The Project Gutenberg EBook of Mťmoire sur la rťunion des trois services,
des postes aux chevaux, de la poste aux lettres, et des messageries, sous une seule administration, by M. De Saint-Victour
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Title: Mťmoire sur la rťunion des trois services, des postes aux chevaux, de la poste aux lettres, et des messageries, sous une seule administration
Author: M. De Saint-Victour
Release Date: July 22, 2006 [EBook #18889]
Language: French
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M…MOIRE
SUR LA R…UNION DES TROIS SERVICES,
DES POSTES AUX CHEVAUX,
DE LA POSTE AUX LETTRES,
_ET DES MESSAGERIES,_
SOUS UNE SEULE ADMINISTRATION;
Par M. DE SAINT-VICTOUR,
_Ancien Administrateur de la Rťgie des Messageries, ťtablie
par M. Turgot en 1775._
ņ PARIS,
DE L'IMPRIMERIE DU PATRIOTE FRAN«OIS,
Place du Thť‚tre Italien.
13 JUIN 1790.
AVERTISSEMENT.
_Ce mťmoire a ťtť remis, manuscrit, avec deux tableaux faisant piŤces
justificatives, au comitť des finances de l'assemblťe nationale, qui a
nommť M. le duc de Biron rapporteur, et MM. le comte de la Blache et de
Volsus, commissaires._
_Ce mťmoire ayant ťtť communiquť, les anciens fermiers des messageries
ont fait imprimer plusieurs mťmoires dirigťs contre le fermier actuel,
et dans lesquels ils ont attaquť le plan._
_DŤs-lors je n'ai plus balancť ŗ sacrifier mon amour-propre ŗ la
nťcessitť d'opposer ŗ la publicitť de ces mťmoires celle du plan, et la
rťfutation des assertions contenues dans les mťmoires de MM. les anciens
fermiers; il m'a paru utile d'y joindre quelques observations sur les
objections qui m'avoient ťtť faites par M. le duc de Biron; enfin,
d'autres observations sur quelques articles du rapport imprimť du comitť
des finances._
_Il se trouve nťcessairement, dans ces piŤces composťes ŗ la h‚te, ŗ
diffťrentes ťpoques, et cependant, sur le mÍme objet, beaucoup de
rťpťtitions._
M…MOIRE
SUR LA R…UNION DES TROIS SERVICES,
DES POSTES AUX CHEVAUX,
DE LA POSTE AUX LETTRES,
_ET DES MESSAGERIES,_
SOUS UNE SEULE ADMINISTRATION.
Le projet, aussi simple qu'utile, du ministre qui ťtablit en 1775 la
rťgie des messageries sur un plan qui prťparoit sa rťunion ŗ
l'administration des postes, prťsentoit tant d'avantages, qu'on ne peut
attribuer qu'ŗ des causes ťtrangŤres, ou ŗ des circonstances du moment,
les obstacles qui s'opposŤrent ŗ son exťcution.
Les circonstances qui se prťparent, mettent, non-seulement ŗ l'ťcart ces
obstacles, mais peuvent beaucoup ajouter aux avantages que ce projet
avoit dťjŗ prťsentťs dans d'autres temps, et dont on va parcourir, le
plus sommairement possible, tous les dťtails, en les soumettant avec
confiance aux principes patriotiques de l'auguste assemblťe des
reprťsentans de la nation.
[En marge: Les messageries faisoient, en 1775, et font
encore majeure partie du service de la poste aux
lettres.]
Ce projet ťtoit simple, en ce que les messageries faisoient, ŗ
l'exception des quatre grands couriers de Lyon, Bordeaux, Toulouse et
Strasbourg, tout le service des malles ou des couriers pour le transport
des lettres, moyennant la somme de 186,797 liv. 14 s., qui ťtoit
dťduite, par l'administration des postes, sur les 302,020 liv. qui
formoient le prix du bail que les messageries tenoient de cette
administration. La rťgie se chargea du mÍme service, qui ťtoit une
condition grťvante du bail des messageries, et l'administration de la
poste aux lettres lui paya, pendant sa durťe, cette premiŤre somme.
[En marge: Les voitures de messageries, conduites par
les chevaux de poste, peuvent faire la presque totalitť
du service des lettres dans le royaume, avec avantage
pour le public, pour les postes aux chevaux, et pour les
revenus de l'ťtat.]
La rťgie ayant ťtť chargťe d'ťtablir le service des messageries par les
chevaux de poste sur toutes les routes qui en seroient susceptibles, on
vit bientŰt, par la cťlťritť de la marche de ces voitures, que celles ŗ
huit et ŗ quatre places pouvoient faire le service des lettres sur les
grandes routes, et que les communications intťrieures de ville ŗ ville
pouvoient, pour la plupart, Ítre aussi utilement servies par des
cabriolets ŗ deux places, sur les routes qui n'auroient pu fournir assez
de voyageurs ou assez de transports pour les berlines.
[En marge: Les mÍmes employťs pour les deux parties,
premiŤre ťconomie.]
Il ťtoit aisť de voir dŤs-lors que les mÍmes employťs pouvoient faire le
service de deux parties, pour le rťgime et pour l'ordre, soit dans les
provinces, soit ŗ Paris, d'oý auroit rťsultť l'ťconomie la plus
ťvidente; car, pourquoi une double ferme ou une double rťgie et de
doubles employťs pour deux entreprises dont l'une, celle des
messageries, est l'instrument du service de l'autre?
[En marge: Par cette rťunion, la fraude respective
prťvenue.]
ņ quoi il faut ajouter que, dans l'ťtat actuel des choses, il est aussi
facile aux directeurs des messageries de frauder la poste aux lettres
par la voie des commis conducteurs, qu'il est notoire et mÍme ŗ peu prŤs
nťcessitť par la modicitť de leurs gages, que les grands couriers
fraudent les messageries, par le transport sur leurs carioles des
marchandises prťcieuses, de l'argent et des comestibles.
[En marge: Postes aux chevaux mal constituťes, et
cependant dispendieuses, pourroient Ítre mieux
constituťes, et cesser de coŻter.]
[En marge: Suppression des privilťges des maÓtres de
poste, estimťe plus de 800,000 livres, et de leurs gages
ou indemnitťs, portťe ŗ environ 600,000 liv. y compris
les frais de l'intendance des postes: seconde ťconomie.]
Les postes aux chevaux sont mal constituťes, et cependant coŻtent ŗ
l'ťtat, par les gages et les gratifications que l'ťtat des choses oblige
de donner aux maÓtres de postes. M. Necker, vol. 2, paragraphe 37 de son
ouvrage, porte cette dťpense, y compris les indemnitťs aux maÓtres de
postes, pour tournťes extraordinaires, les traitemens de l'intendant des
postes, des inspecteurs, contrŰleurs, visiteurs, etc., ŗ environ 600,000
liv. Elles coŻtent encore, par les privilťges dont jouissent les maÓtres
de postes: ils ťtoient estimťs, en 1775, ŗ 7 ou 800,000 liv. Il faudroit
aujourd'hui les indemniser au moins de cette somme. En amťliorant le
sort des maÓtres de postes, ces deux objets pourroient rentrer au profit
du trťsor public ou au soulagement du peuple.
