ; ce sont les _Ononis
angustissima_ et _Phagnalon purpurascens_, qui n’avaient encore
été signalés qu’aux îles Canaries, le _Digitaria commutata_,
qui n’avait encore été observé qu’au Cap de Bonne-Espérance,
aux îles Canaries et à celles du Cap-vert, et le _Pappophorum
scabrum_, plante du Cap de Bonne-Espérance. — Il est évident que,
en raison des limites dans lesquelles nous avons nécessairement dû
circonscrire notre tableau, il ne peut comprendre toutes les contrées
où se rencontrent les espèces à dispersion très large, les moins
importantes du reste au point de vue de la géographie botanique.
Les affinités de l’ensemble de la végétation de la province
de Constantine avec l’Europe et le bassin méditerranéen,
déjà démontrées par l’examen du tableau, seront rendues plus
évidentes encore par les sommes suivantes, résumant quelques-unes
des données du tableau principal : si l’on fait la somme des
espèces appartenant aux diverses parties du bassin méditerranéen,
on voit que cette somme est de 725 espèces, et en y ajoutant les 355
espèces de l’Europe, on arrive au total de 1,080 espèces, tandis
que les autres éléments de la végétation ne sont représentés
que par le total de 348 espèces.
On a vu plus haut que le total des espèces mentionnées est de
1,428 ; mais nous devons faire remarquer qu’une espèce qui se
trouve à la fois dans plusieurs régions, joue dans ces diverses
régions le même rôle qu’un nombre égal d’espèces qui
seraient propres à chacune de ces régions en particulier. Le
tableau suivant, résumant pour chaque région ses principales
affinités géographiques, permettra, par leurs sommes, de donner
d’une manière plus exacte encore, les proportions relatives des
éléments constitutifs de l’ensemble de la végétation.
_Tableau résumant pour chaque région ses principales affinités
de géographie botanique_.
+------------------+-----+----+--------+-----+------+-------+------+
| AFFINITÉS DE | MÉD.|MÉD.|H.-PLAT.|MONT.|SAHAR.|SOMMES.| |
| GÉOGRAPHIE |LITT.|INT.| | | | | |
| BOTANIQUE. | | | | | | | |
+------------------+-----+----+--------+-----+------+-------+ |
|Végétation | 125| 79| 158| 228| 99| 689|} |
|européenne | | | | | | |} |
| | | | | | | |} |
|Région | 196| 142| 213| 193| 185| 929|} |
|méditerranéenne | | | | | | |} |
| | | | | | | |} |
|Région méditerr. | 49| 25| 50| 62| 33| 219|} 2061|
|occident. | | | | | | |} |
| | | | | | | |} |
|Espagne, Portugal | 11| 13| 40| 46| 23| 133|} |
| | | | | | | |} |
|Italie, Sicile | 20| 12| 10| 15| 1| 58|} |
| | | | | | | |} |
|Région méditerr. | 1| 2| 7| 13| 10| 33|} |
|orientale | | | | | | |} |
| | | | | | | | |
|Orient. | 3| 3| 11| 12| 12| 41|} |
| | | | | | | |} |
|Orient désertique | 2| | 2| | 86| 90|} 492|
| | | | | | | |} |
|Espagne, Orient | | 5| 18| 20| 33| 76|} |
| | | | | | | |} |
|Plantes spéciales | 27| 29| 70| 85| 74| 285|} |
| +-----+----+--------+-----+------+-------+ |
|Somme des espèces | | | | | | | |
|observées dans | | | | | | | |
|chaque région. | 434| 310| 579| 674| 556| 2553| |
+------------------+-----+----+--------+-----+------+-------+------+
On voit par ce tableau que l’élément européen et méditerranéen
de la végétation est représenté par 2,061, tandis que la
somme des autres éléments n’est représentée que par 492. En
d’autres termes, les affinités de la végétation de la province
de Constantine sont, pour plus des quatre cinquièmes, avec l’Europe
ou les diverses contrées du bassin méditerranéen.
_Tableau des principales familles indiquant le nombre des espèces
par régions_.
+-----------------+-----+----+--------+-----+------+--------+
| | MÉD.|MÉD.| | | | NOMBRE |
| FAMILLES. |LITT.|INT.|H.-PLAT.|MONT.|SAHAR.| des |
| | | | | | |ESPÈCES.|
+-----------------+-----+----+--------+-----+------+--------+
|Renonculacées | 11| 7| 16| 16| 10| 32|
| | | | | | | |
|Papavéracées | 4| 4| 7| 5| 6| 7|
| | | | | | | |
|Fumariacées | 2| 4| 5| 6| 1| 9|
| | | | | | | |
|Crucifères | 14| 15| 41| 46| 48| 90|
| | | | | | | |
|Cistinées | 6| 4| 10| 12| 6| 23|
| | | | | | | |
|Résédacées | 2| 2| 5| 2| 7| 11|
| | | | | | | |
|Frankéniacées | | | 1| | 4| 4|
| | | | | | | |
|Caryophyllées | 14| 9| 19| 23| 16| 49|
| | | | | | | |
|Linées | 4| 1| 2| 1| 1| 7|
| | | | | | | |
|Malvacées | 5| 4| 5| 2| 7| 10|
| | | | | | | |
|Hypéricinées | 3| | 1| 2| 1| 4|
| | | | | | | |
|Géraniacées | 4| 5| 8| 10| 10| 20|
| | | | | | | |
|Zygophyllées | | | | | 5| 5|
| | | | | | | |
|Rutacées | | | 3| 2| 3| 6|
| | | | | | | |
|Rhamnées | | 2| 3| 6| 2| 7|
| | | | | | | |
|Térébinthacées | 1| | 1| 3| 2| 4|
| | | | | | | |
|Légumineuses | 69| 48| 58| 68| 53| 164|
| | | | | | | |
|Rosacées | 7| 3| 3| 26| 1| 28|
| | | | | | | |
|Lythrariées | 4| | 2| 1| 1| 4|
| | | | | | | |
|Tamariscinées | 1| | 3| | 9| 9|
| | | | | | | |
|Paronychiées | 3| 3| 12| 13| 14| 21|
| | | | | | | |
|Crassulacées | 2| 3| 3| 8| | 9|
| | | | | | | |
|Ficoïdées | 1| | 1| | 5| 6|
| | | | | | | |
|Ombellifères | 21| 16| 27| 37| 19| 72|
| | | | | | | |
|Rubiacées | 9| 3| 13| 19| 7| 25|
| | | | | | | |
|Valérianées | 3| 4| 5| 7| | 12|
| | | | | | | |
|Dipsacées | 2| 2| 2| 4| 1| 6|
| | | | | | | |
|Composées | 21| 19| 37| 33| 30| 71|
|(Cynarocéphales) | | | | | | |
| | | | | | | |
|— (Corymbifères) | 32| 13| 21| 28| 39| 79|
| | | | | | | |
|— (Chicoracées) | 21| 14| 29| 37| 30| 66|
| | | | | | | |
|Campanulacées | 2| 2| | 5| 1| 8|
| | | | | | | |
|Primulacées | 3| 2| 4| 5| 3| 8|
| | | | | | | |
|Oléacées | 4| 1| 3| 3| | 6|
| | | | | | | |
|Asclépiadées | | | | | 3| 3|
| | | | | | | |
|Gentianées | 5| | 1| 2| 1| 5|
| | | | | | | |
|Convolvulacées | 3| 6| 4| 4| 3| 9|
| | | | | | | |
|Borraginées | 8| 8| 17| 14| 16| 33|
| | | | | | | |
|Solanées | 2| 3| 3| | 4| 9|
| | | | | | | |
|Scrophularinées | 11| 8| 8| 22| 10| 38|
| | | | | | | |
|Orobanchées | | 1| 8| 2| 6| 12|
| | | | | | | |
|Labiées | 10| 10| 26| 31| 13| 50|
| | | | | | | |
|Plumbaginées | 2| 1| 4| 2| 8| 14|
| | | | | | | |
|Plantaginées | 4| 4| 6| 5| 9| 10|
| | | | | | | |
|Salsolacées | 1| 4| 13| 4| 23| 26|
| | | | | | | |
|Polygonées | 6| 3| 6| 5| 8| 14|
| | | | | | | |
|Daphnoïdées | 1| 1| 3| 5| 2| 6|
| | | | | | | |
|Euphorbiacées | 11| 5| 7| 3| 12| 22|
| | | | | | | |
|Urticées | 2| 4| 2| 2| 4| 7|
| | | | | | | |
|Cupulifères | 1| | 1| 2| | 4|
| | | | | | | |
|Conifères | 1| | 4| 8| 2| 11|
| | | | | | | |
|Orchidées | 1| | 1| 5| | 6|
| | | | | | | |
|Iridées | 4| 2| 2| 3| 1| 5|
| | | | | | | |
|Liliacées | 9| 11| 12| 14| 7| 27|
| | | | | | | |
|Joncées | 2| 2| 7| 4| 3| 12|
| | | | | | | |
|Cypéracées | 7| 1| 9| 7| 10| 19|
| | | | | | | |
|Graminées | 44| 37| 65| 64| 62| 143|
| | | | | | | |
|Fougères | 1| | 2| 3| 2| 8|
+-----------------+-----+----+--------+-----+------+--------+
RÉGION MÉDITERRANÉENNE.
La région méditerranéenne est, comme nous l’avons déjà dit,
limitée au nord par la Méditerranée, et ne nous paraît pas
s’étendre au sud beaucoup au delà de Constantine, où sa limite
méridionale n’est guère déterminée que par l’altitude
(700 à 1,000 mètres environ) et l’aspect particulier des
plaines déboisées qui indiquent le commencement de la région
des hauts-plateaux.
