Project Gutenberg's Le Projet Gutenberg (1971-2009), by Marie Lebert
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: Le Projet Gutenberg (1971-2009)
Author: Marie Lebert
Release Date: March 13, 2010 [EBook #31634]
Language: French
Character set encoding: UTF-8
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE PROJET GUTENBERG (1971-2009) ***
Produced by Al Haines
LE PROJET GUTENBERG (1971-2009)
MARIE LEBERT
NEF, Université de Toronto, 2009
Copyright © 2009 Marie Lebert
RESUME
Le premier livre numérique date de juillet 1971. Il s'agit du eText #1
du Projet Gutenberg, un projet visionnaire lancé par Michael Hart pour
créer des versions électroniques d'oeuvres littéraires et les diffuser
dans le monde entier. Au 16e siècle, Gutenberg avait permis à chacun
d'avoir des livres imprimés pour un prix relativement modique. Au 21e
siècle, le Projet Gutenberg permettrait à chacun d'avoir une
bibliothèque numérique gratuite. Ce projet trouve un second souffle et
un rayonnement international avec l'apparition du web en 1990 puis la
création de Distributed Proofreaders en 2000, pour partager la
relecture des livres entre des milliers de volontaires. En 2009, le
site originel du Projet Gutenberg compte 3 millions de téléchargements
par mois, sans compter les téléchargements des 38 sites miroirs
répartis sur toute la planète.
UN PARI DEPUIS 38 ANS
# Gestation
Quels furent les tous débuts du projet? Alors étudiant à l’Université
d’Illinois (Etats-Unis), Michael Hart se voit attribuer quelques
millions de dollars de «temps machine» dans le laboratoire informatique
(Materials Research Lab) de son université. Le 4 juillet 1971, jour de
la fête nationale, il saisit "The United States Declaration of
Independence" (Déclaration de l’indépendance des Etats-Unis, signée le
4 juillet 1776) sur le clavier de son ordinateur. En caractères
majuscules, puisque les caractères minuscules n’existent pas encore. Le
texte électronique représente 5 Ko (kilo-octets). Mais l’envoi d’un
fichier de 5 Ko à la centaine de personnes que représente le réseau de
l’époque aurait fait imploser celui-ci, la bande passante étant infime.
Michael diffuse donc un message indiquant où le texte est stocké - sans
lien hypertexte toutefois, puisque le web ne voit le jour que vingt ans
après - suite à quoi le fichier est téléchargé par six personnes.
Dans la foulée, Michael décide de consacrer ce crédit-temps de quelques
millions de dollars à la recherche des oeuvres du domaine public
disponibles en bibliothèque et à la numérisation de celles-ci. Il
décide aussi de stocker les textes électroniques de la manière la plus
simple possible, au format ASCII, pour que ces textes puissent être lus
sans problème quels que soient la machine, la plateforme et le logiciel
utilisés. Au lieu d’être un ensemble de pages reliées, le livre devient
un texte électronique que l’on peut dérouler en continu, avec des
lettres capitales pour les termes en italique, en gras et soulignés de
la version imprimée.
Peu après, Michael définit la mission du Projet Gutenberg: mettre à la
disposition de tous, par voie électronique, le plus grand nombre
possible d’oeuvres du domaine public. «Nous considérons le texte
électronique comme un nouveau médium, sans véritable relation avec le
papier, explique-t-il plus tard, en août 1998. Le seul point commun est
que nous diffusons les mêmes oeuvres, mais je ne vois pas comment le
papier peut concurrencer le texte électronique une fois que les gens y
sont habitués, particulièrement dans les écoles.»
Après avoir saisi "The United States Declaration of Independence en
1971", Michael poursuit ses efforts en 1972 en saisissant un texte plus
long, "The United States Bill of Rights" (Déclaration des droits
américaine). Cette Déclaration des droits comprend les dix premiers
amendements ajoutés en 1789 à la Constitution des Etats-Unis (qui date
elle-même de 1787), et définissant les droits individuels des citoyens
et les pouvoirs respectifs du gouvernement fédéral et des Etats. En
1973, un volontaire saisit "The United States Constitution"
(Constitution des Etats-Unis) dans son entier.
# Persévérance
D’année en année, la capacité de la disquette augmente régulièrement -
le disque dur n’existe pas encore - si bien qu'il est possible
d’envisager des fichiers de plus en plus volumineux. Des volontaires
entreprennent la numérisation de la Bible, composée elle-même de
plusieurs livres, qui peuvent être traités séparément et occuper chacun
un fichier différent.
Michael Hart débute la saisie des oeuvres complètes de Shakespeare, une
pièce après l’autre, avec un fichier pour chaque pièce. Cette version
n'est d’ailleurs jamais mise en ligne, du fait d’une loi plus
contraignante sur le copyright entrée en vigueur dans l’intervalle, et
qui vise non pas le texte de Shakespeare, tombé depuis longtemps dans
le domaine public, mais les commentaires et notes de l'édition
correspondante. D’autres éditions annotées appartenant au domaine
public seront mises en ligne quelques années plus tard.
Parallèlement, l’internet, qui était encore embryonnaire en 1971,
débute véritablement en 1974, suite à la création du protocole TCP/IP
(transmission control protocol/internet protocol). En 1983, le réseau
est en plein essor.
# De 10 à 1.000 ebooks
En août 1989, le Projet Gutenberg met en ligne son dixième texte, "The
King James Bible", publiée pour la première fois en 1611 et dont la
version la plus connue date de 1769. L'ensemble des fichiers de
l'Ancien Testament et du Nouveau Testament représente 5 Mo (méga-
octets).
En 1990, les internautes sont au nombre de 250.000, et le standard en
vigueur est la disquette de 360 Ko. En janvier 1991, Michael Hart
saisit "Alice’s Adventures in Wonderland" (Alice au pays des
merveilles) de Lewis Carroll (paru en 1865). En juillet de la même
année, il saisit "Peter Pan" de James M. Barrie (paru en 1904). Ces
deux classiques de la littérature enfantine tiennent chacun sur une
disquette standard.
Arrive ensuite le web, opérationnel en 1991. Le premier navigateur,
Mosaic, apparaît en novembre 1993. Lorsque l’utilisation du web se
généralise, il devient plus facile de faire circuler les textes
électroniques et de recruter des volontaires.
Le Projet Gutenberg rode sa méthode de travail, avec la numérisation
d’un texte par mois en 1991, deux textes par mois en 1992, quatre
textes par mois en 1993 et huit textes par mois en 1994.
