Cover of L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913

L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913

French 15,729 words 262h 9m read Jun 5, 2011

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Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913, by Various

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Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913, by Various This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913 Author: Various Release Date: June 5, 2011 [EBook #36331] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, NO. 3645, 4 JANVIER 1913 *** Produced by Jeroen Hellingman and Rťnald Lťvesque L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913 AVEC CE NUM…RO L'ILLUSTRATION TH…¬TRALE CONTENANT: _LE DOUBLE MADRIGAL_ [Illustration: LA REVUE COMIQUE, par Henriot.] Ce numťro Comprend deux supplťments: 1į _L'Illustration Thť‚trale_ avec le texte complet de la piŤce de M. Jean Auzanet: LE DOUBLE MADRIGAL: 2į Le 6e fascicule d'UN DOUBLE AMOUR, par Claude Ferval. [Illustration: L'ILLUSTRATION. _Prix de ce Numťro: Un Franc._ SAMEDI 4 JANVIER 1913 _71e Annťe.--Nļ 3645._] [Illustration: M. Raymond Poincarť. M. Alexandre Ribot. AVANT L'…LECTION PR…SIDENTIELLE M. Raymond Poincarť a rendu visite ŗ M. Ribot. L'entretien, qui a durť plus d'une heure, a ťtť trŤs amical; il a portť sur l'ensemble de la situation tant extťrieure qu'intťrieure. _Agence Havas._] L'Illustration _contiendra le 18 janvier un supplťment thť‚tral d'un exceptionnel intťrÍt: le texte complet, illustrť, de l'adaptation en 18 tableaux, par_ M. EMILE VEDEL, _du FAUST, de_ GOETHE, _actuellement reprťsentťe avec tant de succŤs ŗ l'Odťon. La presse a ťtť unanime ŗ louer l'intelligence scrupuleuse avec laquelle les deux parties de ce chef-d'oeuvre formidable, inťgal et touffu, presque injouable et d'une lecture difficile, ont ťtť lŗ et pour la premiŤre fois en France clairement et scťniquement prťsentťes_. Nous publierons auparavant (le 11 janvier) les Phares Soubiyou, l'amusante comťdie de M. TRISTAN BERNARD, _et dans les numťros suivants: Bagatelle, la belle oeuvre de_ M. PAUL HERVIEU; _Kismet, de_ M. E. KNOBLAUCH, _dans le texte franÁais de_ M. JULES LEMAITRE, _etc., etc._ COURRIER DE PARIS DETAILLE, PORTE-DRAPEAU. Sur le monument qui sera ťlevť ŗ l'auteur du _RÍve_ je proposerais, si l'on me faisait l'honneur de me consulter, que l'on inscrivÓt ces simples mots: DETAILLE, PORTE-DRAPEAU. Pendant prŤs de cinquante ans il fut cela, en effet, avec ferveur, noblesse et discipline. C'est ŗ la mise en valeur constante et ŗ la glorification rťguliŤre des trois couleurs qu'il employa et rehaussa les autres. Quand surgit et passe le rťgiment, musique en tÍte, ce rťgiment qui de sa cadence unique et puissante aplatit et traverse tout, lŗ oý il entre et s'enfonce avec une tranquillitť martiale et gaie ŗ travers les tranchťes des maisons, ramassant et draguant aprŤs lui les pensťes, faisant prisonniers tous les cours,... avez-vous regardť le porte-drapeau? C'est gťnťralement un homme jeune, impassible et de belle stature. Comme il se redresse et marche bien! La faÁon dont il tient l'emblŤme fragile et sacrť est admirable de correction, de calme ťnergie et de respect. Il le tient droit, tout droit, comme un grand flambeau, comme une pique, le plus droit qu'il peut. On dirait qu'il ťvite de le secouer, de le remuer, de lui imprimer le moindre mouvement. Il y consacre une application religieuse. Il sait qu'il a dans les mains l'ostensoir de la patrie. Il sait que l'ťtendard doit s'avancer ferme et haut, immobile, comme s'il allait tout seul et sans le secours de personne, que sa soie doit retomber recueillie, expressive comme une idťe, repliťe connue une aile. Il sait--en mÍme temps qu'il se grandit--qu'il ne le fait que pour qu'on voie mieux l'emblŤme de partout et du plus loin, et que sa fiertť personnelle et nťcessaire ŗ lui chťtif ne lui vient que de son redoutable fardeau, et qu'il n'est rien qu'une hampe humaine, mais orgueilleuse et p‚le de l'Ítre... Et c'est pourquoi, grave, digne, il s'avance, acceptant que son visage durant le trajet soit, ŗ chaque minute, cachť par l'ťtoffe pourvu qu'elle vienne lui frŰler les lŤvres et recevoir son incessant baiser. Ainsi Detaille, depuis sa vingtiŤme annťe, jusqu'ŗ la fin de celle-ci, jeune, svelte, ťlťgant et soignť comme ŗ la parade, tÍte haute et regard fixe vers l'horizon qui a toujours, quel qu'il soit, l'air mystťrieux d'une frontiŤre,... ainsi le beau peintre d'armťes, duquel sont en deuil les soldats autant au moins que les artistes, fut lui aussi, dans sa maniŤre, un porte-drapeau. Il aima le montrer partout, sur le rempart et au sommet de l'ťdifice, au champ de bataille et sur la barricade, ŗ la, charge et au repos, flottant et apaisť, neuf et mutilť, baptisť par le feu et dormant sur les faisceaux, roulť dans sa sombre gaine de cuir, au-dessus des soldats ťtendus ŗ terre dans la posture des morts et dťlirant au fond d'un sommeil tourmentť de gloire. Ce rŰle qu'il avait assumť explique et justifie la rare distinction de l'homme, distinction de sentiments, tous ťlevťs et supťrieurs, et aussi l'impeccabilitť de sa tenue physique et morale. Rien pour lui n'ťtait nťgligeable. A peine engagť volontaire du patriotisme et de l'art, il s'ťtait tout de suite habituť ŗ passer chaque jour l'inspection de dťtail de ses pensťes et de ses convictions, tout comme celle de son vÍtement, car il n'ignorait pas que les premiŤres sont l'uniforme de l'‚me au mÍme degrť que le second est celui du corps. Detaille portait l'habit comme s'il avait l'ťpaulette. On a reprochť quelquefois ŗ ses soldats leur excessive et mťticuleuse nettetť, leur persistante coquetterie, leur ťlťgance voulue... Jamais on n'eut moins raison en exprimant ŗ ce sujet, mÍme avec dťfťrence, de timides rťserves. Ce soin touchant et prťmťditť n'ťtait ŗ ses yeux, et dans sa ferme rťsolution, que l'expression d'un hommage et la forme d'un culte. Il s'ťtait rapidement rendu compte que, pour un vrai soldat d'esprit et de pratique, tout se tient, qu'il n'y a plus de petites choses, que le bouton acquiert aussitŰt une importance de vertu et que le coeur n'est pas loin d'Ítre bien placť quand la cravate est ŗ l'ordonnance. Il prťtendait que, dans son oeuvre, du simple troupier ŗ l'officier et au gťnťral, chacun fŻt reprťsentatif, honorable d'aspect, satisfÓt le regard difficile et soutÓnt l'examen, devÓnt, par la maniŤre dont il ťtait rehaussť, parť et accommodť, un exemple, un modŤle, un petit morceau d'armťe, un fragment vivant d'honneur, de beautť militaire, et voilŗ pourquoi son pinceau minutieux les caressait en les vťnťrant. Jamais, ŗ aucune minute, il ne perdit le sentiment de la tenue que devait, selon lui, conserver, jusque dans la pire bousculade de la guerre, le soldat soucieux de ce nom. Toujours, nous voyons les troupes de Detaille revenir en bon ordre et avec une parfaite dťcence de la plus chaude affaire. La dťfaite elle-mÍme ne saurait les dťbrailler ni les avachir. Ils font toilette pour aller ŗ l'assaut comme une femme s'habille et se met en frais pour le bal. Ils sont pareils ŗ ces raffinťs de l'agonie qui n'oublient pas de recommander ŗ leur derniŤre heure qu'on les lave bien aprŤs la mort pour paraÓtre avec propretť lŗ oý il faut. Aussi, ŗ nous avoir montrť au repos, ŗ l'exercice et dans l'action, des soldats ragoŻtants, bien brossťs et bien ficelťs, bien plantťs et satisfaits d'eux-mÍmes, et qui ne changeraient pas avec le voisin, Detaille a conquis de bon aloi son b‚ton de marťchal populaire. Pour la foule de Paris et de France il restera l'auteur du _Rťgiment qui passe_. Oui, c'est bien cela. Depuis 1870 il a fait passer le rťgiment, partout, dans toutes les villes, dans toits les quartiers, dans toutes les rues, dans tous les villages, ŗ toutes les ťtapes. Il ne nous a jamais laissť perdre le contact avec le soldat. Il a maintenu entre lui et nous, en la renouvelant sans cesse, la sainte communication. Et il a rempli ce grand devoir avec le goŻt le plus fin, le plus serrť, la plus juste mesure, sans que cependant il se soit jamais condamnť ŗ retenir la franchise de ses desseins, ni ŗ dťguiser la direction de son ťlan. Il avait un caractŤre aussi charmant que beau. Il eut l'esprit droit, noble et gai, le jugement sŻr, le coeur chaud, la bontť discrŤte et tendre. Son oeuvre considťrable, vaste et limpide, si ťtonnamment variťe, porte la signature, bien lisible et jolie, de toutes ces qualitťs rares qui s'ťtaient enrŰlťes chez lui pour composer l'ensemble national que nous avons admirť, que nous regrettons. Mais son souvenir demeure et continue de monter la garde. Notre ami a laissť, pour le remplacer, ęson soldatĽ, le petit soldat, ęle DetailleĽ ťpingle au mur que sait toute la France, clair comme son sabre, vif, astiquť, dťgourdi, l'oeil pur et malin, le sang aux joues et ŗ fleur de peau, prÍt ŗ sortir des veines et ŗ se rťpandre pour le pays. Ses tableaux ont dťbordť les collections et les musťes pour aller se suspendre d'eux-mÍmes dans la maison, l'auberge et la chaumiŤre, s'accrocher dans le regard de l'enfant, du petit paysan, du conscrit et du retraitť, se placer ŗ la cimaise de leur contemplation quotidienne. _En reconnaissance, l'Alerte, le Salut aux blessťs, la Sortie d'Euningue..._ et combien d'autres pages!... sont venues dans les chambres franÁaises, aux environs du lit, jusque sous la tente de l'alcŰve, voisiner