De Philippeville à la limite de la région, l’inclinaison
générale du sol est régulière et continue ; elle ne devient très
prononcée qu’aux environs de Constantine, qui est à plus de 600
mètres d’altitude. Le pays est coupé, même sur le littoral,
de chaînes ou de groupes de montagnes ; les plus élevées de
ces montagnes sont celles de la Kabylie et celles des environs de
Constantine. Les cours d’eau sont assez nombreux, et leur volume
est en général assez considérable.
Les bois, qui sur le littoral couvrent de larges espaces,
disparaissent vers Constantine. Nous avons donné dans la première
partie de ce travail assez de détails sur la composition de
ces bois pour n’avoir pas à y revenir ici. Nous rappellerons
seulement qu’ils sont en général formés d’espèces réellement
arborescentes, et non pas de broussailles parsemées d’arbres
comme dans la plus grande partie de la région méditerranéenne
de la province d’Oran. Leurs principales essences sont : le
Frêne (_Fraxinus australis_) ; l’Orme (_Ulmus campestris_) ; le
Chêne-vert (_Quercus Ilex_) ; le Chêne-Liége (_Quercus Suber_),
qui est assez généralement répandu pour être l’objet d’une
exploitation importante ; l’Olivier (_Olea Europæa_), qui sur
quelques points forme presque à lui seul de véritables bois. Outre
ces arbres, qui peuvent également se trouver par pieds isolés,
nous devons mentionner : l’Azerolier (_Cratægus Azarolus_),
qui, aux environs de Philippeville, acquiert un développement
exceptionnel ; le Peuplier blanc (_Populus alba_) qui est très
généralement répandu dans les endroits humides et aux bords des
eaux ; le _Tamarix Africana_ qui forme un bois assez étendu vers
l’embouchure du Safsaf ; le Micocoulier (_Celtis Australis_),
le Caroubier (_Ceratonia Siliqua_) et le _Pistacia Atlantica_,
qui se trouvent dans les bosquets de la vallée du Rummel intérieur.
Les broussailles, dont nous avons indiqué la composition dans la
relation du voyage, sont beaucoup moins répandues que dans la partie
correspondante de la province d’Oran, et elles ne se rencontrent
guère que sur les pentes de quelques coteaux. Nous devons faire
remarquer l’extrême rareté du Palmier-nain (_Chamærops humilis_),
qui, sur un si grand nombre de points du littoral des provinces
d’Oran et d’Alger, envahit le sol, d’où le colon ne peut le
faire disparaître que par des défrichements souvent dispendieux.
La végétation de la région méditerranéenne dans son ensemble
rappelle celle des points correspondants du littoral européen, et
sa vigueur luxuriante est un indice de l’extrême fertilité du
pays. Les céréales peuvent acquérir un magnifique développement
non-seulement dans les vallées et dans les endroits irrigables,
mais encore sur les pentes où l’irrigation ne peut être
pratiquée. D’abondants pâturages couvrent la plupart des
terrains incultes, et sont déjà par eux-mêmes une source de
richesse, en attendant que le défrichement vienne les convertir en
magnifiques moissons. Les tubercules de l’Asphodèle (_Asphodelus
ramosus_) et les bulbes de la Scille (_Scilla maritima_), plantes si
abondantes dans tous ces pâturages, fourniront longtemps encore à
l’industrie européenne la matière première pour la distillation
de l’alcool. La profondeur de la couche végétale est indiquée
partout par l’excessive fréquence du _Cynara Cardunculus_.
RÉGION MÉDITERRANÉENNE LITTORALE. — Le climat tout
méditerranéen de la région littorale est nettement indiqué par
les caractères généraux de la végétation spontanée[37] et des
cultures. — L’Agave (_Agave Americana_) et le Figuier-de-Barbarie
(_Opuntia Ficus-Indica_), si répandus aux environs d’Oran,
n’occupent ici que des espaces circonscrits. La saison des pluies
et la saison de sécheresse sont moins nettement tranchées. Le
développement des plantes est moins précoce que dans la province
d’Oran en raison de la différence de latitude et des influences
qui se produisent selon la longitude.
Nous ne croyons pas devoir donner ici le tableau des espèces
caractéristiques de la végétation, car il suffit de consulter
nos notes sur les environs de Philippeville et sur le trajet de
Philippeville à Constantine pour se faire une idée de la richesse
botanique et agricole de la région.
Le nombre total des espèces et des principales variétés observées
dans la région littorale est de 434.
Sous le rapport de leur durée elles peuvent être partagées en
deux groupes, le nombre des espèces annuelles ou bisannuelles étant
d’environ 242 et celui des espèces vivaces de 192. — Parmi les
espèces vivaces, 43 sont ligneuses ; on ne peut guère compter que 7
arbres croissant spontanément dans la région : _Cratægus Azarolus_,
_Tamarix Africana_, _Olea Europæa_, _Fraxinus australis_, _Ulmus
campestris_, _Quercus Suber_, _Populus alba_. La relation de notre
voyage donne des renseignements suffisants sur les arbres introduits
dans la région.
Si l’on considère les plantes de la région littorale au point de
vue de leur classification en familles naturelles, on trouve que le
nombre des Dicotylédones est de 359, et celui des Monocotylédones de
75. — Les familles principales rangées, d’après leur importance
relative dans la région, donnent le tableau suivant :
Espèces. Espèces.
1 Composées 74 14 Rosacées 7
2 Légumineuses 69 15 Cypéracées 7
3 Graminées 44 16 Cistinées 6
4 Ombellifères 21 17 Polygonées 6
5 Crucifères 14 18 Malvacées 5
6 Caryophyllées 14 19 Gentianées 5
7 Renonculacées 11 20 Papavéracées 4
8 Scrophularinées 11 21 Linées 4
9 Euphorbiacées 11 22 Géraniacées 4
10 Labiées 10 23 Lythrariées 4
11 Rubiacées 9 24 Oléacées 4
12 Liliacées 9 25 Plantaginées 4
13 Borraginées 8 26 Iridées 4
Les résultats fournis par la comparaison de la région littorale, au
point de vue de la géographie botanique, avec les autres contrées
du bassin méditerranéen étant consignés dans un tableau
synoptique[38] nous ne croyons pas devoir les reproduire ici ;
nous nous bornerons à exposer quelques données complémentaires
des indications portées au tableau.
Si l’on fait la somme des espèces appartenant aux diverses parties
du bassin méditerranéen, on voit que cette somme est de 277 ;
en y ajoutant les 125 espèces de l’Europe on obtient le total
de 402, tandis que les autres éléments de la végétation ne sont
représentés que par 32 espèces. — Sur les 27 espèces spéciales,
20 n’ont pas été observées dans les autres régions.
De l’examen de la statistique botanique comparée de la région
littorale il résulte qu’elle offre les plus grandes analogies avec
le littoral européen, et que nous y retrouvons la confirmation de la
loi que nous avons formulée, d’après laquelle les influences selon
la longitude sont dominantes sur le littoral algérien. — Il est
à peine besoin d’ajouter que les cultures ne doivent pas différer
sensiblement de celles des parties analogues du littoral européen.
RÉGION MÉDITERRANÉENNE INTÉRIEURE[39]. — Le climat plus
européen de Constantine se dénote par l’aspect de la végétation
et des cultures ; l’Oranger et le Néflier-du-Japon (_Eriobotrya
Japonica_) ne mûrissent plus leurs fruits dans la vallée du
Rummel supérieur, et la culture de l’Olivier y réclame des soins
spéciaux. Le développement de la végétation est plus tardif que
dans la région littorale par suite de la différence d’altitude.
Nous ne donnons pas ici le tableau des espèces caractéristiques
de la végétation, car il suffit de consulter nos notes sur les
environs de Constantine pour se faire une idée de la nature de la
végétation et des ressources agricoles de la région.
Le nombre total des espèces et des principales variétés vues par
nous dans la région méditerranéenne intérieure est de 310.
Sous le rapport de leur durée elles peuvent être partagées en
deux groupes, le nombre des espèces annuelles ou bisannuelles
étant d’environ 173 et celui des espèces vivaces de 137. —
Parmi les espèces vivaces, 21 sont ligneuses ou frutescentes ;
on ne peut guère compter que 4 arbres croissant spontanément dans
cette région, dont l’un des caractères est l’absence de bois ;
ces 4 arbres sont les : _Pistacia Atlantica_, _Ceratonia Siliqua_,
_Olea Europæa_ et _Celtis australis_. La relation de notre voyage
donne des renseignements suffisants sur les arbres introduits dans
la région.
Si l’on considère les plantes de la région méditerranéenne
intérieure au point de vue de leur classification en familles
naturelles, on trouve que le nombre des Dicotylédones est de 252,
et celui des Monocotylédones de 58. — Les familles principales,
rangées d’après leur importance relative dans la région,
donnent le tableau suivant :
Espèces. Espèces.
1 Légumineuses 48 12 Convolvulacées 6
2 Composées 46 13 Géraniacées 5
3 Graminées 37 14 Euphorbiacées 5
4 Ombellifères 16 15 Papavéracées 4
5 Crucifères 15 16 Fumariacées 4
6 Liliacées 11 17 Cistinées 4
7 Labiées 10 18 Malvacées 4
8 Caryophyllées 9 10 Valérianées 4
9 Borraginées 8 20 Plantaginées 4
10 Scrophularinées 8 21 Salsolacées 4
11 Renonculacées 7 22 Urticées 4
Sur les 310 espèces de la région, 180 n’ont pas été vues par
nous dans la région littorale. — Sur les 29 espèces spéciales,
7 n’ont pas été observées dans les autres régions, 2 seulement
ont été trouvées dans la région littorale.