[En marge: Causes de la souffrance des maÓtres de
postes.]
Il y a des causes ťvidentes de l'ťtat de souffrance des maÓtres de
postes: le service gratuit, ŗ peu prŤs, des grands couriers, service
d'autant plus grťvant, que les couriers chargent, sans aucun mťnagement,
leurs carioles pour leur compte; les dťplacemens occasionnťs par les
voyages de la cour ou par les voyages extraordinaires des princes, et
enfin l'assujettissement rťsultant de la dťsunion d'intťrÍts entre les
maÓtres des postes, de ramener les chevaux ŗ vuide ou en laisse.
Par la rťunion, sous une mÍme administration, des postes aux chevaux, de
la poste aux lettres et des messageries, on remťdieroit ŗ ces
inconvťniens.
[En marge: Soulager les maÓtres de postes du service
gratuit des grands couriers.]
[En marge: Leur donner la conduite des fourgons de
messageries.]
[En marge: Assujettir les maÓtres de postes ŗ avoir six
ou huit jumens pour la conduite des fourgons de
messageries, au pas, dans les pays propres ŗ l'ťducation
des poulains.]
Le service des couriers se faisant par les voitures des messageries,
deviendroit utile aux maÓtres de postes, au lieu de leur Ítre ŗ charge;
et on croit qu'il ne seroit pas impossible de combiner la marche des
voitures des messageries, de maniŤre ŗ ce que les chevaux qui auroient
conduit une voiture, en ramenassent au moins souvent une autre. En
suivant ce plan, et mÍme pour le faciliter, les maÓtres de postes
seroient chargťs de la conduite des fourgons des messageries, qu'ils
mŤneroient au pas, mais sans interruption, et allant jour et nuit, ce
qui porteroit autant d'ťconomie que de cťlťritť dans les transports, et
obligeroit les maÓtres de postes ŗ avoir des chevaux forts et de
rťsistance, ou, ce qui seroit encore mieux, en ce qu'il en rťsulteroit
un moyen de reproduction sans dťpense, qui remplaceroit des
ťtablissemens dispendieux, sans remplir cependant le mÍme objet, d'avoir
six ou huit jumens par chaque poste sur les grandes routes frťquentťes
par les fourgons, et qui mŤneroient ces fourgons au pas, sans aucun
risque, ťtant mÍme pleines, puisque les fermiers les emploient aux
labours dans cet ťtat. Les maÓtres de postes s'en serviroient aussi pour
ce dernier usage, comme de leurs chevaux; ils seroient donc bien
dťdommagťs de la dťpense qu'on seroit dans le cas d'exiger d'eux pour la
meilleure constitution de leurs ťtablissemens, par un exercice habituel
et rťglť qu'ils n'ont pas aujourd'hui, ťtant accablťs trois mois de
l'annťe par le service des semestres et des campagnes, et les voyageurs
ne les dťdommageant pas le reste de l'annťe de ce que leur coŻtent la
nourriture et l'entretien de leurs chevaux.
[En marge: Placer les postes ŗ 4 lieues de distance.]
Pour amťliorer encore la constitution des postes aux chevaux et le sort
des maÓtres de postes, il faudroit les placer, autant qu'il seroit
possible, ŗ quatre lieues ou ŗ huit milles de distance; les chevaux des
postes supprimťes fortifieroient, dŤs ŗ prťsent, celles qui seroient
conservťes; la consommation des chevaux seroit moindre ŗ l'avenir; un
cheval bien nourri peut faire huit lieues par jour, et durer autant que
celui qui n'en fait que quatre, dont deux entre les mains d'un postillon
qui le ramŤne en laisse, et sans ťgard, ni au temps, ni ŗ l'ťtat du
cheval, ou le presse, ou le laisse se morfondre ŗ la porte d'un cabaret.
Les maÓtres de postes ainsi constituťs auroient un ťtat sŻr et utile
pour eux; dŤs-lors, non-seulement toutes les dťpenses que le
gouvernement fait pour les maintenir, pourroient cesser, mais ils
deviendroient utiles ŗ plusieurs objets intťressans.
[En marge: Entretien des chemins confiťs aux maÓtres de
postes, avec avantage pour eux et ťconomie pour cette
partie de dťpense.]
M. Turgot comptoit leur confier l'entretien des chemins, tel qu'il se
fait en Limosin, et d'une poste ŗ l'autre, distance ťgale ŗ celle qui
est confiťe aux cantonniers. Les maÓtres de postes ont plus d'intťrÍt
que nul autre au bon ťtat des chemins que parcourent leurs chevaux, plus
de facilitťs de surveillance, et plus de moyens d'ťconomie, en se
servant ŗ propos de leurs chevaux et de leurs postillons, pour faire
voiturer sur place les matťriaux nťcessaires.
[En marge: Faire faire aux maÓtres de postes les
transports militaires, et soulager les provinces de
cette corvťe.]
Il projetoit aussi de traiter avec eux pour les transports militaires,
qui pŤsent sur la partie indigente des propriťtaires ou des fermiers, et
sur-tout dans les provinces de petite culture, oý l'on ne laboure
qu'avec des boeufs ou des vaches, trŤs-peu propres ŗ ces transports.
[En marge: Transports d'argent faits avec cťlťritť et
sans frais, par les voitures de messageries.]
Enfin, M. Turgot, qui faisoit entrer dans ces plans d'amťliorations la
suppression de tous les trťsoriers et receveurs gťnťraux des finances,
voyoit, dans les voitures de messageries menťes par les chevaux de
postes, l'avantage de porter sans frais, et avec rapiditť, les fonds en
sŻretť, ou des recettes particuliŤres au chef-lieu ou du chef-lieu ŗ
Paris, ou d'une province dans l'autre, ou, dans des cas extrÍmes, de
Paris mÍme dans les provinces.
Ce plan utile au public et au commerce, sur lesquels pesoit le privilťge
des messageries, au trťsor public, qui, par des gages, des
gratifications, des privilťges ou des indemnitťs, soutenoit l'ťtat
prťcaire des maÓtres de postes, en ne retirant aucune utilitť des
messageries, promettoit encore une augmentation considťrable de produit:
la rťgie, chargťe d'exťcuter ce plan, n'a durť qu'un an; les plus forts
dťpartemens ne lui ont ťtť remis qu'ŗ des ťpoques postťrieures ŗ sa
crťation, et rapportťes au tableau nļ. 1[1]. Le service des messageries
par les chevaux de postes sur les routes qui ont pu Ítre montťes, a durť
ŗ peine six mois, et a ťtť incomplet. Un tiers ŗ peu prŤs du royaume n'a
pu Ítre montť en poste; et cependant on prouve, par un tableau extrait
avec exactitude des comptes de la rťgie, que ce produit a ťtť de la
somme de 1,263,808 liv. 3 s. 8 den.; qu'en prolongeant le produit des
deux services, ancien et nouveau, jusques ŗ la fin de l'annťe, ce
produit prťsentoit une somme de 1,896,087 liv. 14 s., quoique, comme on
l'a dťjŗ observť, un tiers ŗ peu prŤs des routes du royaume n'ait pu
Ítre montť au service des chevaux de poste; et d'oý il rťsulte que,
comme l'a observť l'auteur des mťmoires de la vie de M. Turgot, imprimťs
en 1782, le produit des messageries isolťes pouvoit Ítre portť ŗ
4,000,000 par an, si on avoit laissť ŗ la rťgie le temps d'achever le
plan du ministre.