En janvier 1994, le Projet Gutenberg fête son centième livre avec la
mise en ligne de "The Complete Works of William Shakespeare" (Les
oeuvres complètes de William Shakespeare). Shakespeare écrivit
l'essentiel de son oeuvre entre 1590 et 1613.
La production continue ensuite d’augmenter, avec une moyenne de 8
textes par mois en 1994, 16 textes par mois en 1995 et 32 textes par
mois en 1996.
Comme on le voit, entre 1991 et 1996, la production double chaque
année. Tout en continuant de numériser des livres, Michael coordonne
désormais le travail de dizaines de volontaires.
Depuis la fin 1993, le Projet Gutenberg s’articule en trois grands
secteurs: a) Light Literature (littérature de divertissement), qui
inclut par exemple "Alice’s Adventures in Wonderland", "Peter Pan" ou
"Aesop’s Fables" (Les Fables d’Esope); b) Heavy Literature (littérature
«sérieuse»), qui inclut par exemple La Bible, les oeuvres de
Shakespeare ou "Moby Dick"; c) Reference Literature (littérature de
référence), composée d’encyclopédies et de dictionnaires, par exemple
le "Roget’s Thesaurus". Cette présentation en trois secteurs est
abandonnée par la suite pour laisser place à un classement par
rubriques plus détaillé.
Le Projet Gutenberg se veut universel, aussi bien pour les oeuvres
choisies que pour le public visé, le but étant de mettre la littérature
à la disposition de tous, en dépassant largement le public habituel des
étudiants et des enseignants. Le secteur consacré à la littérature de
divertissement est destiné à amener devant l’écran un public très
divers, par exemple des enfants et leurs grands-parents recherchant le
texte électronique de "Peter Pan" après avoir vu le film Hook, ou
recherchant la version électronique d’"Alice au pays des merveilles"
après avoir regardé l'adaptation filmée à la télévision, ou recherchant
l’origine d’une citation littéraire après avoir vu un épisode de Star
Trek. Pratiquement tous les épisodes de Star Trek citent des livres
ayant leur correspondant numérique dans le Projet Gutenberg.
L’objectif est donc que le public, qu’il soit familier ou non avec le
livre imprimé, puisse facilement retrouver des textes entendus dans des
conversations, des films, des musiques, ou alors lus dans d’autres
livres, journaux et magazines. Les fichiers électroniques prennent peu
de place grâce à l’utilisation du format ASCII. On peut facilement les
télécharger par le biais de la ligne téléphonique. La recherche
textuelle est tout aussi simple. Il suffit d’utiliser la fonction
«chercher» présente dans n’importe quel logiciel.
En 1997, la production est toujours de 32 titres par mois. En juin
1997, le Projet Gutenberg met en ligne "The Merry Adventures of Robin
Hood" (Les aventures de Robin des Bois) de Howard Pyle (paru en 1883).
En août 1997, il met en ligne son millième texte électronique, "La
Divina Commedia" (La Divine Comédie) de Dante Alighieri (parue en
1321), dans sa langue d’origine, en italien.
En août 1998, Michael Hart écrit: «Mon projet est de mettre 10.000
textes électroniques sur l’internet. (Ce sera chose faite en octobre
2003, ndlr.) Si je pouvais avoir des subventions importantes,
j’aimerais aller jusqu’à un million et étendre aussi le nombre de nos
usagers potentiels de 1,x% à 10% de la population mondiale, ce qui
représenterait la diffusion de 1.000 fois un milliard de textes
électroniques, au lieu d’un milliard seulement.»
# De 1.000 à 10.000 ebooks
Entre 1998 et 2000, la moyenne est constante, avec 36 textes par mois.
En mai 1999, les collections comptent 2.000 livres. Le 2.000e texte est
Don Quijote (Don Quichotte) de Cervantès (paru en 1605), dans sa langue
d’origine, en espagnol.
Disponible en décembre 2000, le 3.000e titre est le troisième volume de
"A l’ombre des jeunes filles en fleurs" de Marcel Proust (paru en
1919), dans sa langue d'origine, en français. La moyenne passe à 104
livres par mois en 2001.
Mis en ligne en octobre 2001, le 4.000e texte est "The French Immortals
Series" (La série des Immortels français), dans sa traduction anglaise.
Publié à Paris en 1905 par la Maison Mazarin, ce livre rassemble
plusieurs fictions d’écrivains couronnés par l’Académie française,
comme Emile Souvestre, Pierre Loti, Hector Malot, Charles de Bernard,
Alphonse Daudet, etc.
Disponible en avril 2002, le 5.000e texte est "The Notebooks of
Leonardo da Vinci" (Les Carnets de Léonard de Vinci), qui datent du
début du 16e siècle. Un texte qui, en 2009, se trouve toujours dans le
Top 100 des livres téléchargés.
En 1988, Michael Hart choisit de numériser "Alice’s Adventures in
Wonderland" et "Peter Pan" parce que, dans l’un et l’autre cas, leur
version numérisée tient sur une disquette de 360 Ko, le standard de
l’époque. Quinze ans plus tard, en 2002, on dispose de disquettes de
1,44 Mo et on peut aisément compresser les fichiers en les zippant. Un
fichier standard peut désormais comporter trois millions de caractères,
plus qu’il n’en faut pour un livre de taille moyenne, puisqu'un roman
de 300 pages numérisé au format ASCII représente un mégaoctet. Un livre
volumineux tient sur deux fichiers ASCII, téléchargeables tels quels ou
en version zippée. Cinquante heures environ sont nécessaires pour
sélectionner un livre de taille moyenne, vérifier qu’il est bien du
domaine public, le scanner, le corriger, le formater et le mettre en
page.
Quelques numéros de livres sont réservés pour l’avenir, par exemple le
numéro 1984 (eBook #1984) pour le roman éponyme de George Orwell,
publié en 1949, et qui est donc loin d’être tombé dans le domaine
public.
En 2002, les collections s’accroissent de 203 titres par mois. Au
printemps 2002, elles représentent le quart des oeuvres du domaine
public en accès libre sur le web, recensées de manière pratiquement
exhaustive par l’Internet Public Library (IPL). Un beau résultat dû au
patient travail de milliers de volontaires actifs dans de nombreux
pays.
1.000 livres en août 1997, 2.000 livres en mai 1999, 3.000 livres en
décembre 2000, 4.000 livres en octobre 2001, 5.000 livres en avril
2002, 10.000 livres en octobre 2003. Le 10.000e livre est The Magna
Carta, qui fut le premier texte constitutionnel anglais, signé en 1215.