Si l’on fait la somme des espèces appartenant aux diverses parties
du bassin méditerranéen, on voit que cette somme est de 194 ;
si l’on y ajoute les 79 espèces d’Europe, on obtient le total
de 273, tandis que les autres éléments de la végétation sont
représentés par 37.
L’examen de la statistique botanique comparée de la région
méditerranéenne intérieure démontre que cette région est
suffisamment distincte de la région littorale, au moins comme région
secondaire, et qu’elle offre encore les plus grandes analogies avec
la végétation méditerranéenne de l’Europe ; les influences
qui se produisent selon la latitude sont déjà révélées par la
présence de 5 espèces qui se trouvent à la fois en Espagne et en
Orient. — Les cultures sont à peu près les mêmes que celles de
la région littorale, mais notablement moins méridionales à cause
de l’altitude.
RÉGION DES HAUTS-PLATEAUX.
La région des hauts-plateaux[40], ainsi que nous l’avons dit plus
haut, n’a pas au nord de limite tranchée ; cette limite n’est
guère déterminée que par l’altitude et l’aspect particulier
des vastes plaines qui constituent la région. Au sud au contraire
elle est limitée de la manière la plus naturelle par la chaîne de
montagnes qui s’étend de l’est à l’ouest comme une immense
muraille pour la séparer du Sahara. Les hauts-plateaux dans la
province de Constantine ne sont, à vrai dire, qu’une dépendance
de la région montagneuse ; leurs vastes plaines dépourvues de bois
d’une altitude de 700 à 1,100 mètres, n’en sont guère que le
premier étage. Ces plaines, par leur étendue, le nivellement de leur
surface, leur uniformité, offrent cependant un type assez tranché
pour que nous ayons cru devoir les regarder comme constituant une
région spéciale ; cette manière de voir est du reste complétement
justifiée par les analogies de la végétation de la contrée qui
nous occupe avec celle des hauts-plateaux des provinces d’Alger
et d’Oran. — Les cours d’eau peu nombreux dans la région des
hauts-plateaux, et en général d’un volume peu considérable,
vont se jeter dans les lacs salés et à sec en été (Chott ou
Sebka) qui ne sont pas rares dans le pays, ou se perdent dans
la région saharienne. — Les chotts, bien qu’on y rencontre
déjà quelques-unes des plantes des grands chotts de l’ouest,
en raison de leur altitude et de leur étendue relativement faible,
n’impriment pas à la végétation un caractère aussi spécial
que dans la province de l’Ouest.
La région des hauts-plateaux ne possède pas de véritables bois ;
la végétation arborescente n’y est représentée que par quelques
arbres de la région montagneuse inférieure qui s’y rencontrent
généralement par pieds isolés, tels sont : les Genévriers
(_Juniperus Oxycedrus_ et _Phœnicea_), le Pin-d’Alep (_Pinus
Halepensis_), le Chêne-vert (_Quercus Ilex_) et une nouvelle espèce
de Frêne (_Fraxinus dimorpha_) ; çà et là dans la plaine, dans
les ravins, sur les coteaux et à la base des montagnes on voit le
_Pistacia Atlantica_, dont la limite d’altitude paraît être à peu
près celle des hauts-plateaux et qui ne forme des massifs que d’une
manière exceptionnelle ; au voisinage des chotts et au bord des eaux
croissent des _Tamarix_ (_T. Africana_, _Gallica_ et _bounopœa_).
Les broussailles sont rares dans la région, et elles sont surtout
formées par le _Zizyphus Lotus_ et le _Retama sphærocarpa_ qui se
présentent généralement sous la forme de buissons orbiculaires
espacés.
De larges surfaces dans les terrains incultes sont couvertes
de plantes vivaces ou frutescentes parmi lesquelles nous devons
mentionner les : _Artemisia Herba-alba_, _Santolina squarrosa_,
_Asphodelus ramosus_, _Othonna cheirifolia_, _Cynara Cardunculus_,
etc. L’Alfa (_Stipa tenacissima_) et les autres espèces de _Stipa_
qui, dans l’Ouest, sont si abondantes, sont au contraire assez rares
dans les plaines des hauts-plateaux de l’est. — Les dépressions
du sol et les endroits les moins arides offrent des pâturages assez
riches où domine souvent la Luzerne (_Medicago sativa_).
Les cultures ne tiennent encore que peu de place ; le Blé et l’Orge
ne sont généralement semés par les indigènes que dans les endroits
frais ou arrosés. — C’est surtout dans les terrains meubles,
dans les moissons et dans les champs récemment cultivés que se
trouvent les espèces caractéristiques de la région.
Nous ne donnons pas ici le tableau de ces espèces caractéristiques
de la végétation, car il suffit de consulter nos notes sur le
trajet de Constantine à Batna, sur les environs de Batna (voir la
liste des plantes observées dans les plaines de Batna et de Lambèse)
et sur le trajet de Batna à El-Kantara pour se faire une idée de la
nature de la végétation et des ressources agricoles de la région.
Le nombre total des espèces et des principales variétés est de 579.
Sous le rapport de leur durée elles peuvent être partagées en
deux groupes à peu près égaux, le nombre des espèces annuelles
ou bisannuelles étant de 299, et celui des espèces vivaces de
280. Parmi les espèces vivaces, 49 sont ligneuses ou frutescentes ;
on ne peut guère, ainsi que nous l’avons dit plus haut, compter
que 5 arbres croissant spontanément dans cette région, dont l’un
des caractères est d’être dépourvue de bois. — La relation
de notre voyage donne des renseignements suffisants sur les arbres
introduits dans la région.
Si l’on considère les plantes de la région des hauts-plateaux
au point de vue de leur classification en familles naturelles, on
trouve que le nombre des Dicotylédones est de 473 et celui des
Monocotylédones de 106. — Les familles principales rangées,
d’après leur importance relative dans la région, donnent le
tableau suivant :
Espèces. Espèces.
1 Composées 87 17 Scrophularinées 8
2 Graminées 65 18 Orobanchées 8
3 Légumineuses 58 19 Papavéracées 7
4 Crucifères 41 20 Euphorbiacées 7
5 Ombellifères 27 21 Joncées 7
6 Labiées 26 22 Plantaginées 6
7 Caryophyllées 19 23 Polygonées 6
8 Borraginées 17 24 Fumariacées 5
9 Renonculacées 16 25 Résédacées 5
10 Rubiacées 13 26 Malvacées 5
11 Salsolacées 13 27 Valérianées 5
12 Paronychiées 12 28 Primulacées 4
13 Liliacées 12 29 Convolvulacées 4
14 Cistinées 10 30 Plumbaginées 4
15 Cypéracées 9 31 Conifères 4
16 Géraniacées 8
Sur les 579 espèces de la région, 418 n’ont pas été vues par
nous dans la région littorale, 373 n’ont pas été observées dans
la région méditerranéenne intérieure. — Sur les 70 espèces
spéciales, 12 seulement nous paraissent propres à la région ;
4 lui sont communes avec la région littorale et 18 avec la région
méditerranéenne intérieure.
Si l’on fait la somme des espèces appartenant aux diverses parties
du bassin méditerranéen, on voit que cette somme est de 320 ; si
l’on y ajoute les 158 espèces d’Europe, on obtient le total
de 478, tandis que les autres éléments de la végétation sont
représentés par 101.
L’examen de la statistique botanique comparée de la région des
hauts-plateaux, démontre que cette région est très distincte
de la région littorale, tandis que sa végétation participe à
la fois aux caractères des régions méditerranéenne intérieure,
montagneuse et saharienne. Les flores européenne et méditerranéenne
y sont représentées par les quatre cinquièmes des espèces ;
les influences qui se produisent selon la latitude sont démontrées
par l’accroissement notable du nombre des espèces espagnoles et
orientales et par la présence de 18 espèces qui se trouvent à la
fois en Espagne et en Orient ; les nombres des espèces vivaces et
annuelles sont déjà presque égaux. — Les cultures de l’ensemble
de la région des hauts-plateaux, sont presque exclusivement celles
de l’Europe tempérée[41] ; toutefois dans le voisinage de la
région saharienne elles pourraient être plus méridionales.
RÉGION MONTAGNEUSE.
La région montagneuse[42], ainsi que nous l’avons dit plus haut,
est représentée dans ce rapport surtout par les montagnes des
environs de Batna, par celles d’une grande partie de la chaîne
de l’Aurès, ainsi que par les vallées qui en dépendent. —
Ces montagnes présentent des massifs d’une altitude déjà
considérable, dont les principaux sont : aux environs de Batna, le
Djebel Tougour (2,086 mètres), et dans la chaîne de l’Aurès,
le Djebel Mahmel (2,306 mètres), et le Djebel Cheliah (2,312
mètres) ; le sommet de cette dernière montagne, d’après les
évaluations les plus probables, est le point le plus élevé de
l’Algérie. Les versants dirigés vers le sud sont généralement
escarpés, peu boisés ou complétement dépourvus de bois, ceux du
nord, à pentes ordinairement moins rapides, sont au contraire pour
la plupart couverts de forêts qui, par la beauté des arbres qui
les constituent, peuvent être comparés à celles de l’Europe
centrale. Le sol des montagnes est généralement sec et ne
présente quelque humidité que dans les parties argilo-schisteuses
qu’on rencontre surtout à leur base ; dans ces parties plus
fraîches, se trouvent souvent réunies un grand nombre des plantes
caractéristiques de la région ; la sécheresse générale du
sol paraît tenir à la nature même des roches qui sont surtout
des calcaires et des grès difficilement désagrégeables. — La
neige, qui en hiver couvre la plus grande partie des montagnes, ne
persiste pas habituellement, même sur les plus hautes sommités,
au delà du mois de mai ; ce n’est que dans de vastes excavations
des pentes septentrionales (Djebel Mahmel) où la neige s’accumule
qu’elle peut persister. — La partie supérieure des montagnes est
dépourvue de sources ou n’en présente habituellement que de trop
peu abondantes pour donner naissance à de véritables ruisseaux ;
les ravins sont pour la plupart à sec pendant une grande partie
de l’année ; les vallées au contraire sont souvent arrosées
par des cours d’eau assez considérables pour fertiliser par des
dérivations des cultures étendues.