[En marge: Les messageries royales, servies par les
chevaux de postes, prťsentent, pendant un an qu'a durť
cette rťgie, un produit d'environ 2,000,000.]
[En marge: …conomie et facilitťs pour diffťrentes
branches d'administration ŗ ajouter ŗ ce produit.]
En ajoutant ŗ ce produit les ťconomies qui rťsulteroient de la cessation
des privilťges des maÓtres des postes aux chevaux, des gages, indemnitťs
ou gratifications qu'on est obligť d'y ajouter; celles des bťnťfices des
fermiers des messageries ou des salaires de leurs directeurs, commis ou
autres employťs qui peuvent Ítre supplťťs dans la rťunion des trois
services, par les administrateurs, directeurs, ou autres employťs de la
poste aux lettres; en y ajoutant encore les avantages ou les facilitťs
que le gouvernement se procureroit par la meilleure constitution des
postes aux chevaux, pour l'entretien des chemins le mieux et le plus
ťconomiquement fait, pour le transport de l'argent, pour les transports
militaires, et pour faciliter dans le royaume, sans frais, une
production abondante de chevaux. Enfin, l'activitť que cette opťration
donneroit au commerce, en accordant le transit aux messageries, et
combinant la marche des fourgons, allant jour et nuit, comme il a ťtť
proposť, avec celle des coches d'eau; cet objet rťuniroit aux plus
grands avantages pour le commerce et pour le public, un produit
considťrable pour le trťsor, et a paru consťquemment digne d'Ítre
prťsentť ŗ l'assemblťe nationale, comme ťtant d'une importance majeure
et en finance et ŗ l'administration.
[En marge: Nťcessitť de donner une nouvelle et meilleure
constitution aux postes aux chevaux, et de changer le
rťgime de leur discipline.]
Mais on ne sauroit trop le dire, son succŤs tient essentiellement ŗ une
bonne constitution, ou ŗ la rťgťnťration des postes aux chevaux, qui
doit prťcťder toute autre mesure; et l'on ne peut se flatter d'y
parvenir, qu'en mettant ŗ l'ťcart, sans retour, l'exercice et
l'influence de l'intendant des postes aux chevaux, et de ses
inspecteurs, contrŰleurs et visiteurs. M. Turgot, en se faisant nommer
surintendant des postes, ne put soustraire les opťrations de sa rťgie ŗ
tous les obstacles possibles (mais suscitťs) de la part des maÓtres de
postes: il se prťsenta des compagnies pour diffťrentes routes du
royaume, qui offroient de faire ŗ 17 sols par cheval, le service des
messageries, qui alors ťtoit payť 20 sols aux maÓtres de postes; elles
renonÁoient ŗ leurs privilťges, et la compagnie qui demandoit les postes
dans un arrondissement de trente lieues autour de Paris, s'obligeoit aux
conditions les plus avantageuses, comparťes avec la dťpense que coŻtoit
le mÍme objet ŗ fournir tous les chevaux nťcessaires aux voyages de la
cour: ces soumissions pouvoient au moins contenir et ramener les maÓtres
de postes: il fut impossible d'en faire usage.
On a observť, au commencement de ce mťmoire, que les circonstances
actuelles pouvoient faciliter l'exťcution de ce plan, en ajoutant mÍme ŗ
ses avantages.
[En marge: Inconvťnient du rťgime actuel.]
Avant de proposer les moyens qu'offrent ces circonstances, il n'est pas
superflu de s'arrÍter un moment ŗ l'organisation actuelle de
l'intendance des postes aux chevaux; elle est confiťe ŗ un homme
rťsident ŗ Paris, qui a sous ses ordres immťdiats un certain nombre
d'inspecteurs, rťsidens aussi ŗ Paris, et qui se bornent ŗ faire une ou
deux tournťes chaque annťe dans leurs dťpartemens respectifs. Les
maÓtres des postes, avertis de l'ťpoque de ces tournťes, peuvent
completter leurs ťtablissemens par des chevaux qu'ils empruntent. Si les
inspecteurs en rťforment, il suffit aux maÓtres de postes de les
soustraire ŗ la premiŤre tournťe, et personne ne les empÍche de
continuer ŗ s'en servir. On ne peut se refuser ŗ l'idťe de
l'imperfection de cette prťtendue surveillance, qui cependant coŻte par
les appointemens de l'intendant des postes, par ceux des inspecteurs et
contrŰleurs, et par les frais de tournťes. Il existoit encore de bien
plus grands abus dans les dťplacemens des chevaux de postes: lors des
voyages de la cour ou de ceux des princes, on a vu des chevaux parcourir
une espace de quatre-vingt lieues pour venir faire une ou deux courses.
[En marge: Confier aux dťpartemens la restauration et la
surveillance des postes aux chevaux: moyen d'aussi
grande utilitť que d'ťconomie.]
Les dťpartemens pourroient Ítre chargťs d'abord de la restauration des
postes aux chevaux dans leur arrondissement, et successivement de leur
surveillance et de leur discipline, le tout sans aucuns frais: ils
employeroient utilement les connoissances locales que n'ont ni les
inspecteurs et contrŰleurs, ni l'intendant auquel ils rendent compte, et
l'intťrÍt qu'ils doivent prendre plus que les uns et les autres ŗ tout
ce qui peut contribuer ŗ leur plus grand avantage, pour bien constituer
ces ťtablissemens d'utilitť publique, et pour les maintenir dans le
meilleur ťtat. Ils indiqueroient, en connoissance de cause, le parti le
plus utile ŗ tirer pour le commerce et pour le public, des
communications de ville ŗ ville, et de celles-ci ŗ la capitale ou aux
principales villes de commerce, en ťtablissemens de messageries, et pour
le transport le plus direct des lettres.
Il paroÓt ťvident autant que simple, que ce moyen rťunit ŗ de l'ťconomie
un ordre plus naturel et plus utile, puisque ce seroit confier ŗ ceux
qui y sont vraiment intťressťs, le maintien d'ťtablissemens que l'on
peut dire d'utilitť publique, et qui se lient par leur exercice aux
chemins dťja confiťs ŗ l'administration des dťpartemens; ce seroit
mettre aussi l'administration plus ŗ portťe d'Ítre ťclairťe sur le
meilleur usage ŗ faire de ces ťtablissemens.