prŤs des images des vieux parents morts, non loin du buis dessťchť qui est le plumet des crucifix. Ainsi la carriŤre de Detaille, glorieuse par l'honneur auquel il subordonna toujours sa conduite et par les honneurs qu'il eut l'orgueil d'obtenir rien que pour les avoir mťritťs, ainsi cette carriŤre, quoique trop tŰt brisťe, finit-elle nťanmoins brillamment, dans l'ťnergie et la clartť, sans nous apporter la moindre dťception, en nous lťguant au contraire l'exaltante leÁon d'une belle chose, poussťe et achevťe, d'un ensemble complet et harmonieux. Et le peintre lyrique de _la Chevauchťe_ disparaÓt dans les nuages et sur la piste de la mort ŗ une heure privilťgiťe, ayant assez vťcu pour se rťjouir avec amour du relŤvement des idťes de patrie et de devoir militaire qui ťtaient ses idťes continuelles, ses idťes d'activitť et de loisir, de chevalet et de chevet, et sur le laurier desquelles il repose aujourd'hui, comme un bon hussard qui, le soir du combat, dort tout bottť sur de la paille. HENRI LAVEDAN. (Reproduction et traduction rťservťes.) LA VOCATION D'…DOUARD DETAILLE Un de nos lecteurs nous communique le dessin reproduit ci-contre, qui prouve ŗ quel point …douard Detaille ťtait prťdestinť ŗ devenir le grand peintre militaire qu'il a ťtť, comme la brŤve note qui accompagnait l'envoi, et qui raconte dans quelles circonstances le maÓtre, cťlŤbre, universellement admirť, apposa sur ce croquis ancien sa signature, atteste la dťlicieuse urbanitť du parfait galant homme qui vient de disparaÓtre. Ce croquis, prťcieux pour quiconque voudrait chercher ŗ discerner les dons de prťcision, de virtuositť dťjŗ en germe dans le lycťen de douze ans, date de 1861. …douard Detaille en fit don ŗ l'un de ses condisciples, Paul Thumeloup, plus tard avocat, puis nťgociant. Des mains de celui-ci il passa, par hťritage, en celles d'un sien cousin, M. A. Gťraud, ŗ l'obligeance duquel nous en devons la communication. Or, M. Gťraud, s'armant de courage, osa demander un jour au grand peintre la permission de le lui montrer. Il reÁut ŗ l'atelier du boulevard Malesherbes l'accueil exquis qu'y rencontrŤrent toujours tous les visiteurs. C'ťtait en juin dernier. [Illustration: UN ęDETAILLEĽ DE 1861.--Dessin fait par …douard Detaille ŗ l'‚ge de douze ans, reconnu et signť par lui cinquante et un ans plus tard, le 13 juin 1912.--_Communiquť par M. A. Gťraud_.] …douard Detaille fut content de revoir ce croquis enfantin, dťjŗ si alerte. Il le jugea avec la sťvťritť qu'il montrait invariablement envers lui-mÍme: ęC'est amusant, dit-il... J'avais dťjŗ du goŻt pour les soldats!... Mais ce n'est pas fameux.Ľ Et il ťvoquait, souriant, les pensums innombrables que lui avait valus, en ces temps lointains, sa passion pour le dessin,--pour ęles soldatsĽ! Puis il prit sa plume, et dans l'angle du papier, en haut ŗ gauche, il signa, reconnaissant galamment cet enfant oubliť de sa prime jeunesse. LA CAMPAGNE PR…SIDENTIELLE MM. RAYMOND POINCAR… ET ALEXANDRE RIBOT Le 17 janvier prochain, le CongrŤs rťuni ŗ Versailles dťsignera le successeur de M. Armand FalliŤres, dont le septennat arrive ŗ son terme. Les circonstances que nous traversons, la situation extťrieure toujours difficile, les graves problŤmes qui se posent maintenant devant l'Europe donnent ŗ cette ťlection une importance plus grande que jamais. La France entiŤre sent profondťment la nťcessitť d'avoir ŗ sa tÍte un homme d'une expťrience ťprouvťe, qu'une haute autoritť morale, une valeur indiscutable dressent au-dessus des partis et de leurs querelles. Le Parlement partage, cette fois, les prťoccupations du pays. Et consciencieusement il cherche, pour l'ťlever ŗ une si haute charge, le meilleur et le plus digne. MÍme, rompant avec une tradition nťfaste qui faisait de la prťparation d'une ťlection prťsidentielle une affaire de conciliabules secrets, d'intrigues, les groupes agissants du Sťnat et de la Chambre ont voulu prťsenter d'avance aux votes du CongrŤs le ou les candidats qu'ŗ leurs yeux il serait dťsirable de voir ťlire: c'est un geste dont la presse a ťtť ŗ peu prŤs unanime ŗ les fťliciter. On avait tout d'abord songť ŗ offrir la candidature ŗ M. Lťon Bourgeois, qui a rendu au pays d'ťminents services et dont le prestige hors de nos frontiŤres est certain: des raisons impťrieuses, une santť dťlicate et qui exige de grands mťnagements, ont contraint le ministre du Travail ŗ ne point accepter la t‚che qu'on voulait lui confier. Alors, un grand nombre de sťnateurs et de dťputťs se retournŤrent vers M. Raymond Poincarť. Il n'est pas besoin de rappeler ici les titres qui imposaient ŗ leur attention le prťsident du Conseil, et le rŰle de trŤs haute tenue qu'il a jouť au cours des ťvťnements dont nous venons d'Ítre les spectateurs passionnťs. M. Raymond Poincarť, avec cette belle loyautť, cette nettetť d'allures qu'il a montrťes au cours de toute sa carriŤre politique--deux des qualitťs justement qui l'imposaient au choix de ses amis--fit immťdiatement connaÓtre qu'il acceptait de laisser poser sa candidature. Cependant on savait que M. Alexandre Ribot, lui aussi ancien prťsident du Conseil et ancien ministre des Affaires ťtrangŤres, avait ťgalement l'intention de briguer la suprÍme magistrature. M. Raymond Poincarť lui-mÍme, d'ailleurs, l'y avait encouragť. Et, de fait, ŗ peine celui-ci avait-il fait connaÓtre sa dťcision que M. Ribot, ŗ son tour, annonÁait officiellement, par la voie de l'Agence Havas, qu'il maintenait sa candidature, mÍme en face de celle de l'ťminent chef du cabinet. Mais quelle compťtition ťlťgante et courtoise, entre ces deux hommes d'…tat et comme les faÁons raffinťes qu'ils ont tout de suite adoptťes contrastent avec celles dont nous vÓmes user dans telles campagnes ťlectorales! Le premier soin de M. Raymond Poincarť, une fois qu'il connut quel adversaire il aurait en face de lui, fut de lui demander une entrevue. Et dimanche, amicalement, tous deux ťchangeaient leurs vues sur la situation tant intťrieure qu'extťrieure, et constataient leur accord sur la ligne de conduite ŗ adopter au milieu de toutes les complications politiques du moment. Le lendemain, M. Ribot rendait ŗ son concurrent, au quai d'Orsay, sa visite de courtoisie. M. Ribot et M. Poincarť ne seront pas les seuls, d'ailleurs, ŗ se prťsenter aux suffrages des sťnateurs et des dťputťs. D'autres candidatures se prťparent, plus ou moins ouvertement. M. Antonin Dubost, prťsident du Sťnat, et M. Paul Deschanel, prťsident de la Chambre, soumis ŗ la rťťlection ŗ l'une et ŗ l'autre assemblťes, seront certainement sur les rangs. Mais dťjŗ nous pouvons attendre avec confiance le scrutin de Versailles: le CongrŤs n'eŻt-il ŗ choisir qu'entre les deux candidats dťclarťs, la France aurait, devant le monde, un reprťsentant digne d'elle. LES PR…PARATIFS DU CONGR»S. Pendant que l'on discute avec animation, ŗ Paris et dans la France entiŤre, les candidatures officielles ou probables ŗ la prťsidence de la Rťpublique, on s'occupe spťcialement, ŗ Versailles, de tout prťparer pour recevoir dignement les 900 parlementaires qui, le 17 janvier, ťliront le successeur de M. FalliŤres. Commencťs il y a bientŰt deux mois, les travaux sont ŗ peu prŤs terminťs aujourd'hui. Ce dťlai peut paraÓtre long ŗ ceux qui savent qu'il y a en permanence, au ch‚teau, tout un personnel chargť d'entretenir le palais pour le cas oý s'ouvrirait, par dťmission ou autrement, une vacance prťsidentielle. Mais, cette fois, des mesures spťciales ont dŻ Ítre prises. [Illustration: La prochaine ťlection prťsidentielle: amťnagement de la salle du CongrŤs de l'Assemblťe nationale, au palais de Versailles.] Il y a sept ans, en effet, la lutte, circonscrite entre M. FalliŤres et M. Doumer, ne nťcessita qu'un seul tour de scrutin, alors que, cette annťe, on en prťvoit pour le moins trois. Or, chaque tour, qui amŤne 300 sťnateurs et 600 dťputťs ŗ dťfiler un ŗ un ŗ la tribune, avec, le pointage et le dťpouillement des bulletins, la: proclamation du rťsultat, la prťparation du vote suivant, demande trois heures environ. Commencťe ŗ 2 heures de l'aprŤs-midi, la sťance menace donc de durer jusqu'ŗ minuit, sinon davantage. Il a fallu, par suite, renforcer la buvette. Des commandes fermes ont ťtť adressťes aux fournisseurs ordinaires du Luxembourg et du Palais-Bourbon, et, le jour venu, 250 kilos de veau, de jambon et de pain viendront s'emmagasiner dans le garde-manger du palais, ŗ cŰtť d'un millier de bouteilles d'eaux minťrales. En outre, deux marmites monumentales ont ťtť installťes, oý mijotera un bouillon parfumť. On a dŻ se prťoccuper aussi de l'ťclairage, trŤs incomplet jusqu'ici, puisqu'il n'ťtait assurť que par une centaine de becs de gaz ępapillonĽ, quantitť suffisante d'ailleurs, tous les prťcťdents congrŤs ayant pris fin avant la nuit ou ayant eu lieu dans les mois aux longs jours. On avait songť, tout d'abord, ŗ l'ťlectricitť, mais Versailles, paraÓt-il, ne peut fournir le courant nťcessaire, et l'on dut adopter le bec Auer: il y aura 600 lampes de ce modŤle. Quant au chauffage, il est rťalisť par un calorifŤre trŤs puissant. Les appartements intťrieurs ont ťtť tendus ŗ neuf. Le nouvel ťlu n'a point, ŗ Versailles, ainsi qu'on l'a dit parfois, de chambre personnelle oý il puisse, s'il lui plaÓt, passer la nuit. Seuls, les deux prťsidents de la Chambre et du Sťnat ont droit au logement: ils n'usent d'ailleurs que de la salle ŗ manger mise ŗ leur disposition, pour y convier ŗ dťjeuner les bureaux de leurs