La région montagneuse peut être partagée en trois zones
principales :
1o _Zone inférieure._ Cette zone est caractérisée par l’Olivier
(_Olea Europæa_), le Micocoulier (_Celtis australis_), et par
une végétation et des cultures méditerranéennes ; sa limite
d’altitude étant d’environ 1,000 mètres, elle n’est guère
représentée dans le pays que nous avons parcouru que par la partie
inférieure de la vallée de l’Oued Abdi, car partout ailleurs
elle est presque entièrement exclue par l’altitude même des
hauts-plateaux.
2o _Zone moyenne._ Cette zone est caractérisée par les bois de
Chênes-verts (_Quercus Ilex_ et var. _Ballota_) ; l’Olivier n’y
existe plus qu’à l’état de buisson. La limite supérieure de
la zone est environ à l’altitude de 1,600 mètres.
3o _Zone supérieure._ — Cette zone est caractérisée surtout par
les forêts de Cèdres ; sa partie supérieure souvent déboisée,
rappelle les caractères de la végétation alpestre par la présence
de plantes vivaces disposées en touffes compactes.
Nous avons donné dans la relation du voyage assez de détails sur
la composition des diverses forêts de la région montagneuse pour
ne pas devoir y insister ici. — Le nombre des principales espèces
arborescentes est de 15 environ ; ce sont, en les classant d’après
leur ordre approximatif d’altitude : l’Olivier (_Olea Europæa_),
le Micocoulier (_Celtis australis_), le _Pistacia Atlantica_, les
Genévriers (_Juniperus Phœnicea_ et _Oxycedrus_), le Pin d’Alep
(_Pinus Halepensis_), l’Orme (_Ulmus campestris_), l’Amandier
(_Amygdalus communis_), une espèce nouvelle de Frêne (_Fraxinus
dimorpha_), les Chênes-verts (_Quercus Ilex_ et var. _Ballota_),
le _Juniperus thurifera_, le Houx (_Ilex Aquifolium_), l’Érable
de Montpellier (_Acer Monspessulanum_), le Cèdre (_Cedrus
Libani_ var. _Atlantica_), et l’If (_Taxus baccata_). — A la
zone inférieure appartiennent l’_Olea europæa_, le _Celtis
australis_, le _Pistacia Atlantica_ qui s’avance un peu au delà
de la limite inférieure de la zone moyenne, et le _Juniperus
Phœnicea_, que l’on retrouve également dans cette dernière
zone. — A la zone moyenne appartiennent le _Juniperus Oxycedrus_
et le _Pinus Halepensis_, qui peuvent exister également dans la
zone inférieure, et exceptionnellement dans la zone supérieure ;
l’_Ulmus campestris_, qui croît aussi dans les montagnes basses
et les vallées du littoral ; l’_Amygdalus communis_, que dans la
province de l’ouest nous avons observé à une altitude beaucoup
plus faible ; le _Fraxinus dimorpha_, qui peut descendre jusque dans
la région des hauts-plateaux, et qui empiète aussi quelquefois sur
la zone supérieure, où il ne se présente plus que sous forme de
buisson ; l’_Acer Monspessulanum_, qui croît également dans la
zone supérieure, où, sur les hautes sommités, il est réduit à
l’état de buisson rabougri ; et le _Quercus Ilex_, caractéristique
de la zone dans la contrée que nous avons parcourue. — A la
zone supérieure appartiennent le _Juniperus thurifera_, dont
l’altitude nous paraît comprise entre 1,600 et 1,800 mètres ;
le _Taxus baccata_, dont l’altitude inférieure nous a paru être
de 1,800 mètres, et qui atteint la limite de la partie boisée ; et
le _Cedrus Libani_ var. _Atlantica_, qui caractérise essentiellement
la zone. — L’_Ilex Aquifolium_ que nous n’avons pas observé
dans notre voyage, mais qui nous a été indiqué comme formant un
bois d’une certaine étendue dans les montagnes au nord-ouest de
Batna, paraît intermédiaire entre les zones moyenne et supérieure ;
dans le Djurdjura nous l’avons trouvé en assez grande abondance
à la limite des deux zones. — Le _Pyrus longipes_, qui n’est
représenté que par un petit nombre d’individus dans les bois
des environs de Batna, paraît devoir être rapporté à la zone
moyenne. — Le _Lonicera arborea_, dont il n’a été observé
qu’un seul pied au Djebel Tougour, s’y rencontre à une altitude
d’environ 1,800 mètres. — Le Chêne-Zéan (_Quercus Mirbeckii_
DR.) a été observé dans les montagnes de l’Aurès par M. le
capitaine Payen, mais nous ne l’y avons pas rencontré ; il est
commun, au contraire, dans le massif de l’Atlas près de Blidah,
dans l’Ouarensenis, dans le Djurdjura et aux environs de Bône.
Le Cèdre (_Cedrus Libani_ Barrel. ; _Pinus Cedrus_ L.), qui,
dans la province de Constantine, forme presque exclusivement la
végétation forestière de la zone montagneuse supérieure, occupe
une surface de plusieurs milliers d’hectares. Il existe également
sur d’autres points de l’Algérie : on le rencontre dans la
chaîne du Djurdjura, mais, dans ces montagnes plus abruptes, il n’y
a que quelques pentes favorables à son développement ; une forêt
de Cèdres d’une certaine étendue couvre la partie supérieure de
la montagne d’Aïn-Telazit au-dessus de Blidah ; c’est surtout
dans la magnifique forêt de Teniet-el-Haad que le Cèdre atteint les
dimensions les plus considérables. — Cet arbre, qui, d’après
les faits historiques, paraît avoir couvert les sommités du Liban,
n’y est plus, au dire de tous les voyageurs, représenté que par
un petit nombre d’individus de grande dimension, généralement
mutilés et quelques centaines de jeunes pieds ; dans la chaîne
du Taurus, il forme des massifs importants. Nous réunissons dans
nos indications de géographie botanique le Cèdre d’Algérie et
le Cèdre du Liban, que nous considérons comme appartenant à une
même espèce. Le Cèdre d’Algérie (_Cedrus Atlantica_ Manetti ;
_Pinus Atlantica_ Endl.) ne diffère, en effet, du Cèdre du Liban
(_Cedrus Libani_ Barrel., Loud. ; _Pinus Cedrus_ L., Endl.) que
par les feuilles ordinairement plus courtes. Quant à la forme
et au volume des cônes, ils ne fournissent aucun caractère
distinctif ; pour nous, le Cèdre d’Algérie ne serait donc
qu’une variété du Cèdre du Liban, dont nous avons reçu des
échantillons authentiques du Liban et du Taurus ; notre manière
de voir est confirmée par l’opinion de MM. Antoine et Kotschy,
qui rapportent également comme variété au Cèdre du Liban
le Cèdre d’Algérie, nous avons vu des échantillons de cette
variété recueillis dans le Taurus par MM. Kotschy et Balansa. —
Le Cèdre d’Algérie se présente sous deux formes : l’une, la
plus répandue, est caractérisée par des feuilles plus courtes,
généralement arquées et presque conniventes, et surtout par leur
teinte glauque-argentée (_Cedrus argentea_ V. Renou _Ann. forest._
III, 2, pl. 2) ; l’autre, est caractérisée par les feuilles un
peu plus longues, généralement droites, divergentes et vertes
(_Cedrus Libani_ V. Renou, _loc. cit._, pl. 1). L’étude des
Cèdres dans les diverses forêts de l’Algérie nous a amené à
ne considérer les _C. Libani_ et _argentea_ V. Renou, que comme
des modifications ou sous-variétés dues à des circonstances
locales : en effet, généralement, les jeunes arbres et les
individus abrités offrent des feuilles vertes et droites, tandis
qu’elles sont au contraire glauques et conniventes chez les arbres
adultes et exposés à l’influence des vents et de la chaleur ;
nous devons ajouter que quelquefois nous avons trouvé les deux
sortes de feuilles réunies sur un même pied. Sous l’influence
des conditions locales que nous venons de signaler, le Cèdre se
présente sous deux aspects très différents : pendant sa jeunesse
ou dans les ravins, il affecte souvent la forme pyramidale, tandis
que sur les versants il se couronne plus communément, et s’étale
en parasol. Le _Pinus Halepensis_, qui s’est également offert à
nous sous ces deux états, démontre encore le peu d’importance
qu’il faut y attacher.
Dans la relation de notre voyage, nous avons donné sur la composition
des broussailles et des pâturages, ainsi que sur les cultures de
la région, des détails qui nous dispensent d’y revenir ici.
Nous n’indiquerons pas les espèces caractéristiques de la région,
car il suffit de consulter nos notes sur les montagnes de Batna, de
Lambèse, de la vallée de l’Oued Abdi, et en particulier sur les
Djebel Tougour, Itche-Ali, Mahmel et Cheliah, qui ont été étudiés
d’une manière spéciale, pour se faire une idée de la nature de
la végétation et des ressources forestières et agricoles de la
région (voir spécialement les listes des plantes observées dans
les bois de Lambèse, aux Djebel Tougour, Mahmel et Cheliah).