[En marge: Construction de nouvelles voitures.]
Il reste un objet ŗ prťsenter, le seul qui nťcessite une dťpense, ce
seroit la construction de nouvelles voitures de messageries pour les
voyageurs en poste: celles des fermiers actuels sont trop pesantes;
celles qui ont ťtť construites pendant la rťgie ťtablie par M. Turgot,
l'ťtoient dťja trop. On croit que le service des messageries en poste,
se feroit plus avantageusement par des berlines angloises ŗ deux fonds,
donnant six places, avec un siŤge couvert sur le devant de la voiture,
pour le commis conducteur, et pour un ou deux voyageurs. Ces voitures ne
porteroient, avec les voyageurs, que les petits paquets prťcieux et les
lettres, et pouroient Ítre traÓnťes par quatre chevaux. Les fourgons
allant, comme on l'a dit, jour et nuit au pas, conduits par des chevaux
de poste, seroient chargťs de toutes les malles et caisses lourdes, et
on y mťnageroit des places pour les voyageurs les moins aisťs.
On croit qu'il seroit avantageux que les premiŤres berlines fussent
construites en Angleterre, sous les yeux de quelqu'un d'intelligent dans
cette partie, ensuite continuťes sur ces modŤles, ŗ Bruxelles,
Valenciennes, Lille et Strasbourg, oý la qualitť du bois et les formes
lťgŤres qu'elle facilite, sans nuire ŗ la soliditť, donneroient beaucoup
d'avantages, indťpendamment de l'ťconomie dans la construction.
Il suffiroit, pour monter ce service, de 250 ŗ 300 voitures, qui, en les
supposant ŗ 3000 livres chaque, feroient une somme de 750 ŗ 900 mille
livres.
Pendant leur construction, ŗ laquelle moins d'un an doit suffire, on
pourroit prťparer, par une correspondance avec les dťpartemens, les
ťtablissemens convenables ŗ chacun d'eux, qui, pendant le mÍme
intervale, constitueroit ses postes aux chevaux en nombre et en force
relative ŗ leur exercice.
L'exťcution de ce plan, confiťe ŗ Paris, ŗ une administration zťlťe, qui
dťpendroit immťdiatement du ministre des finances, qui se concerteroit
avec les dťpartemens pour toutes ses opťrations, et qui consťquemment
les dirigeroit sans obstacles vers le bien gťnťral, prťsente encore des
moyens d'amťlioration, entr'autres celui d'unir d'intťrÍt, dans chaque
dťpartement, les maÓtres de postes de la mÍme route, pour leur faciliter
le retour de leurs chevaux respectivement ŗ charge, d'oý rťsulteroit une
ťconomie dans le prix des courses: spťculation qu'avoient faites les
compagnies qui s'ťtoient offertes, et dont il a ťtť parlť.
De trouver, dans les cas de voyages extraordinaires des princes, ou dans
ceux de la cour, des chevaux dans le dťpartement et au plus prŤs, pour
renforcer les postes, sans dťplacer ŗ grands frais, et cependant au
dommage des maÓtres de postes, les chevaux ŗ trente, quarante, et mÍme
quatre-vingt lieues de distance.
De multiplier les moyens de transporter les lettres, et de prťvenir les
circuits qu'on leur fait faire aujourd'hui, avec le double inconvťnient
de la perte du temps et d'autoriser des sur-taxes.
Enfin, dans l'ťtat actuel des choses, la poste aux lettres et les
messageries, en se nuisant respectivement, pŤsent sur les postes aux
chevaux, les trois parties sur le public ou sur le trťsor. On croit
pouvoir assurer que les messageries seules ont coŻtť au roi, depuis
1776, de six ŗ sept millions, soit par les sacrifices qui ont ťtť faits
dans cette annťe, pour jetter de la dťfaveur sur le plan de M.
Turgot[2], soit par les indemnitťs accordťes aux diffťrens fermiers qui
se sont succťdťs depuis. Par la rťunion de ces trois services, et en se
servant de l'esprit public et des connoissances locales que l'on peut
attendre des dťpartemens pour en diriger la meilleure organisation, ils
s'aideroient respectivement, et procureroient au trťsor de l'ťtat, ŗ
l'administration, au commerce et au public, les plus grands avantages;
ce que l'on ne peut raisonnablement pas attendre de deux compagnies
sťparťes, armťes de privilťges, et n'ayant ŗ s'occuper d'en diriger
l'exercice que vers leurs plus grands profits.
_ApperÁu des ťconomies ou des augmentations du produit que prťsente le
projet de la rťunion des trois services des postes aux chevaux, de la
poste aux lettres, et des messageries._
_PremiŤre ťconomie._ L'intendance de la poste aux chevaux
supprimťe, et son exercice remis aux dťpartemens. . . . . . 600,000 l.
[En marge: Voir cet article dans l'ouvrage de M. Necker
sur l'administration des finances, vol. II, ß 37.]
_Seconde ťconomie._ Suppression du secret . . . . . . . . . 450,000 l.
[En marge: Voir _idem_, le ß 36.]
_TroisiŤme ťconomie._ Suppression des privilťges des
maÓtres de postes, au moins . . . . . . . . . . . . . . . . 800,000 l.
_QuatriŤme ťconomie._ Dix-huit fermiers de la poste aux
lettres ou des messageries, qui peuvent Ítre supplťťs
par dix rťgisseurs au plus; les employťs des deux parties,
soit ŗ Paris, soit dans les provinces, qui peuvent Ítre
dťdoublťs; on ne croit pas exagťrer en portant les
bťnťfices des uns et les appointemens des autres ŗ . . . . 1200,000 l.
Augmentation du produit des messageries servies par les
chevaux de postes et de la poste aux lettres, en
multipliant, par les voitures de messageries, les moyens
de transport, et en prťvenant tous ceux de frauder, que
facilite le rťgime actuel. . . . . . . . . . . . . . . . . 3000,000 l.
--------------
6,050,000 liv.
Plus de six millions en diminution de dťpenses ou en augmentation de
produits par des moyens qui, loin de peser sur le public, lui seront
utiles, et offriront encore ŗ l'administration les plus grandes
facilitťs ŗ de nouvelles ťconomies pour l'entretien des grandes routes,
pour le transport le plus rapide de l'argent, pour les transports
militaires, et pour faciliter dans le royaume, sans frais, une
production abondante de chevaux, prťsentent, indťpendamment des abus que
l'on supprimeroit, une opťration importante dans les circonstances
actuelles.
Il est ŗ observer que le premier moyen de l'exťcution de ce projet, s'il
est agrťť, tient ŗ remettre aux dťpartemens la restauration, et
successivement le rťgime des postes aux chevaux; premier motif
d'examiner ce projet avant la constitution, dont l'ťtablissement des
dťpartemens, ainsi que leurs diffťrentes fonctions, doivent faire
partie.