Entre avril 2002 et octobre 2003, les collections doublent, passant de
5.000 à 10.000 livres en dix-huit mois. La moyenne mensuelle est de 348
livres numérisés en 2003.
Dix mille livres. Un chiffre impressionnant quand on pense à ce que
cela représente de pages scannées, relues et corrigées. Cette
croissance rapide est due à l’activité de Distributed Proofreaders
(DP), un site conçu en 2000 par Charles Franks pour permettre la
correction partagée. Les volontaires choisissent un livre en cours de
traitement pour relire et corriger une page donnée. Chacun travaille à
son propre rythme. A titre indicatif, il est conseillé de relire une
page par jour. C’est peu de temps sur une journée, et c’est beaucoup
pour le projet.
En août 2003, un CD "Best of Gutenberg" est disponible avec une
sélection de 600 livres. En décembre 2003, date à laquelle le Projet
Gutenberg franchit la barre des 10.000 livres, la quasi-totalité des
livres (9.400 livres) est gravée sur un DVD. CD et DVD sont envoyés
gratuitement à qui en fait la demande. Libre ensuite à chacun de faire
autant de copies que possible et de les distribuer autour de soi.
# De 10.000 à 20.000 ebooks
En décembre 2003, les collections approchent les 11.000 livres.
Plusieurs formats sont désormais présents, par exemple les formats
HTML, XML et RTF, le format principal - et obligatoire - restant
l’ASCII. Le tout représente 46.000 fichiers, soit une capacité totale
de 110 gigaoctets. Le 13 février 2004, date de la conférence de Michael
Hart au siège de l’UNESCO à Paris, les collections comprennent très
exactement 11.340 livres dans 25 langues. En mai 2004, les 12.500
livres disponibles représentent 100.000 fichiers dans vingt formats
différents, soit une capacité totale de 135 Go (giga-octets), destinée
à doubler chaque année avec l’ajout d'environ 300 livres par mois (338
livres en 2004).
Parallèlement, le Project Gutenberg Consortia Center (PGCC), qui avait
été lancé en 1997 pour rassembler des collections de livres numériques
déjà existantes et provenant de sources extérieures, est officiellement
affilié au Projet Gutenberg en 2003.
Par ailleurs, un projet européen est lancé à l’instigation du Projet
Rastko, basé à Belgrade, en Serbie. Distributed Proofreaders Europe
débute en décembre 2003, et Projet Gutenberg Europe en janvier 2004,
avec cent livres disponibles en avril 2005. Les livres sont en
plusieurs langues pour refléter la diversité linguistique prévalant en
Europe, avec cent langues prévues sur le long terme.
En janvier 2005, le Projet Gutenberg fête ses 15.000 livres, avec la
mise en ligne de "The Life of Reason" de George Santayana (paru en
1906).
En juin 2005, le nombre de livres s’élève à 16.000. Si 25 langues
seulement étaient présentes en février 2004, 42 langues sont
représentées en juin 2005, dont l’iroquois, le sanscrit et les langues
mayas.En décembre 2006, on compte 50 langues. A la date du 16 décembre
2006, les langues comprenant plus de 50 titres sont l’anglais (17.377
livres), le français (966 titres), l’allemand (412 titres), le finnois
(344 titres), le hollandais (244 titres), l’espagnol (140 titres),
l’italien (102 titres), le chinois (69 titres), le portugais (68
titres) et le tagalogue (51 titres).
Lancé en août 2001, le Project Gutenberg Australia fête ses 500 livres
en juillet 2005, tandis que le Project Gutenberg Canada est en
gestation, tout comme un Projet Gutenberg au Portugal et un autre aux
Philippines.
En décembre 2006, le Projet Gutenberg franchit la barre des 20.000
livres. Le 20.000e livre est un livre audio, "Twenty Thousand Leagues
Under the Sea", version anglaise de "Vingt mille lieues sous les mers
de Jules Verne" (publié en 1869). La moyenne est de 345 nouveaux livres
par mois en 2006.
S'il a fallu 32 ans, de juillet 1971 à octobre 2003, pour numériser les
10.000 premiers livres, il n’aura fallu que trois ans et deux mois,
d’octobre 2003 à décembre 2006, pour numériser les 10.000 livres
suivants.
A la même date, le Project Gutenberg Australia approche les 1.500
livres (c'est chose faite en avril 2007) et le Projet Gutenberg Europe
compte 400 livres.
La section Project Gutenberg PrePrints débute en janvier 2006 pour
accueillir de nouveaux documents suffisamment intéressants pour être
mis en ligne, mais ne pouvant être intégrés aux collections existantes
sans traitement ultérieur par des volontaires, pour diverses raisons:
collections incomplètes, qualité insuffisante, conversion souhaitée
dans un autre format, etc. Cette section comprend 379 titres en
décembre 2006.
# Des dizaines de milliers d'ebooks
Project Gutenberg News débute en novembre 2006 à l’instigation de Mike
Cook. Il s'agit d'un site web qui complète la lettre d’information
hebdomadaire et mensuelle existant depuis nombre d'années. Le site
offre par exemple les statistiques de production hebdomadaires,
mensuelles et annuelles depuis 2001. La production hebdomadaire est de
24 livres en 2001, 47 livres en 2002, 79 livres en 2003, 78 livres en
2004, 58 livres en 2005, 80 livres en 2006 et 78 livres en 2007. La
production mensuelle est de 104 livres en 2001, 203 livres en 2002, 348
livres en 2003, 338 livres en 2004, 252 livres en 2005, 345 livres en
2006 et 338 livres en 2007. La production annuelle est de 1.244 livres
en 2001, 2.432 livres en 2002, 4.176 livres en 2003, 4.058 livres en
2004, 3.019 livres en 2005, 4.141 livres en 2006 et 4.049 livres en
2007.
Le Projet Gutenberg Canada (PGC) voit le jour le 1er juillet 2007, le
jour de la fête nationale, à l'instigation de Michael Shepard et David
Jones. Il est suivi de Distributed Proofreaders Canada (DPC), avec une
production qui débute en décembre 2007. Les cent premiers livres sont
disponibles en mars 2008, avec des livres en anglais, en français et en
italien.
Distributed Proofreaders (DP), lancé en octobre 2000, comptabilise
52.000 volontaires en janvier 2008, avec un nombre total de 11.950
livres traités en sept ans et trois mois. Distributed Proofreaders
Europe (DP Europe), lancé en décembre 2003, comptabilise 1.500
volontaires. Distributed Proofreaders Canada (DPC), lancé en décembre
2007, comptabilise 250 volontaires.