assemblťes respectives. Dans la salle, les siŤges ont ťtť recouverts de cuir jaune foncť. Les membres des deux Chambres s'assoient, sans places marquťes, au hasard, ou plutŰt, si l'on peut dire, suivant leurs affinitťs ťlectives. Les frais assez ťlevťs que nťcessite cette mise en ťtat indispensable sont supportťs pour un tiers par le Sťnat et pour deux tiers par la Chambre. C'est la questure du Palais-Bourbon qui rŤgle et ordonnance les dťpenses. En revanche, c'est le personnel du Luxembourg qui assure, le jour de l'ťlection, le fonctionnement des diffťrents services; au cas oý le congrŤs se prolongerait le lendemain, le personnel de la Chambre remplacerait celui du Sťnat. Enfin, douze lignes tťlťgraphiques ont ťtť ťquipťes entre Versailles et Paris; et quatre trains spťciaux ont ťtť commandťs aux chemins de fer de l'…tat: un pour le gouvernement, qui partira de Montparnasse, et les trois autres, qui partiront respectivement de cette derniŤre gare, des Invalides et de Saint-Lazare, pour les membres des deux Assemblťes. [Illustration: Le tsarťvitch, dont la santť inquiťtait rťcemment encore la Russie et l'Europe entiŤre. Cette photographie aurait ťtť prise il y a peu de jours, ŗ Tsarskoiť-Selo, par le correspondant de l'agence anglaise _Central News._] MORT DE M. DE KIDERLEN-WAECHTER [Illustration: M. de Kiderlen-Waechter.] La mort soudaine, au lendemain des fÍtes de NoŽl, de M. de Kiderlen-Waechter, le secrťtaire d'Etat ŗ l'office impťrial des Affaires ťtrangŤres d'Allemagne, a provoquť en Europe des impressions diverses, mais non point cette ťmotion gťnťrale qui s'attache ŗ la disparition des hommes de tout premier plan, difficilement remplaÁables. M. de Kiderlen-Waechter dut aux circonstances d'occuper le poste de ministre des Affaires ťtrangŤres dans une pťriode d'‚pre controverse franco-allemande, et son rŰle, au regard de la France, fut, un moment, des plus ingrats. Nous ne saurions ťvidemment lui en vouloir de s'Ítre efforcť de servir son pays, le mieux possible, et ŗ sa maniŤre, qui ťtait teutonne. Il avait pourtant pris une part active et sincŤre ŗ l'accord franco-allemand de 1909. Par la suite, obsťdť par le souvenir des attitudes et des procťdťs de Bismarck, son maÓtre, il tenta les chances pťrilleuses d'Agadir pour rťaliser, lui aussi, une oeuvre. Son but, qui ťtait de faire payer au plus haut prix, par de prťcieuses compensations coloniales, le dťsistement de l'Allemagne au Maroc, fut poursuivi dans les conditions retentissantes et pťrilleuses que l'on sait et qui sont ŗ peine d'hier. Mais, bien que, finalement, cette politique de M. de Kiderlen-Waechter nous ait coŻtť une partie de notre Congo, nous lui devons nťanmoins une gratitude pour avoir provoquť dans notre pays un admirable rťveil national. M. Maximilien Harden n'ťcrivait-il pas, il y a un an, dans le _Zukunft_: ęLes FranÁais, loin d'en vouloir ŗ de Kiderlen-Waechter, devraient lui ťlever un monument. La France, qui allait ŗ l'antimilitarisme et ŗ l'anarchie, s'est, aprŤs le coup d'Agadir, ressaisie dans un ťlan magnifique; elle sort vivifiťe de cette ťpreuve.Ľ LA SANT… DU TSAR…VITCH On se rappelle quelle inquiťtude a donnťe, ŗ la fin du moi d'octobre dernier, ŗ la famille impťriale de Russie, la santť du grand-duc hťritier Alexis Nicolaiťvitch Nous avons dit ici (numťro du 2 novembre) que, s'ťtant blessť assez griŤvement au cŰtť gauche, en jouant, le tsarťvitch eut ŗ souffrir de complications qui causŤrent de graves alarmes. Or, une grande agence photographique anglaise, _Central News_, nous communique une photographie rťcemment faite, nous assure-t-elle ŗ Tsarskoiť-Selo, qui serait pour rassurer pleinement sur l'ťtat de santť actuel du jeune prince: elle le montre, jouant dans le parc, par un temps de neige. L'image est jolie, en tout cas. Si elle a rťellement ťtť obtenue dans les conditions qu'on nous dit, rťcemment, elle atteste qu'il ne reste chez le tsarťvitch aucune trace de l'accident qui avait si fort affectť sa santť. [Illustration: Volontaires macťdoniens, auxiliaires de l'armťe serbe, aux avant-postes.] [Illustration: DANS LES NEIGES DE L'ALBANIE.--Un train d'ťquipages, dans un cantonnement serbe.] _Les Serbes, pendant la trÍve des nťgociations, demeurent en Albanie, sur ces positions que leur disputent actuellement non plus les Turcs, mais les diplomates. C'est l'hiver! C'est la neige qui, peu ŗ peu, ensevelit les cantonnements et les ťquipages, cependant que Áŗ et lŗ, vigilantes sentinelles, les auxiliaires macťdoniens, qui connaissent si bien toutes les ruses de la guerre de surprises, protŤgent les postes serbes contre un coup de main toujours possible, malgrť l'armistice, des bandes albanaises._ LA CAMPAGNE GRECQUE EN …PIRE _A LA CONQU TE DE JANINA_ Depuis que Bulgarie, Serbie, Montťnťgro ont conclu avec la Turquie un armistice et suspendu les hostilitťs, la GrŤce est seule ŗ continuer la guerre. Toute l'attention devrait donc se concentrer sur les opťrations que poursuit en …pire l'armťe des HellŤnes. Mais, nous l'avons indiquť en prťsentant, il y a quinze jours, ŗ nos lecteurs l'intťressante correspondance de M. Jean Leune, l'ťtat-major, respectueux des volontťs du diadoque, a tout fait pour dťcourager les correspondants de guerre d'accomplir la mission pour laquelle ils ťtaient partis. Voilŗ pourtant que M. Jean Leune a, par son opini‚tretť, son entrain, sa vaillance, triomphť de ces dispositions d'abord peu bienveillantes, et est admis officiellement, enfin, ŗ suivre, toujours accompagnť de la courageuse Mme Jean Leune, l'armťe d'…pire. Le _Pylaros_, petit vapeur affrťtť, emmena, bien pourvus de recommandations, le correspondant de _L'Illustration_ et sa femme vers Preveza, dont, depuis le 21 octobre, les Grecs sont les maÓtres. C'est une prise qui fait honneur, M. Jean Leune y insiste, au gťnťral Sapoundsakis, commandant en chef de l'armťe d'Epire, qui, chargť seulement, avec 6.000 hommes, au plus, de retenir 15.000, puis 20.000 Turcs et de leur barrer, par une dťfensive obstinťe, la route d'Arta et du territoire grec, n'hťsita pas ŗ prendre une offensive audacieuse qui lui rťussit admirablement, puisqu'elle lui livra tour ŗ tour les villages de Strivina et de Philippias, puis, aprŤs un combat dans les ruines de l'antique Nicopolis, oý les Ottomans ťtaient retranchťs, Preveza et Metsovan, au nord-est de Janina. De Preveza, une automobile destinťe au transport des blessťs emmenait par une route splendide, qui passe prŤs des vestiges de Nicopolis, et d'oý l'on dťcouvre le calme golfe d'Arta, M. et Mme Jean Leune ŗ Philippias, oý venait de s'installer le quartier gťnťral. Et l'accueil fut charmant... Maintenant, nous allons emprunter ŗ la longue relation de notre excellent correspondant ses passages les plus intťressants. D'abord, la prťsentation au gťnťral: SYMPATHIES POUR LA FRANCE Le gťnťral Sapoundsakis est un homme grand et fort, superbe dans son uniforme bleu foncť trŤs simple, cheveux blancs, moustache blanche. Un visage ferme et doux ŗ la fois, oý brillent des yeux dont le regard doit savoir Ítre, tour ŗ tour, impťrieux ou plein d'indulgence et de bontť. Sa longue capote bleue, ses bottes ŗ l'ťcuyŤre dont le devant remonte sur le genou, lui donnent tout ŗ fait l'air d'un marťchal du premier Empire. C'est l'impression qu'il nous produit dŤs son arrivťe, et, comme il parle admirablement le franÁais, l'illusion est complŤte. Il nous accueille de la faÁon la plus aimable, la plus paternelle. --Soyez les bienvenus, nous dit-il. Votre seule qualitť de FranÁais vous donne droit ŗ toute ma sympathie! Puis il lit un mot que le gťnťral Eydoux m'avait chargť de lui remettre. --Ah! le gťnťral Eydoux, ęnotre gťnťralĽ, si vous saviez ce que nous lui devons!... Il a toute mon admiration et toute mon affection... Dites-le-lui bien, et dites-lui toute ma reconnaissance dŤs que vous lui ťcrirez, car je n'aurai malheureusement pas le temps de le faire, j'ai tant d'occupations ici... Le lendemain, on nous prťsentait au commandant Spiliadis, sous-chef d'ťtat-major du gťnťral, le mÍme qui, avec 1.800 hommes, enleva gaillardement Preveza. Nous lui demandons de nous raconter le combat de Nicopolis, puis son entrťe dans la ville conquise: --Quand je suis entrť dans Preveza, nous dit-il, je me suis dit: Je venge enfin les Grecs, mais je venge aussi les 3.000 soldats franÁais que le fameux Ali pacha fit, en 1812, l‚chement massacrer dans les rues de cette ville... Que de souvenirs franÁais ici! Que de sympathies pour nous, aussi! Ce gťnťral, qui se dit le profond admirateur de nos thťories militaires et les applique constamment; presque tous les officiers et beaucoup de soldats qui parlent notre langue; les sonneries de clairon ou de trompette qui sont des airs bien connus de nos troupiers; toute l'artillerie de campagne ŗ tir rapide, enfin, qui sort du Creusot... On se sent vraiment dans une atmosphŤre de sympathie, dans une atmosphŤre presque franÁaise. Et cela suffirait ŗ nous attacher ŗ cette brave armťe d'Epire, au milieu de laquelle nous ne nous sentons nullement dťpaysťs. Il y a plus: un uniforme franÁais apparaÓt, au milieu des tenues kaki: c'est le capitaine BarŤs, chef du centre d'aviation de Bue, attachť militaire. Il suit la campagne, qu'il doit ťtudier au point de vue aviation. Et c'est un homme charmant avec lequel, bien entendu, nous fraternisons tout de suite, sans peine. VISITES AUX CANONS ET AUX A…ROPLANES L'aprŤs-midi du 9 dťcembre, nous partons en automobile