Dix rťgisseurs ťtablis, le plutŰt possible, ŗ la place des dix-huit
fermiers de la poste aux lettres et des messageries, en soutenant les
deux services tels qu'ils se font, pour ne laisser pťricliter ni le
public, ni les revenus du trťsor de la nation, correspondroient avec les
dťpartemens dŤs le commencement de leur exercice, pour concerter les
ťtablissemens les plus utiles ŗ faire, et feroient faire, en
consťquence, les voitures nťcessaires, pendant que les postes
s'organiseroient; et comme il faut nťcessairement un tems pour ces deux
opťrations, ce sera avancer la jouissance qu'offre au public et au
trťsor, le dťveloppement de ce projet, d'en h‚ter les moyens. Second
motif.
Enfin, il en est un troisiŤme: les rťsiliations de baux faites par les
ministres, produisent les rťclamations les plus exagťrťes: une opťration
sanctionnťe par l'assemblťe nationale ťtoufferoit toutes les prťtentions
arbitraires, et rťduiroit aux mesures de la justice les indemnitťs dues
aux fermiers.
_Observations sur les objections faites par M. le duc de Biron ŗ M. de
Saint-Victour, sur quelques parties de son projet._
M. le duc de Biron paroÓt craindre que le rťgime proposť ne suffise pas
au sort des maÓtres de postes aux chevaux, et qu'il ne faille y ajouter
une somme quelconque en indemnitť pour leur tenir lieu des privilťges.
On observe, 1ļ. que quand mÍme cela seroit, il faudroit en rťfťrer aux
dťpartemens, pour fixer la quotitť de ces indemnitťs, que les privilťges
mÍme rťpartissoient trŤs-inťgalement, puisqu'un maÓtre de poste, placť
sur une route trŤs-frťquentťe et entourťe de terreins productifs, auroit
pu se passer de privilťges, et que ces privilťges ne suffisoient pas au
maÓtre de poste placť sur une route peu frťquentťe et entourťe de
terreins peu fertiles, sur-tout dans les pays de petite culture, oý les
chevaux ne sont pas employťs au labour.
2ļ. Qu'on peut croire qu'en doublant le produit des postes, au moins
pour la plupart, en leur donnant quatre lieues ŗ parcourir, en
fournissant aux maÓtres de postes un exercice rťglť par les voitures
publiques, en y ajoutant le service des fourgons, qu'ils n'avoient pas,
en leur donnant l'entretien des routes aux prix ťtablis, en leur donnant
les transports militaires, enfin, en les exemptant du service ŗ-peu-prŤs
gratuit des grands courriers, et sur-tout de celui des chevaux de
tournťe pour les voyages de la cour ou pour ceux des princes; leur ťtat
change, et de mauvais qu'il ťtoit, devient bon, au point d'Ítre
recherchť par les propriťtaires les plus aisťs, ŗ quelques exceptions de
localitťs prŤs, sur lesquelles il faut laisser aux dťpartemens ŗ
apprťcier les secours qu'exigera le maintien de ces ťtablissemens, au
moins pour un tems.
M. le duc de Biron voudroit que les maÓtres de postes fussent assujettis
ŗ avoir un excťdent de chevaux qui leur facilit‚t de servir au besoin
les transports militaires, sans que le service public en fŻt interrompu.
On a l'honneur de lui observer que les maÓtres de postes ťtoient, ainsi
que tous les privilťgiťs, exempts de ce service sous l'ancien rťgime;
d'oý il rťsultoit que les intendans intimoient leurs ordres, pour ce
service, aux malheureux les moins en ťtat de le faire; ce qui
produisoit, avec une vexation horrible, sur-tout dans les provinces de
petite culture, oý les propriťtaires cultivateurs n'ont que des boeufs
et des vaches trŤs-peu propres aux transports militaires, une grande
imperfection dans ce service; mais aujourd'hui le ministre de la guerre
avertissant ŗ l'avance les dťpartemens du passage des troupes sur leurs
territoires, ces dťpartemens chercheront les chevaux oý ils sont,
d'autant qu'ils doivent Ítre payťs, et par prťfťrence chez les maÓtres
de postes, qui, s'ils sont chargťs de l'entreprise, s'approvisionneront,
pour cette circonstance, des chevaux dont ils auront besoin; ce qui sera
moins cher que de les assujettir ŗ en avoir toute l'annťe un excťdent,
peut-Ítre pour une seule occasion.
On ne sauroit dťtailler tous les inconvťniens qui rťsultent du rťgime
actuel, tant pour les postes aux chevaux que pour la poste aux lettres
et pour les messageries: il faudroit ťcrire un volume; ces divers
ťtablissemens, faits par leur nature pour l'utilitť publique, ont ťtť
dirigťs par des vues de fiscalitťs encore mal calculťes.
Toutes les ordonnances pour rťgler le nombre des chevaux sur les
diffťrentes espŤces de voitures, sont ŗ refaire. N'est-il pas absurde
qu'une personne qui, en-dedans d'une voiture, ne donne pas dix livres
d'effort au tirage, fasse payer un cheval de plus, et que la voiture la
plus lourdement construite, chargťe de malles et de paniers, ne paie que
six chevaux, pourvu qu'elle ne contienne que quatre personnes; tandis
qu'une voiture lťgŤre, sans malles ni paniers, si elle contient cinq
personnes, paie sept chevaux? Le bon sens et la justice ťtabliroient ce
que doit payer une voiture sur son poids au total.
La marche des lettres n'est pas moins inconsťquente dans les circuits
qu'on leur fait faire: il en rťsulte une lenteur qui est nuisible aux
affaires et au commerce, et leur sur-taxe, en raison de ces circuits,
est une vexation qui, en rťsultat, altŤre le produit de cette partie.
C'est en tout de nouveaux erremens ŗ suivre; mais heureusement ce sont
ceux qui pourront Ítre avouťs par la raison, et qui, dirigťs vers
l'utilitť publique, donneront une augmentation de produit dont personne
n'aura ŗ se plaindre, puisque cette augmentation rťsultera d'abus ŗ
rťformer et de facilitťs ŗ leur substituer.
Enfin, et cette derniŤre considťration doit presser la rťunion de ces
trois services dans les mains de rťgisseurs qui se concertent avec les
dťpartemens pour leur meilleure organisation: la formation des
dťpartemens, des districts et des nouveaux tribunaux va changer le
mouvement intťrieur pour les voyageurs et pour les correspondances: il
aboutira moins de l'un et de l'autre ŗ Paris; mais il faudra multiplier
les facilitťs dans l'intťrieur, oý il en existe trŤs-peu. Deux
compagnies sťparťes, qui ont des baux ŗ termes et des ťtablissemens
faits, ne les dťrangeront point sans rťclamer des diminutions sur les
prix de leurs baux, des indemnitťs, etc. Plusieurs annťes peuvent
s'ťcouler dans ces dťbats, toujours importuns aux ministres,
principalement occupťs de maintenir les revenus; et cependant toutes les
parties de ce service public et bien important seront en souffrance et
dťpťriront, au point d'exiger plus de dťpenses et plus d'obstacles que
n'en prťsenteroit une opťration faite ŗ propos.