Le Projet Gutenberg franchit la barre des 25.000 livres en avril 2008.
Le 25.000e livre est "English Book Collectors", de William Younger
Fletcher (publié en 1902).
Le Projet Gutenberg comptabilise 32.500 ebooks le 1er mars 2009 pour
l'ensemble de ses sites, avec 28.147 ebooks pour le Project Gutenberg
USA, 1.750 ebooks pour le Project Gutenberg Australia, 600 ebooks pour
le Project Gutenberg Europe et 250 ebooks pour le Project Gutenberg
Canada, auxquels il convient d'ajouter les 2.020 ebooks de la section
PrePrints. Le Project Gutenberg Consortia Center (PGCC) – qui rassemble
des collections de livres numérisés par d'autres sources - comptabilise
75.000 ebooks à la même date.
DOMAINE PUBLIC ET COPYRIGHT
Chose inquiétante à l’heure d’une société dite de l’information, le
domaine public se réduit comme peau de chagrin. A une époque qui n'est
pas si lointaine, 50% des oeuvres appartenaient au domaine public, et
pouvaient donc être librement utilisées par tous. D'ici 2100, 99% des
oeuvres seraient régies par le droit d’auteur, avec un maigre 1% laissé
au domaine public. Un problème épineux pour tous ceux qui gèrent des
bibliothèques numériques, et qui affecte aussi bien le Projet Gutenberg
que Google Books.
Si le Projet Gutenberg s’est donné pour mission de diffuser
gratuitement par voie électronique le plus grand nombre possible
d’oeuvres du domaine public, sa tâche n’est guère facilitée par les
coups de boutoir portés au domaine public. Michael Hart, son fondateur,
se penche sur la question depuis plus de trente ans, avec l’aide d’un
groupe d’avocats spécialisés dans le droit d’auteur.
Dans la section Copyright HowTo, le Projet Gutenberg détaille les
calculs à faire pour déterminer si un titre publié aux Etats-Unis
appartient ou non au domaine public. Les oeuvres publiées avant 1923
sont soumises au droit d’auteur pendant 75 ans à partir de leur date de
publication (elles sont donc maintenant dans le domaine public). Les
oeuvres publiées entre 1923 et 1977 sont soumises au droit d’auteur
pendant 95 ans à partir de leur date de publication (rien ne tombera
dans le domaine public avant 2019). Une oeuvre publiée en 1998 et les
années suivantes est soumise au droit d’auteur pendant 70 ans à partir
de la date du décès de l’auteur s’il s’agit d’un auteur personnel (rien
dans le domaine public avant 2049), ou alors pendant 95 ans à partir de
la date de publication - ou 120 ans à partir de la date de création -
s’il s’agit d’un auteur collectif (rien dans le domaine public avant
2074). Tout ceci dans les grandes lignes. D’autres règles viennent
s’ajouter à ces règles de base, la loi sur le copyright ayant été
amendée plusieurs fois fois depuis 1971, date de fondation du Projet
Gutenberg.
Nettement plus contraignant que l'amendement précédent, une nouveau
renforcement du copyright est entériné par le Congrès le 27 octobre
1998 pour contrer le formidable véhicule de diffusion qu'est
l'internet. Au fil des siècles, chaque avancée technique est
accompagnée d'un durcissement du copyright, qui semble être la réponse
des éditeurs à un accès plus facile au savoir, et la peur afférente de
perdre des royalties. «Le copyright a été augmenté de 20 ans, explique
Michael Hart en juillet 1999. Auparavant on devait attendre 75 ans, on
est maintenant passé à 95 ans. Bien avant, le copyright durait 28 ans
(plus une extension de 28 ans si on la demandait avant l’expiration du
délai) et, avant cela, le copyright durait 14 ans (plus une extension
de 14 ans si on la demandait avant l’expiration du délai). Comme on le
voit, on assiste à une dégradation régulière et constante du domaine
public.»
Les dates évoquées par Michael sont les suivantes, comme expliqué en
détail dans son blog:
(a) 1790 est la date de la main-mise de la Guilde des imprimeurs (les
éditeurs de l’époque en Angleterre) sur les auteurs, qui entraîne la
naissance du copyright. Le 1790 Copyright Act institue un copyright de
14 ans après la date de publication de l’oeuvre, plus une extension de
28 ans si celle-ci est demandée avant l’expiration du délai. Les
oeuvres pouvant être légalement imprimées passent subitement de 6.000 à
600, et neuf titres sur dix disparaissent des librairies. Quelque 335
ans après les débuts de l'imprimerie, censée ouvrir les portes du
savoir à tous, le monde du livre est désormais contrôlé par les
éditeurs et non plus par les auteurs. Cette nouvelle législation est
également effective aux Etats-Unis et en France.
(b) 1831 est la date d'un premier renforcement du copyright pour
contrer la réédition de vastes collections du domaine public sur les
nouvelles presses à vapeur. Le 1831 Copyright Act institue un copyright
de 28 ans après la date de publication de l’oeuvre, plus une extension
de 14 ans si celle-ci est demandée avant l’expiration du délai, à
savoir un total de 42 ans.
(c) 1909 est la date d'un deuxième renforcement du copyright pour
contrer une réédition des collections du domaine public sur les
nouvelles presses électriques. Le 1909 Copyright Act double la période
de l’extension, qui passe à 28 ans, le tout représentant un total de 56
ans.
(d) 1976 est la date d’un nouveau durcissement du copyright suite
l’apparition de la photocopieuse lancée par Xerox. Le 1976 Copyright
Act institue un copyright de 50 ans après le décès de l’auteur. De ce
fait, tout copyright en cours avant le 19 septembre 1962 n’expire pas
avant le 31 décembre 1976.
(e) 1998 est la date d’un durcissement supplémentaire du copyright
suite au développement rapide des technologies numériques et aux
centaines de milliers d'oeuvres désormais disponibles sur CD et DVD et
sur le web, gratuitement ou à un prix très bas. Le 1998 Copyright Act
allonge la durée du copyright qui est désormais de 70 ans après le
décès de l’auteur, pour protéger l'empire Disney (raison pour laquelle
on parle souvent de Mickey Mouse Copyright Act) et nombre de
multinationales culturelles.
Pour ne prendre qu'un exemple, le classique mondial "Gone With the
Wind" ("Autant en emporte le vent") de Margaret Mitchell, publié en
1939, aurait dû tomber dans le domaine public au bout de 56 ans, en
1995, conformément à la législation de l'époque, libérant ainsi les
droits pour les adaptations en tous genres. Suite aux législations de
1976 et 1998, ce classique ne devrait désormais tomber dans le domaine
public qu'en 2035.