pour les avant-postes, en mÍme temps que le gťnťral. [Illustration: Le thť‚tre de la guerre qui continue: l'…pire. Faute de documents suffisants, les positions de Schťfik-Bey et d'Imin-Aga n'ont pu Ítre portťes sur cette carte.] A Schťfik-Bey, derriŤre une colline gris‚tre, sont installťs les quatre seuls canons de 105 que possŤde l'armťe d'Epire,--d'anciens Krupp. On vient de finir de les monter, et le gťnťral Sapoundsakis vťrifie lui-mÍme les emplacements des piŤces... En quelques mots il nous en explique le mťcanisme et la manoeuvre. AprŤs quoi, souriant, il nous annonce qu'il nous attache, ma femme et moi, ŗ son ťtat-major, avec lequel, dťsormais, nous allons vivre. Cela nous reposera des rigueurs de la vie en Macťdoine. Le lendemain matin, 10 dťcembre, nous allons, en compagnie du capitaine BarŤs, nous rendre compte de ce qui se passait au camp d'aviation de Nicopolis. Deux aťroplanes, un Maurice-Farman et un Henri-Farman, sont devant leurs hangars dťmontables en toile bleue. Deux mťcaniciens franÁais, Chauveau et Berni, achŤvent de monter et de rťgler les appareils que doivent piloter le lieutenant d'artillerie Cambťros et le lieutenant de cavalerie Notaras. Et le spectacle est vraiment frappant de ces appareils ultra-modernes posťs sur la prairie toute verdoyante, au milieu des ruines antiques. De tous les environs, la foule est accourue... Des paysans, des femmes, des enfants. On regarde curieusement les grands oiseaux blancs. On se demande comment de pareilles machines peuvent bien voler. Chauveau a fait des merveilles. Le Maurice-Farman est prÍt, l'Henri-Farman sera prÍt pour la fin de l'aprŤs-midi. On essaie le moteur. Tout va bien. Vers 5 heures, le lieutenant Cambťros s'envole. La foule alors ťclate en bravos enthousiastes. Hommes et femmes se signent et marmottent des priŤres, tout ŗ fait impressionnťs par le miracle auquel ils assistent. Tous les visages expriment un ťtonnement indescriptible. A l'ťglise voisine, les cloches sonnent ŗ toute volťe, tandis que des soldats tirent en l'air des salves d'honneur! Avant le vol, le poŤte Matsoukas, le fameux ęmendiant nationalĽ dont les triomphales tournťes en Amťrique ont valu ŗ la GrŤce un contre-torpilleur, une batterie de campagne et trois aťroplanes, ťtait arrivť ŗ Nicopolis. Il a regardť les appareils, puis, comme des troupes passaient non loin sur la route, il est allť les haranguer, leur tenir des discours d'un patriotisme si vibrant, si sincŤre, que, mÍme sans les comprendre, on se sent irrťsistiblement forcť d'applaudir! Les hommes, enthousiasmťs, crient cent fois: ęVive notre Matsoukas!Ľ Et, lorsqu'ils partent, leur pas est plus alerte... [Illustration: Les biplans franÁais Maurice-Farman et Henri-Farman de l'armťe d'Epire, au camp d'aviation de Nicopolis, prŤs des ruines antiques.] [Illustration: Gnl. Sapoundsakis. Le gťnťral commandant l'armťe grecque d'Epire, ses officiers et Mme Lejeune examinant une piŤce de 105 en batterie.] IMPRESSIONS DE COMBAT Le jeudi 12 dťcembre, nous retournons ŗ l'endroit que nous avions visitť le lundi en compagnie du gťnťral. Depuis le matin on se bat sur toute la ligne. Sur la droite, du cŰtť de Pesta, la canonnade est terrible. La fusillade crťpite. On a l'impression trŤs nette qu'une grosse partie se joue lŗ-bas. On n'en peut malheureusement rien voir, parce que de hautes montagnes nous masquent complŤtement la vue de ce cŰtť. Sur la gauche, la 2e division, trŤs visible encore pour nous dans la vallťe du Louros, va opťrer un mouvement dťbordant sur la droite de l'ennemi, en se faufilant par les ravins, ŗ l'abri des vues et du tir. [Illustration: Le poŤte Matsoukas. Le poŤte hellŤne Matsoukas haranguant les soldats.] A midi et demi, une heure, la canonnade cesse du cŰtť de Pesta... A 2 heures, quelques obus turcs ťclatent trŤs nettement ŗ gauche sur une crÍte dans la direction de la 2e division que les Turcs doivent avoir aperÁue. Les grosses piŤces de 105 en batterie ici tirent de temps ŗ autre, dŤs qu'au loin apparaissent des convois ou des troupes sur la vieille route de Janina. Les Turcs ne rťpondent pas, n'ayant pas de piŤces de gros calibre ŗ opposer ŗ celles-ci. Mais ils ont sur la gauche une batterie de campagne trŤs gÍnante pour la 2e division et qu'il faudrait bien rťduire au silence. On tire de son cŰtť, mais malheureusement des collines empÍchent de voir les ťclatements. A 3 heures, un paysan vient indiquer l'emplacement prťcis des Turcs. Les 105 aussitŰt corrigent leur tir. Les rťsultats doivent Ítre bons, puisque les Turcs se taisent. Ce paysan a fait trois heures de marche ŗ travers les lignes turques pour venir donner ce renseignement. Le lendemain, nouvelle visite ŗ Schťfik-Bey, d'oý nous poussons jusqu'ŗ Imin-Aga, que les Turcs avaient ťvacuť la veille. Et lŗ, nous apprenons que les Grecs ont pris huit canons, huit beaux canons de Krupp, ŗ tir rapide, dont deux sont intacts, avec leurs culasses. Le 15 dťcembre est un dimanche. On nous a conseillť de rester ęchez nousĽ, aucune opťration sťrieuse ne devant, vraisemblablement, Ítre engagťe ce jour-lŗ. La 2ļ division avait ŗ prononcer son mouvement en avant sur la gauche de Pisani, tandis qu'ŗ droite, des evsones devaient gagner les flancs des positions turques. Les Grecs avaient encore de l'artillerie ŗ placer... C'ťtaient au contraire d'excellentes raisons pour qu'une bataille sťrieuse s'engage‚t, les Turcs ayant tout intťrÍt ŗ empÍcher les Grecs de prendre contre eux tous les atouts en mains... Donc, de bonne heure, une auto de l'ťtat-major nous emmenait vers l'avant, au delŗ de Hani-Imin-Aga. En arrivant ŗ Schťfik-Bey, nous avons entendu sur notre gauche une fusillade trŤs nourrie. C'est la 2ļ division qui a pris le contact avec les troupes ennemies envoyťes ŗ sa rencontre. Puis, sur la droite, sur les hauteurs, encore de la fusillade. Tout lŗ-haut, ce sont les evsones qui sont aussi accrochťs ŗ l'ennemi. Le canon tonne des deux cŰtťs. Les forts de Saint-Nicolas et de Pisani aident l'infanterie turque ŗ rťsister au mouvement en avant des Grecs. Dans le ravin, que deux hautes collines protŤgent des vues et des feux de Pisani, trois piŤces de 105 sont dťjŗ en batterie. C'est cette nuit qu'on les a montťes et placťes. Les projecteurs turcs ayant tentť de gÍner les mouvements de l'ennemi, l'une des grosses piŤces, aussitŰt en batterie, leur envoya quelques obus trŤs bien placťs qui les annihilŤrent pour le restant de la nuit. A midi, les 105 mÍlent leur trŤs grosse voix ŗ l'effroyable concert auquel nous assistons. A 1 heure, aprŤs qu'une piŤce a tirť, du haut de la colline oý se trouvent le capitaine et les officiers qui rŤglent le tir, des bravos et des ęzitosĽ ťclatent, transmis par les hommes de liaison. Un enthousiasme fou s'empare de tous, artilleurs ou spectateurs, car le dernier obus grec vient de tomber juste sur un des ouvrages de Pisani, y causant de terribles ravages. Le commandant Spiliadis, qui nous parlait, se dťtourne alors, et deux grosses larmes coulent lentement le long de ses joues... Nous souhaitons de voir de plus prŤs les effets du tir des 105. Le commandant Spiliadis nous donne un laissez-passer, et nous voilŗ partis, ma femme et moi, ŗ l'assaut de la haute colline rocheuse, du sommet de laquelle nous avons hier reconnu les positions ennemies. Nous n'ťtions pas lŗ depuis une minute, qu'une piŤce grecque tire. Un coup de tonnerre, grossi par l'ťcho. Puis le ronflement sourd de l'obus qui se visse dans l'atmosphŤre. Le ronflement s'enfle, s'enfle, puis dťcroÓt, mais d'une faÁon toute particuliŤre qui donne l'impression trŤs nette de la montťe puis de la descente de l'obus en sa trajectoire. Et alors, sur l'ouvrage qui couronne le sommet le plus haut des collines de Pisani, une longue colonne de fumťe noire monte, verticale et brusque. L'obus grec a bien travaillť. C'est une poudriŤre, ou un dťpŰt de munitions, qui vient de sauter. Aussi les ę zitos Ľ se font-ils trŤs nourris, derriŤre nous. A gauche et ŗ droite, crťpitements de fusillade, halŤtements rythmťs de mitrailleuses se mÍlent au bruit des canons qui tirent et des obus qui ťclatent. Malheureusement, de lŗ oý nous sommes nous ne pouvons voir que Pisani, et rien de la bataille d'infanterie. Si bien qu'au bout de quelque temps d'une observation prodigieusement intťressante, nous nous dťcidons ŗ redescendre. Par moments, le duel s'interrompt. Les Turcs s'appliquent ŗ rectifier leur tir. Puis, quand ils croient y avoir rťussi, des coups de tonnerre de nouveau rťsonnent, enflťs dťmesurťment par l'ťcho. Mais les obus turcs toujours tombent ŗ cŰtť du but, certains ŗ droite des piŤces grecques, d'autres, plus nombreux, en arriŤre de notre batterie, si admirablement dissimulťe que l'ennemi ne parviendra pas ŗ la repťrer exactement. Les soldats grecs le sentent, pleins de confiance, et quand un obus passe, ils lŤvent la tÍte, lui sourient et le saluent de la main en criant quelque chose comme: ęBon voyage!