Le nombre total des espèces et des principales variétés est de 674.
Sous le rapport de leur durée, elles peuvent être partagées en
deux groupes, dont l’inégalité est en sens inverse de celle
qui se présente dans les autres régions ; en effet, le nombre des
espèces annuelles ou bisannuelles n’est que de 238, tandis que
celui des espèces vivaces est au contraire de 436. — Parmi les
espèces vivaces, 85 sont frutescentes ou ligneuses ; le nombre des
espèces réellement arborescentes est de 17 ; les détails que nous
avons donnés plus haut sur leur distribution dans la région où les
forêts tiennent une si large place nous dispensent d’en répéter
ici l’énumération. — La relation de notre voyage fournit des
renseignements suffisants sur les arbres introduits dans la région
(voir la partie de cette relation concernant les jardins et les
vergers de la partie inférieure de l’Oued Abdi et les cultures
des environs de Batna et de Lambèse).
Si l’on considère les plantes de la région montagneuse au point
de vue de leur classification en familles naturelles, on trouve que le
nombre des Dicotylédones est de 569, et celui des Monocotylédones de
105. — Les familles principales rangées d’après leur importance
relative dans la région, donnent le tableau suivant :
Espèces. Espèces.
1 Composées 98 18 Conifères 8
2 Légumineuses 68 19 Valérianées 7
3 Graminées 64 20 Cypéracées 7
4 Crucifères 46 21 Fumariacées 6
5 Ombellifères 37 22 Rhamnées 6
6 Labiées 31 23 Papavéracées 5
7 Rosacées 26 24 Campanulacées 5
8 Caryophyllées 23 25 Primulacées 5
9 Scrophularinées 22 26 Plantaginées 5
10 Rubiacées 19 27 Polygonées 5
11 Renonculacées 16 28 Daphnoïdées 5
12 Borraginées 14 29 Orchidées 5
13 Liliacées 14 30 Dipsacées 4
14 Paronychiées 13 31 Convolvulacées 4
15 Cistinées 12 32 Salsolacées 4
16 Géraniacées 10 33 Joncées 4
17 Crassulacées 8
Sur les 674 espèces de la région, 533 n’ont pas été vues
par nous dans la région littorale, 492 n’ont pas été
observées dans la région méditerranéenne intérieure,
320 n’ont pas été rencontrées sur les hauts-plateaux. —
Sur les 85 espèces spéciales, 36 sont propres à la région,
4 seulement lui sont communes avec la région littorale, 16 avec
la région méditerranéenne intérieure, et 41 avec la région
des hauts-plateaux.
Si l’on fait la somme des espèces appartenant aux diverses parties
du bassin méditerranéen, on voit que cette somme est de 329 ; si
l’on y ajoute les 228 espèces d’Europe, on obtient le total
de 557, tandis que les autres éléments de la végétation sont
représentes par 117.
L’examen de la statistique botanique comparée de la région
montagneuse démontre que cette région, tout en présentant
d’étroites affinités avec les hauts-plateaux, en est suffisamment
distincte par le nombre des espèces qui lui sont propres, et par
la végétation forestière qui y est très largement représentée,
tandis que les hauts-plateaux sont presque dépourvus d’arbres. —
Le nombre des espèces européennes est plus considérable dans la
région montagneuse que dans aucune des autres régions ; celui
des espèces méditerranéennes y est au contraire relativement
moindre. Les affinités avec le centre de l’Europe sont encore
attestées par la prédominance du nombre des espèces vivaces sur
celui des espèces annuelles. — Les influences qui se produisent
selon la latitude sont démontrées par la présence de 46 espèces
espagnoles, celle de 25 espèces orientales, et de 20 espèces qui
se trouvent à la fois en Espagne et en Orient. — Les cultures de
cette région prise dans son ensemble sont nécessairement celles
de l’Europe centrale ; mais la région montagneuse inférieure,
participant au caractère des régions voisines, présente au moins
en partie les ressources agricoles de ces régions elles-mêmes.
RÉGION SAHARIENNE.
La région saharienne[43] est, comme nous l’avons déjà dit,
limitée à El-Kantara de la manière la plus naturelle par la
chaîne de montagnes qui s’étend de l’est à l’ouest comme
une immense muraille, la sépare de la région des hauts-plateaux
et n’en permet l’accès que par l’étroite brèche creusée
par l’Oued El-Kantara. A peu de distance au-dessus du défilé
dominent encore les plantes des hauts-plateaux et l’ensemble de
la végétation présente l’aspect uniforme qui caractérise
cette dernière région ; à l’autre extrémité du défilé
s’étendent les plaines sahariennes, dont l’aridité forme un
contraste saisissant avec la riche végétation de l’oasis. La
magnificence des dattiers attire seule les regards et fait
bientôt oublier la monotonie des hauts-plateaux que l’on vient
de quitter. L’influence désertique se révèle immédiatement,
et à El-Kantara, malgré l’altitude (534 mètres), se trouvent un
grand nombre de plantes sahariennes. La moisson est déjà faite,
alors que dans les plaines des hauts-plateaux les plus voisines,
et situées presque à la même altitude, les céréales sont loin
d’être arrivées à maturité. Plus à l’est, dans les vallées
de l’Aurès qui débouchent dans le Sahara, la limite de la région
est moins brusquement tranchée ; le vent du sud s’engouffrant dans
ces vallées y exerce sa puissante influence qui n’est atténuée
que d’une manière insensible par la distance et les contours des
vallées elles-mêmes ; la végétation suit les mêmes dégradations
et, sur des points déjà éloignés, existent des oasis et se
retrouvent un grand nombre des plantes caractéristiques du Sahara.
Nous avons déjà indiqué plus haut la limite probable de la
région saharienne au sud, mais le Sahara est trop imparfaitement
connu pour que nous puissions rien préciser à cet égard. Nous
ne pouvons pas davantage exposer les caractères physiques de la
région ; les environs de Biskra constitués surtout par des plaines
argilo-calcaires, généralement salées, où le sable n’est qu’un
accident, situées au pied de montagnes élevées, possédant des
cours d’eau relativement abondants et des sources assez nombreuses,
sont évidemment loin de pouvoir représenter l’ensemble du Sahara,
où la plupart des conditions sont toutes différentes. Aussi
croyons-nous devoir renvoyer aux renseignements généraux donnés
dans la relation de notre voyage, sur les environs de Biskra.
Nous n’énumérerons pas ici les espèces caractéristiques de la
région, car il suffit de consulter la partie de notre travail qui
concerne la région saharienne pour se faire une idée de la nature
de la végétation et des ressources de la région au point de vue
de la culture (voir spécialement la liste des plantes observées
aux environs et au sud de Biskra, et nos Notes sur la culture du
Dattier et les cultures des oasis des Ziban).
Le nombre total des espèces et des principales variétés est de
560. Sous le rapport de leur durée elles peuvent être partagées
en deux groupes, le nombre des espèces annuelles ou bisannuelles
étant environ de 322, et celui des espèces vivaces de 238. Parmi
les espèces vivaces 70 environ sont frutescentes ou ligneuses ;
la végétation arborescente spontanée, ainsi que nous l’avons
dit dans la relation du voyage, n’est guère représentée que
par les diverses espèces et variétés de _Tamarix_ ; ces arbres
peuvent atteindre d’assez grandes dimensions, et ils constituent
à Saada une véritable forêt. Le _Pistacia Atlantica_, qui n’est
pas rare dans la vallée de l’Oued Abdi, à la limite de la région
saharienne et de la région montagneuse inférieure, n’existe pas
aux environs de Biskra, quoique sur d’autres points du Sahara il
forme de véritables massifs. Bien que le Dattier, l’arbre par
excellence du désert, ait été évidemment introduit par l’homme
dans la région saharienne, nous ne pouvons omettre de le mentionner
ici. — Dans la relation de notre voyage nous nous sommes bornés
à donner l’énumération des arbres introduits dans la région
(consulter pour plus de détails nos Notes sur les cultures des
oasis des Ziban).
Si l’on considère les plantes de la région saharienne au point de
vue de leur classification en familles naturelles, on trouve que le
nombre des Dicotylédones est de 467, et celui des Monocotylédones de
93. — Les familles principales, rangées d’après leur importance
relative dans la région, donnent le tableau suivant :
Espèces. Espèces.
1 Composées 99 17 Plantaginées 9
2 Graminées 62 18 Plumbaginées 8
3 Légumineuses 53 19 Polygonées 8
4 Crucifères 48 20 Résédacées 7
5 Salsolacées 23 21 Malvacées 7
6 Ombellifères 19 22 Rubiacées 7
7 Caryophyllées 16 23 Liliacées 7
8 Borraginées 16 24 Papavéracées 6
9 Paronychiées 14 25 Cistinées 6
10 Labiées 13 26 Orobanchées 6
11 Euphorbiacées 12 27 Zygophyllées 5
12 Renonculacées 10 28 Ficoïdées 5
13 Géraniacées 10 29 Frankéniacées 4
14 Scrophularinées 10 30 Solanées 4
15 Cypéracées 10 31 Urticées 4
16 Tamariscinées 9
Sur les 560 espèces de la région, 4, en raison de leur patrie,
n’ont pu figurer dans le tableau où nous avons groupé
les principales affinités géographiques. Sur les 556 autres
espèces, 440 n’ont pas été vues par nous dans la région
littorale ; 441 n’ont pas été observées dans la région
méditerranéenne intérieure ; 294 n’ont pas été rencontrées sur
les hauts-plateaux, et 387 manquent dans la région montagneuse. Sur
les 74 espèces spéciales, 45 sont propres à la région, 1 seulement
lui est commune avec la région littorale, 5 seulement avec la région
méditerranéenne intérieure, 26 avec la région des hauts-plateaux
et 18 avec la région montagneuse.