La législation de 1998 porte un coup très rude aux bibliothèques
numériques, en plein essor avec le développement du web, et
scandalisent ceux qui les gèrent, à commencer par Michael Hart et John
Mark Ockerbloom, créateur de l'Online Books Page. Mais comment faire le
poids vis-à-vis des majors de l’édition? Nombre de titres doivent être
retirés des collections.
John Mark explique en août 1999: «A mon avis, il est important que les
internautes comprennent que le copyright est un contrat social conçu
pour le bien public - incluant à la fois les auteurs et les lecteurs.
Ceci signifie que les auteurs doivent avoir le droit d'utiliser de
manière exclusive et pour un temps limité les oeuvres qu'ils ont
créées, comme ceci est spécifié dans la loi actuelle sur le copyright.
Mais ceci signifie également que leurs lecteurs ont le droit de copier
et de réutiliser ce travail autant qu'ils le veulent à l'expiration de
ce copyright. Aux Etats-Unis, on voit maintenant diverses tentatives
visant à retirer ces droits aux lecteurs, en limitant les règles
relatives à l'utilisation de ces oeuvres, en prolongeant la durée du
copyright (y compris avec certaines propositions visant à le rendre
permanent) et en étendant la propriété intellectuelle à des travaux
distincts des oeuvres de création (comme on en trouve dans les
propositions de copyright pour les bases de données). Il existe même
des propositions visant à entièrement remplacer la loi sur le copyright
par une loi instituant un contrat beaucoup plus lourd. Je trouve
beaucoup plus difficile de soutenir la requête de Jack Valenti,
directeur de la MPAA (Motion Picture Association of America), qui
demande d'arrêter de copier les films sous copyright, quand je sais
que, si ceci était accepté, aucun film n'entrerait jamais dans le
domaine public (...). Si on voit les sociétés de médias tenter de
bloquer tout ce qu'elles peuvent, je ne trouve pas surprenant que
certains usagers réagissent en mettant en ligne tout ce qu'ils peuvent.
Malheureusement, cette attitude est à son tour contraire aux droits
légitimes des auteurs.»
Michael raconte en juillet 1999: «J’ai été le principal opposant aux
extensions du copyright, mais Hollywood et les grands éditeurs ont fait
en sorte que le Congrès ne mentionne pas mon action en public. Les
débats actuels sont totalement irréalistes. Ils sont menés par
“l’aristocratie terrienne de l’âge de l’information” et servent
uniquement ses intérêts. Un âge de l’information? Et pour qui?»
En effet. Les instances politiques ne cessent de parler d’âge de
l’information alors que, en parallèle, elles durcissent la
réglementation relative à la mise à disposition de cette information.
La contradiction est flagrante. Le copyright est passé d'une durée de
30 ans en moyenne en 1909 à une durée de 95 ans en moyenne en 1998,
explique aussi Michael dans son blog. En 89 ans, de 1909 à 1998, le
copyright a subi une extension de 65 ans qui affecte les trois quarts
de la production du 20e siècle. Seul un livre publié avant 1923 peut
être considéré avec certitude comme du domaine public.
Un durcissement similaire touche les pays de l'Union européenne. La
règle générale est désormais un copyright de 70 ans après le décès de
l’auteur, alors qu’il était auparavant de 50 ans, suite aux pressions
exercées par les éditeurs de contenu sous le prétexte d’«harmoniser»
les lois nationales relatives au copyright pour répondre à la
mondialisation du marché.
DU PASSE VERS L'AVENIR
Les résultats du Projet Gutenberg ne se mesurent pas seulement à des
chiffres, qui restent assez modestes par rapport au nombre de livres
imprimés appartenant au domaine public. Les résultats se mesurent
également à l’influence du projet, qui est considérable. Premier site
d’information sur l’internet et première bibliothèque numérique, le
Projet Gutenberg a inspiré bien d’autres bibliothèques numériques au
fil des ans, par exemple le Projekt Runeberg pour la littérature
scandinave ou le Projekt Gutenberg-DE pour la littérature allemande,
pour n’en citer que deux.
La structure administrative et financière du Projet Gutenberg se limite
au strict minimum, avec une devise qui tient en trois mots: «Less is
more.» Michael Hart insiste régulièrement sur la nécessité d’un cadre
aussi souple que possible laissant toute initiative aux volontaires, et
la porte grande ouverte aux idées nouvelles. Le but est d’assurer la
pérennité du projet indépendamment des crédits, des coupures de crédits
et des priorités culturelles, financières et politiques du moment. Pas
de pression possible donc par le pouvoir et par l’argent. Et respect à
l’égard des volontaires, qui sont assurés de voir leur travail utilisé
pendant de nombreuses années, si ce n’est pour plusieurs générations,
d’où l’intérêt d’un format numérique qui soit toujours valable dans
quelques siècles. Le suivi régulier du projet est assuré grâce à une
lettre d’information hebdomadaire et mensuelle, des forums de
discussion, des wikis et des blogs.
Les dons servent à financer des ordinateurs et des scanners, et à
envoyer des CD et DVD gratuits à tous ceux qui en font la demande.
Suite au CD Best of Gutenberg disponible en août 2003 avec une
sélection de 600 titres et à un premier DVD disponible en décembre 2003
avec 9.400 titres, un deuxième DVD est disponible en juillet 2006 avec
17.000 titres. A partir de 2005, CD et DVD sont disponibles sous forme
d'images ISO sur le site de BitTorrent, ces images pouvant être
téléchargées pour graver des CD et DVD sur place à titre personnel. En
2007, le Projet Gutenberg envoie 15 millions de livres par voie postale
sous forme de CD et DVD.
Chose souvent passée sous silence, Michael Hart est le véritable
inventeur de l’ebook. Si on considère l’ebook dans son sens
étymologique, à savoir un livre numérisé pour diffusion sous forme de
fichier électronique, celui-ci aurait bientôt quarante ans et serait né
avec le Projet Gutenberg en juillet 1971. Une paternité beaucoup plus
réconfortante que les divers lancements commerciaux dans un format
propriétaire ayant émaillé le début des années 2000. Il n’y a aucune
raison pour que la dénomination «ebook» ne désigne que l’ebook
commercial et soit réservée aux Amazon, Barnes & Noble, 00h00, Gemstar
et autres. L’ebook non commercial est un ebook à part entière - et non
un parent pauvre - tout comme l’édition électronique non commerciale
est une forme d’édition à part entière - et tout aussi valable que
l’édition commerciale. En 2003, les etexts du Projet Gutenberg
deviennent des ebooks, pour coller à la terminologie ambiante.