Ľ MÍme, non loin de l'endroit oý tombent et ťclatent les projectiles, il y a une compagnie d'infanterie. La plupart des hommes sont assis ou allongťs ŗ terre; d'autres vont et viennent, se promŤnent en mangeant ou causant entre eux. Et ceux-lŗ aussi plaisantent, trŤs calmes. Tandis que ce combat d'artillerie se dťroulait ainsi sur notre gauche, tout au haut des collines assez ťlevťes, on pouvait voir les Grecs progresser. Ils dťbouchaient de derriŤre un haut sommet pointu, puis descendaient les pentes de la montagne par longues files, au pas ou en courant. Et tout autour d'eux, en avant, en arriŤre, ŗ droite et ŗ gauche, des nuages blancs, bleutťs ou noirs accusaient d'innombrables ťclatements d'obus. C'est une vťritable pluie de mitraille que Pisani fit ainsi pleuvoir durant tout l'aprŤs-midi sur les evsones, sans pouvoir une seule minute arrÍter leur diabolique marche en avant. On les voyait trŤs bien ŗ l'oeil nu, marcher et courir comme des fourmis sur les rochers ou les terres rousses. Les Turcs ťtaient trop nerveux, cela se sentait trŤs bien, et leur tir s'en ressentait: leurs obus, qui tombaient de tous les cŰtťs comme au hasard, firent parmi les assaillants infiniment peu de ravages... Au retour, nous apprÓmes que l'armťe grecque avait, autour de Pisani, gagnť du terrain d'une faÁon ťtonnante. Elle avait eu beaucoup de pertes, mais rien n'avait pu ralentir son ťlan admirable. Si la marche en avant continue ainsi, nous serons bientŰt ŗ Janina. Aux derniŤres nouvelles, le capitaine qui commandait la batterie de 105 avait demandť et obtenu pour le soir des lanternes en quantitť. Il avait ťteint la nuit prťcťdente tous les projecteurs turcs de Pisani. Il avait jurť d'en rťduire au silence aussi toutes les batteries... Et de toute la nuit les assiťgťs ne durent guŤre dormir!... JEAN LEUNE. [Illustration: Sur la route de Janina: l'ťtat-major observe les rťsultats du tir dans la direction de Pisani.] [Illustration: LA DANSE DES SYLPHES ET DES ELFES (par les jeunes ťlŤves de LoÔe Fuller) AUTOUR DE FAUST ENDORMI-----M…PHISTOPH…L»S: ęPetits Sylphes, et vous, Elfes lťgers, accourez auprŤs de ce malheureux et soyez-lui bienfaisants! Voltigez autour de son front pour en ťcarter les tempÍtes. Ecartez de lui les flŤches brŻlantes du remords...Ľ _Voir l'article, page 16._ _Dessin de L…ON FAURET, d'aprŤs le IXe tableau (dťcor de M. Deshayes) de l'adaptation de Faust, _reprťsentťe ŗ l'Odťon._] COMPARAISON DES EFFECTIFS DE PAIX DE LA FRANCE ET DE L'ALLEMAGNE EN 1911 ET EN 1915. FRANCE ET ALLEMAGNE LA R…ORGANISATION DES FORCES MILITAIRES DANS LES DEUX PAYS Le projet de la loi des cadres rťorganisant nos forces militaires a ťtť, ces derniers jours, discutť ŗ la Chambre des dťputťs qui, dans ses sťances des 10 et 20 dťcembre, a votť les articles portant modification des cadres actuels de l'infanterie et de la cavalerie. Aux termes de la loi nouvelle, nos troupes d'infanterie se composeront dťsormais de 173 rťgiments au lieu de 163. La rťcente organisation de la cavalerie, que le Sťnat ne tardera certes pas ŗ adopter, porte le nombre de nos rťgiments de 89 ŗ 91, dont 81 en France, 10 en Afrique. Rappelons aussi que notre artillerie a ťtť rťorganisťe par la loi du 24 juillet 1909. Toutes ces transformations, prochainement rťalisťes, ont ťtť rendues indispensables par la situation gťnťrale de l'Europe et la situation particuliŤre de l'Allemagne oý la loi militaire votťe par le Reichstag, le 14 juin dernier, entraÓne pour l'armťe allemande les accroissements les plus importants qu'on ait eus ŗ enregistrer depuis 1870. Si cette rťorganisation et ces augmentations d'effectifs ont, ŗ juste titre, ťmu, chez nous, les milieux techniques et parlementaires, elles ne sauraient non plus laisser indiffťrent le grand public que touchent de si prŤs toutes les questions intťressant notre dťfense nationale. Aussi nous a-t-il paru opportun d'examiner ici les principales dispositions de la loi allemande du 14 juin 1912,-et leurs consťquences que rťsumeront et rendront sensibles les tableaux comparatifs intercalťs dans le texte. * * * La loi du 14 juin fut, au lendemain de l'accord franco-allemand sur le Maroc, votťe par le Reichstag dans une courte sťance d'une heure et demie; seuls, les socialistes et les Polonais votŤrent contre; les Alsaciens-Lorrains s'abstinrent. Un mois ŗ peine s'ťtait ťcoulť depuis le dťpŰt du projet, dont la rťalisation comporte, pour l'armťe et la flotte, une dťpense globale de 1.100 millions, ťchelonnťe en grande partie sur les annťes 1912-1917, bien que la majoritť de ces dispositions dussent Ítre effectuťes le 1er octobre 1912. C'ťtait sanctionner l'effort le plus considťrable qui ait ťtť consenti depuis la guerre; le gouvernement, poussť par l'opinion, estimait en effet que des nťcessitťs politiques et militaires impťrieuses exigeaient au plus tŰt un effort aussi inusitť. Suivant la formule bismarkienne, le peuple allemand veut avoir une armťe assez forte pour assurer son indťpendance, au besoin sans le secours de ses alliťs; au moins aussi puissant que ses adversaires ťventuels, il s'efforce toujours de se rťserver une supťrioritť marquťe sur le thť‚tre d'opťrations principal. Depuis que l'opportunitť de crťations nouvelles s'est fait si impťrieusement sentir, dans quel sens la situation militaire de l'Allemagne s'est-elle donc modifiťe, alors que l'ancienne organisation suffisait ŗ faire face sur les Vosges et sur la Vistule? On sait effectivement qu'au sein de la commission du Reichstag, il fut dťclarť que l'empire aurait dťsormais ŗ lutter simultanťment contre la Russie en Pologne, contre la France et l'Angleterre sur la Meuse. Aussi, comme le montrent les deux derniers tableaux de cette page, en 1915, l'armťe active mobilisťe comptera environ 150.000 hommes de plus qu'en 1911, et, sur la Meuse, les grandes unitťs stratťgiques seront de 3 corps d'armťe supťrieures ŗ l'armťe franÁaise. Or, le corps expťditionnaire anglais, appelť ŗ coopťrer ŗ une guerre continentale, comporte prťcisťment 6 divisions, soit 3 corps d'armťe, ŗ l'effectif de 153.000 hommes! 1į Crťations nouvelles.--Les crťations nouvelles, dont la plupart devaient, Ítre rťalisťes le 1er octobre 1912, comportent la formation d'un ťtat-major d'armťe ŗ Sarrebruck, de 2 corps d'armťe, l'un en Alsace, l'autre en Prusse orientale, de 2 divisions d'infanterie, 4 brigades d'artillerie, de 18 bataillons d'infanterie, 59 batteries, 4 bataillons de pionniers, 2 du train, 1 de troupes de chemin de fer, de 26 sections de projecteurs, de troupes d'aviation et de tťlťgraphie sans fil. Quand la loi nouvelle aura reÁu son plein effet, la situation de l'armťe allemande sur le pied de paix, comparťe ŗ celle de l'armťe franÁaise sera telle que nous l'indique le tableau ci-contre. 2į _Renforcement des unitťs_.--L'accroissement incessant de la population a permis de porter ŗ 544.211 le nombre des recrues des contingents sous les drapeaux, soit 0.838% de la population, proportion restant encore au-dessous de la limite de contribution de 1% fixťe par la loi du 16 avril 1871. Cette mesure aura pour consťquence immťdiate d'augmenter le nombre de rťservistes susceptibles d'entrer dans des formations de campagne, ainsi que le montre le tableau ci-contre. Bien qu'en Allemagne on se soit toujours efforcť d'entamer les hostilitťs avec les troupes actives renforcťes d'un minimum de rťservistes, on songe cependant ŗ nous imiter et ŗ constituer des divisions de rťserve comprenant toutes les armes. Les cadres disponibles pour les formations de deuxiŤme ligne et les dťpŰts communs aux rťgiments actifs et de rťserve ont ťtť accrus. La situation en 1911 et 1915 pour les deux pays est donnťe par le tableau ci-dessous: ENCADREMENT DES FORMATIONS D'INFANTERIE DE DEUXI»ME LIGNE. La nouvelle loi militaire allemande qui comporte aussi une amťlioration sensible de la mobilisation, une extension des moyens techniques (augmentation du nombre des compagnies de mitrailleuses et de la puissance des nouvelles formations d'artillerie), un perfectionnement de l'organisation gťnťrale de l'armťe, et une amťlioration du rťseau ferrť de la Prusse rhťnane, questions qui mťriteraient une plus longue ťtude, est incontestablement une oeuvre mŻrement rťflťchie, avec un but prťcis, un objectif nettement dťlimitť. Elle nous intťresse au premier chef, nous avertissait charitablement la Gazette de l'Allemagne du Nord, le 23 mars; sans aucun doute, mais elle ne saurait nous intimider, car, en rťsumť, sur le champ de la bataille dťcisive (tableau ci-contre), la diffťrence sera seulement de 24 bataillons, soit la valeur d'un corps d'armťe. Nos forces de couverture peuvent suffire, avec leur entraÓnement incomparable. La rapiditť de notre mobilisation ťgale celle d'outre-Rhin; la valeur de nos unitťs mobilisťes avec leur complťment de rťservistes ne le cťderait en rien ŗ celle des bataillons allemands. Ce qui ne veut pas dire, d'ailleurs, qu'il n'y aurait pas des amťliorations notables h introduire dans notre organisme militaire, telles, notamment, que l'adoption dťfinitive d'une artillerie lourde, et l'utilisation intensive des projecteurs, tťlťgraphes, tťlťphones, automobiles, poids lourds, dirigeables, aťroplanes, de tous les moyens techniques que les ingťnieurs mettent ŗ notre disposition. C. LE DUALIS. R…PARTITION DES FORCES DE LA FRANCE ET DE L'ALLEMAGNE SUR LES TH…¬TRES D'OP…RATIONS TELLES QU'ELLES …TAIENT EN 1911 ET TELLES QU'ELLES SERONT EN 1915. RESSOURCES MOBILISABLES DE LA FRANCE ET DE L'ALLEMAGNE TELLES QU'ELLES …TAIENT EN 1911 ET TELLES QU'ELLES SERONT EN 1915. [Illustration: SUR LA FRONTI»RE.--Emplacement et composition des troupes de couverture en France et en Allemagne. Les voies nouvelles, indiquťes sur la carte et qui seront achevťes prochainement, ont pour objet de relier le Rhin ŗ la frontiŤre belge et au Luxembourg; d'aprŤs les Allemands eux-mÍmes, elles pourraient assurer les transports de 6 ŗ 7 corps d'armťe.] [Illustration: Le campement des naufragťs du _Salazie_, prŤs du paquebot ťchouť sur la pointe nord-est de l'Ólot de corail Nosy Ankomba, ŗ 100 milles au sud de Diťgo-Suarez.