Si l’on fait la somme des espèces appartenant aux diverses parties
du bassin méditerranéen, on voit que cette somme est de 285 ;
si l’on y ajoute les 99 espèces d’Europe, on obtient le total
de 384, tandis que les autres éléments de la végétation sont
représentés par 205.
En faisant abstraction des plantes, qui, dans la région saharienne,
ne se rencontrent que dans les cultures et les endroits arrosés des
oasis, le nombre des espèces est réduit à 416, et ce chiffre est
évidemment encore trop fort, car aux environs de Biskra les eaux
ont amené dans la plaine saharienne des espèces étrangères à la
région, et les alluvions des cours d’eau présentent également
un assez grand nombre d’espèces des régions montagneuse et
des hauts-plateaux. En opérant la réduction que nous venons
d’indiquer, le nombre des espèces d’Europe n’est plus que de
37 au lieu de 99 et la somme des espèces appartenant aux diverses
parties du bassin méditerranéen n’est plus que de 170 au lieu de
285, les autres éléments de la végétation restant au contraire
représentés par les mêmes nombres.
Pour compléter les données fournies par nos tableaux, nous devons
ajouter que 211 espèces sont communes aux environs de Biskra
et aux environs de Gabès, partie méridionale et littorale du
désert de la régence de Tunis ; sur les 74 espèces spéciales
des environs de Biskra 50 se retrouvent aussi à Gabès. — Si
l’on compare de même la végétation des îles Canaries à celle
du désert de Biskra, on voit que 55 espèces existent à la fois
dans les deux pays, et que 3 espèces qui n’avaient encore été
signalées qu’aux Canaries appartiennent également à notre
région saharienne.
La région saharienne est non-seulement la plus nettement tranchée
sous le rapport de la géographie botanique, mais elle est encore
caractérisée par l’importance qu’y acquièrent certaines
familles (Frankéniacées, Zygophyllées, Tamariscinées, Ficoïdées,
Asclépiadées, Plumbaginées, Salsolacées, etc.) au point de
vue du nombre des espèces, ou de l’abondance des individus ;
et il est à remarquer que ces familles ne sont pas ou sont à
peine représentées dans les autres régions. — L’examen de la
statistique botanique comparée de la région saharienne démontre que
les plantes d’Europe et celles du bassin méditerranéen y jouent
un rôle beaucoup moins important que dans les autres régions ; ses
analogies avec l’Italie sont complétement nulles. Les affinités
dominantes du Sahara sont avec l’Orient désertique représenté
par l’Égypte, une partie de la Palestine, l’Arabie, et une
partie de la Perse méridionale. — Le nombre des espèces qui se
retrouvent à la fois en Espagne et en Orient y est relativement
considérable. C’est surtout pour la région saharienne que nous
trouvons la confirmation de la loi que nous avons déjà énoncée,
d’après laquelle les influences selon la latitude sont dominantes
dans l’intérieur ; cette loi, pour rendre notre pensée d’une
manière plus saisissante, peut encore être exprimée de la manière
suivante : sous le rapport de la géographie botanique, en Algérie,
s’éloigner du littoral dans le sens du méridien, c’est moins
se rapprocher du tropique que de l’Orient. La comparaison de la
région saharienne de la province de Constantine avec celles de la
province d’Alger et d’Oran, d’après les faits qui nous sont
déjà connus, confirmerait notre manière de voir ; mais cette
comparaison, pour laquelle il n’existe encore que des documents
insuffisants, trouvera mieux sa place dans un autre travail pour
lequel nous espérons être à même de recueillir des données
plus complètes. — Ainsi que nous l’avons déjà dit ailleurs
(_Notes sur la culture du Dattier dans les oasis des Ziban_), la
culture en grand du Dattier est l’expression d’un concours de
conditions physiques et climatologiques qui dominent dans toute la
vaste zone presque privée de pluies, s’étendant de l’Océan
jusque vers la vallée de l’Indus, et qui impriment à cette
zone un caractère spécial révélé par l’uniformité de la
végétation. La présence simultanée sur la côte orientale de
l’Espagne et dans les déserts de l’Orient d’un certain nombre
d’espèces qui, en Europe, manquent dans les points intermédiaires,
est une nouvelle preuve de l’importance des influences désertiques
auxquelles la culture du Dattier est subordonnée. — De l’ensemble
des considérations que nous venons d’exposer, il nous paraît
résulter, de la manière la plus manifeste, que les cultures du
Sahara algérien doivent être celles du sud-est de l’Espagne,
et surtout celles des régions comprises dans la zone désertique ;
quant aux cultures tropicales, elles ne constitueront jamais, selon
nous, qu’une exception, même dans les localités qui semblent
devoir leur être le plus favorables, et elles seront peut-être
plutôt un objet de curiosité qu’une source réelle de richesse
pour notre belle colonie.
* * * * *
[Illustration : _Carte_ D’UN VOYAGE BOTANIQUE EN ALGÉRIE entrepris
en 1853 _sous le patronage du Ministère de la Guerre_ d’après la
CARTE DE LA SUBDIVISION DE BATNA.
Dressée par M. Rousseau, _Capitaine au 2e Régiment de la Légion
étrangère._
_Ann. des Scienc. nat. 4e Série._
_Bot._
_Payen del._
_N. Rémond imp. r. des Noyers, 65, Paris._
_Jacobs sc._]
Notes :
[Note 1 : Depuis le voyage qui fait l’objet du présent rapport,
nous avons, en 1854, grâce à la bienveillante protection du
Ministère de la Guerre, exploré les montagnes de l’Ouarsenis,
de Teniet-el-Haad, du petit Atlas, et surtout les montagnes les plus
élevées de la partie occidentale de la chaîne du Djurdjura, à la
suite de l’expédition dirigée par M. le Gouverneur général, et
sous l’appui d’un détachement de troupes indigènes commandé
par M. le capitaine Beauprêtre. — Pour pouvoir compléter le
rapport que nous avons déjà publié sur la province d’Oran en
l’étendant à la région saharienne, ainsi que pour étudier la
végétation de la province d’Alger dans ses diverses régions
naturelles, et en faire l’objet d’un travail parallèle à
celui que nous publions sur la province de Constantine, il nous
reste à explorer, dans les provinces de l’Ouest et du Centre,
les points extrêmes de l’occupation française, la région des
hauts-plateaux de la province d’Alger, ainsi que les montagnes
situées à la limite du Sahara. Un quatrième voyage que nous
nous proposons d’entreprendre cette année nous mettra à même
de réaliser le projet que nous indiquons, et de recueillir en
même temps des documents qui nous permettront de donner à la
publication de la _Flore d’Algérie_ une nouvelle impulsion. En
effet, par ces explorations, les diverses régions naturelles de
chaque province se trouvant suffisamment connues, nous serons à
même de publier un _Catalogue raisonné de la Flore d’Algérie_,
catalogue indispensable pour diriger les recherches des botanistes
qui s’occupent de l’exploration du pays, et qui ne sera pas
moins utile aux auteurs eux-mêmes de la _Flore d’Algérie_ en
servant de cadre à la rédaction d’un ouvrage aussi étendu.]
[Note 2 : Toutes les plantes que nous avons recueillies dans nos
voyages, et qui ne se trouvent pas encore au Muséum dans l’herbier
spécial d’Algérie, dont M. Ad. Brongniart a bien voulu nous
confier le classement, seront ajoutées par nous à cette importante
et riche collection.]
[Note 3 : Voyez, dans le présent rapport les articles sur les
cultures des environs de Philippeville, de Constantine, de Batna,
et de la vallée de l’Oued Abdi, ainsi que les considérations
agricoles, tirées de la géographie botanique, et consignées
dans le résumé. — Voyez également, dans le _Bulletin de la
Société Botanique de France_, t. II, p. 36 et 599, les notes sur
la culture du Dattier, et les autres cultures des oasis des Ziban,
par MM. E. Cosson et P. Jamin.]
[Note 4 : Voyez l’article déjà cité : Notes sur la culture
du Dattier.]
[Note 5 : Rapport sur un voyage botanique en Algérie d’Oran au
Chott El-Chergui (_Ann. sc. nat._, 3e sér., XIX, 83, et 4e sér.,
I, 220).]
[Note 6 : Le nom des espèces qui n’ont encore été observées
qu’en Algérie ou dans les deux États voisins, Maroc et Tunis,
est précédé du signe *.]
[Note 7 : La vallée de Bou-Merzoug, d’après les _Annales de la
Colonisation algérienne_, contiendrait plus de 20,000 hectares,
qui, pour être mis en culture, n’auraient besoin que de quelques
travaux de dessèchement.]
[Note 8 : La végétation arborescente n’est guère représentée,
dans la partie de la vallée du haut Rummel voisine de la ville,
que par le Laurier-Rose qui couvre les bords des ruisseaux, et qui
fournit à la ville son principal combustible, en attendant que
la viabilité des routes mette à bas prix à sa disposition les
richesses forestières de la région montagneuse.]
[Note 9 : Nous avons groupé dans cette liste les plantes qui
croissent, à diverses localités, dans les décombres et les lieux
vagues qui avoisinent la ville.]