En juillet 1971, l’envoi d’un fichier de 5 Ko à cent personnes aurait
fait sauter l’embryon de réseau disponible à l’époque. En novembre
2002, le Projet Gutenberg peut mettre en ligne les 75 fichiers du
"Human Genome Project" (à savoir le séquençage du génome humain),
chaque fichier se chiffrant en dizaines sinon en centaines de méga-
octets. Ceci peu de temps après la parution initiale du Human Genome
Project en février 2001, puisqu’il appartient d’emblée au domaine
public.
En 2004, la capacité de stockage des disques durs est telle qu’il
serait possible de faire tenir l’intégralité de la Library of Congress
au format texte sur un support de stockage coûtant 140 dollars US. Et
quelques années seulement nous sépareraient d’une clé USB (universal
serial bus) permettant de stocker l’intégralité du patrimoine écrit de
l’humanité.
Qu’en est-il des documents autres que l’écrit? En septembre 2003, le
Projet Gutenberg se lance dans la diffusion de livres audio. En
décembre 2006, on compte 367 livres lus par une synthèse vocale (Audio
Book, computer-generated) et 132 livres lus par l’être humain (Audio
Book, human-read). Le nombre de ces derniers devrait régulièrement
augmenter. Par contre, les livres lus par une synthèse vocale ne seront
plus être stockés dans une section spécifique, mais réalisés à la
demande à partir des fichiers électroniques existant dans les
collections générales. Les lecteurs aveugles ou malvoyants pourront à
l'avenir utiliser une commande vocale pour demander le fichier de tel
ou tel livre.
Lancée elle aussi en septembre 2003, la section "Sheet Music
Subproject" est consacrée aux partitions musicales numérisées (Music,
Sheet). Elle est complétée par une section d’enregistrements musicaux
(Music, recorded). Des sections sont également disponibles pour les
images fixes (Pictures, still) et animées (Pictures, moving). Ces
collections devraient être développées dans les prochaines années.
Mais la numérisation des livres reste prioritaire. Et la demande est
énorme. En témoigne le nombre de téléchargements, qui se comptent
désormais en dizaines de milliers par jour. A la date du 31 juillet
2005, on compte 37.532 fichiers téléchargés dans la journée, 243.808
fichiers téléchargés dans la semaine et 1.154.765 fichiers téléchargés
dans le mois. A la date du 6 mai 2007, on compte 89.841 fichiers
téléchargés dans la journée, 697.818 fichiers téléchargés dans la
semaine et 2.995.436 fichiers téléchargés dans le mois. Courant mai, ce
nombre atteint les 3 millions. Ceci uniquement pour le principal site
de téléchargement, ibiblio.org (basé à l’Université de Caroline du
Nord, Etats-Unis), qui héberge aussi le site du Projet Gutenberg. Le
deuxième site de téléchargement est l’Internet Archive, qui est le site
de sauvegarde et qui met à la disposition du Projet Gutenberg une
capacité de stockage illimitée.
Un Top 100 recense les cent titres et les cent auteurs les plus
téléchargés dans la journée, dans la semaine et dans le mois.
Le Projet Gutenberg dispose de 40 sites miroirs répartis dans de
nombreux pays, et il en cherche d’autres. La circulation des fichiers
se fait aussi en mode P2P (peer-to-peer), qui permet d’échanger des
fichiers directement d’un utilisateur à l’autre.
Les livres du Projet Gutenberg peuvent aider à combler la fracture
numérique. Ils sont aisément téléchargeables sur PDA. Un ordinateur ou
un PDA d’occasion ne coûte que quelques dollars ou quelques dizaines de
dollars, en fonction du modèle. Certains PDA fonctionnent à l’énergie
solaire, permettant la lecture dans les régions pauvres et reculées.
Plus tard, il sera peut-être possible d'envisager une traduction
simultanée dans une centaine de langues, en utilisant un logiciel de
traduction automatique qui aurait alors un taux de fiabilité de l’ordre
de 99%, un pourcentage dont on est encore loin. Ce logiciel de
traduction automatique serait relayé par des traducteurs (non pas des
machines, mais des êtres humains), sur un modèle comparable à la
technologie OCR relayée par des correcteurs (non pas des logiciels,
mais des êtres humains) pour offrir un contenu de grande qualité.
38 ans après les débuts du Projet Gutenberg, Michael Hart se définit
toujours comme un fou de travail dédiant toute sa vie à son projet,
qu’il voit comme étant à l’origine d’une révolution néo-industrielle.
Il se définit aussi comme altruiste, pragmatique et visionnaire. Après
avoir été traité de toqué pendant de nombreuses années, il force
maintenant le respect.
Au fil des ans, la mission du Projet Gutenberg reste la même, à savoir
changer le monde par le biais de l’ebook gratuit indéfiniment
utilisable et reproductible, et favoriser ainsi la lecture et la
culture pour tous à moindres frais. Cette mission se résume en quelques
mots: «encourager la création et la distribution d’ebooks», par autant
de personnes que possible, et par tous les moyens. Tout en prenant les
virages nécessaires pour intégrer de nouvelles idées, de nouvelles
méthodes et de nouveaux supports.
Copyright © 2009 Marie Lebert
End of Project Gutenberg's Le Projet Gutenberg (1971-2009), by Marie Lebert
*** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LE PROJET GUTENBERG (1971-2009) ***
***** This file should be named 31634-0.txt or 31634-0.zip *****
This and all associated files of various formats will be found in:
https://www.gutenberg.org/3/1/6/3/31634/
Produced by Al Haines
Updated editions will replace the previous one--the old editions
will be renamed.
Creating the works from public domain print editions means that no
one owns a United States copyright in these works, so the Foundation
(and you!) can copy and distribute it in the United States without
permission and without paying copyright royalties. Special rules,
set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to
copying and distributing Project Gutenberg-tm electronic works to
protect the PROJECT GUTENBERG-tm concept and trademark. Project
Gutenberg is a registered trademark, and may not be used if you
charge for the eBooks, unless you receive specific permission. If you
do not charge anything for copies of this eBook, complying with the
rules is very easy. You may use this eBook for nearly any purpose
such as creation of derivative works, reports, performances and
research. They may be modified and printed and given away--you may do
practically ANYTHING with public domain eBooks. Redistribution is
subject to the trademark license, especially commercial
redistribution.