Cette opťration est fort simple aujourd'hui, puisqu'il faut se servir
des moyens qui existent, un tems, et jusqu'ŗ ce que les postes aux
chevaux soient constituťes et que les nouvelles voitures soient faites.
Il seroit facile aux dix rťgisseurs qui auroient ŗ conduire, pendant
quinze ou dix-huit mois, la poste aux lettres et les messageries
ŗ-peu-prŤs sur le pied actuel, de se concerter avec les dťpartemens
chargťs dŤs ŗ prťsent de la restauration, et successivement du maintien
et de la police des postes aux chevaux, sur les ťtablissemens ŗ faire ou
sur ceux ŗ perfectionner pour rendre le service de la poste aux lettres
et celui des messageries aussi utiles qu'ils sont susceptibles de l'Ítre
au public, au commerce et au nouvel ordre des choses. Ces rťgisseurs
seroient d'autant plus ŗ portťe d'apprťcier, en connoissance de cause,
les projets qui leur seroient donnťs par les divers dťpartemens, tant
relativement ŗ l'utilitť publique, que pour une augmentation de produit,
qu'ils auroient sous les yeux l'objet de comparaison dans les
ťtablissemens actuels; et ils n'auroient ŗ prťsenter ŗ la dťcision du
ministre que des rťsultats bien constatťs.
Enfin cette opťration majeure, en administration, offre encore une
augmentation considťrable dans les revenus, soit en ťconomies, soit en
produit; et sous ces deux points de vue, elle paroÓt ťgalement
intťressante dans les circonstances prťsentes.
_Autres observations remises ŗ M. le duc de Biron, sur les rťflexions
des anciens fermiers des Messageries, relatives ŗ un projet de MM. Alary
et de Saint-Victour, dans un mťmoire imprimť et remis au comitť des
finances de l'assemblťe nationale, par lesdits anciens fermiers._
MM. les anciens fermiers des messageries ont dit, dans le prťcis des
observations imprimťes et remises par eux au comitť des finances: _que
le plan du sieur de Saint-Victour avoit des bases communes avec celles
du sieur Alary, et par consťquent aussi mal fondťes; qu'il tendoit
ťgalement, quoique d'une maniŤre diffťrente, ŗ compromettre le service
des postes et des messageries._
Si le sieur de Saint-Victour a pu donner lieu ŗ cette erreur, par la
maniŤre dont il a prťsentť son plan sur la rťunion des trois services,
il doit d'autant plus s'empresser de la rectifier, que ce sont les idťes
de feu M. Turgot qu'il a voulu dťvelopper dans ce plan, et que le sieur
de Saint-Victour n'y a ajoutť que ce que l'ťtat des choses, bien
diffťrent de ce qu'il ťtoit en 1775, lui a paru propre ŗ augmenter les
avantages d'utilitť publique, qui avoient dŤs-lors dťcidť l'opťration de
M. Turgot.
_M. Alary demande un privilťge exclusif pendant trente ans, pour une
compagnie qui se chargera de l'entreprise de toutes les postes aux
chevaux du royaume._ Voilŗ la base de son plan qui est imprimť; il
n'appartient pas au sieur de Saint-Victour d'en analyser les
consťquences.
La base du plan remis par ce dernier est de rendre les postes aux
chevaux, laissťes aux maÓtres de ces postes, les agens du service des
messageries et de la poste aux lettres; de payer ces deux services de
maniŤre ŗ rendre le sort des maÓtres de postes meilleur, et de donner ŗ
ces deux services, trŤs-essentiels au public et au commerce, le plus
d'activitť et de facilitťs possible: voilŗ le prťcis des vues que feu M.
Turgot avoit confiť au sieur de Saint-Victour, en le plaÁant, en 1775, ŗ
la tÍte de la rťgie des messageries: en un mot, M. Turgot vouloit
substituer ŗ deux privilťges, qui pesoient sur le public, sur le
commerce et sur les maÓtres de postes, que le trťsor public ťtoit obligť
de dťdommager par d'autres privilťges, par des gages et par des
gratifications, des moyens qui rendoient le privilťge des messageries
inutile, parce qu'ils auroient rťuni aux plus grandes facilitťs pour le
public et pour le commerce, dans le service de la poste aux lettres et
des messageries, beaucoup d'avantages pour plusieurs objets de
l'administration, dťtaillťs dans le plan remis par le sieur de
Saint-Victour au comitť des finances; enfin un sort assurť et
indťpendant de tout secours onťreux, soit au peuple, soit au trťsor
public, pour les maÓtres des postes, et il augmentoit le produit des
messageries et de la poste aux lettres.
Jusques-lŗ on ne peut voir aucune base commune avec celle du plan de M.
Alary.
Le sieur de Saint-Victour a ajoutť ŗ ces vues d'utilitť publique, une
idťe que M. Turgot ne pouvoit avoir en 1775, et qui agrandit autant
qu'elle assure, tous les avantages qui avoient dťterminť ce ministre.
Cette idťe est de confier aux dťpartemens, ŗ chacun dans son ťtendue,
d'abord la restauration des postes aux chevaux, et successivement leur
surveillance et leur discipline.
Cette derniŤre idťe s'ťloigne encore plus du plan de M. Alary.
Quelles craintes fondťes les anciens fermiers des messageries
peuvent-ils dŤs-lors se flatter de rťpandre sur la sŻretť des deux
services de la poste aux lettres et des messageries? Si, comme on ne
peut le contester, ces deux services doivent Ítre dirigťs vers la plus
grande utilitť publique, qui peut plus que l'influence directe des
dťpartemens ťloigner ces craintes affectťes, puisqu'en mÍme tems qu'ils
indiqueront les ťtablissemens les plus utiles ŗ faire, ils auront tous
les moyens que n'avoit sŻrement pas l'intendant des postes aux chevaux,
de leur donner et de maintenir toute la force qu'exigeront ces
ťtablissemens: il ne seroit d'ailleurs rien innovť dans les deux
services de la poste aux lettres et des messageries, jusqu'ŗ ce que les
rťgisseurs qui les rťuniroient, fussent assurťs, par les dťpartemens
mÍme, de l'utilitť des nouveaux ťtablissemens ŗ faire, et de la sŻretť
de leurs agens.
Le sieur de saint-Victour ose donc croire qu'il a prťsentť de vťritables
vues de libertť, qu'elles se concilient avec la prospťritť du commerce,
avec l'intťrÍt du public, avec les avantages que l'on doit, sans nuire ŗ
l'un et ŗ l'autre, chercher ŗ procurer au trťsor de la nation, et enfin
avec les principes de l'assemblťe nationale.
MM. les anciens fermiers des messageries conviennent, dans le cours de
leurs observations, que les circonstances exigent des adoucissemens dans
l'exercice du privilťge des messageries, et y souscrivent dans leur
soumission; mais est-ce le moment de composer avec ce que les privilťges
ont de nuisible ou d'odieux, lorsqu'il n'y a plus d'obstacles ŗ leur
substituer des moyens utiles?