--_Phot. L. V._] UN CYCLONE A MADAGASCAR La pointe nord de Madagascar vient d'Ítre ravagťe par un violent cyclone qui a causť, ŗ Diego Suarez, notamment, de graves dťg‚ts, presque ruinť cette active citť et jetť ŗ la cŰte un des paquebots des Messageries Maritimes, le _Salazie_. Un de nos confrŤres, fixť ŗ Diťgo-Suarez, M. Henri Cogniť, nous adresse une description ťmouvante du phťnomŤne, que suit un tableau lamentable des ruines qu'il a, en quelques heures, accumulťes. Ce fut le dimanche 24 novembre que se dťchaÓna le cyclone. Pendant la moitiť de la nuit il fit rage. Les frÍles baraques de bois et de tŰle qui constituent lŗ-bas la plupart des habitations furent, en un clin d'oeil, dťcouvertes, renversťes, broyťes, comme paille. Les maisons mÍme plus solidement construites, les b‚timents administratifs, ne furent pas ťpargnťs non plus. Les habitants, blottis dans les abris les plus invraisemblables, passŤrent d'effroyables heures, attendant d'un moment ŗ l'autre la catastrophe suprÍme. Quand, enfin, vers minuit, le vent diminuant de violence, les plus vaillants se hasardŤrent, sous la pluie torrentielle, ŗ sortir de leurs gÓtes, quels dťsastres ne constatŤrent-ils pas: pour la plupart, leur pauvre bien anťanti, la maisonnette pťniblement ťdifiťe, les meubles, tout perdu; c'ťtait la ruine totale. Le jour levant ťclaira les plus tragiques scŤnes. [Illustration: L'hŰtel de l'administration.] L'administration, en cette circonstance, usa de tous les moyens en son pouvoir pour mettre fin ŗ cette situation critique. Naturellement, le phťnomŤne n'avait pas limitť son action dťvastatrice ŗ la terre. Le paquebot _Salazie_ avait quittť Diťgo-Suarez la veille de la catastrophe, se rendant ŗ Tamatave. Il rencontra le cyclone ŗ 100 milles en mer, dans le sud. AprŤs avoir luttť pendant plusieurs heures, il fut jetť, dans la soirťe du 24, vers 8 heures, sur l'Ólot de corail Nosy Ankomba. On eut ŗ dťplorer la mort d'un des lieutenants, mais les passagers purent Ítre dťbarquťs. Pendant trois jours, ils demeurŤrent sous des tentes improvisťes, dans une situation pťnible, avec des vivres, mais fort peu d'eau. Le cyclone ayant dťtruit toutes les lignes tťlťgraphiques, ce fut un indigŤne qui, ŗ pied, apporta ŗ Diťgo-Suarez la nouvelle du naufrage. Immťdiatement fut envoyť au secours de ces malheureux le cargo _EugŤne-Orossoz_, de la Compagnie Havraise Pťninsulaire, emmenant ŗ son bord 20 marins de l'…tat sous le commandement de l'enseigne de vaisseau Le Voyer, de l'aviso transport _Vaucluse_. Il ramena les naufragťs ŗ Diťgo-Suarez, beaucoup trŤs ťprouvťs, tous dans le dťnŻment le plus complet. Quant au _Salazie_, il est perdu. [Illustration: AprŤs le passage du cyclone ŗ Diťgo-Suarez: la place de l'octroi.--_Photographies Moreau et Descarpentries._] [Illustration: LA RENAISSANCE DE LA GOURMANDISE FRAN«AISE.--Le "Club des Cent" dťgustant une vieille fine Champagne au fond d'une grande cave parisienne.--_Dessin de L. SABATTIER._.] LES ęCENTĽ C'est le dernier club dont on parle: vieux de quelques mois ŗ peine, il a dťjŗ conquis la notoriťtť. A vrai dire, il a grandi sans tapage, et ses dťbuts dans le monde furent mystťrieux comme ceux d'une association secrŤte. Son nom d'abord, murmurť _sotto voce_, ťveilla, retint l'attention; et ce fut, si l'on peut dire aprŤs Basile, ęun bruit lťger, rasant le sol comme l'hirondelle avant l'orage...Ľ On savait bien qu'ils ťtaient cent: mais quel dessein les avait rťunis? et quelle grande entreprise menaient-ils silencieusement dans l'ombre? La chronique s'empara de l'affaire. Et l'on apprit bientŰt, par la voix de la presse, que la cuisine franÁaise, cette gloire nationale, ťtait en danger, et que ses bonnes, ses succulentes traditions se perdaient de plus en plus. Tout concourait ŗ prťcipiter son dťclin: la h‚te de notre vie moderne, qui nous fait nťgliger la chŤre dťlicate et les vins choisis, la concurrence de la cuisine ťtrangŤre, qui s'installe en maÓtresse sur nos fourneaux, et jusqu'aux funestes progrŤs de la science, auxquels il faut imputer les conserves, les produits concentrťs, les aliments artificiels, et toutes les impostures de la table. ęOn se nourrit, proclamait un choeur de gourmets attristťs, mais on ne mange plus; on se dťsaltŤre, mais on ne boit plus. Hťlas! oý sont les repas d'antan?Ľ C'est afin d'arrÍter l'affligeante dťcadence de notre art culinaire, de le protťger, de le dťfendre, non point par de vains discours, mais par des actes, que s'est fondť le nouveau club: tous ceux en qui sommeille l'‚me d'un Brillat-savarin se rťjouiront de cet allťchant programme. Pour le rťaliser, les ęCentĽ, militants infatigables du goŻt franÁais, font merveilles. Tous fervents de l'automobile, ayant roulť leurs pneus sur les routes de toutes nos provinces, passť dans bien des hŰtels, ils ont rťsolu de mettre en commun leur expťrience acquise au hasard des voyages, et, pour leur plus grand profit, de s'indiquer gťnťreusement les bons endroits. Tel qui, dans une petite ville, a ťtť traitť ŗ souhait s'empresse d'en avertir le club, auquel il envoie une note mentionnant les spťcialitťs de la maison, les plats qu'il convient de demander au maÓtre queux, les vins particuliŤrement apprťciables, et jusqu'aux moindres dťtails du service. N'importe-t-il point de savoir qu'ici le patron possŤde un ętour de main inouÔ pour la sauce mousselineĽ, et que lŗ les petits marmitons sont des ęanges de propretťĽ? Il n'est pas moins nťcessaire d'Ítre avisť qu'il faut fuir telle localitť comme ęla peste et le cholťraĽ, et que, dans telle autre, il sied de prťfťrer ŗ l'hŰtel oý se fabrique une ętriste cuisineĽ, le simple ęrestaurant de cochersĽ... Consignťs sur des feuillets mobiles dont l'assemblage forme le plus secret des rťpertoires de poche, ces prťcieux renseignements sont transmis aux autres membres, pour leur usage exclusif. Mais il ne leur est pas interdit, tout au contraire, de faire connaÓtre, autour d'eux, les bonnes adresses. ęNul ne mangera bien, hors nous et nos amisĽ, pourraient-ils dire. Et c'est ainsi que, pour le plaisir des vrais gastronomes, ils constituent patiemment, petit ŗ petit, une sorte de dictionnaire de la bonne chŤre, ŗ la faÁon dont l'Acadťmie ťlabore, par un choix judicieux des mots, le dictionnaire du bon langage. Un club qui compte des amateurs de la vieille cuisine franÁaise ne saurait s'abstenir d'agapes collectives: il donnait, l'autre semaine, son premier dÓner. Ce fut, pour son aimable prťsident, M. Louis Forest, et pour les hommes de lettres, les artistes, les parlementaires, les sportsmen, les industriels qui le composent, une occasion d'affirmer, fourchette en main, la dťlicatesse de leur goŻt. Sont-ils cent en vťritť, ces nouveaux chevaliers de la Table ronde? Eux seuls le savent. Mais qu'importe: ils sont ęles CentĽ. Et ils s'ťtaient adjoint, pour la circonstance, quelques amis, et de trŤs gracieuses Parisiennes. Afin de ne point marquer de prťfťrence entre tant d'ťtablissements qui se seraient honorťs de les recevoir, ils avaient sagement dťcidť que la fÍte aurait lieu dans un restaurant toujours fermť en hiver, comme le music-hall qui l'avoisine: il avait, pour ce seul soir; entr'ouvert ses portes, par gr‚ce spťciale de son propriťtaire, membre lui-mÍme du club,--le plus rťpandu des surintendants de nos plaisirs, celui qui connaÓt, entre tous, la recette exacte du succŤs, et l'exploite aussi bien aux Champs-Elysťes que sur la cŰte normande. Nul lieu ne pouvait Ítre mieux choisi pour une rťunion--sinon d'ambassadeurs--du moins de gourmets. AprŤs s'Ítre, comme il convenait, rťgalťs de mets exquis, les convives descendirent dans les caves du restaurant,--vťritable BibliothŤque Nationale des bouteilles, oý tous les grands crus sont reprťsentťs par leurs ťchantillons les plus suaves. Et l'on savoura parmi les tonneaux poudreux, dans un des carrefours du vaste cellier, l'arŰme incomparable d'une ęfine ChampagneĽ centenaire. [Illustration: Deux des feuillets mobiles du rťpertoire secret du Club des Cent. Rťsumťes au siŤge social et datťes, les fiches fournies par les membres du Club, et signťes de leur numťro d'inscription, sont transcrites sur ces feuillets. Ceux-ci sont envoyťs aux membres du Club, qui les insŤrent, ŗ leur place alphabťtique, dans leur rťpertoire individuel.] DOCUMENTS et INFORMATIONS LA MALADIE DU PLOMB. Cette maladie n'a rien de commun avec l'asphyxie qui frappe parfois certains travailleurs nocturnes, on avec les troubles si douloureux qui frappent les ouvriers peintres. C'est une altťration progressive spťciale au plomb, comme la _maladie de l'aluminium, celle de l'ťtain et celle de l'acier_ sont spťciales ŗ ces divers mťtaux. Elle a ťtť ťtudiťe rťcemment sur l'initiative du conservateur du musťe de Cluny qui voyait avec dťsespoir certains objets d'art anciens en plomb s'oxyder progressivement et tomber finalement en poussiŤre, alors que d'autres objets de mÍme mťtal n'ťprouvaient aucune altťration. Les recherches faites semblent avoir dťmontrť que la cause dťterminante de la maladie des objets en plomb est la prťsence, dans le mťtal, de chlorures et en particulier de sel marin. On a pu, en effet, constater la prťsence constante de chlorures dans le plomb _malade_ et l'on a rťussi, d'autre part, ŗ provoquer la maladie dans un objet sain en le chlorurant