[Note 10 : On a dû remarquer qu’un assez grand nombre d’espèces
se trouvent, sur le versant occidental de la montagne de Sidi-Mecid,
à la fois dans les pâturages et dans les moissons. Ce fait
s’explique facilement par le mode de culture des Arabes : les
mêmes terrains ne sont cultivés par eux que d’une manière
intermittente et incomplétement défrichés ; généralement
ils respectent les touffes de broussailles et de plantes vivaces
qu’ils contournent par le sillon de la charrue ; ces touffes
forment ensuite des espèces d’îlots au milieu des champs. De
cette culture encore toute primitive, il résulte nécessairement
que les plantes des terrains cultivés peuvent se retrouver dans
les pâturages, et celles des terrains incultes dans les moissons.]
[Note 11 : Les abréviations _ab._ et _tr. ab._ indiquent que la
plante est abondante ou très abondante à la localité.]
[Note 12 : Nous avons, dans cette liste, fait suivre de la lettre _M._
le nom des plantes qui se rencontrent surtout dans les moissons.]
[Note 13 : Nous avons, dans cette liste, désigné le Djebel Itche-Ali
par l’abréviation _Itch._ et les bois des environs de Lambèse
par _L._]
[Note 14 : Dans les listes, le nom des espèces qui n’ont encore
été observées qu’en Algérie ou dans les deux États voisins,
Maroc et Tunis, est précédé du signe (*). — La rareté ou la
vulgarité des espèces est indiquée, quand il y a lieu, par les
abréviations _C._, _R._, etc., auxquelles nous avons attribué leur
valeur habituelle. — Les abréviations _ab._ et _tr. ab._ indiquent
que la plante est abondante ou très abondante à la localité citée.
Les abréviations dont nous nous sommes servi pour désigner la
distribution géographique générale des espèces sont celles
qui sont généralement adoptées : _Æg._ = Égypte. _Am._
Amérique. _Arab._ = Arabie. _As._ = Asie. _Austr._ =
austral. méridional. _Bal._ = îles Baléares. _Bor._ = boréal,
septentrional. _B. sp._ = Cap de Bonne Espérance. _Can._ =
Iles Canaries. _Cauc._ = Caucase. _Centr._ = central. _Cors._
= Ile de Corse. _Cret._ = Ile de Crète. _Cypr._ = Ile de
Chypre. _Cyr._ = Cyrenaïque. _Dalm._ = Dalmatie. _Eur._ —
Europe, indique que l’espèce est répandue dans presque toute
l’Europe. _Gall._ = France. _Georg._ = Géorgie. _Gorg._ =
Iles du Cap vert. _Graec._ = Grèce. _Hisp._ = Espagne. _It._ =
Italie. _Lus._ = Portugal. _Lib._ = Mont Liban. _Mad._ = Ile de
Madère. _Mar._ = Maroc. _Med._ = Méditerranée, indique que la
plante est commune à plusieurs points du bassin méditerranéen
tant à l’ouest qu’à l’est. _Med. occ._ = partie occidentale
du bassin méditerranéen. _Med. or._ = partie orientale du
bassin méditerranéen. _Melit._ = Ile de Malte. _Mesop._ =
Mésopotamie. _Natur._ = naturalisé. _Occ._ = occidental. _Or._
= orient. _or._ = oriental. _Palæst._ = Palestine. _Pers._ =
Perse. _Ross._ = Russie. _Rumel._ = Roumélie. _Sard._ = Ile
de Sardaigne. _Sib._ = Sibérie. _Sic._ = Sicile. _Spont._
= spontané. _Syr._ = Syrie. _Tauri._ = Crimée. _Ting._ =
Tanger. _Trip._ = Régence de Tripoli. _Tun._ = Régence de Tunis.]
[Note 15 : Le Pêcher nous avait été indiqué, par quelques
habitants, comme croissant dans les montagnes de Batna ; mais il
est probable que cette indication est erronée, et n’est due
qu’à une confusion avec le _Prunus prostrata_, qui, en raison de
la forme des feuilles et de la couleur des fleurs, peut facilement
être pris pour le Pêcher par des observateurs non exercés. Une
erreur du même genre avait été commise pour le _Prunus insititia_,
que l’on considérait comme le type sauvage de l’Abricotier.]
[Note 16 : Pour plus de brièveté, nous avons dans cette liste
désigné le versant oriental par la lettre _E._, et le versant
septentrional par la lettre _N._ ; les abréviations _inf._, _moy._,
_sup._, placées à la suite de ces lettres indiquent que la plante
croît dans la partie inférieure, moyenne ou supérieure de ces
versants. — Par l’abréviation _Pât. inf._, nous avons désigne
les pâturages de la région montagneuse inférieure, à la base
orientale du Djebel Tougour, au voisinage de la maison des gardes
environ de 1200-1300 mètres d’altitude. — Par l’abréviation
_Pât. moy._, nous avons désigné les pâturages de la région
montagneuse moyenne s’étendant de la base nord du Djebel Tougour à
la base Djebel Bordjem, environ à 1600 mètres d’altitude. — Par
l’abréviation _Roch._, nous avons désigné la bande de rochers, à
environ 1800 mètres d’altitude, étendue de l’est à l’ouest,
et coupant les versants est et nord. — Par l’abréviation _Somm._,
nous avons désigne la partie culminante de la montagne au-dessus
de 2000 mètres d’altitude. — Par l’abréviation _Bordj._,
nous avons désigné le versant méridional du Djebel Bordjem dont la
végétation ne diffère pas sensiblement de celle du Djebel Tougour.]
[Note 17 : Voyez la liste des plantes observées dans les bois des
environs de Lambèse.]
[Note 18 : Ces plantes européennes, de même que les espèces
cultivées qui réclament un terrain meuble, trouvent le
principal obstacle à leur développement dans l’efflorescence
saline qui couvre le sol à sa surface et se durcit dès qu’il
commence à perdre son humidité. Pour obvier dans la culture à
cet inconvénient, il est utile, comme M. Jamin nous l’a fait
observer, de répandre du fumier sur le sol après qu’il a reçu les
façons convenables ; on pourrait obtenir un résultat plus complet
en superposant au fumier des débris herbacés, des fragments de
roseaux ou de feuilles de Dattier qui concourraient efficacement à
s’opposer à la dessiccation du terrain. Dans un grand nombre de
cas, ce dernier procédé serait même peut-être suffisant.]
[Note 19 : Une grande partie des renseignements que nous publions
sur Biskra et ses environs sont dus à MM. BALANSA et P. JAMIN,
qui ont bien voulu, en outre, nous fournir tous les éléments de
l’article sur Saada et ses environs, localité que les circonstances
ne nous ont pas permis de visiter.]
[Note 20 : Voyez dans le _Bulletin de la Société Botanique de
France_, II, 38, le tableau officiel des principales oasis des
Ziban, et du nombre des arbres qui les composent, qui nous a été
communiqué par M. le capitaine Seroka, chef du bureau arabe de
Biskra.]
[Note 21 : Voyez les _Notes sur la culture du Dattier dans les oasis
des Ziban_, que nous avons publiées conjointement avec M. P. Jamin,
_Bulletin de la Société Botanique de France_, II, 36.]
[Note 22 : Voyez les _Notes sur les cultures des oasis des Ziban_,
que nous avons publiées conjointement avec M. P. Jamin, _Bulletin
de la Société Botanique de France_, II, 599.]
[Note 23 : Les végétaux dont le nom est précédé du signe
(†), dans cette liste et dans les suivantes, sont ceux dont
l’acclimatation n’est pas encore assurée ou n’a donné
jusqu’ici que des résultats peu favorables.]
[Note 24 : Nous devons à M. P. Jamin les renseignements que nous
publions sur les sources intermittentes qui avoisinent la fontaine
d’Aïn-Oumach.]
[Note 25 : Voyez, pour l’analyse des eaux de la Fontaine-chaude,
Guyon, _Voyage aux Ziban_, p. 265.]
[Note 26 : Guyon, _Voyage aux Ziban_, p. 180. — Jules Duval,
_Tableau de l’Algérie_, p. 278.]
[Note 27 : Pour plus de brièveté, nous avons dans cette liste
désigné les stations des espèces par les abréviations suivantes :
_All._, alluvion, c’est-à-dire terrains déposés par les eaux ou
qui sont inondés pendant la saison des pluies. — _Cot._, coteaux ou
ondulations du sol très arides, ne présentant généralement qu’un
très petit nombre de plantes annuelles, et des touffes espacées de
plantes vivaces. — _Dépr._, dépressions du sol, ordinairement
argileuses et souvent salées, où l’eau séjourne pendant plus
ou moins longtemps dans la saison des pluies. — _Hum._, lieux
humides, bords des eaux. — _Pl._, plaine, désignation générale
dans laquelle nous avons compris les terrains plats argilo-calcaires
et souvent salés, qui constituent la plus grande partie du Sahara
aux environs de Biskra. — _Rav._, ravins, ordinairement profonds,
creusés par les ruisseaux, et à sec pendant la plus grande partie
de l’année. — _Roch._, rochers. — _Sabl._, sables. — _Sal._,
terrains salés.]
[Note 28 : Nous avons, dans cette liste, désigné par _All._
les alluvions de l’Oued Abdi ; par _Roch. sup._ les rochers de
la portion de la montagne qui domine le village ; par _Roch._ les
rochers du versant de la même montagne qui regarde la vallée de
l’Oued Abdi.]
[Note 29 : Dans cette liste, nous avons désigné par _Plat._ les
plateaux entre Beni-Souik et Ménah ; — par _Rav._ le ravin de
l’Oued Bouzina ; — par _M._ la vallée de Ménah proprement dite,
à environ 900 mètres d’altitude ; les plantes dont le nom est
suivi de cette indication ont été, pour la plupart, observées
soit dans les cultures, soit au bord des eaux ; — par _Cot._
les coteaux de la vallée.]
[Note 30 : Dans cette liste, nous avons désigné par _Cot._ la partie
pierreuse et déboisée du coteau au-dessus du village de Chir ;
— par _Vall._ la portion de la vallée entre Chir et Haïdous.]