Ils sentent aussi que tous les changemens faits et ŗ faire dans
l'administration, vont dťranger l'ancien mouvement des messageries (ils
auroient pu ajouter celui de la poste aux lettres), et faire perdre aux
messageries des objets ci-devant considťrables de produit.
Mais trop attachťs ŗ leur ancienne existence, ils ne voient pas, ou
feignent de ne pas voir, que les moyens les plus utiles de remplacement
ne peuvent se trouver que dans la plus grande activitť que l'on pourra
faciliter au commerce; et quelqu'intelligence qu'on puisse accorder ŗ
leur expťrience, quelqu'ťtendue qu'on donne ŗ leurs facultťs, on ne
pourra jamais leur accorder qu'ils aident ŗ l'activitť du commerce dans
le transport des marchandises, autant que peuvent le faire les postes
aux chevaux bien constituťes, et menant au pas, sans interruption, jour
et nuit, les fourgons qui, au lieu de huit lieues, en feront au moins
vingt dans les vingt-quatre heures, et qui, par cet avantage
inapprťciable pour le commerce, attireront successivement tout le
roulage.
Le service de la poste aux lettres se fera aussi avec plus de cťlťritť
et plus directement par les voitures, pour les voyageurs, conduites par
les chevaux de postes, que par les moyens que la ferme des messageries,
chargťe de cette partie de service, peut employer.
Enfin, si les anciens fermiers des messageries, d'aprŤs leur exposť,
peuvent, en se chargeant des convois et transports militaires, procurer
une ťconomie annuelle sur cette partie, de 350 mille livres; combien ŗ
plus forte raison le pourront, non pas les maÓtres de postes, mais les
dťpartemens qui traiteront avec eux, puisque ces ťtablissemens couvrent
la surface du royaume, et que bien constituťs, ils auront une quantitť
de chevaux bien supťrieure ŗ celle que peuvent employer les fermiers des
messageries, obligťs cependant, comme les maÓtres de postes, ŗ remplir
leurs engagemens vis-ŗ-vis du service public.
Il reste ŗ examiner quelles sont ces _dťpenses considťrables, tant pour
le remboursement des administrateurs des postes, fermiers et
sous-fermiers des messageries, que par la mise de fonds de la rťgie
qu'entraÓneroit les _prťtendues_ innovations proposťes par le sieur de
Saint-Victour_.
Peut-on appeller une dťpense le remboursement des fonds d'avance dus aux
administrateurs des postes; et l'assemblťe hťsitera-t-elle ŗ supprimer
la gabelle, les aides, les charges de receveurs gťnťraux, et tant
d'autres, parce qu'il faudra rembourser les fonds d'avance des places,
ou les finances des charges?
Le fermier actuel des messageries ne sera pas cher ŗ rembourser ni ŗ
indemniser, d'aprŤs le dťpouillement de sa situation vis-ŗ-vis du
gouvernement, que donnent les anciens fermiers.
Quant aux sous-fermiers, qui ne doivent pas participer aux griefs ou aux
reprises que l'on a ŗ exercer sur le fermier, ils jouiront de leurs baux
jusqu'ŗ ce que le nouveau service par les chevaux de postes puisse Ítre
montť. Alors les dťpartemens auxquels ressortent ces sous-fermiers,
faciliteront la vente de leurs chevaux, de leurs fourages, aux maÓtres
de postes, ŗ un prix ťquitable: s'ils ont des voitures qui puissent Ítre
utiles ŗ la rťgie, elle les prendra aux mÍmes conditions. Il ne restera
donc qu'ŗ les indemniser de la non-jouissance de leurs baux; il y a des
rŤgles ťtablies pour cet objet, et l'on peut croire que les dťpartemens,
qui verront substituer des agens d'un service actif et utile, sous leur
surveillance, ŗ des fermiers et sous-fermiers d'un exercice privilťgiť
et consťquemment aussi incomplet que gÍnant, se prÍteront ŗ soulager le
trťsor public de cette lťgŤre dťpense.
La mise des fonds de la rťgie, consiste dans les voitures ŗ faire faire
pour le nouveau service. Cette dťpense est portťe dans le plan du sieur
de Saint-Victour, de 750 ŗ 900 mille livres. On ne voit pas qu'il soit
possible d'en supposer d'autres, et on pourroit, pour soulager encore le
trťsor de cette lťgŤre dťpense, en charger les dix rťgisseurs, ŗ valoir
sur les fonds d'avance qu'ils seront obligťs de faire.
Les anciens fermiers offrent 900,000 livres de prix de ferme pour les
messageries isolťes.
Le plan du sieur de Saint-Victour, pour la rťunion des trois services
des postes aux chevaux, de la poste aux lettres et des messageries,
donne une ťconomie sur les dťpenses actuelles, et annonce en
augmentation de produit environ six millions par an, et il ne prťsente
cet avantage que comme accessoire comparť avec ceux qu'assure au public,
au commerce et ŗ l'administration, le dťveloppement de ce plan.
_Observations sur quelques articles du titre, _Vues gťnťrales sur la
refonte des compagnies de finance_, dans l'extrait raisonnť des rapports
du comitť des finances._
Si le plan de la rťunion des trois services des postes aux chevaux, de
la poste aux lettres et des messageries, dirigť principalement vers des
vues d'utilitť publique et de facilitťs pour l'administration, porte sur
des bases justes, et mťrite d'Ítre accueilli, on observe qu'il seroit
contrariť dans son exťcution, par le rapport imprimť du comitť des
finances, qui propose _d'adjoindre ŗ la ferme ou rťgie gťnťrale,
composťe de trente rťgisseurs ou fermiers, six administrateurs des
postes, pour ne former qu'une seule compagnie; celle des domaines
restant sťparťe, ŗ cause de la nature de ses perceptions, tout ŗ fait
distinctes de celles des autres_.
Le comitť motive la rťunion de l'administration des postes ŗ la ferme ou
rťgie gťnťrale, sur la contrebande qui se fait par la voie de la poste
au dťtriment de la ferme gťnťrale, et qu'il estime ŗ environ trois
millions par an.
Qu'il me soit permis de faire quelques observations sommaires sur ces
deux objets, auxquels j'ajouterai un troisiŤme, non moins important.
Une compagnie chargťe de perceptions fixes, et dont le maintien et
l'accroissement constituent ses bťnťfices, est-elle la plus propre au
travail et ŗ la suite qu'exige une organisation nouvelle, qui substitue
ŗ l'exercice de deux privilťges et aux abus sans nombre qui en sont
dťrivťs, des ťtablissemens dirigťs vers l'utilitť publique, de concert
avec les dťpartemens, et d'aprŤs le nouvel ordre de choses, qui exigera
des changemens multipliťs dans les ťtablissemens des postes aux chevaux
et dans les services de la poste aux lettres et des messageries; il doit
rťsulter, ŗ la vťritť, de ces changemens, qui doivent Ítre
principalement dirigťs vers l'utilitť publique et celle du commerce, une
diminution assez considťrable de dťpenses, et une augmentation de
revenus pour le trťsor public; mais il y a, pour arriver ŗ ce rťsultat,
dix-huit mois de travail et d'une correspondance soutenue avec les
dťpartemens, sur des objets peu familiers ŗ une compagnie de finance.