artificiellement. On a pu dťmontrer ainsi que le sel marin, excellent pour a conservation de la viande, ťtait dťtestable pour celle des objets en plomb. Le remŤde est assez difficile ŗ trouver, car, s'il est relativement facile de faire disparaÓtre par un _lavage_ des traces superficielles de chlorure, il est impossible de supprimer le chlorure incorporť au plomb. Tout au plus peut-on chercher ŗ attťnuer le mal, comme on doit se contenter de le faire dans la plupart des maladies humaines. On enduit ŗ cet effet les objets malades que l'on veut protťger d'un vernis transparent impermťable, ŗ base de _fulmicoton_. Le vernis, supprimant ŗ peu prŤs complŤtement l'action de l'air, ralentit dans une notable mesure la maladie qui sťvissait jusqu'ici sur les objets d'art en plomb de nos musťes. On peut mÍme espťrer qu'une ťtude plus complŤte de ce mal permettra de le supprimer dťfinitivement. LES PROGR»S DE L'ALCOOLISME AU MAROC. Le docteur Remlinger vient de dťnoncer le danger que prťsente le dťveloppement grandissant de l'alcoolisme au Maroc. De 1909 ŗ 1910, l'importation des boissons alcooliques, dans ce pays, a doublť, et le nombre des dťbits s'est multipliť dans des proportions fantastiques. Ainsi Casablanca, qui ne comptait que 5-6 dťbits en 1907, en compte maintenant 161. La progression du nombre des dťbits ne donne, au surplus, qu'une idťe incomplŤte de la marche de l'alcoolisme au Maroc. En effet, ce n'est pas, en gťnťral, dans les cafťs que les indigŤnes, les musulmans en particulier, viennent boire ou mÍme se fournir. Ils prťfŤrent s'alcooliser discrŤtement chez eux et s'approvisionner tout aussi discrŤtement chez l'ťpicier ou chez tout autre fournisseur. Ainsi, ŗ Mazagan, il n'est pas jusqu'aux marchands de tissus qui ne tiennent du geniŤvre ou du whisky. Les alcools de derniŤre qualitť--vťritable camelote allemande--dťbarquťs ŗ Saffi en provenance de Hambourg s'infiltrent jusque dans l'Atlas, oý, aprŤs les avoir aromatisťs de diverses faÁons, particuliŤrement avec de l'anis, on les consomme en grande quantitť; et les femmes se sont mises ŗ boire comme les hommes. Il faut remarquer, d'ailleurs, que si l'Europťen en gťnťral boit pour le plaisir de boire, malgrť l'ivresse qui peut en rťsulter, l'Arabe ne boit jamais ou presque jamais par goŻt. C'est l'ivresse qu'il recherche. On le voit parfois vider d'un trait une copieuse ration d'alcool pur, puis, comme s'il s'ťtait agi d'une mťdecine, faire suivre cette ingestion d'un grand verre d'eau, afin d'en chasser le goŻt. Son idťal serait plutŰt de pouvoir Ítre ivre sans boire. Une des causes qui favorisent le plus les progrŤs de l'alcool au Maroc, c'est son bon marchť. Chose ŗ peine croyable, alors que toute marchandise importťe paie un droit de 12,50% _ad valorem_, les boissons alcooliques ne paient que 7,50%. Et il n'en coŻte guŤre ŗ un Marocain que 20 ŗ 30 centimes pour obtenir l'ivresse dťsirťe. LA MARCHE ņ QUATRE PATTES ET LA DIGESTION. Les remŤdes prťconisťs pour les maladies ou pour les simples paresses d'estomac sont fort nombreux et, parfois, en apparence contradictoires. TantŰt, par exemple, on recommande un exercice normal aprŤs le repas; tantŰt on prescrit le repos absolu dans la position horizontale. Dans le premier cas, la flexion des cuisses sur l'abdomen produit un massage qui facilite la digestion stomacale; dans le second cas, la position de l'estomac est modifiťe de faÁon ŗ ťviter la formation au-dessous du pylore d'une poche oý s'arrÍte la masse alimentaire. S'il faut en croire le docteur Lťon Meunier, la marche ŗ quatre pattes rťunirait les avantages des deux procťdťs. Car, en mÍme temps que l'estomac prend la position horizontale, la flexion des cuisses, et, par consťquent le massage qui en rťsulte, se fait au maximum. A l'appui de sa thťorie, l'auteur cite des expťriences sur trois sujets diffťrents condamnťs respectivement, aprŤs un repas toujours identique, ŗ marcher normalement, ŗ garder le repos horizontal, et ŗ marcher ŗ quatre pattes. Ce dernier exercice fut le plus salutaire. Le volume digťrť par l'estomac variait de 42 ŗ 62% du repas ingťrť, aprŤs la marche normale; de 48 ŗ 72% aprŤs le repos horizontal; de 70 ŗ 88% aprŤs la marche ŗ quatre pattes. Si le remŤde manque d'ťlťgance, il paraÓt, du moins, sans danger, et facile ŗ essayer. LES PROGR»S DE LA VITESSE SUR LE P.-L.-M En signalant, au cours du dernier ťtť, les amťliorations apportťes par l'administration des chemins de fer de l'…tat ŗ la marche du rapide Paris-Trouville, nous faisions remarquer que la rťduction du temps de trajet d'un express n'est point toujours due ŗ une augmentation effective de la vitesse du train. Elle s'obtient souvent par une exploitation plus serrťe visant ŗ supprimer les pertes de temps qu'impliquent les arrÍts frťquents, la multiplicitť des manoeuvres, le tracť dťfectueux de certaines sections de la voie, etc. Mais il est des solutions diffťrentes, et le rťseau P.-L.-M., qui vient de remettre en marche son train extra-rapide de Paris ŗ Nice, le ęCŰte d'AzurĽ, nous offre ŗ cet ťgard un exemple intťressant. Le premier des deux tableaux suivants montre les progrŤs rťalisťs depuis trente ans dans le trajet Paris-Nice et Paris-Marseille par les trains rapides n'admettant que les voyageurs de premiŤre classe. Ainsi, de 1882 ŗ 1912, la vitesse maxima des rapides ordinaires Paris-Marseille et Paris-Nice a passť (en chiffres ronds) de 70 kilomŤtres ŗ 91 kilomŤtres. La vitesse commerciale, c'est-ŗ-dire la vitesse effective, arrÍts compris, s'est ťlevťe respectivement de 58 et de 53 kilomŤtres ŗ 73 et 68 kilomŤtres. En mÍme temps, le poids du train et, par consťquent, le nombre de places disponibles a augmentť dans: de sťrieuses proportions. [Illustration: Une artiste franÁaise qui interprŤte, en Amťrique, le rŰle d'une baronne autrichienne dans une piŤce d'un auteur anglais: Mme Simone.--_Copyright White N.-Y._] Si nous considťrons la derniŤre dťcade, 1902-1912, nous constatons dans la marche des trains rťcents extra-rapides de la Riviera un progrŤs aussi important quoique en apparence moins accentuť. Ces trains extra-rapides ne sont point des trains de luxe. Accessibles aux porteurs de billets ordinaires de premiŤre classe, ils ne se distinguent des autres rapides que par la limitation du nombre de places. Cependant, la charge qu'ils remorquent a presque doublť, et elle est peu infťrieure ŗ celle des rapides ordinaires. Ceci demande une explication. En fait, le nombre des places pouvant Ítre offertes dans un express est toujours limitť; mais, en cas d'affluence, on dťdouble le train. Le train dit ęŗ nombre de places limitťĽ ne peut pas Ítre dťdoublť. Avec le dťveloppement incessant du nombre de voyageurs, on doit chercher ŗ rťduire au minimum les dťdoublements, cause d'encombrement sur des lignes dťjŗ fort chargťes. Aussi, ŗ chaque progrŤs rťalisť par ses machines, l'administration du P.-L.-M. sut presque toujours rťsister ŗ la tentation d'augmenter uniquement la vitesse. Elle a prťfťrť consacrer une partie de la puissance gagnťe ŗ l'accroissement de la capacitť des trains. Comme il ressort du premier tableau, le nombre et la durťe des arrÍts n'ont jouť pour ainsi dire aucun rŰle dans l'augmentation de la vitesse commerciale. Au point de vue des arrÍts, le P.-L.-M. se trouve, en effet, dans une situation particuliŤre trŤs diffťrente de celle du Nord, par exemple, qui dťtient, avec le rapide Paris-Calais, le record de la vitesse. De Paris ŗ Nice, on rencontre de grandes villes qui exigent des stationnements assez longs; aprŤs Saint-RaphaŽl, le rapprochement des gares desservies interdit les grandes vitesses; la manoeuvre des voitures directes pour des lignes d'embranchement (voitures de plus en plus nombreuses) prend un temps relativement considťrable, etc. Notre second tableau montre qu'un progrŤs encore plus considťrable a ťtť rťalisť dans la marche des trains Paris-Marseille et Paris-Nice ŗ voitures de toutes classes. En outre, contrairement ŗ ce que nous faisions remarquer plus haut en ce qui concerne les rapides de premiŤre classe, la rťduction du nombre des arrÍts a contribuť dans une mesure apprťciable ŗ l'augmentation de vitesse des rapides ŗ toutes classes. LES TH…¬TRES Semaine peu chargťe. Aux Bouffes-Parisiens, une comťdie-vaudeville en quatre actes de MM. Mouezy-Eon et Nancey, _la Part du feu_, a obtenu un fort joli succŤs; elle est composťe selon la meilleure tradition du genre, rajeuni avec beaucoup d'esprit, et fournit ŗ Mlles Ariette DorgŤre et Praince, Victor Boucher, Hurteaux et Lefaur l'occasion d'Ítre, une fois de plus, applaudis. Au Thť‚tre Michel, une petite comťdie ťgalement ębien parisienneĽ de MM. Pierre Veber et Claude Roland: _les Bonnes Relations_, a ťtť, aussi, favorablement accueillie. UNE ACTRICE FRAN«AISE AUX …TATS-UNIS Notre correspondant de New-York, M. FranÁois de Tessan, nous envoie un curieux portrait de Mme Simone (Mme Claude Casimir-Perier) accompagnť de l'intťressants note suivante: ęMme Simone a dťcidť de conquťrir les …tats-Unis et, ce que femme veut, Dieu le veut, surtout lorsque c'est une FranÁaise... Dťjŗ l'hiver dernier elle avait donnť une trŤs remarquable sťrie de reprťsentations en anglais. Elle avait interprťtť des adaptations de _la Rafale_, du _Voleur_, du _Retour de Jťrusalem_, de _la Princesse lointaine_, de _Froufrou_. Cette saison elle a poussť la gageure plus loin. Elle a voulu crťer directement une piŤce anglaise. M. Louis N. Parker a donc ťcrit ŗ son