[Note 31 : Nous avons dans cette liste, pour plus de brièveté,
désigné par _M._, le Djebel Mahmel, et par _G._, le Djebel
Groumbt-el-Dib ; les lettres _n._ et _s._, placées à la suite des
lettres qui représentent le nom de ces montagnes indiquent qu’il
s’agit de leurs versants nord ou sud ; _somm._, placé de la même
manière, indique leur sommet ; — _Tl._ désigne le village de
Télet ; _Ch. inf._ et _Ch. sup._ désignent les champs qui sont sur
la pente sud au-dessous ou au-dessus de Télet ; _Tl. sup._ désigne
les parties incultes du versant méridional au-dessus de Télet,
comprises environ entre 1500 et 2000 mètres d’altitude ; —
_Plat._ indique le plateau situé à environ 2000 mètres d’altitude
à la base méridionale des Djebel Mahmel et Groumbt-el-Dib ;
— _Fedj._ représente Fedj-Geurza, c’est-à-dire la partie
supérieure de la vallée de l’Oued Abdi, où ce cours d’eau
prend sa source ; l’abréviation _cot._, placée à la suite de
_Fedj._, indique les coteaux boisés qui limitent au nord la vallée
de Fedj-Geurza et se continuent avec la pente sud du Djebel Mahmel.]
[Note 32 : Voir Guyon, _Voyage aux Ziban_, p. 144.]
[Note 33 : Nous désignons dans cette liste par _Ch._ les champs
cultivés ; — par _Pât._ les terrains en friche et les pâturages
de la vallée de l’Oued Essora, au-dessous d’Aïn-Turck,
c’est-à-dire d’une portion de cette vallée, à environ 1,200
mètres d’altitude.]
[Note 34 : Le _Pinus Halepensis_ est surtout exposé à cette
dernière cause de dépérissement, car son écorce, employée
surtout pour la tannerie et la préparation des outres, est un objet
de commerce important avec les tribus sahariennes.]
[Note 35 : Le versant nord se divise naturellement en partie
boisée et en partie déboisée, la partie boisée vers Aïn-Turck,
s’étend de la vallée de l’Essora jusqu’à environ 250 mètres
du sommet, c’est-à-dire d’environ 1200 jusqu’à 2150 mètres
d’altitude. — Nous avons désigné le versant nord par _N._ ; —
_F. inf._ indique la partie inférieure de la forêt qui s’étend
depuis l’Oued Essora jusqu’à l’altitude d’Aïn-Turck,
c’est-à-dire une zone comprise entre 1200 et 1500 mètres
d’altitude ; — _F. moy._ indique la zone moyenne de la forêt
comprise entre 1500 et 1800 mètres d’altitude ; — _F. sup._
indique la partie supérieure de la forêt comprise environ entre 1800
et 2150 mètres d’altitude ; — par l’abréviation _Turck._,
nous avons désigné les environs d’Aïn-Turck ; — _Pât. sup._
désigne les pâturages du pic principal ; — _Somm._ indique le
sommet de la montagne ; — _S._ désigne la partie supérieure de
la pente sud, que nous n’avons explorée qu’à quelques centaines
de mètres au-dessous du sommet ; — _Pât._ désigne les pâturages
des pics secondaires du Cheliah.]
[Note 36 : Dans ce tableau, nous avons, pour plus de brièveté,
désigné par _Const._ la région méditerranéenne intérieure.]
[Note 37 : Nous devons à MM. Durieu de Maisonneuve, Balansa et
Choulette de précieux renseignements sur la végétation de la
région littorale.]
[Note 38 : Consulter pour la région littorale, comme pour les
suivantes, le _Tableau résumant pour chaque région ses principales
affinités de Géographie botanique_.]
[Note 39 : Nous devons à M. Durieu de Maisonneuve de nombreux
renseignements sur la végétation de la région méditerranéenne
intérieure. — M. de Marsilly a bien voulu nous communiquer les
résultats de ses herborisations aux environs de Constantine.]
[Note 40 : MM. Balansa et du Colombier ont contribué à
l’exploration de la région des hauts-plateaux aux environs
de Batna.]
[Note 41 : Les observations météorologiques recueillies à Batna,
sous la direction de M. le général Desvaux, viennent confirmer
les données de la statistique botanique, en démontrant que le
climat de la région des hauts-plateaux de la province de Constantine
présente de grandes analogies avec celui des pays tempérés. Nous
nous bornerons à donner ici la moyenne des températures observées
à Batna en 1853.
_Températures moyennes observées à Batna en 1853_.
+----------+---------+-----------------------+-------+-------+
| | | MOYENNE DES | | |
| 1853. | NOMBRE | TEMPÉRATURES. |MAXIMUM|MINIMUM|
| — | des | | du | du |
| MOIS. |observat.| 8 h. | Midi. | 5 h. | mois. | mois. |
| | | matin.| | soir. | | |
+----------+---------+-------+-------+-------+-------+-------+
| | | ° | ° | ° | ° | ° |
|Janvier | 31 | 3,71 | 8,60 | 8,76 | 12 | 0 |
| | | | | | | |
|Février | 28 | 2,95 | 7,86 | 7,62 | 14 | 1 |
| | | | | | | |
|Mars | 31 | 3,00 | 10,45 | 10,65 | 15 | 0 |
| | | | | | | |
|Avril | 30 | 9,33 | 15,83 | 15,77 | 22 | 4 |
| | | | | | | |
|Mai | 31 | 13,87 | 20,20 | 21,30 | 30 | 6 |
| | | | | | | |
|Juin | 15 | 15,60 | 23,26 | 24,20 | 29 | 13 |
| | | | | | | |
|Juillet | 31 | 23,68 | 30,70 | 33,35 | 37,30| 18 |
| | | | | | | |
|Août | 31 | 24,42 | 29,61 | 32,40 | 36 | 21 |
| | | | | | | |
|Septembre | 30 | 19,38 | 24,10 | 25,48 | 33 | 13 |
| | | | | | | |
|Octobre | 31 | 14,81 | 19,23 | 19,71 | 25 | 9 |
| | | | | | | |
|Novembre | 30 | 8,23 | 12,73 | 15,42 | 20 | 2 |
| | | | | | | |
|Décembre | 31 | 5,52 | 8,92 | 8,95 | 14 | 3 |
| +---------+-------+-------+-------+-------+-------+
| | | | | | ° | ° |
|Année | 350 | | | | 37,30| 0 |
| | | | | | | |
| | | ° | ° | ° | | |
|Moyennes | | 11,95 | 17,45 | 18,29 | | |
|de l’année| | | | | | |
+----------+---------+-------+-------+-------+-------+-------+
Nous devons ajouter comme corollaire à ce tableau qu’à Batna,
en 1853, il a plu tous les mois de l’année, et que les mois où
la pluie a été la plus fréquente ont été mai, octobre, novembre
et décembre ; il a neigé en janvier, février, mars, novembre et
décembre ; la dernière neige est tombée dans la plaine le 27 mars,
et la première le 28 novembre.]
[Note 42 : MM. Balansa et du Colombier nous ont fourni d’utiles
documents sur la végétation de la région montagneuse. — Mon
ami M. T. Royer, ancien capitaine du génie, et M. Thoman ont bien
voulu faire tous les calculs pour la détermination des altitudes
d’après nos observations barométriques ; toutes ces altitudes ont
été calculées en prenant pour base les moyennes des observations
recueillies par nous à Philippeville et à Batna.]
[Note 43 : Les explorateurs qui ont le plus contribué à faire
connaître la végétation de la région saharienne sont MM. Balansa,
Guyon, Hénon, P. Jamin et Reboud.]
Note du transcripteur :
Page 31, " Ononix Natrix " a été remplacé par " Ononis "
Page 33, " — annua Wickstr. " a été remplacé par " Wikstr. "
Page 38, " Cerastium Atlantium " a été remplacé par " Atlanticum "
Page 62, " Kalbfussia Salzmanni Schulz. Bip. " a été remplacé
par " Schultz. "
Page 69, " qui apparait dans " a été remplacé par " apparaît "
Page 89, " Clamydophora pubescens " a été remplacé
par " Chlamydophora "
Page 90, " Dæmia cordata " a été remplacé par " Dœmia "
Page 101, " [Sinapis]— arvenis " a été remplacé par " arvensis "
Page 141, " Monocotydélones " a été remplacé par " Monocotylédones "
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Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville à Biskra et dans les Monts Aurès, entrepris en 1853 sous le patronage du Ministère de la guerre
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Excerpt
=RAPPORT=
SUR UN
=VOYAGE BOTANIQUE=
EN ALGÉRIE
=DE PHILIPPEVILLE A BISKRA=
ET DANS LES MONTS AURÈS
ENTREPRIS, EN 1853,
SOUS LE PATRONAGE DU MINISTÈRE DE LA GUERRE
PAR
=E. COSSON=
D. M. P.
(Extrait des Annales des sciences naturelles, 4e série, tome...
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— End of Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville à Biskra et dans les Monts Aurès, entrepris en 1853 sous le patronage du Ministère de la guerre —
Book Information
- Title
- Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville à Biskra et dans les Monts Aurès, entrepris en 1853 sous le patronage du Ministère de la guerre
- Author(s)
- Cosson, E. (Ernest)
- Language
- French
- Type
- Text
- Release Date
- May 3, 2024
- Word Count
- 64,401 words
- Library of Congress Classification
- QK
- Bookshelves
- Browsing: Nature/Gardening/Animals, Browsing: Science - General, Browsing: Travel & Geography
- Rights
- Public domain in the USA.
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