Cette compagnie, chargťe de perceptions fixes, seroit donc dťtournťe de
son principal objet, ou, ce qui est plus vraisemblable, lui sacrifieroit
un travail pour ainsi dire ťtranger.
D'ailleurs, dans ce projet de rťunion, que deviendroient les
messageries, dont on ne parle pas, qui sont cependant l'instrument
principal du service de la poste aux lettres, qui doivent consťquemment
n'en pas Ítre sťparťes, et qui ne s'ťtant maintenues que par un
privilťge auquel on a encore ajoutť depuis quinze ans de grands
sacrifices, vont Ítre dťtruites, au risque de compromettre le service de
la poste aux lettres, si on ne les soutient par des moyens d'utilitť
publique.
Quant ŗ la contrebande, on l'a dťja observť dans le mťmoire sur la
rťunion des trois services des postes aux chevaux, de la poste aux
lettres et des messageries sous une seule administration: cet abus ťtoit
nťcessitť par la modicitť des gages donnťs aux grands courriers, et on
peut ajouter qu'il ťtoit trŤs-protťgť par l'autoritť trop absolue de
l'intendant des postes, et par les facilitťs qu'il lui donnoit, pour
attacher ŗ cette autoritť beaucoup de personnes considťrables. On peut
croire que cette autoritť n'existant plus, un rťgime public et national,
puisqu'il sera sous la surveillance de tous les dťpartemens, suffira,
avec des prťcautions bien faciles ŗ prendre, pour dťtruire cet abus.
Il paroÓtroit donc prťfťrable de rťunir ŗ la ferme ou rťgie gťnťrale
l'administration des domaines, en prenant dans la derniŤre de ces
compagnies, les travailleurs nťcessaires et les plus instruits, et de
faire une rťgie sťparťe pour la rťunion des trois services des postes
aux chevaux, de la poste aux lettres et des messageries.
Le projet du comitť des finances, mÍme titre, prťsente un grand
inconvťnient sous plus d'un rapport, celui de porter les fonds d'avance
de tous les rťgisseurs ŗ un million 800 mille livres; c'est appeller,
presque exclusivement, ŗ ces places les capitalistes, qui ne sont
cependant pas toujours les meilleurs travailleurs; c'est prťparer ŗ ces
compagnies une influence dont l'expťrience seule du passť dťmontre assez
les consťquences, aussi funestes aux moeurs que gÍnantes pour
l'administration. On donne ŗ ces rťgisseurs 25,000 liv. par an de
traitement fixe, et 2400 ŗ chacun pour frais de bureau: moyennant ce
traitement, ils rťpondront d'une somme dťterminťe de produit, et
n'auront de bťnťfices que sur un excťdent qu'ils partageront avec la
nation. Ce traitement doit suffire ŗ des citoyens travailleurs et
modestes; mais ne seront-ils pas justement effrayťs et mÍme repoussťs
par les conditions d'une mise de fonds de 1,800,000 livres, qui
prťsente, pour ceux qui n'ont pas ces fonds, le risque ou de ne pas les
trouver, ou d'Ítre obligťs de payer aux prÍteurs un excťdent d'intťrÍts
sur celui qui leur seroit allouť; ce qui absorberoit le produit de leur
travail, et les moyens de subsister?
Cette mise excessive de fonds d'avance est motivťe dans le rapport du
comitť sur les facilitťs qu'elle donneroit pour le remboursement des
fonds d'avance des places supprimťes; mais indťpendamment des
inconvťniens qui viennent d'Ítre prťsentťs, et que l'on croit majeurs,
ce seroit faire dťpenser inutilement au trťsor deux pour cent d'intťrÍt
sur la totalitť des remboursemens, puisque les fonds avancťs par les
nouveaux rťgisseurs coŻteroient au moins cinq pour cent, en grťvant
encore beaucoup, comme il a ťtť observť, ceux qui auroient ŗ les
emprunter, et que les assignats que l'on crťeroit pour rembourser les
financiers supprimťs, et avec lesquels ils pourroient rembourser leurs
prÍteurs, ne coŻtent que trois pour cent; ce seroit de plus ouvrir une
grande facilitť ŗ la vente des domaines nationaux.
On croit donc que les fonds d'avance des rťgisseurs, et notamment de
ceux qui seroient choisis pour l'exťcution et la suite de la rťunion des
trois services des postes aux chevaux, de la poste aux lettres et des
messageries, et qui, d'aprŤs la nature de ce travail, doivent Ítre
choisis au moins pour la plupart, dans une autre classe que celle des
financiers et des capitalistes; que ces fonds doivent Ítre bornťs ŗ la
somme qu'exige la sŻretť de leur administration.
NOTES
[1] Ce tableau a ťtť remis au comitť des finances.
[2] La diffťrence du montant de l'acquisition faite par la rťgie des
chevaux, voiture et autres effets servant ŗ l'exploitation des
fermiers, ŗ la rťtrocession de la rťgie ŗ ces mÍmes fermiers, et qui
fut ordonnťe devoir Ítre faite sur de simples ťtats, portant
description sans estimation; cette diffťrence fut, dans le terme de
moins d'un an, une perte pour la rťgie, ou plutŰt pour le roi, de 2
millions 300 et quelques mille livres, dont bťnťficiŤrent les
anciens fermiers. L'ťtat comparatif en a ťtť remis au comitť des
finances, sous le nļ 2.
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services, des postes aux chevaux, de la poste aux lettres, et des messageries, sous une seule administration, by M. De Saint-Victour
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Mémoire sur la réunion des trois services, des postes aux chevaux, de la poste aux lettres, et des messageries, sous une seule administration
by
Fenis, M.
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The Project Gutenberg EBook of Mťmoire sur la rťunion des trois services,
des postes aux chevaux, de la poste aux lettres, et des messageries, sous une seule administration, by M. De Saint-Victour
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Title: Mťmoire sur la rťunion des trois...
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— End of Mémoire sur la réunion des trois services, des postes aux chevaux, de la poste aux lettres, et des messageries, sous une seule administration —
Book Information
- Title
- Mémoire sur la réunion des trois services, des postes aux chevaux, de la poste aux lettres, et des messageries, sous une seule administration
- Author(s)
- Fenis, M.
- Language
- French
- Type
- Text
- Release Date
- July 22, 2006
- Word Count
- 11,537 words
- Library of Congress Classification
- DC; HE
- Bookshelves
- The Philatelic Digital Library Project, FR Services publics, Browsing: History - European, Browsing: History - General, Browsing: Science - General
- Rights
- Public domain in the USA.
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