intention _The Paper Chase_ (la Chasse aux petits papiers), comťdie lťgŤre qui se passe au temps de Marie-Antoinette. L'intrigue roule autour d'un pamphlet ťcrit par le duc de Richelieu pour discrťditer ęl'AutrichienneĽ et dont s'est emparťe la baronne Bettina de Schomberg, confidente de la reine. Richelieu cherche naturellement ŗ rentrer en possession de ses papiers et dťploie ŗ cet effet une astuce digne du policier le plus adroit. Mais la baronne dťjoue toutes ses intrigues et se sert de son arme pour ramener dans le droit chemin et le loyalisme le marquis de Belange dont elle est devenue amoureuse. Au fond, elle ne tient pas ŗ causer un terrible scandale, mais plutŰt ŗ confondre les ennemis de Marie-Antoinette et ŗ dťtacher des dangereuses conspirations le galant marquis. Vous devinez qu'elle triomphe aisťment. Elle ne dťtruit le manuscrit que lorsque, aprŤs maint marivaudage et des pťripťties sans nombre, elle tient dťfinitivement Belange sous le charme. Alors elle termine la comťdie par un mariage ainsi qu'il sied dans tout roman de ce genre. ĽAutour de ce sujet si menu, M. Louis N. Parker a su adroitement multiplier les incidents amusants, les bons mots, les ťlťgants badinages tout ŗ fait dans le ton de l'ťpoque. Mme Simone, dans ce rŰle de la baronne de Schomberg, a trouvť l'occasion d'une crťation pimpante, infiniment spirituelle oý elle joue la grande coquette avec autant d'aisance que les rŰles poignants auxquels elle nous avait habituťs jusqu'ici.Ľ LES …L»VES DE LOŌE FULLER A L'OD…ON _(Voir la gravure de double page,)_ Si Ton peut considťrer le gťnie, sous l'un de ses aspects, comme ęde l'ingťniositť au service d'une grande causeĽ, il faut reconnaÓtre ce don particulier ŗ M. Antoine, pour les mille ingťniositťs dont il a entourť la prťsentation scťnique de la nouvelle version des deux _Faust_ de Goethe. Le spectacle tient du prodige par la richesse de ses enchantements,--et aussi par leur variťtť. M. Antoine a trŤs habilement mis ŗ profit ce principe qu'il est bon de faire s'opposer des ťmotions contraires,--et de mťnager, au cours d'une action dramatique, quelque reposante clairiŤre oý le spectateur se dťlassera d'ťmotions plus vives. C'est ainsi qu'aux conversations sarcastiques et glaciales que, dans le jardin fleuri, le diable ťchange avec dame Marthe, nous entendons succťder, par un ingťnieux balancement rťgulier d'allťes et venues, et rťpondre, comme rťpondent les violoncelles en ťchos douloureux ŗ l'ironie des cuivres, les doux, tendres, aveugles propos d'amour que Faust murmure ŗ Marguerite... Et c'est ainsi surtout qu'aprŤs la trŤs belle scŤne de la prison d'oý s'ťlŤve l'horreur d'une intense suggestion tragique, nos yeux ont la joie reposante de voir s'exťcuter, dans un dťcor miraculeux de calme et de jeune verdure, la ronde exquise que les Sylphes dansent autour de Faust endormi. On connaÓtra par l'image que publie _L'Illustration_ quelle charmante poťsie se dťgage ŗ premiŤre vue de ce palpitement d'ailes de gaze sur l'accablement du Hťros. Les jeunes ťlŤves de LoÔe Fuller ont rťalisť avec la plus grande saveur ce merveilleux enchantement. Elles ont juste la candeur qu'il faut, le lyrisme instinctif, la gr‚ce fragile,--et la science qu'une glorieuse direction leur a trŤs habilement inculquťe. Cette danse de petites filles revÍt une nouvelle, ťtrange et haute signification si l'on approfondit les paroles par lesquelles MťphistophťlŤs la provoque autour de Faust. Ils deviennent alors, ces Sylphes lťgers, l'emblŤme des puissances occulte: de la terre, des ťmanations du printemps, des fleurs, des parfums, de tout ce qui doit ramener Faust, par des routes de joie, vers le plaisir divin de vivre. Et le drame s'enrichit par lŗ d'un autre contraste: n'est-il point touchant que de si petites filles entreprennent de guťrir une si grande blessure que leur ‚ge ignore, et que ce soit sur d'aussi frÍles ťpaules qu'un instant repose la lourde t‚che d'anťantir les remords et les nostalgies de Faust et de ramener dans son coeur l'amour de Marguerite? [Illustration: Maquette du monument qui va Ítre ťlevť ŗ AdťlaÔde Ristori par sa ville natale, Cividale (Frioul).--_Phot. L. Scavalli Veccia._] LoÔe Fuller ťtait naturellement dťsignťe pour apporter ŗ de tels desseins le concours prťcieux de sa jeune ťcole. AprŤs des tableaux dont quelques-uns rappellent la grandeur effroyable de Rembrandt ou la beautť de Scheffer, elle devait faire tourner, dans un cadre idyllique, la ronde des petites joies, pour nous rappeler la guirlande des anges dont Reynolds a suggťrť les traits en touches divinement imprťcises. Avec ce commentaire de danses et celui, soutenu, d'une musique heureusement choisie, Faust rťalise un spectacle complet d'oý l'on sort plus riche et charmť. DIDIER DEBRAUX. UN MONUMENT A AD…LAŌDE RISTORI AdťlaÔde Ristori, la cťlŤbre actrice italienne, l'ťmule de notre Rachel, aura bientŰt sa statue dans sa ville natale, ŗ Cividale, prŤs d'Udine, dans le Frioul. Ses compatriotes ont voulu honorer dignement la mťmoire de celle qui, par son art et sa beautť, sut conquťrir un universel renom. Il y a quelques mois, la municipalitť de Cividale, dťsireuse de consacrer un monument ŗ la gloire de l'illustre tragťdienne, ouvrait, ŗ cet effet, un concours entre tous les sculpteurs italiens. Nombre d'entre eux se mirent au travail, et leurs ťbauches, d'inspirations trŤs diverses, furent rťcemment exposťes ŗ Rome. A l'unanimitť, le jury chargť d'ťlire une oeuvre parmi toutes celles qui lui ťtaient soumises, a dťsignť le projet d'un jeune artiste romain, M. Antonio Marrini. Le monument qu'il a conÁu, et dont nous reproduisons ici la maquette, se recommande par une originalitť assez hardie qui ne sera point pour dťplaire aux amateurs de la statuaire ultra-moderne. L'interprŤte de Marie Stuart et de Mťdťe est reprťsentťe, comme il convenait, dans une vťhťmente attitude: son effigie en bronze, haute de 3 mŤtres, se dressera sur un vaste piťdestal de granit, encadrťe par deux colonnes, sans autre ornement que deux masques ŗ leur sommet, et qui ne mesureront pas moins de 7 mŤtres. L'ensemble apparaÓtra colossal: on ne pouvait sans doute rendre ŗ la Ristori un plus considťrable hommage. LA VENGEANCE DE LA GAZELLE De tous les spectacles que permet de fixer la photographie, il n'en est point peut-Ítre le plus curieux, de plus ťtrange parfois, que celui des moeurs animales, si diverses, si abondantes en aspects pittoresques et imprťvus. On aura sans doute remarquť que la vie des bÍtes nous fournit, en ce journal, de nombreuses gravures: ŗ feuilleter, depuis quelque dix ans, les numťros de _L'Illustration_, on trouverait toute une histoire naturelle, fidŤlement commentťe par l'image. Le document reproduit ci-dessous devait y avoir sa place. Il y a trois mois, dans notre numťro du 28 septembre dernier, nous publiions un clichť reprťsentant, sur la rive d'un fleuve africain, une gazelle capturťe par un boa, qui, avant de la dťvorer, l'enroulait de ses anneaux ťtouffants. La photographie que nous donnons aujourd'hui montre la revanche de l'innocent animal. C'est dans le Sud africain, aux environs de Bulawayo, qu'elle a ťtť prise rťcemment. Un python, long de 5 mŤtres, avait avalť, tout entiŤre, une jeune gazelle, aprŤs l'avoir ťcrasťe dans ses replis. On connaÓt l'extraordinaire facultť que possŤde ce reptile d'absorber les proies les plus grosses: saisissant sa victime par le bout du museau, il en introduit la tÍte entre ses m‚choires, qui s'ťcartent peu ŗ peu, s'ťlargissent de maniŤre ŗ y faire pťnťtrer, tout d'une piŤce, le corps de l'animal. Notre python avait rťussi, non sans de laborieux efforts, ŗ loger la gazelle dans son estomac, oý il s'apprÍtait ŗ la digťrer patiemment, lorsque les cornes acťrťes de la pauvre bÍte vinrent ŗ percer le dos ťcaillť du monstre. C'est dans cet ťtat qu'on le trouva, mort, ťtendu sur le sol de toute sa longueur, le ventre dilatť, deux petites pointes trouant sa peau: la gazelle s'ťtait vengťe. [Illustration: La revanche de la gazelle: python trouvť mort prŤs d'une ferme de Bulawayo (Afrique du Sud) aprŤs avoir avalť une gazelle dont les cornes lui ont transpercť la peau. _Communiquť par M. le Dr P.-R. NŤl._] [Illustration: PETITS ENNUIS DE L'EXISTENCE, par Henriot.] End of the Project Gutenberg EBook of L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913, by Various *** END OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, NO. 3645, 4 JANVIER 1913 *** ***** This file should be named 36331-8.txt or 36331-8.zip ***** This and all associated files of various formats will be found in: http://www.gutenberg.org/3/6/3/3/36331/ Produced by Jeroen Hellingman and Rťnald Lťvesque Updated editions will replace the previous one--the old editions will be renamed. Creating the works from public domain print editions means that no one owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United States without permission and without paying copyright royalties. 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15,729 words • 262h 9m read

— End of L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913 —

Book Information

Title
L'Illustration, No. 3645, 4 Janvier 1913
Author(s)
Various
Language
French
Type
Text
Release Date
June 5, 2011
Word Count
15,729 words
Library of Congress Classification
AP
Bookshelves
L'Illustration, Browsing: Culture/Civilization/Society, Browsing: Encyclopedias/Dictionaries/Reference
Rights
Public domain in the USA.