*** START: FULL LICENSE ***
THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE
PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK
To protect the Project Gutenberg-tm mission of promoting the free
distribution of electronic works, by using or distributing this work
(or any other work associated in any way with the phrase "Project
Gutenberg"), you agree to comply with all the terms of the Full Project
Gutenberg-tm License (available with this file or online at
https://gutenberg.org/license).
Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg-tm
electronic works
1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg-tm
electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to
and accept all the terms of this license and intellectual property
(trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all
the terms of this agreement, you must cease using and return or destroy
all copies of Project Gutenberg-tm electronic works in your possession.
If you paid a fee for obtaining a copy of or access to a Project
Gutenberg-tm electronic work and you do not agree to be bound by the
terms of this agreement, you may obtain a refund from the person or
entity to whom you paid the fee as set forth in paragraph 1.E.8.
1.B. "Project Gutenberg" is a registered trademark. It may only be
used on or associated in any way with an electronic work by people who
agree to be bound by the terms of this agreement. There are a few
things that you can do with most Project Gutenberg-tm electronic works
even without complying with the full terms of this agreement. See
paragraph 1.C below. There are a lot of things you can do with Project
Gutenberg-tm electronic works if you follow the terms of this agreement
and help preserve free future access to Project Gutenberg-tm electronic
works. See paragraph 1.E below.
1.C. The Project Gutenberg Literary Archive Foundation ("the Foundation"
or PGLAF), owns a compilation copyright in the collection of Project
Gutenberg-tm electronic works. Nearly all the individual works in the
collection are in the public domain in the United States. If an
individual work is in the public domain in the United States and you are
located in the United States, we do not claim a right to prevent you from
copying, distributing, performing, displaying or creating derivative
works based on the work as long as all references to Project Gutenberg
are removed. Of course, we hope that you will support the Project
Gutenberg-tm mission of promoting free access to electronic works by
freely sharing Project Gutenberg-tm works in compliance with the terms of
this agreement for keeping the Project Gutenberg-tm name associated with
the work. You can easily comply with the terms of this agreement by
keeping this work in the same format with its attached full Project
Gutenberg-tm License when you share it without charge with others.
1.D. The copyright laws of the place where you are located also govern
what you can do with this work. Copyright laws in most countries are in
a constant state of change. If you are outside the United States, check
the laws of your country in addition to the terms of this agreement
before downloading, copying, displaying, performing, distributing or
creating derivative works based on this work or any other Project
Gutenberg-tm work. The Foundation makes no representations concerning
the copyright status of any work in any country outside the United
States.
1.E. Unless you have removed all references to Project Gutenberg:
1.E.1. The following sentence, with active links to, or other immediate
access to, the full Project Gutenberg-tm License must appear prominently
whenever any copy of a Project Gutenberg-tm work (any work on which the
phrase "Project Gutenberg" appears, or with which the phrase "Project
Gutenberg" is associated) is accessed, displayed, performed, viewed,
copied or distributed:
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org
1.E.2. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is derived
from the public domain (does not contain a notice indicating that it is
posted with permission of the copyright holder), the work can be copied
and distributed to anyone in the United States without paying any fees
or charges. If you are redistributing or providing access to a work
with the phrase "Project Gutenberg" associated with or appearing on the
work, you must comply either with the requirements of paragraphs 1.E.1
through 1.E.7 or obtain permission for the use of the work and the
Project Gutenberg-tm trademark as set forth in paragraphs 1.E.8 or
1.E.9.
1.E.3. If an individual Project Gutenberg-tm electronic work is posted
with the permission of the copyright holder, your use and distribution
must comply with both paragraphs 1.E.1 through 1.E.7 and any additional
terms imposed by the copyright holder. Additional terms will be linked
to the Project Gutenberg-tm License for all works posted with the
permission of the copyright holder found at the beginning of this work.
1.E.4. Do not unlink or detach or remove the full Project Gutenberg-tm
License terms from this work, or any files containing a part of this
work or any other work associated with Project Gutenberg-tm.
1.E.5. Do not copy, display, perform, distribute or redistribute this
electronic work, or any part of this electronic work, without
prominently displaying the sentence set forth in paragraph 1.E.1 with
active links or immediate access to the full terms of the Project
Gutenberg-tm License.
1.E.6. You may convert to and distribute this work in any binary,
compressed, marked up, nonproprietary or proprietary form, including any
word processing or hypertext form. However, if you provide access to or
distribute copies of a Project Gutenberg-tm work in a format other than
"Plain Vanilla ASCII" or other format used in the official version
posted on the official Project Gutenberg-tm web site (www.gutenberg.org),
you must, at no additional cost, fee or expense to the user, provide a
copy, a means of exporting a copy, or a means of obtaining a copy upon
request, of the work in its original "Plain Vanilla ASCII" or other
form. Any alternate format must include the full Project Gutenberg-tm
License as specified in paragraph 1.E.1.
1.E.7. Do not charge a fee for access to, viewing, displaying,
performing, copying or distributing any Project Gutenberg-tm works
unless you comply with paragraph 1.E.8 or 1.E.9.
1.E.8. You may charge a reasonable fee for copies of or providing
access to or distributing Project Gutenberg-tm electronic works provided
that
- You pay a royalty fee of 20% of the gross profits you derive from
the use of Project Gutenberg-tm works calculated using the method
you already use to calculate your applicable taxes. The fee is
owed to the owner of the Project Gutenberg-tm trademark, but he
has agreed to donate royalties under this paragraph to the
Project Gutenberg Literary Archive Foundation. Royalty payments
must be paid within 60 days following each date on which you
prepare (or are legally required to prepare) your periodic tax
returns. Royalty payments should be clearly marked as such and
sent to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation at the
address specified in Section 4, "Information about donations to
the Project Gutenberg Literary Archive Foundation."
- You provide a full refund of any money paid by a user who notifies
you in writing (or by e-mail) within 30 days of receipt that s/he
does not agree to the terms of the full Project Gutenberg-tm
License. You must require such a user to return or
destroy all copies of the works possessed in a physical medium
and discontinue all use of and all access to other copies of
Project Gutenberg-tm works.
- You provide, in accordance with paragraph 1.F.3, a full refund of any
money paid for a work or a replacement copy, if a defect in the
electronic work is discovered and reported to you within 90 days
of receipt of the work.
- You comply with all other terms of this agreement for free
distribution of Project Gutenberg-tm works.
1.E.9. If you wish to charge a fee or distribute a Project Gutenberg-tm
electronic work or group of works on different terms than are set
forth in this agreement, you must obtain permission in writing from
both the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and Michael
Hart, the owner of the Project Gutenberg-tm trademark. Contact the
Foundation as set forth in Section 3 below.
1.F.
1.F.1. Project Gutenberg volunteers and employees expend considerable
effort to identify, do copyright research on, transcribe and proofread
public domain works in creating the Project Gutenberg-tm
collection. Despite these efforts, Project Gutenberg-tm electronic
works, and the medium on which they may be stored, may contain
"Defects," such as, but not limited to, incomplete, inaccurate or
corrupt data, transcription errors, a copyright or other intellectual
property infringement, a defective or damaged disk or other medium, a
computer virus, or computer codes that damage or cannot be read by
your equipment.
1.F.2. LIMITED WARRANTY, DISCLAIMER OF DAMAGES - Except for the "Right
of Replacement or Refund" described in paragraph 1.F.3, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation, the owner of the Project
Gutenberg-tm trademark, and any other party distributing a Project
Gutenberg-tm electronic work under this agreement, disclaim all
liability to you for damages, costs and expenses, including legal
fees. YOU AGREE THAT YOU HAVE NO REMEDIES FOR NEGLIGENCE, STRICT
LIABILITY, BREACH OF WARRANTY OR BREACH OF CONTRACT EXCEPT THOSE
PROVIDED IN PARAGRAPH F3. YOU AGREE THAT THE FOUNDATION, THE
TRADEMARK OWNER, AND ANY DISTRIBUTOR UNDER THIS AGREEMENT WILL NOT BE
LIABLE TO YOU FOR ACTUAL, DIRECT, INDIRECT, CONSEQUENTIAL, PUNITIVE OR
INCIDENTAL DAMAGES EVEN IF YOU GIVE NOTICE OF THE POSSIBILITY OF SUCH
DAMAGE.
1.F.3. LIMITED RIGHT OF REPLACEMENT OR REFUND - If you discover a
defect in this electronic work within 90 days of receiving it, you can
receive a refund of the money (if any) you paid for it by sending a
written explanation to the person you received the work from. If you
received the work on a physical medium, you must return the medium with
your written explanation. The person or entity that provided you with
the defective work may elect to provide a replacement copy in lieu of a
refund. If you received the work electronically, the person or entity
providing it to you may choose to give you a second opportunity to
receive the work electronically in lieu of a refund. If the second copy
is also defective, you may demand a refund in writing without further
opportunities to fix the problem.
1.F.4. Except for the limited right of replacement or refund set forth
in paragraph 1.F.3, this work is provided to you 'AS-IS' WITH NO OTHER
WARRANTIES OF ANY KIND, EXPRESS OR IMPLIED, INCLUDING BUT NOT LIMITED TO
WARRANTIES OF MERCHANTIBILITY OR FITNESS FOR ANY PURPOSE.
1.F.5. Some states do not allow disclaimers of certain implied
warranties or the exclusion or limitation of certain types of damages.
If any disclaimer or limitation set forth in this agreement violates the
law of the state applicable to this agreement, the agreement shall be
interpreted to make the maximum disclaimer or limitation permitted by
the applicable state law. The invalidity or unenforceability of any
provision of this agreement shall not void the remaining provisions.
1.F.6. INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance
with this agreement, and any volunteers associated with the production,
promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works,
harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees,
that arise directly or indirectly from any of the following which you do
or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm
work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.
Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg-tm
Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
electronic works in formats readable by the widest variety of computers
including obsolete, old, middle-aged and new computers. It exists
because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
people in all walks of life.
Volunteers and financial support to provide volunteers with the
assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
and the Foundation web page at https://www.pglaf.org.
Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
Foundation
The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
Revenue Service. The Foundation's EIN or federal tax identification
number is 64-6221541. Its 501(c)(3) letter is posted at
https://pglaf.org/fundraising. Contributions to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
permitted by U.S. federal laws and your state's laws.
The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
throughout numerous locations. Its business office is located at
809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
[email protected]. Email contact links and up to date contact
information can be found at the Foundation's web site and official
page at https://pglaf.org
For additional contact information:
Dr. Gregory B. Newby
Chief Executive and Director
[email protected]
Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation
Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
spread public support and donations to carry out its mission of
increasing the number of public domain and licensed works that can be
freely distributed in machine readable form accessible by the widest
array of equipment including outdated equipment. Many small donations
($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
status with the IRS.
The Foundation is committed to complying with the laws regulating
charities and charitable donations in all 50 states of the United
States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
with these requirements. We do not solicit donations in locations
where we have not received written confirmation of compliance. To
SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
particular state visit https://pglaf.org
While we cannot and do not solicit contributions from states where we
have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
against accepting unsolicited donations from donors in such states who
approach us with offers to donate.
International donations are gratefully accepted, but we cannot make
any statements concerning tax treatment of donations received from
outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.
Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
ways including including checks, online payments and credit card
donations. To donate, please visit: https://pglaf.org/donate
Section 5. General Information About Project Gutenberg-tm electronic
works.
Professor Michael S. Hart was the originator of the Project Gutenberg-tm
concept of a library of electronic works that could be freely shared
with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project
Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.
Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily
keep eBooks in compliance with any particular paper edition.
Most people start at our Web site which has the main PG search facility:
https://www.gutenberg.org
This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.
Le Projet Gutenberg (1971-2009)
Subjects:
Download Formats:
Excerpt
Project Gutenberg's Le Projet Gutenberg (1971-2009), by Marie Lebert
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with
almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or
re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included
with this eBook or online at www.gutenberg.org
Read the Full Text
— End of Le Projet Gutenberg (1971-2009) —
Book Information
- Title
- Le Projet Gutenberg (1971-2009)
- Author(s)
- Lebert, Marie
- Language
- French
- Type
- Text
- Release Date
- March 13, 2010
- Word Count
- 9,088 words
- Library of Congress Classification
- Z
- Bookshelves
- FR Services publics, FR Livres, Collections et Bibliophilie, Browsing: Encyclopedias/Dictionaries/Reference, Browsing: Teaching & Education
- Rights
- Public domain in the USA.
Related Books
Forty-Five Years of Digitizing Ebooks: Project Gutenberg's Practices
by Newby, Gregory B.
English
75h 18m read
Project Gutenberg Newsletters 1999 - Thirteen Letters: December 1998 to December 1999
by Hart, Michael
English
638h 6m read
Tribute to Michael Hart
by AlHydar, Majid
Arabic
50h 29m read
La web, una enciclopedia multilingüe
by Lebert, Marie
Spanish
404h 24m read
Le web, une encyclopédie multilingue
by Lebert, Marie
French
408h 23m read
The web, a multilingual encyclopedia
by Lebert, Marie
English
337h 8m read